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Animateur : Après quelques années de bons et loyaux services auprès des démunis du sentiment sensuel/sexuel, tu t’es donnée une nouvelle mission, et par
là-même tu as lancé un nouveau "défi" à la société !
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Ulla : « Moui, même si je ne me considère pas comme une missionnaire (déjà parce que je ne suis pas fan de cette position), mais plutôt comme une
exploratrice de nouveaux champs d’action de la prostitution. En fait, ayant vu tout le bien physique et moral (qui en découle) que je pouvais apporter aux exclus de la vie sociale, j’ai
commencé à m’intéresser à ceux qui sont le plus à la marge de la marge, ceux que la société cache sous le tapis de la "normalité" en les stigmatisant comme handicapés ou invalides ! En
fait, ce que je ne supporte pas, c’est la façon dont on ignore, de manière plus ou moins prononcée, ceux qui ne sont pas/plus "dans le coup" : autant la "bonne société" s’efforce (avec
plus ou moins de conviction) de remettre sur les rails ses frères et sœurs valides ayant connu des aléas de vie professionnelle, autant elle se contente de créer une société parallèle "light"
pour les "pseudos citoyens" ayant un handicap physique/psychique de naissance ou après un accident de vie ! De mon point de vue, notre civilisation dite "moderne" (sachant que les
"primitifs" pratiquent plus concrètement la solidarité, quitte à léser le groupe, mais justement pour que la communauté reste unie, chaque membre étant partie prenante du grand tout) fait
tout ce qu’elle peut pour maintenir le handicap dans une sphère à part, dans mais parallèle au monde "normal" (entendu comme valide), tout ça pour ne pas être confrontée à la dure réalité (où
nul n’est parfait) qui sous-tend qu’en-dehors de la validité point de salut ! Nous savons tous très bien que nous ne sommes pas à l’abri de "péter un câble", qu’un accident est vite
arrivé, mais pour nous éviter de penser à cette "déchéance" et continuer à vivre comme des surhumains qui peuvent (et veulent souvent) tout, nous sommes tous prêts à ghettoïser des personnes
présentant un handicap, quel qu’il soit, physique ou psychique, inné ou acquis !!! »
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Je suis assez d’accord avec toi ! On le voit d’ailleurs très bien dans le monde professionnel où une personne en fauteuil roulant peut très bien travailler
à un bureau sans adaptation spécifique, alors que souvent les entreprises préfèrent payer une amende (pour les boîtes de plus de vingt salariés il y a obligation légale d’y avoir un certain
pourcentage de personnes ayant un handicap). Concrètement, comment exerces-tu ton activité et quelle est ta démarche ?
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U : « Déjà, j’ai choisi de travailler à proximité des lieux où l’on s’occupe vraiment des personnes à handicap. Toutefois, pour éviter qu’on me prenne
pour une pute qui ne cherche qu’à se faire de l’argent sur le dos de personnes qui ne sont pas en pleine possession de leurs moyens, j’ai d’abord commencé par expliquer aux équipes (tant
médicales que sociales) en charge de ces personnes quel était le fond de ma démarche volontariste. Ces professionnels étaient plus surpris que choqués (certes les personnes handicapées
passent de plus en plus souvent à la télé, mais leur sexualité reste un sujet d’incompréhension, de perplexité, de doutes et d’ignorance), mais ils me confirmèrent que mon initiative avait du
sens. En effet, même si les choses ont – un peu – évolué, un infirmier me confirma qu’il n’était toujours pas évident pour des personnes handicapées de pratiquer l’amour-gigogne (sachant
qu’avant, les directions des centres ne voyaient pas du tout d’un bon œil ces joyeuses gaudrioles, mais peut-on empêcher les gens de s’aimer ?), alors que les handicapés ont des
sentiments, des désirs, des tourments, bref qu’ils sont/restent humains comme tout un chacun ! Intrigué par ma démarche, le personnel de santé m’aida dans mon étude des besoins en me
permettant de discuter avec des personnes ayant différents types de handicap. Ne se sentant pas jugées, car moi-même étant en marge comme elles de la société, ces personnes s’empressèrent de
me faire part de leur besoin d’intimité, de la nécessité d’avoir une vie sentimentale et sexuelle, de leurs difficultés dans la concrétisation de leur épanouissement sensuel (encore plus que
les valides, même si le handicap peut rapprocher les cœurs) ! En effet, pour beaucoup, le plus simple était de s’adonner au sexe mécanique, par le biais d’une pompe à vide (appelée aussi
Vacuum, elle simule une aspiration et fait monter le sang à la tête de nœud) pour les hommes, par le biais du vibromasseur pour les femmes. Bref, rien de très
sexcitant ! Pour autant, en Hollande, au Danemark ou encore en Australie, les handicapés peuvent se faire payer des actes sexuels par des prostituées sur les fonds publics (par
exemple en Hollande la sécurité sociale prend en charge cela jusqu’à deux fois par mois au domicile ; au Danemark, en Belgique, en Allemagne ou en Australie, les visites dans des bordels
adaptés sont prises en charge ainsi que le transport). Partant du constat que tous les handicapés n’ont pas la chance de rencontrer l’âme sœur ou d’avoir une vie sexuelle, ces pays ont créé
ce qu’on appelle pudiquement des services "d’aide sexuelle directe", proposant aux handicapés des soins pas tout à fait comme les autre : jeux sensuels, caresses, massages, tendresse,
masturbation parfois. Plus qu’une forme de prostitution déguisée (les prostituées/thérapeutes sexuelles sont volontaires et s’adressent uniquement aux hommes et femmes en situation de
handicap), il s’agit plutôt de la reconnaissance timide du droit universel de chacun à avoir une vie intime par le biais de soins érotiques donnés par des assistantes et des assistants
sexuels spécialement formés. En effet, beaucoup de spécialistes estiment que la restauration de la fonction sexuelle joue un rôle majeur dans la réintégration sociale du blessé médullaire
(touché à la moelle osseuse). Une telle considération a permis de conduire au concept même de santé sexuelle, celle-ci étant définit par l’Organisation Mondiale de la Santé comme
« l’intégration des aspects somatiques, affectifs, intellectuels et sociaux de l’être sexué de façon à parvenir à un enrichissement et à un épanouissement de la personnalité, de la
communication et de l’amour ». Bien qu’elle ne se rapporte pas explicitement aux handicapés physiques, cette définition est particulièrement utile dans une démarche thérapeutique. Elle
indique clairement que le problème, loin d’être purement sexuel, implique l’individu tout entier dans sa vie organique, psychoaffective et socioculturelle. Si bien que devant l’enthousiasme
des personnes à handicap, les personnels de différents centres spécialisés m’ont laissé librement exercer mon activité si utile à leurs patients (de toute façon, je ne fais rien d’illégal, au
pire on aurait pu m’embêter pour trouble à l’ordre pubis). J’ai donc choisi de travailler à proximité des établissements pour handicapés moteurs et psychiques (légers pour ces derniers,
l’humain étant naturellement fourbe, je ne cherche pas non plus les ennuis, sauf si un médecin déclare son patient apte à gérer ses pulsions et les émotions sexuelles). Me sachant plus en
sécurité avec ceux que la société juge anormaux (alors que la "bonne" société est truffée de sociopathes qui "s’ignorent" – ou plutôt qu’on feint d’ignorer jusqu’à ce que le drame arrive), je
pratique des tarifs "sociaux", la peur en moins compensant les difficultés toutes relatives de ma nouvelle tâche, voire même je travaille gratuitement pour certains malades sans ressources,
même si j’espère bien qu’un jour il existera une Couverture Sexuelle Universelle. J’estime en effet que je fais beaucoup de bien, autant sensuel (donc moral) que "bassement" physique (d’où
aussi un meilleur rapport à ce corps qui pour une part fonctionne toujours comme avant, l’autre restant à rééduquer et à appréhender – certains ont besoin de prothèses insérées en permanence
dans chacun des deux corps caverneux, le principe étant de redonner à la verge une rigidité la plus proche des conditions physiologiques), en développant de nouvelles sensitivités
érogènes ».
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Félicitations, car c’est vrai qu’il n’y a aucun mal à faire du bien et ces personnes en ont souvent bien besoin ! D’autant plus que grâce à cela tu as
rencontré des personnes extraordinaires, dont une en particulier qui t’as tapée dans l’œil !
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U : « Tout à fait !!! Touchée par l’humanité et l’optimisme des nouveaux acheteurs de mes charmes, j’ai littéralement craqué pour un
client/usager/patient paralysé sous la ceinture (enfin sous le slip pour être précise, donc l’appareil sensuel/sexuel marche à peu près, après dépoussiérage) ».
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Formidable ça ! Raconte-nous comment tout cela est arrivé s’il te plaît !
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U : « Avec grand plaisir ! Faisant ma tournée habituelle des centres de réadaptation, une équipe soignante me parla d’un homme arrivé un mois
auparavant suite à une chute de cheval, et qui avait le moral dans les baskets (ce qui, pour quelqu’un qui ne sent plus ses orteils, est encore pire que pour une personne bien campée sur ses
deux pieds). Encouragé par d’autres handicapés qui me fréquentaient et averti par le personnel de mon profil et de mes possibles prestations, cet homme voulut bien me rencontrer, à la seule
condition qu’il ne s’agisse que de discuter ! N’étant pas psychologue (puisque j’avais arrêté mes études du fait de mon passage dans la prostitution professionnelle, autre forme de
"thérapie"), j’étais pour lui une simple connaissance avec qui il passait du bon temps, une copine qui le considérait comme l’homme qu’il était et non comme le paralysé que la vie avait fait
de lui ! Pour autant, au gré de nos nombreuses conversations, je sentais bien qu’il se confiait de plus en plus à moi et qu’une affinité extraprofessionnelle était en train de se
développer ! Tant et si bien qu’un jour, sans aucune arrière-pensée concernant mes prestations (dont il ne voulait d’ailleurs rien savoir, estimant que cela ne le regardait pas), il
m’avoua que ce qu’il lui manquait le plus, au-delà du contact charnel, était de se sentir aimé, comme avant quand il était "normal" ! En effet, après son accident, sa concubine passait
régulièrement le voir, tentant vaille que vaille de lui remonter le moral, chose plus que difficile quand le patient considère qu’il n’est plus que la moitié de lui-même ! Même si je
pense qu’elle l’aimait vraiment, elle n’a pas supporté de le voir ainsi, non seulement en fauteuil roulant, mais qui plus est dans cet état mental (incompréhensible pour le commun des
valides) où tout un monde et toute une conception de soi et de son corps basculent dans le rejet et le refoulement de sa vie d’avant, protection mentale pour tenter de supporter le présent et
l’avenir en évitant de se lamenter sur le « qu’est-ce que je suis devenu ? » et le « c’était mieux avant, mais tout est foutu à présent ! ». Toujours est-il
qu’elle avait fait ce qu’elle pouvait, mais vu que lui n’avait pas eu le déclic de s’en sortir, c’était quasiment peine perdue ! De mon côté, étant donné que je ne l’avais pas connu
auparavant, je le voyais et je le prenais tel qu’il était, avec ses qualités et ses défauts, mais ne considérant nullement que son handicap soit une "tare" ! Ainsi, au fur et à mesure de
nos fréquentations purement amicales, voyant que le courant passait décidemment plus que bien, je lui proposai que l’on se rencontre dans un autre contexte que le centre de réadaptation. Nous
sortions au cinéma, au restaurant, bref tout ce que l’on fait quand on est bien avec l’autre et qu’on veut passer de bons moments avec lui/elle. Étant passée petit à petit de l’entraide
humaniste à l’amitié, puis tendant irréversiblement à tomber amoureuse de lui, je voulais plus que tout au monde que cet homme paraplégique abandonné par ses moitiés (comme quoi, que ce soit
sa moitié basse/physique ou sa moitié sentimentale, les deux lui faisaient désormais défaut) retrouve le goût et les plaisirs de la vie autant que de la chair ! »
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Justement, comment sa situation de handicap joue-t-elle sur sa vie sexuelle ?
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U : « Étant donné qu’il s’agit tout de même de choses délicates à aborder avec quelqu’un, d’autant plus quand on commence à avoir des sentiments pour
la personne, dès l’origine de la présentation de mes activités aux équipes soignantes j’ai cherché à en savoir plus, tant du point de vue du vécu pratique des patients que des aspects
théoriques élaborés par les soignants. Comme le comportement sexuel relevant des aspects somatiques est sous la double commande des centres encéphaliques du cerveau et des centres spinaux de
la moelle dont le fonctionnement est de type réflexe, toute lésion de la moelle épinière chez l’homme conduit inévitablement à un dysfonctionnement génito-urinaire (chez la femme, les
problèmes organiques semblent moins importants car l’atteinte neurologique n’influence ni la fécondité, ni le déroulement des rapports sexuels). Dans le cas de la paraplégie, elle est
généralement associée à des troubles moteurs, vésico-sphinctériens (les sphincters gérant tant les contractions du rectum que de la verge/vagin) et génito-sexuels, dont la gravité varie selon
le niveau de la lésion (sachant que la paraplégie complète engendre une absence totale de sensibilité et de motricité en dessous de la lésion). Ainsi, même si la plupart de ces hommes et
femmes blessés médullaires présentent des troubles génito-sexuels, la médecine associée à une rééducation sexologique de qualité peut permettre d’en venir à bout, si bien que l’orgasme est
possible ! Déjà, tout blessé médullaire peut opérer un transfert érogène, les paraplégiques ayant la capacité de déclencher les réactions orgasmiques par la stimulation de zones qui ne
sont pas directement génitales : mamelons, lèvres, bouche, peau du cou ou toute autre partie sensible du corps (chez la femme, cette diffusion des zones érogènes semble se faire plus
facilement). Ce transfert érogène dépend de l’acceptation du nouveau schéma corporel car pour les personnes handicapées, l’épanouissement de la sexualité reste lié à la capacité de faire le
deuil des anciennes possibilités et à la valorisation de l’image et de l’estime de soi. Plus que pour d’autres encore, climat de confiance, relation amoureuse et affective de qualité sont
prépondérantes, afin de bien faire passer le message que corps infirme ne veut pas dire (et loin de là) corps infâme !!! Pour ceux qui ont des dysfonctions érectiles, l’objectif est
d’aboutir à une érection susceptible de répondre aux exigences relationnelles, et en cela la rééducation sexuelle est essentielle ! Avec la répétition des entretiens sexologiques et des
explications autour de la nouvelle situation physiologique, la personne saura assez rapidement que la paraplégie ne signifie nullement privation de toute activité sexuelle. En effet,
l’érection de type mécanique peut être déclenchée par la stimulation locale ou par certains attouchements en territoire sous lésionnel. Il suffit pour cela d’entretenir les zones réflexogènes
habituelles (région périnéale, face interne des cuisses, marge anale), de même que certaines autres que l’on aura préalablement recherchées. Une partenaire (femme habituelle ou
professionnelle comme moi) suffisamment disposée comprendra aisément que le succès de ces manœuvres intimes dépend en grande partie de ses propres initiatives et de son habileté. Directement
en rapport avec le syndrome lésionnel, l’érection réflexe est une érection proche de la normale, qui s’obtient par une stimulation appropriée de la région génitale. Rare, l’érection
psychogène est induite par l’évocation érotique et est ressentie par le sujet comme un vague besoin mictionnel (du latin mingere, « uriner »), s’agissant, dans ce cas, de
simple dilatation molle de la verge plutôt que d’érection vraie. Les rapports seront évidemment très difficiles, voire impossibles. Quoi qu’il en soit, les troubles de l’érection, s’ils
existent, sont facilement accessibles aux thérapeutiques (Viagra, pompes à vide, injections intra-caverneuses de prostaglandines – elles constituent pour certains d’authentiques prothèses
chimiques, le produit étant injecté dans la verge par le patient peu avant chaque rapport). Si besoin est, on peut également recourir à des prothèses péniennes dont le principe est de
redonner à la verge une rigidité la plus proche des conditions physiologiques. Il existe ainsi des tuteurs rigides ou semi-rigides insérés en permanence dans chacun des deux corps caverneux.
Les prothèses hydrauliques sont mieux adaptées car elles permettent à la verge de conserver un état de repos et d’être commodément sollicitée à volonté, un réservoir hydraulique assurant le
remplissage de deux ballonnets intra-caverneux gonflables au moyen d’une poire de commande installée dans les bourses. En revanche, l’éjaculation (qui peut fonctionner de manière réflexe) est
très difficile à obtenir chez l’homme paraplégique au cours des rapports sexuels ou de la masturbation (certaines lésions médullaires autorisent une émission séminale, mais elles entravent le
déroulement ordinaire de l’expulsion, l’éjaculation se faisant alors sans jets ni contractions musculaires, elle est qualifiée de "baveuse"), alors que chez la femme paraplégique la
lubrification est le plus souvent possible, les caresses génitales ou l’excitation psychique suffisant souvent à la provoquer. En-dehors du coït, un vibreur (placé sur le frein du prépuce et
qui vibre aux alentours de 100 Hertz avec une amplitude de 2,5 mm) permet, selon le niveau de la lésion et sa gravité, d’obtenir dans trois-quarts des cas une éjaculation. Heureusement que
l’orgasme masculin ne se réduit pas à l’éjaculation ! Ainsi, le para-orgasme se définit par l’ensemble des manifestations associées à l’éjaculation : transpiration, augmentation de
la tension artérielle, contractures des abdominaux, puis détente. L’intensité du para-orgasme est décrite par les hommes paraplégiques comme étant assez forte et euphorisante, quasiment
équivalente à l’orgasme masculin. Malheureusement, les paraplégiques bas présenteraient des orgasmes émoussés, bien que l’introduction dans la relation sexuelle de la dimension affective et
de l’imaginaire compense souvent, d’une façon ou d’une autre, certains déficits sensitifs. Heureusement pour lui, Andy (mon chou, mon chéri) a une paraplégie incomplète, c’est-à-dire qu’il a
une persistance d’une sensibilité et d’une motricité volontaire en dessous de la lésion, en particulier dans le secteur du périnée (région entre l’anus et les parties sexuelles) ! Il
souffre "juste" du syndrome du membre fantôme, mais je vais le lui activer pour le rassurer sur le fait qu’il marche toujours bien ».
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Serait-ce abuser que de te voir à l’œuvre dans cette relation, comme nous l’avons fait jusqu’ici avec nos vêtements d’invisibilité ?
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U : « Hum, cet homme-là c’est spécial car je tiens vraiment beaucoup à lui, mais je vais lui demander. Je ne pense pas qu’il refusera, car ça pourra
toujours servir à d’autres personnes qui, comme lui (même si cela peut être sympa aussi pour les valides), sont passées par là et ont dû apprendre de nouvelles formes de
sexualité ».
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Ulla : « Je t’en prie Andy, mets-toi à ton aise sur le canapé. Je vais ranger ton fauteuil, tu n’en n’auras pas besoin pour déambuler dans notre
septième ciel, très pair à pair ! À ce propos, que penses-tu de prendre du bon temps tout en voyageant dans des états modifiés de conscience ? ».
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Andy : « Euh … c’est-à-dire ??? »
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U : « Je suis convaincue que tout va bien se passer, et je vais tout faire pour, mais en attendant que tu te sois pleinement entraîné (notamment à
l’orgasme par contraction des muscles du périnée ; pour les identifier il suffit, au moment d’uriner, de bloquer le jet en activant ces muscles périnéaux), ça peut être sympa qu’on
consomme – avec modération bien sûr – des drogues qui te feront ressentir des sensations jamais éprouvées, histoire que tu reprennes pleinement conscience de tes possibilités
physiques ! »
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A : « Pourquoi pas, mais tu sais, je n’ai jamais touché à ça ! »
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U : « Il faut un début à tout, et tu vas voir, tu ne seras pas déçu du voyage, d’autant plus avec une gentille monitrice comme moi !!! Pour te
mettre en condition, je te propose en entrée des chapeaux de champignons magiques remplis d’une délicieuse farce à l’ail et aux truffes (malgré son effet délétère pour l’haleine… l’ail à une
réputation de stimulant sexuel ; la truffe rend les femmes plus tendres et les hommes plus entreprenants grâce aux substances qu’elle contient, dont certaines sont très proches de la
testostérone – hormone en lien avec le désir sexuel chez l’homme comme chez la femme ; les champignons magiques ouvrent en grand les chakras), suivis d’un space-cake (gâteau au
haschisch, le cannabis démultipliant les sensations) au chocolat (qui stimule la production de neuromédiateurs au pouvoir euphorisant, notamment une substance nommée anandamide qui mime les
effets du cannabis), le tout accompagné d’un whisky-coca (l’alcool pris en petite quantité, par son effet désinhibiteur, donne le sentiment d’une sexualité facile – même si le plaisir et
l’excitabilité décroissent quand le taux d’alcoolémie augmente –, et l’effet stimulant de la caféine sur le système nerveux central fait ressentir une augmentation de la disponibilité
sexuelle) ».
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A : « Ma foi, pour une première fois dans ces conditions-là, autant essayer tout ça avec toi ! Je te fais confiance pour me faire planer
psychologiquement et encore plus physiquement ! »
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U : « Tu vas être bien servi Andy mon chéri, tu seras bien en goguette [1] ! En attendant que ça
monte, que les effets fassent leur office, je vais déjà te délasser par un bon massage tout en sensualité exacerbée ! Pour préparer la phase de décollage, rien de tels que des
préliminaires à base de caresses pleines de tendresse : jeux de mains, jeux de câlins coquins ! En parallèle je vais bien me trémousser pour t’émoustiller [2], tout en te léchouillant
les flancs de colline et en malaxant les testicules comme des boules chinoises pour calmer l’impatience !
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A : Ah oui, je me sens déjà tout chose/chaud !!!
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U : Je le vois bien que tu es tout content, tu remues la queue à coup de spasmes ! {Je vais descendre jusqu’à l’entrejambe afin de tâter
l’effet que je lui fais. Parfait : il a les corps spongieux correctement dilatés, il arbore une belle rampe de lancement pour bien voyager dans ses plaisirs des sens ! Voyons ce que
ça donne quand je lui fais des gorgées chaudes !}. Eh beh voilà : quand je te rabote avec ma langue (qui n’est pas de bois), ton rondin ne reste pas de marbre !!!
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A : Pfiou oui, tu m’affoles de plaisirs et de gémissements torrides ! Je sens vraiment que ça monte, à tous les niveaux !!!
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U : Et tu n’as pas encore tout vu ! J’imagine que ce sera aussi la première fois pour toi, mais laisse-toi faire et détends-toi bien, aie
confiance !!! {Bon, je vais quitter l’épicentre cause du séisme dans son slip et voir comment il réagit en attaquant par derrière ! Je vais tenter l’orgasme par stimulation de la
prostate ! Je commence en massant le périnée sous les testicules juste en avant de l’anus et je remonte doucement délicatement ! Il adhère, passons alors à l’étape suivante !
Allez, je toque à la porte des perceptions délicieuses/"délictueuses" avec mon doigt donneur d’orgasme, le sphincter s’ouvre ! J’introduis mon majeur en y allant très doucement, par
petits cercles concentriques, et avec des rentrées-sorties pour surexciter tout le rectum ! Maintenant qu’il est bien dilaté, c’est parti pour stimuler la zone analogue à ce qui est
nommé point G chez la femme, zone qui entoure l’urètre et le sphincter urétral ! Voilà, j’y suis, à deux/trois centimètres après l’entrée de l’anus vers l’avant, je lui masse longuement
la prostate !}
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A : Waouh, ça c’est des sensations voluptueuses ! Avec ce que tu m’as donné comme drogues avant, je ressens une profonde chaleur agrémentée d’intenses
plaisirs : je décolle complet !!!
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U : Hé hé, c’est fait pour ton bien Andy chéri ! Maintenant que tu es rassuré sur tes sensibilités bien éveillées, tu vas pouvoir pénétrer l’antre du
plaisir ! En plus, je vais booster les effets que je te fais avec un préservatif à striures !
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A : Ah zut, flûte, crotte alors ! Voilà que la machinerie, que tu avais bien huilée, se grippe avec un retour rapide de la flaccidité [3] !
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U : Ce n’est pas grave, ce phénomène est fréquent et mal compris. Il suffit que j’utilise un élastique glissé à la racine du pénis : ce dispositif va
s’opposer à un retour veineux brutal et à la détumescence [4], ainsi tout va bien se passer !!! Viens en moi, je vais te tendre et te détendre en même temps !!!
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A : Ah oui, comme c’est bon, ça réveille en moi pleins d’émois oubliés ! Il faut que je m’accroche aux draps pour rester sur terre avant de vraiment
m’abandonner au septième ciel !
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U : Au contraire, vas-y lâche-toi ! Laisse-toi totalement submerger par ces sensations et envole-toi de jouissance !
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A : Merci à toi, c’est juste énorme comme je suis en transe chimique hormonale des neurones !!! Par contre, je sens que je ne vais pas faire long-feu
avant que n’éclate le feu d’artifices {s’il n’explose pas forcément, au moins qu’il implose} !
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U : Attends, je vais calmer le jeu et on va tester l’injaculation, une technique orientale qui permet d’obtenir un orgasme sans éjaculation et sans période
réfractaire. Je vais trouver ton point Jen-Mo (ou point Hui Yin), situé entre l’anus et le scrotum, et y appliquer une compression avant l’orgasme ! {Je parcours cette zone jusqu’à
rencontrer un petit creux, voilà, et maintenant je fais une stimulation de longue durée}.
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A : Parfait, en même temps je vais mettre en application mon entraînement qui consistait à reculer le plus longtemps possible la phase éjaculatoire tout en
s’approchant le plus possible du pic orgasmique ! J’avais déjà identifié le point de non-retour (point au-delà duquel la phase éjaculatoire ne peut plus être maîtrisée). Cet orgasme est
souvent plus fort qu’un orgasme avec éjaculation et peut durer jusqu’à plusieurs minutes !!!
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U : Hummm, tu m’en diras et montreras tant !!!
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A : J’en ai des friselis [5] de plaisir sur toutes les parties en vie ! En nous unissant, qui plus est à l’unisson, nous faisons un voyage horizontal
à deux ! Ça y est, nous sommes, en même temps, au firmament de la jouissance ! Il y a de quoi rester coi après un tel coït : l’orgasme sous drogues est vraiment
l’épanouissement de tous les sens, le nirvana qui pousse jusqu’au jouitième ciel [6].