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Rentrons tout de suite dans le vif du sujet : l’homosexualité étant encore, malheureusement, souvent tabou pour beaucoup – notamment et surtout quand elle touche directement sa famille – Virginie et Faudel nous ont demandés de ne pas diffuser les images que nous avions prises. À la place, nous avons travaillé ensemble sur un résumé de la situation afin tout de même de vous donner les informations utiles à la compréhension de l’évolution de leur sexualité.

 

Faudel pratique depuis quelques temps le rugby, autant pour les aspects virils de ce sport de contact, que pour son esprit de franche camaraderie.

Alors que jusqu’ici il côtoyait les autres joueurs dans les vestiaires des douches sans penser à mâle, il remarque que l’un de ses partenaires de jeu ne semble pas indifférent à son corps athlétique. Après un match difficile mais une victoire éclatante, la troisième mi-temps est forcément bien arrosée (sauf pour Faudel, qui boit juste un peu, histoire de ne pas se faire capter en flag’ par ses parents musulmans). Ce n’est qu’après toutes ces effusions de liesse que les joueurs vont enfin se doucher. Alors qu’ils ne sont plus que trois, un des joueurs va faire le guet à l’extérieur pendant que son pote est bien branché pour faire le gay avec Faudel. Allez savoir si cet incident fut intentionnel ou non (Faudel ne s’est pas étendu sur le sujet), toujours est-il que le savon de Faudel tombe. Quand il se cambre pour le ramasser, notre ami sent une main vigoureuse lui caresser tendrement les fesses. C’est son coéquipier, l’ailier droit, belle masse noire ébène. Faudel se retourne, autant surpris que ne sachant trop comment réagir : il comprend très bien que « terrain glissant, pine au tournant » mais justement, à priori, il ne mange pas de cette pine-là !!! Marcel lui glisse alors à l’oreille : « Si t’es gay, ris donc, si t’es pas gay pars ! ». Du coup, Faudel sent bien qu’il n’est pas tombé sur un gay tapant : il comprend vite qu’il s’agit plus d’une histoire de braquemard [1] que d’un traquenard ; il ne criera donc pas « au secours, Marcel m’harcèle !!! » !

Se demandant s’il ne serait pas trop gay car il est drogué à l’alcool, quelque peu échaudé par sa première expérience, hétérosexuelle, désastreuse, Faudel se laisse quand même finalement pénétrer par l’idée, droit comme un I grec qu’il l’a déjà ! Après tout, autant tenter le coup, chacun fête la niké [2] comme il le veut, et si l’occasion se présente, autant la saisir à pleine main : on ne juge pas ce qu’on ne connaît pas, et qui sait, cela pourrait bien être une révélation pour lui, d’autant qu’il est resté stressé par sa première première fois et qu’on dit qu’il n’y a qu’une personne du même sexe qui sait fondamentalement comment fonctionne l’autre et lui faire tout le bien qu’il pense de l’autre ! Pour autant, quand Marcel lui dit « Allez gars, tout schuss ? » (avec son fort accent des îles), Faudel ne manque pas de préciser (avec le même accent) « Jesus, mais yavalpa !!! » (pour une première fois, il estime qu’il ne faut tout de même pas pousser trop loin Pépé dans les zobs et pines) ! Gai et gay comme un pinson, tantôt passif, tantôt actif (tant dans le rôle de donné/donnant – autoreverse en somme, jouable dans les deux sens – que concernant son implication), chantant à cul-tête sous la douche, notre Crevette [3] s’est laissé séduire par ce Chub (aka Marcel) [4] d’un jour. Bref, toujours est-il que nos comparses se donnent à cœur joie, les premières appréhensions étant rapidement levées par les sensations fortes et douces à la fois. Sacré Marcel, de saillie en nouvelle vie qui s’ouvre à Faudel, merci pour lui !

 

 

De son côté, Virginie, a enchaîné les amours et la consommation de la chair afin de varier les menus plaisirs. Après Paul (« l’apôtre des gentils »), ont suivi Pierre, Jacques (le mineur), puis Marc, Matthieu, Luc, Jean, talonnés de près par Simon, André, Philippe, Barthélemy, Thomas, Jacques (le majeur), Jude (alias Thaddée) et Judas. Bref, elle s’est envoyé tous les apôtres, histoire de se moquer de son éducation catholique trop stricte !

Décidément trop enthousiasmée par son entrée en matière dans les sciences de la vie, ses parents décident de l’envoyer finir son lycée (première et terminale) dans un pensionnat de jeunes filles, histoire de calmer sa rébellion naissante et de la remettre dans le droit chemin … de Damas [5] !

Toutefois, quelques semaines à peine après son arrivée, Virginie fait la rencontre de Marie, une "sainte" loin d’être "ni touche" pas [6], mais plutôt une Marie couche-toi là [7]. Mais que les choses soient claires : Marie est une Étoile d’or [8] spécialement Butch [9]. Est-ce ce côté mi-figue féminine mi-raisin masculin qui a attiré Virginie dans sa guêpière ? Toujours est-il que ces deux écolières se sont tombées dans les bras l’une de l’autre, vivant une passion de courte saison, scolaire !

Quoi qu’à peine plus âgée qu’elle, Marie donne régulièrement à Virginie des cours d’anatomie féminine (notamment grâce au jeu du miroir visant à regarder en détail son corps) et lui prodigue ses précieux conseils concernant l’art sexuel, son livre de chevet étant plus le Kâma-Sûtra que la Bible ! Les nanas se tirent la bourre entre elles, se défrisent, se décoincent : lorsque les lumières du dortoir s’éteignent, l’une va rejoindre l’autre sous les couettes afin d’assouvir leurs désirs et plaisirs dans des frottis-frottas gomorrhéens, s’ébattant alors en ciseau [10] dans un chassé-croisé de jambes en l’air ! En attendant l’angélus de 18h, pour tuer le temps, les filles s’enfilent des perles, tantôt chinoises (boules antistress), tantôt en détournant leur chapelet de perles [elles serviront de boules de geishas (enfilade de perles de plus en plus grosses pour monter en jouissance)] et leur crucifix de leur vocation mystique première (quoique, dans beaucoup de religion autres que bibliques, le sexe est considéré comme une transe spirituelle, et on parle bien d’ailleurs de septième ciel, le huitième étant l’extase mystique de la rencontre avec le créateur). Tout en apprenant à maîtriser leur jouissance pour ne pas réveiller les autres filles, elles sexpérimentent, s’échangent des trucs et astuces, testent des idées de sensualité, bref s’initient et se perfectionnent mutuellement aux plaisirs lèche bien ! Virginie teste aussi son sexe à pile, ne pouvant que s’écrier (enfin murmurer plutôt) « Vive le vibro ma sœur ! Oh my gode [11], c’est énorme !!! », en arborant un exalté sourire aux lèvres, supérieures comme inférieures ! Marie lui donnera un précieux conseil : « garçon si t’enlève la cédille, ça fait gare aux cons, et gare à ton con ma fille quand les garçons enlèvent leur caleçon !!! »

 

 

Comme s’il cherchait à justifier une "incartade", Faudel nous précise que s’il n’est pas (pas encore du moins) le roi des cons, il reste un connard plutôt qu’un queutard, préférant (à priori) les conneries aux couillonnades ! Rappelons d’ailleurs à cet effet que con vient du latin cunnus, « vulve », qui provient en proto-indo-européen soit de *kust- (« intestin, rein, vessie »), soit de *sker- (« couper »), soit de *(s)keu- (« cacher ») ! Les origines possibles de l’étymon germanique *kunton donnant cunt sont : soit *gwneH2/guneH2 (« femme, cf. gynécologie, queen »), soit *gen/gon (« créer, devenir, cf. génétique, gamète »), ou encore *geu- (« creux, cavité ») ! En outre, au Moyen Âge, les diminutifs connil et connin (latin cuniculus) désignaient le lapin ainsi que les conduits et tuyaux. D’ailleurs, les lapins européens sont célèbres pour leurs capacités reproductives car les accouplements peuvent avoir lieu toute l’année : le mâle monte la femelle un bref instant puis s’écroule comme mort en clapissant (tout comme lorsque la femelle est en chaleur il peut émettre ce son, une sorte de vibration), le mâle/le « bouquin » couine (grince) également lors du bref coït avant de s’écrouler sur le côté pour se reposer alors que le lièvre vagit (crie comme un enfant au berceau). Le dérivé déconner avait jusqu’à la fin du XIXè siècle le sens premier de se retirer (son contraire enconner, signifiant pénétrer, est composé sur le même mode qu’enculer). Connasse, en revanche, désignait au départ et jusqu’au XXè siècle une prostituée de bas étage ou inexperte.

Loin d’être pédé comme un phoque (euh non, foc, car c’est la seule voile – voile d’étai triangulaire établie entre le mât bout-dehors et le mât vertical qui le suit – capable de prendre un vent arrière et qui permet aussi les virements de bords) affublé d’un triangle rose (équivalent homo de l’étoile jaune), Faudel n’a rien contre ceux qui sont des porteurs de jaquette [12]. Même si Faudel nous indique qu’il n’y a aucun mal à se faire du mâle, ses matières préférées à l’école étant surtout maths et dessins (héhé, coquinou celui-là alors), il n’est pas prêt de virer sa cuti [avoir une cuti-réaction positive au test BCG (Bilan Confirmé de Gay) : se dit d’un hétéro qui devient homo ou d’un comportement et revirement exceptionnel d’une personne] ! Comme couillon vient du latin populaire colea (« cacher, protéger »), comme en grec kaleos signifie littéralement « l’étui, le fourreau » (sachant que le terme vagin vient du fourreau de l’épée des romains), Faudel reste en cela plutôt d’accord avec Michelet (grand historien français) qui disait : « C’est une impiété inepte d’avoir fait du mot con un terme bas, une injure. Le mépris de la faiblesse ? Mais nous sommes si heureux qu’elles soient faibles. C’est non seulement le propagateur de la nature, mais le conciliateur, le vrai fond de la vie sociale pour l’homme » ! Pour autant, il est le premier à dire qu’il n’y a que les imbéciles connauds qui ne changent pas d’avis !!!

De son côté, Virginie relativise beaucoup plus ! Il faut dire que l’amour entre goudous rend fou les hommes, cons à fond ! Non seulement il y a moins souvent pénétration, mais en plus cela représente pour les hommes la finesse incarnée, d’autant s’ils peuvent se glisser entre les deux gouines/gougnottes [13]. Tout comme Faudel, elle ne regrette ni ne rejette absolument pas le fait d’avoir appris beaucoup de choses sur son propre corps en partageant tant d’échanges homosexuels. Mais, contrairement à lui, elle a pu développer et parfaire davantage son éducation biologique, sensuelle et sexuelle propre, grâce à la répétition de ses expériences saphiques [14].

On le voit bien ici, la nouvelle génération n’a plus honte de rechercher son plaisir partout où il peut se cacher, bouffant à tous les râteliers. L’important pour les jeunes est de savoir qui ils sont, de toucher du bout des doigts leurs limites. Leur devise est « on ne parle pas de ce qu’on ne connaît pas ; pour savoir il faut essayer, car le plaisir est souvent ailleurs, là où on ne l’attend pas forcément ! ». Après tout, tous les goûts sont dans la nature : il n’y a pas de mal à se faire du bien, les goûts et les couleurs (bleu, rose ou arc-en-ciel) ne se discutent pas, l’important est de sortir d’une vision étriquée des choses et d’élargir le champ des possibles afin de définir ses propres mœurs !!! Chacun se doit de devenir celui qu’il est, en toute connaissance de cause, quitte à passer outre certaines résistances d’une partie obtuse et obsolète de la société !




[1] Modèle d’épée du Moyen Âge, originellement un couteau qui était destiné à désherber – le gazon "maudit" –, ce dernier devant ainsi être robuste avec une courte lame, large et forte.

[2] « Victoire » en grec : dans la mythologie grecque, Nikê est une déesse personnifiant la Victoire. Fille du Titan Pallas et de Styx, elle est la sœur de Cratos (la Puissance), Bia (la Force) et Zélos (l’Ardeur), avec qui elle fait partie des proches de Zeus (ce hardeur). Niquer vient du mot latin fornicatio, de même sens, qui a pour racine fornix, « porche », cette forme de sexualité (relations sexuelles entre deux personnes non mariées) étant associée aux ébats et aux caresses expertes pratiquées par les prostituées qui s’abritaient sous un porche pour guetter leurs clients après les jeux et mises à mort dans les arènes. Dans les textes littéraires ou religieux, le terme fornication est le plus souvent employé dans un sens péjoratif : il est alors lié au péché de luxure et exprime le caractère supposé bestial, primaire de la sexualité.

[3] Jeune majeur de petit gabarit, mince et le plus souvent sans pilosité visible, glabre.

[4] Homosexuel de forte corpulence ayant un ventre proéminant tel un ours.

[5] Évocation de l’expérience de saint Paul qui, se rendant à Damas, eut une révélation qui en fit le principal prosélyte au début du christianisme.

[6] Une sainte-nitouche est une personne hypocrite qui prend des airs innocents et feint la pureté, alors qu’elle n’est pas la dernière à manger de ce pain-là.

[7] Une femme facile, débauchée – qui fait usage excessif ou déréglé de tous les plaisirs des sens.

[8] Lesbienne qui n’a jamais eu de relations sexuelles avec un homme.

[9] Ayant des traits physiques, de comportement, d’habillement, de coiffure, de langage, de passions... plutôt connotés viriles.

[10] Tribadisme, du grec « frotter ».

[11] De godemichet (« godemichou » est relevée en 1611 et viendrait de l’espagnol gaudameci – attesté depuis 1140 – pour « cuir de Ghadamès », une ville et une oasis du désert en Libye, à la frontière de la Tunisie et de l’Algérie), sachant que « Gaude michi » signifiait « réjouis moi » en latin médiéval.

[12] Veste de cérémonie dont les pans ouverts se prolongent par-derrière et laissent deviner les fesses masculines tout en les cachant, et laissent également possibilité de mettre la main au panier.

[13] Termes dérivés de gouine « prostituée », issu du terme goy, « non-juif, chrétien », ou peut-être du normand gouain (« salaud ») ; chez les mousses de la Marine, un gouin est un matelot d’une mauvaise tenue.

[14] Sappho est une poétesse grecque qui a vécu au -VIIè siècle à Mytilène, sur l’île de Lesbos. Sappho est connue comme étant « la Lesbienne », c’est-à-dire « la personne célèbre de Lesbos ». L’homosexualité féminine n’ayant jamais été tolérée dans l’Antiquité, le terme de lesbienne en est venu à désigner une femme homosexuelle seulement au cours de la seconde moitié du XIXè siècle. D’une même manière, les termes dérivés de son nom, comme l’assez rare saphisme et l’adjectif dérivé, saphique, dénotent plus souvent l’homosexualité féminine que ce qui a trait à la poétesse. Son amour pour les femmes est clairement lisible dans certains de ses poèmes, ce qui en a empêché la préservation par les scribes chrétiens médiévaux. Peu de poèmes de Sappho sont donc parvenus à notre époque, mais ceux qui le sont parlent de la vie quotidienne des femmes, de leur beauté, de leurs relations et leurs rituels. Si son "homosexualité" ne fait aucun doute, il faut se rappeler que le terme même est anachronique à cette époque où il n’a guère de sens. De plus, on sait qu’elle a été mariée et a eu une fille, Cléis, qu’elle dit avoir chérie plus que tout. Elle a vraisemblablement fondé puis dirigé à Mytilène une école pour jeunes filles où elle a enseigné la poésie et les mystères d’Aphrodite (déesse de l’Amour), jeunes filles parmi lesquelles elle devait compter ses amantes. Ses mœurs, parfois réprouvées à l’époque (les sources anciennes font remarquer qu’on l’a "accusée" d’entretenir des rapports honteux avec des femmes), ont aussi été l’occasion, au fil des siècles, de "salir" son image et de la tourner quelque peu en dérision. Pour autant, ses écrits n’ont pas soulevé de grande polémique de son vivant. Bien au contraire, très célèbre et appréciée dans l’Antiquité – dans une épigramme qui fut attribuée (sans doute par erreur) à Platon, l’auteur la qualifie de « dixième Muse » –, elle nous a laissé un Hymne à Aphrodite autant qu’elle a écrit des épithalames (poème lyrique composé en l’honneur d’un mariage), a été citée par le Pseudo-Longin dans son traité Du sublime décrivant une femme connaissant les affres de la passion en voyant celle qu’elle aime rire et se rapprocher d’un homme, a inspiré Jean Racine dans la description qu’il fait de la douleur de Phèdre dans sa pièce homonyme (acte I, scène 3, tirade commençant au vers 269 : ce poème, mêlant description des douleurs tant physiques que mentales endurées par une femme amoureuse sans être aimée en retour, est même devenu un véritable topos littéraire). Le papyrus d’Oxyrhynque 1800 (ville antique de Ouab Sep-meri sur la rive ouest du Nil, à environ cent soixante kilomètres au sud du Caire : la ville fut nommée par rapport à une espèce de poisson du Nil, très importante dans la mythologie égyptienne car le poisson en question était réputé avoir avalé le pénis du dieu Osiris) lui attribue même l’invention du plectre (médiator), ce qui semble a priori exagéré mais confirme que pour les Anciens Sappho était une grande poétesse.


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Commentaires

Bravo et merci, bonne continuation, j'aime beaucoup.    Mad
commentaire n° :1 posté par : Mad Verdet le: 16/07/2009 à 11h14
merci pr tes encouragements, sachant que ce n'est qu'un début, puisqu'on vient d'acheter "Le Monde des religions" dédié au sexe et aux religions : des dieux libertins au culte de la virginité, quand la prostitution était sacrée, enquête sur l'homosexualité, de l'exaltation au refoulement du plaisir
réponse de : Collectif des 12 Bonobos le: 16/07/2009 à 15h37
 
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