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  • U : « Après mes expériences traumatisantes dans le domaine du sexe esclavagisé, j’ai décidé de rentrer dans le moule social, moi qui l’avais toujours fui en même temps que mon éducation trop psychorigide ! Toujours autant noctambule, j’ai travaillé dans un bar à hôtesses, voulant privilégier le contact humain, l’ambiance festive et les pourboires (et que pour boire ! … éventuellement pour voir, mais on ne touche qu’avec les yeux !!!). Malheureusement, je me suis vite rendue compte que le milieu de la nuit est décidément trop propice aux écarts de conduite, tant de la part des clients alcoolisés avec leurs mains baladeuses que des patrons qui affirment leur droit de cuissage pour effectuer leur casting (« Si t’es pas contente, d’autres suivent derrière et seront ravies d’avoir ta place ! »). Toujours est-il que voulant bien gagner ma vie, sans me faire harceler psychologiquement (à l’usine) ou sexuellement (au bureau), j’ai fait le choix d’assouvir mon goût pour le sexe tout en assurant une certaine professionnalisation de mes passions. J’ai alors choisi d’aller au turbin plutôt qu’au tapin, en devenant hardeuse dans l’industrie du sexe filmé. De toute façon, la prostitution de personnes recevant des clients ne représente que 1% du chiffre du travail du sexe, le reste provient en grande partie du porno, qui fait partie intégrante de l’industrie du film et n’est pas considéré comme de la prostitution : pourtant il y a acte sexuel contre une rémunération ! ».
  • Comment as-tu pénétré le septième art du septième ciel ?
  • U : « Disons que sans être plombière, j’étais déjà bien introduite dans le milieu à queue. J’ai tout simplement déposé mon CV auprès des grands acteurs du secteur lors d’un salon de l’érotisme, en mettant bien en avant mes expériences professionnelles multitâches et mes qualités corporelles ! Mon curri-cul-um (hot & spicy) étant aussi étoffé que ma touffe rasée selon la mode (actuelle) et mes certificats médicaux propres (normal, je suis toujours sortie couverte, avec tous ces pervers, mieux vaut se protéger !, et même autrement, on ne sait jamais !!!), j’ai passé quelques castings où mon professionnalisme a tout de suite été remarqué : porn to be star !!! Je pensais commencer en bas de lèche-elle, mais j’ai eu l’opportunité de tourner immédiatement avec le pape français du porno, alias Monsieur Marc Dorcel, le toucan au bec et aux dicks multicolores ! Moi qui n’avais jamais vu de film porno (si si, je vous assure !), je trouvais très intéressante l’idée de donner de ma personne en vue d’aider à la connaissance et au perfectionnement de l’art de s’étreindre ! Un peu comme le Kama Sutra, qui n’est pas un livre de cul à proprement parler mais qui relève plutôt de la bible de la sensualité et de l’érotisme à destination de ceux qui veulent donner autant de plaisir (et non forcément de la jouissance, même si les deux peuvent être – intimement –liés) à leur partenaire qu’ils en prennent à leur en fournir ! Imprégnée des valeurs fondatrices du cinéma érotique des années de libération sexuelle (la fameuse parenthèse enchantée, de la pilule au SIDA), je me voyais un peu comme une sexorciste des peurs et des agressivités de notre époque de performance à tout/tous crins/craint, une montreuse de bonnes aventures permettant de compléter les cours d’éducation sexuelle (ou plutôt de biologie reproductive de base) et les sexpériences des jeunes (et moins jeunes) adolescents/adulescents/adultes !!! Je sais bien que les enfants sont confrontés de plus en plus jeunes à la pornographie via des sites illégaux et donc les parents préservent leurs enfants de cette profusion de "zobsession", mettant majoritairement en place sur leur équipement informatique des moyens de protections des mineurs comme des codes d’accès parental ou des logiciels de filtrages. Mais bon, il faut se faire à l’idée qu’ils sont des habitués, qu’ils découvrent le cinéma X (l’appellation X viendrait du fait que l’on barrait autrefois de croix les affiches des films censurés) plus tôt que leurs ainés, vers seize ans (les deux-tiers des moins de vingt-cinq ans, contre la moitié de la population, s’étant initié tout seul, un quart avec un ami, un dixième – contre un quart de la population –, avec leur partenaire) ! Même si, toujours au stade de l’initiation, la plupart se sont contentés pour le moment de ne visionner que des extraits et non l’intégralité de films (passé vingt-cinq ans, la tendance s’inverse et plus nombreux sont ceux à avoir déjà vu un film en entier). Mais eux considèrent que c’est le bon âge, pas "trop jeune" pour voir son premier film de boules, le rôle de la pornographie dans l’apprentissage de la sexualité étant deux fois plus important pour les hommes (la moitié) que pour les femmes ! Et c’est qu’ils s’accoutument vite les coquinous : ils sont des consommateurs assidus (pas tous, mais un bon quart regarde un film qui leur est interdit – plus du porno que de l’érotico, plutôt des films X que des scènes QQ, à la lettre près – au moins une fois par mois) qui naviguent sur Internet et qui sont habitués aux contenus gratuits que ce soit par le biais de sites et par téléchargement illégal !!! Il faut bien comprendre que haut-débit oblige (et nous sommes les premiers Européens en terme de CGV, Connexion à Haute Vitesse), on peut dater à ces trois dernières années l’explosion du porno gratuit sur le web avec l’apparition massive de plateformes hot voire trash (ce qui marche le mieux). Il faut rappeler que les personnes âgées de plus de cinquante ans avaient difficilement accès à des films X dans leur jeunesse, sachant que jusqu’au début des années 80 – où la diffusion des cassettes VHS et des premiers films X sur Canal+ en a largement démocratisé l’accès –, la diffusion de films pornographiques était limitée à des salles spécialisées auxquelles l’accès était interdit aux mineurs (c’est-à-dire aux moins de vingt-et-un ans jusqu’en 1974) ».
  • Comment les films pornos sont-ils "consommés" ?
  • U : « Sur le plan de la consommation, les homosexuels achètent et louent davantage que les hétérosexuels et se déplacent également plus dans les sex-shops que les hétérosexuels pour se procurer des films. Ils sont également davantage réceptifs que les hétérosexuels, plus disposés à intégrer la pornographie au sein de leur couple. En moyenne, les homosexuels ont découvert le cinéma X plus tôt que les hétérosexuels, vers vingt-et-un ans, et ils lui attribuent plus facilement un rôle dans la découverte et l’apprentissage de leur vie sexuelle (deux tiers contre un tiers chez les hétéros). Chez les hétéros, le film X n’est plus aujourd’hui limité aux sex-shops et réservé à une minorité de mâles frustrés mais apparaît, au contraire, comme un phénomène de masse, répandu dans tous les milieux, intégré à la vie quotidienne des Français (un dixième des hommes en ont déjà vu sur leur lieu de travail et un tiers dans une chambre d’hôtel). Plus de vingt ans après le premier film X diffusé à la télévision, il n’est plus honteux d’aimer le porno et de le dire. Avec l’émergence des chaînes câblées et la démocratisation d’Internet, l’accès aux contenus pour adultes s’est largement banalisé, un grand nombre de femmes reconnaissant même en avoir déjà vu un (que ce soit dans son intégralité ou seulement quelques extraits). Et chez ces personnes qui ont déjà vu un film X, le visionnage de films pornos est loin d’être exceptionnel voir accidentel… Au contraire, on note une consommation régulière chez une forte proportion d’entre elles : une sur deux en regarde de manière occasionnelle, près d’une sur cinq en regarde au moins une fois par mois. Cœur de cible du marché de la production pour adultes, les hommes ont déjà, dans leur quasi-totalité, visionné un film X (pour un quart seulement quelques extraits). Principaux consommateurs de films X, un tiers des hommes en a une consommation mensuelle, cette proportion étant d’autant plus forte que l’on est jeune, consommant pour plus de trois quart en solo (mais les trois quarts aimeraient regarder un film X avec leur partenaire… si celle-ci le leur demandait) ou pour moitié de tous les hommes avec leur partenaire. La moitié des hommes estime d’ailleurs qu’ils ont un impact sur leur désir sexuel, contre un tiers chez les femmes, sachant que près d’un homme sur trois ayant regardé un film pornographique a déjà fait l’amour devant ce type de films (la moitié des hommes ayant déjà essayé de reproduire des scènes ou des positions vues dans ces films, contre un quart des femmes). D’ailleurs, près d’un homme sur dix aimerait tourner dans un film X, sachant qu’ils sont un sur trois à s’être ou à souhaiter se filmer durant leurs ébats (un homme sur cinq aimerait ou a déjà fait l’amour avec sa partenaire via une webcam). Pour autant, les Français maintiennent une distance entre le X et la réalité (tout en exprimant une préférence pour des films esthétisés aux scénarios élaborés). Quelque soit leur sexe ou leur âge, ils considèrent dans leur très grande majorité que la sexualité présentée dans les films X est éloignée des pratiques sexuelles : ça reste du cinéma et ce n’est pas la réalité. Si la majorité des gens trouve les films pornos excitants et "amusants", elle ne les trouve pas moins "ridicules" et "dégradants", ce qui n’empêche pas un quart de la population de les trouver "naturels" et même "sains". Toujours est-il que parmi les principaux critères de satisfaction d’un film X, on trouve la présence de beaux acteurs ou actrices, devant le scénario, la lingerie, le nombre de scènes X et la beauté des décors, les femmes attachant plus d’importance au scénario alors que les hommes sont plus soucieux du nombre de scènes X (et notamment de la présence de scènes de fellation, ce qui est toujours le cas, au contraire du cunnilingus : la moitié des hommes s’enquiert de la présence de scènes de fellation alors que la présence d’autres pratiques est secondaire) ou de la lingerie ». Il existe ainsi plusieurs centaines de studios qui produisent des dizaines de milliers de films chaque année, et plusieurs milliers de personnes travaillent comme acteur ou actrice pornographique. En 2002, on estime que le chiffre d’affaires (au niveau mondial) de l’industrie pornographique s’élevait à 50 milliards d’euros ! Les producteurs de contenu adulte sont conscients que bien souvent c’est l’acte sexuel dans sa représentation clinique qui intéresse le spectateur, le consommateur de pornographie visionnant ce type de produit dans le seul but de s’exciter et d’assouvir ses pulsions. C’est le consommateur pur et dur, celui qui se masturbe devant ce contenu et qui n’a rien à faire des préliminaires. Ce client type, champion toutes catégories de la consommation rapide, achète tout ce qui lui promet l’orgasme. Or, il constitue les deux-tiers du volume total de la clientèle de ce genre de films. Cette clientèle cible donne donc lieu à une surproduction de mauvaise qualité, vidéos dont les images, aux couleurs saturées, présentent des scènes très explicites : la scène s’ouvre invariablement sur une femme qui se livre à un strip-tease torride, offrant au regard une plastique largement aidée par les interventions chirurgicales, et des gestes bien souvent vulgaires. L’actrice de toute évidence est là pour inviter le consommateur, elle s’adresse directement à ce voyeur en des termes très directs. Une fois le regard appâté, l’action commence. Un, deux ou plusieurs hommes s’avancent alors vers la femme objet, et lui présentent leur sexe ou elle va le rechercher avidement. Quelques scénarii plus élaborés permettent à l’acteur mâle de procéder à quelques caresses préliminaires. Ensuite, après la fellation "obligatoire" (mais on voit très rarement de cunnilingus), s’enchaîne les scènes de pénétrations afin que le film se termine, inévitablement, sur l’éjaculation triomphante. Ce canevas sert de base à presque la totalité des films et vidéos pornos. C’est un standard ! Toutefois, la capacité de production commençant à saturer le marché du film pornographique, les pratiques évoluèrent vers des pratiques jusqu’ici plus confidentielles, comme la sodomie, la pénétration double, le BDSM [1], etc. Certaines de ces pratiques furent incorporées aux films pornographiques plus conventionnels, créant une nouvelle norme de pratiques sexuelles. Les acteurs et actrices les plus recherchés devinrent donc ceux qui incorporaient ces pratiques à leur répertoire de jeu d’acteur. D’autres studios se sont tournés vers un système à longue queue (de nombreux produits chacun en petite quantité), se spécialisant dans la réalisation de fantasmes plus spécifiques et ne touchant qu’un nombre limité d’amateurs, mais en diversifiant leur offre afin d’occuper ces niches commerciales (un studio japonais s’est ainsi spécialisé dans ce type de marché, proposant aux consommateurs de signaler les fantasmes qui les intéressent, le studio réalisant les films ensuite). Tantôt l’on mettra en scène des femmes matures afin de les exposer dans un rapport, limite incestueux, avec de très jeunes hommes sans poils. Cette mise en relief pourra même atteindre des niveaux presque inimaginables lorsque la dame est plus que sexagénaire. On pourra également tourner avec des femmes aux seins énormes, histoire de proposer aux voyeurs ce que le milieu appelle une branlette espagnole, c’est-à-dire la friction du pénis entre les seins de la dame (avec éventuellement une fellation, au moins du bout de la langue, si la femme est un peu souple). Un autre sujet abondamment exploité est le sadomasochisme. On verra dans ces conditions une femme (le plus souvent du moins) ficelée ou menottée, parfois même bâillonnée, subir des humiliations, des plus soft aux plus hard, en passant par quelques tortures parfois limite. Le plaisir de la domination exultera à travers ces images choc ».
  • Qu’en est-il justement de l’industrie du sexe filmé ?
  • U : « Au milieu d’une production de niveau très médiocre, ressortent des films de qualité qui s’appuient sur des réalisateurs tels qu’Andrew Blake (ancien photographe), Marc Dorcel (ancien producteur), Pierre Woodman (ancien policier) ou encore Paul Thomas et John Leslie (deux anciens acteurs du X du début des années 80). À la fin de 1990, Berth Milton Senior passa le flambeau à son fils pour la direction de Private (la plus grande collection de DVD pornographiques au monde, dont le classement thématique permet de cibler les différentes catégories de consommateurs), Berth Milton Jr., qui engagea le photographe/réalisateur Pierre Woodman. Ce dernier apporta un nouveau style au sein d’une maison vieillissante (fondée en 1965 en Suède), en allant chercher des modèles dans les pays de l’est de l’Europe et en poussant le jeune patron à faire de la vidéo X haut de gamme. Portée par l’essor du DVD et la qualité de ses productions, Private devint alors rapidement le leader du marché international avec cinquante deux pays distributeurs. Ces dernières décennies, Private Media Group est ainsi devenu le plus important studio pornographique au monde, en glanant plus de deux cent vingt récompenses. Cette société a les meilleures ventes de DVD X au monde (tous studios confondus) avec notamment huit très gros blockbusters : Sex City, Gladiator, Pyramid, Cleopatra, Millionaire, Private Chateau, Robinson Crusoe et X girls. Après avoir transféré le siège de la société en Espagne en 1997, Berth Milton modernisa et diversifia la société, en développant les activités Internet et le marché de la vidéo à la demande. En février 1999, Private devint la première société à vocation pornographique à être introduite en bourse (au Nasdaq). L’industrie de la pornographie s’était toujours jusque-là financée de façon obscure, servant d’exutoire fiscal à certains mécènes puissants. Trois ans plus tard, le magazine économique américain Forbes classa Private Media Group parmi les vingt sociétés les plus prometteuses. D’autres jeunes entrepreneurs se sont construits sur à peu près rien, telle la société Opale Net, réussissant le tour de force de devenir un acteur principal dans le monde du contenu pour adultes en gravissant humblement les échelons. Aujourd’hui toutefois, la tendance semble vouloir changer. Les puissants du monde de la finance, s’interrogeant sur le succès de l’industrie du sexe, semblent croire qu’il s’agit d’un secteur d’investissement comme un autre et qu’il faudrait peut-être songer à y faire sa place dès maintenant. Le Business du X connaît une croissance fulgurante depuis quelques décennies. Son ascension ne se dément pas et de plus en plus d’hommes d’affaires, reconnaissant ses performances financières, décident de s’acoquiner avec lui. Argent facile dans un monde où la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, le X business n’attire pas que les grosses fortunes qui cherchent à gagner davantage. Après la vague de fonds d’investissements "éthiques", qui favorisaient les investissements dans toute entreprise morale, et que l’on appelle des "investissements socialement responsables", les gens d’affaires s’engagent, depuis le nouveau millénaire, dans l’exploitation des "vice fund". Le fonds d’investissement américain Vice Fund, crée en 2002, a d’ailleurs pour ambition d’encourager les investissements dans tout ce qui est socialement immoral, tout en restant légal. Idem pour la banque US d’affaires AdultVest. Persuadée de la réussite d’investissements dans des "actions du vice", elle propose des fonds dans l’industrie du sexe, exclusivement. Un revirement sans précédent dans l’univers boursier. Cette banque, créée en 2005, en est à 8,4 milliards de dollars d’investissement pour 840 entreprises actives à l’heure actuelle. Plus de 4 000 investisseurs y participent déjà à titre de membres ; un début fracassant ! Partant du principe que l’être humain est régit par divers vices, aucune récession économique ne l’éloignera de ses besoins de satisfaction sexuelle. En clair, l’homme consommera toujours le sexe d’une façon ou d’une autre et il sera toujours prêt à payer pour s’en procurer. Mais tout n’est pas rose pour l’industrie du sexe en bourse. En 1990, Hugh Hefner jubilait devant l’entrée en bourse de son célèbre magazine Playboy. Dix-huit ans plus tard, après avoir atteint des courbes aussi alléchantes que 32.31 $, le titre est tombé en chute libre et n’a jamais retrouvé une cote aussi élevée. Idem pour la société Beate Ushe, une chaîne de sex-shop allemande, qui cotait dès son entrée, en 1999, à 14.20 € et qui s’essoufflait dangereusement tout récemment avec des courbes très décevantes. Pourtant, ces piètres performances n’empêchent pas certains hommes d’affaires de risquer le coup. Après avoir racheté le groupe Montorgueil SAS, dont fait partie Carpe Diem (estimé à 30 millions € de chiffre d’affaires), l’un des principaux diffuseurs de contenu adulte sur le net, Rentabiliweb diversifie ses activités et propose à ses investisseurs le grand saut dans le monde de la pornographie. Or, quand on sait qu’un homme tel que Bernard Arnault gravite parmi ces investisseurs de renom, on peut raisonnablement penser que le PDG de Rentabiliweb sait exactement ce qu’il fait. Plus le sexe est visible, plus les consommateurs le réclament. Il reste l’un des sujets favoris dans le monde entier, même dans les sphères religieuses fermées. D’ailleurs, les pays qui procèdent au plus grand nombre de requêtes ayant le sexe pour sujet, précisément sur le net, sont le Pakistan, l’Inde, l’Égypte, la Turquie, l’Algérie, le Maroc et l’Indonésie. Par ailleurs, si l’on tient compte de la démocratisation du sexe en général, que l’on prend en considération l’engouement public pour les sex-toys et autres curiosités en rapport avec la vie sexuelle des individus ordinaires et que l’on estime la tendance à la hausse dans le marché du X via Internet, il reste évident que les investisseurs ont tout intérêt à percer ce marché au même titre que n’importe quel autre. Avec la venue des baby boomers dans les rangs échangistes et SM soft, on peut croire que la chute libre du sexe sur les marchés boursiers n’est pas pour bientôt ! En 2006, le chiffre d’affaires de Private Media Group s’est élevé à 38,4 millions de dollars, le bénéfice net après impôts atteignant plus de 630 000 dollars. De nos jours, les plus grandes chaînes hôtelières de la planète proposent des programmes payants (Vidéo à la demande) pour adultes élaborés par Private, et de nombreux opérateurs tels que Belgacom en Belgique, ou Canal+ en France ont passé des accords avec Private Media Group (tout comme Marc Dorcel, leader européen, qui depuis septembre 2008 distribue en exclusivité, en France, le catalogue DVD des fameuses productions Private). En 2005, la marque commerciale Marc Dorcel est la marque sexy la plus connue en France avec 49% de notoriété. Son logo représentant un toucan qui apparait avant chaque diffusion sur Canal+ a aidé à accroître la visibilité de la marque. Les Hot d’Or, qui récompensent chaque année les meilleures productions X, sont carrément devenus l’un des événements majeurs des festivités du festival de Cannes, jusqu’à s’en faire virer et redémarrer quelques années plus tard, crise oblige, sur Paris. Il faut dire que le cinéma traditionnel fait aussi de plus en plus appel aux comédiens du X : Ovidie dans Le pornographe et Mortel transfert, Raphaëla Anderson et Karen Bach dans Baise-moi, Rocco Siffredi dans Romance. De même, l’année 2000 a marqué la rencontre entre le cinéma traditionnel et le X, même si Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi (ex-hardeuse) s’est vu retirer son visa d’exploitation dans le circuit normal. D’autre part, quinze ans après la fellation de Maruschka Detmers dans Le Diable au corps, celle non simulée du film de Patrice Chéreau dans Intimité ne provoque plus aucune polémique. Enfin, Lars von Trier (Palme d’or à Cannes 2000 pour Dancer in the Dark) a produit un vrai film X, Pink prison, qui contient d’authentiques scènes hard. En 2002, suite à la publication d’un rapport sur l’environnement médiatique de la jeunesse (révélant que 11% des 4/12 ans dont les parents sont abonnés à Canal+ ont vu un extrait, mais seuls 10% d’entre eux ont poussé jusqu’à la moitié du film) et d’une réglementation européenne contraignante en la matière, la diffusion de films X a la télévision française est remise en cause. Il faut dire que le genre s’est démocratisé à la télévision française : plus de cent films à caractère pornographique proposés sur les chaînes du câble et du satellite (XXL, CinéCinéma et TPS cinéma) auquel il convient d’ajouter quatre-vingt titres sur Kiosque et Multivision multidiffusés (achetés entre 1 500 et 10 000 euros contre 25 000 euros pour Canal+). Pour Vidéo Marc Dorcel, la télévision représente 15 % de son chiffre d’affaires (4,2 M€ sur 28 M€). Quant à l’audience de ces films, elle est loin d’être confidentielle : avec près d’un million d’abonnés, XXL représente le quart de Canal+ (sans en avoir les contraintes financières), le film X de Canal+ est vu par 35% des abonnés, et d’après un opérateur 5 à 10% des abonnés aux chaînes cinéma sont motivés exclusivement par les films pornographiques. En France, les films à caractère pornographique sont autorisés uniquement entre minuit et quatre heures du matin, sur des chaînes payantes (abonnement en double cryptage ou Pay per view) avec de nombreuses restrictions par rapport aux films autorisés à la vente et à la location. Les films doivent avoir un scénario, ne peuvent pas se référer aux déclinaisons de pratiques ou de spécialités. En pratique, les chaînes n’ont pas utilisé pleinement cette semi-liberté, ainsi l’homosexualité masculine avant l’apparition de la chaîne Pink TV était absente (hors événement exceptionnel type Gay pride ou le film mensuel de la chaîne XXL) ; quant à l’homosexualité féminine, elle est souvent limitée à quelques scènes (exclusivement lesbiennes ou bisexuelles) dans un ensemble de scènes hétérosexuelles. Enfin, le choix des films privilégie les acteurs et actrices jeunes et en bonne santé (pas de handicap physique, actrice de moins de 35 ans, pas de femmes enceintes, ...) ».
  • Quelles (r)évolutions le multimédia a-t-il apportées, comme ce fut le cas dans la vie de tous les jours, dans l’industrie du cinéma X !
  • U : « Les usages et les modes de consommation ont beaucoup évolué ces dix dernières années ! Le boum extraordinaire de popularité du sexe est surtout attribuable à l’avènement de l’Internet : sur les moteurs de recherche, les mots-clés les plus souvent tapés sont encore "sex" et "porn", soit un quart des recherches. On estime à environ 29 000 le nombre de personnes consultant un site X à la seconde. Sur un audimat d’environ 60 millions d’Américains sur le net, c’est 50% d’entre eux qui visitent régulièrement des sites à caractère sexuel. C’est pourquoi l’on ne s’étonne plus du nombre de nouveaux sites pornographiques ajouté chaque jour, soit près de 300. Internet est le plus grand diffuseur d’images à caractère sexuel à l’heure actuelle : 42 % des navigateurs comporte une page présentant du contenu érotique, 35 % des téléchargements sont pornographiques, on estime à 12% le nombre de sites tagués pornographiques (soit approximativement 4 millions d’adresses sur le net, sachant que de ces adresses sont échangés près de 3 milliards d’e-mails chaque jour, ce qui constitue environ 9% de tout le trafic de correspondance courriel au quotidien à travers le monde). La pornographie sur le net génère annuellement presque 3 milliards de dollars. Chaque seconde, c’est environ 90 $ qui sont alloués au paiement de ce type de contenu aux États-Unis, pays qui héberge 89% des sites pornographiques. À travers le monde, c’est plus de 2000 € par seconde qui sont dépensés pour des contenus à caractère sexuel. Un nombre grandissant de jeunes font des visites éclair sur les sites de charme mais ce sont en général les plus vieux qui achètent les abonnements et consomment le produit sur de longues durées. Beaucoup d’internautes affirment passer de 3 à 10 heures par semaine sur des sites pornographiques (10% des visiteurs masculins se considèrent accros aux sites coquins). Les internautes les plus facilement monnayables pour le sexe sur le net sont les Asiatiques, de façon générale (20% d’entre eux visitent des sites X sur leur lieu de travail). Les Sud-Coréens dépenseraient en moyenne 394 € par an alors que les Japonais s’en tiennent apparemment à 117 €. Ce sont néanmoins les Chinois qui détiendraient tous les records avec une moyenne annuelle de 20 milliards de dollars. Chez les Européens, ce sont les Finlandais qui dépenseraient le plus avec 86 € tandis que les Français, plus raisonnables, se limiteraient autour des 70 €. En revanche, les Allemands ne lâcheraient guère plus de 6 € par l’année. L’accès aux œuvres pornographiques est de plus en plus dématérialisé : les sites Internet gratuits constituent pour moitié le moyen d’accès aux films, devant un gros tiers pour Canal+ et un quart pour les DVD achetés ou empruntés à des proches (sachant que le web est pour moitié le principal outil pour se procurer des DVD, devant les vidéoclubs qui représentent un tiers alors que pour les sex-shops cela tombe à un sixième – cependant, le vidéoclub reste le moyen de distribution privilégié des catégories les plus aisées et les plus âgées de la population tout en faisant jeu égal avec le web chez les personnes en couple). Pour autant, le recours au multimédia dépend de l’âge : chez les hommes, les jeunes se distinguent par un recours plus régulier aux sites web et au téléchargement illégal alors que les plus de cinquante ans ont plus l’expérience des salles de projection ou des films diffusés sur une chaîne cinéma (la consommation à partir de chaînes thématiques est plus limitée que sur Canal+, mais on note qu’elle est presqu’aussi élevée sur des chaînes X spécialisées que sur des chaînes cinéma, à hauteur d’un petit cinquième). Dans le détail, les jeunes se distinguent par un recours plus régulier aux sites web gratuits (au trois-quarts) et au téléchargement illégal (un peu moins de la moitié) mais aussi à des services de type VOD (un cinquième) ou pay-per-view (un dizième). À l’inverse, les 35-50 ans en visionnent, eux, plus par le biais de Canal+ ou de DVD achetés alors que les plus de cinquante ans ont plus l’expérience du film de cul dans une grande sale (euh, salle… de projection) ou, pour un tiers, des films diffusés sur une chaîne cinéma. Ainsi, en janvier 2002, Dorcel a lancé la plateforme de vidéo à la demande DorcelVision.com (suivie en 2006 par Dorcel TV, une chaîne pour adultes disponible sur le câble, le satellite, l’ADSL et sur Internet), qui a atteint en 2007 un chiffre d’affaires avoisinant les 250 000 euros par mois. Et pour dire les choses, on constate que chaque millier d’ouverture de ligne ADSL fait globalement baisser le nombre de viols ! C’est donc un moindre "mâle" pour beaucoup de bien !!! D’ailleurs, bien plus ouvertes sur ce sujet qu’on ne pourrait le croire, les Françaises sont des consommatrices et amatrices avérées du cinéma pornographique, quasiment la moitié en ayant déjà regardé dans son intégralité ou presque (et un tiers d’entre elles ont une consommation occasionnelle ou régulière de films X). De plus en plus, la pornographie devient pour les femmes une expérience personnelle et intime, et si plus de la moitié du beau sexe admet les voir avec leur partenaire, une autre moitié les voit toute seule (sachant que cette proportion croît plus la personne est jeune). Près du quart des femmes, initiées pour un tiers par leur partenaire, estime que la pornographie a participé à la découverte et l’apprentissage de leur sexualité (une femme sur quatre a déjà tenté de reproduire des scènes ou des positions vues dans un film et une sur cinq aimerait filmer ses ébats, sans pour autant diffuser la vidéo). Il existe d’ailleurs des films pornos réalisés par des cinéastes, faits pour les cinéfilles et garçons : « Peep-Show Heros » (Héléna Noguerra), « Le bijou indiscret » (Arielle Dombasle), « Se faire prendre au jeu » (Lola Doillon), « Enculées » (Laetitia Masson) et « À ses pieds » (Mélanie Laurent). Les principaux critères de ces "X-plicit Films" sont une montée progressive du désir, un parti-pris esthétique, des acteurs et actrices naturels et des sensations justes où la libido féminine est au centre de la proposition. Mêlant sexe et sexualité, désir et plaisir, humour et sérieux, ces cinq aventurières réalisent une collection coquine à regarder, seul ou à deux, et qui devrait inspirer tant le public que "les pros" du genre. Pour autant, le porno n’est pas vraiment un truc de femme, car trop explicite (les tentatives d’Ovidie dans la réalisation de pornos féminins n’ont pas été très probantes) ! Si le cœur de cible du marché reste le public masculin avec un tiers des hommes qui visionne un film X une fois par mois (contre la moitié chez les hommes de moins de 35 ans et 5% des femmes) et une consommation régulière sensiblement plus forte chez les personnes insatisfaites de leur vie sexuelle (un tiers) que chez celles qui en sont satisfaites (un quart), le visionnage n’est pas forcément corrélée à un manque d’activité sexuelle puisque c’est chez les personnes ayant le plus fréquemment des rapports sexuels que cette consommation est la plus forte. Ainsi, la consommation occasionnelle de films X est plus élevée chez les personnes en couple (la moitié du public) que chez les célibataires. Offrant aux couples un moyen de casser la routine en redonnant du piment à sa vie sexuelle, la pornographie a changé. Longtemps réservée à un public quasi exclusivement masculin, elle s’est orientée vers un public plus "mixte", voire "conjugal", qui aspire à un contenu plus "haut de gamme". S’adressant aussi bien aux hommes qu’aux femmes cette nouvelle pornographie, plus esthétisée, fait partie intégrante de la sexualité des couples. La moitié d’entre eux relève justement son impact sur le désir sexuel, et un tiers des femmes reconnait que le visionnage de films X augmente leur désir (même si un autre tiers d’entre elles le font seulement pour faire plaisir à leur partenaire). Toujours sur un ratio d’un tiers, regarder ce genre de films peut libérer la parole sur le sexe à propos des scènes ou des positions, inciter à de nouvelles pratiques et nourrir les fantasmes en faisant l’amour devant ce type de films, les effets négatifs (un quart des couples est gêné et un sixième dégoûté) restant minoritaires, y compris chez les femmes. Puisqu’il existe des films acceptables pour les femmes et qui sont plutôt destinés à ce que monsieur et madame Tout-le-Monde consomment, un film de boules social, en quelque sorte, qui aide à faire son devoir conjugal, je cherchais vraiment à me positionner sur ce créneau ! Pour autant, je ne me mettais pas en situation de donneuse de leçon d’orgasme, je m’envisageais plutôt comme une coach vidéo en positions et trucs et astuces, une Véronique/Davina de la "gymnastique" sensuelle et érotique, la pornographie n’étant finalement qu’un coup d’état hormonal du besoin sexuel de l’entrejambe sur l’envie sensuelle du désir amoureux du cerveau !!! Comme tant d’autres avant (et après) moi, je voulais montrer que le sexe n’est pas sale (s’il est propre !), du moment qu’il s’agit de fusionner deux êtres, où l’un dans l’autre, imbriqués façon puzzle, le plaisir solitaire et égoïste laisse place à la jouissance mutuelle et partagée !!! Je suis loin d’être candide, mais je dois avouer que dans le cas présent, j’ai été d’une tendre naïveté ! »
  • Si tu le veux bien, nous allons visionner une scène que tu as sélectionnée, qui illustre bien ton désenchantement !
  • U : « Oui, c’est une scène tout à fait symptomatique de notre époque ! Elle est issue du film Prend-moi comme une bête, grand fou !. Play !!! »

 

 

Le décor se situe dans un sauna, un mercredi, jour des femmes. Sergueï, bel athlète, entre dans l’étuve où se prélasse lascivement Ulla, se pensant seule ou en tout cas sans risque de penser à mâle.

 

  • S : « Cette ambiance équatoriale me donne des vapeurs, je suis chaud comme la braise !
  • U : Comme je vous comprends, moi-même j’en suis toute humide mais avec la bouche sèche !!!
  • S [tombant la serviette, l’espace d’un spasme l’homme se dresse] : Tiens, je te tends ma perche, mon bou(bka) saura t’hydrater si tu le manies bien ! Le meilleur sport pour se dépenser c’est le corps à corps, viens faire de la varappe sur mon mur à escapade !!!
  • U : Aucun problème, j’adore les sports sextrêmes et je sais très bien manier les belles queues de billard, tout comme les boules rouges qui vont avec ! Je suis presse-bite et j’adore les athlètes à lunettes, à grosse quéquette !
  • S : Hum, tu as une gorge bien profonde, je vais t’enfoncer mon sabre chibre jusqu’à la garde !
  • U : Je sais que ce n’est pas bien de parler la bouche pleine, mais ça c’est de la batte de baise ! J’adore ton manche de raquette et léchouiller tes balles de pénis !!!
  • S : Justement, parle moins, lâche-toi et lèche-moi plus !!! En position pour prendre le coup, Barbie couche-toi là, je vais te Ken ! Allonge-toi sur le banc, je m’occupe en 69 de ton trou, façon catch, coup du marteau-pilon à l’horizontale !!! »

 

Devant le silence exigé par l’hardeur pour se concentrer et pour permettre aux pornophiles de se lustrer le manche en paix, nous reprenons la main pour vous conter les cabrioles et gaudrioles de nos deux performers.

 

Après une longue période de nettoyage et de préparation de leurs équipements sportifs, Sergueï introduit le bout rond de son club dans le golfe d’Ulla, la plaquant ventre à terre dans une prise de lutte gréco-romaine. Rehaussant son bassin, il transforme l’essai en lui mettant bien profond son flambeau olympique entre les deux poteaux, allumant alors le vase antérieur de l’équipe recevant à domicile et déclarant ainsi les jeux ouverts, l’arbitre signalant que l’adversaire est dans la surface de pénétration !

Sergueï effectue une série de petits ponts, passant ses balles entre les jambes de sa compétitrice, drible habillement et calmement, puis se jette à corps perdu dans un sprint jusqu’à se retrouver face à la cage, où il opère une belle reprise de volée qui vient frapper les filets du fond du but suite à un magnifique poteau rentrant. Les supporters vidéomateurs sont autant en liesse qu’Ulla soupire (de plaisir) devant cette action droit au but entre ses perches ! D’autant plus qu’après la remise en jeu, Sergueï lui carre à nouveau son maillet droit dans la lucarne après un tir croisé (ah, play Tex !!!)  !

Loin de se laisser abattre, reprenant le jeu en main, Ulla lance sa contre-offensive en faisant passer le ballon de droite à gauche, l’adversaire restant sans voix devant cette succession de déhanchés ! Envoyant tantôt la balle rose loin en avant, proche du corner, elle joue la montre avec l’équipe invitée en effectuant de nombreuses passes en retrait, non loin de la sortie de terrain, mais le ballon ne franchit jamais la ligne de touche, évitant ainsi la remise en jeu !!!

Chose parfaitement interdite en football mais obligatoire en volley, hand, basket, ou baise-ball, Sergueï met la main au panier dans un superbe dunk [2], le gong indiquant un point et l’atteinte du ciel (comme à la marelle). Souhaitant lui rendre la pareille, Ulla effectue un porté de balles, normalement sanctionné par les fédés, mais ici encouragé par les obsédés !

 

Continuant sur sa lancée, Sergueï se positionne en tandem afin qu’Ulla (toujours dos à lui, mais cette fois sur lui) chevauche ce bel étalon pur sang en Amazone et saute au mieux son gros obstacle. Inversant les rôles, la monture cravache des mains la croupe de sa cavalière, celle-ci partant tantôt au triple galop, puis au trot, mais toujours avec cette montée-descente du bassin afin de canaliser au mieux les coups de reins ! Après plusieurs tours de piste, Ulla lâche la bride de son cheval fougueux, celle-ci estimant que ce mustang sauvage est à présent débourré ! Mais que henni : sitôt la longe et les mords enlevés, que Sergueï s’emballe, rue de l’arrière-train, se cabre, autant qu’elle se cambre !!! Il se lance alors dans une chevauchée fantastique : à présent qu’Ulla a bien les pieds aux étriers, il prend ses coups d’éperons comme autant d’incitations à la cavalcade et aux rodéos sauvages, même si c’est toujours lui qui garde la maîtrise de celle qui le monte, en tirant sur ses nattes comme sur les rênes de son pouvoir de domination sur cette belle pouliche !

Loin d’être désarçonnée, Ulla reste en selle et se met au cheval d’arçon sur ce beau garçon : de par ses connaissances en gymnastique bien rythmique et très sportive, elle conquiert le jury !!! Avec ou sans appuie, elle effectue des figures de style, virevolte dans les airs vers le septième ciel sans jamais toucher terre ! Cette fille de l’air sait jouer des flûtes et prendre ses jambes à son cou : elle fait de la voltige de haut vol !

 

Maintenant que l’essai vaginal et clitoridien est bel et bien consommé et transformé, Sergueï n’attend plus que de botter en touche (ces fesses) : il a bandé son arc et lui a mis sa flèche dans sa mire qu’il admire, en plein dans le mille, mais il reste à Sergueï encore des coups à tirer car il n’a pas décoché toutes ses flèches et il a d’autres cordes à son arc ! D’un geste technique sûr, il bascule son punching-balls [3] sur le côté, mettant sa cible ultime dans sa ligne de mire et de tir : lui qui ne prenait jamais Ulla de face, voilà qu’il va la prendre de fesses, en chien de fusil, en mettant sa petite fleur au bout de son fusil d’ass-haut !!!

Saisissant son javelot à pleine main, il le plante et effectue des ronds dans l’o d’Ulla afin que sa batte aille bien au fond des choses et qu’il puisse faire son trou, son (h)o(me)-run à loisir ! Une belle partie de boules s’engage, ses Obut tapant contre le cochonnet d’Ulla : ne sachant trop s’il doit tirer ou pointer, Sergueï décide d’alterner gestes de précision destinés à viser au plus près de là où ça fait du bien et de mettre sa cartouche à Ulla avec sa 22 cm long rifle par des tirs en rafale, lui étant un tireur d’élite en tir sportif couché (tout comme debout et sur le dos d’ailleurs). Jouant tantôt le smash et l’ace sur l’ass, Sergueï monte au filet en écartant les lobes de sa partenaire de simple, joue en fond de cours !

 

À présent que sa c(r)oupe dévisse et que la victoire masculine est imminente, Ulla demande un temps mort, un ti(m)e-break. Sergueï le lui refuse, et, sentant que le jeu, set et match sont proches, accélère ses passes vont et viennent ainsi que ses effets de manche ! Après ces trois sets intensifs marathoniens, Ulla capitule alors que Sergueï finalise l’encule par son coup spécial nommé botte Florentine comme au fleuret pendant qu’Ulla tire sur la queue de détente : ça déclenche la percussion et le coup part ! Tout heureux de sa victoire et qu’Ulla ait pris sa cartouche à partir de la gueule du canon, il secoue sa bouteille de champagne et en arrose abondamment le visage défait de sa compétitrice, qui n’en perd pas une goutte, finissant même ce savoureux cru "moite et sent bon" au goulot !!!

 

 

  • Hum, effectivement, ces images peuvent choquer un public non averti !
  • U : « Certes, déjà les séquences ne sont pas représentatives de la sexualité de tout un chacun, mais surtout elles peuvent avoir des conséquences néfastes en laissant des séquelles sur ce qui se fait et ce qui se rêve auprès d’un public en quête d’action ! Moi qui rêvais d’éduquer au cul les jeunes générations en leur apprenant comment bien faire (et du coup se faire) du bien, je me retrouve les quatre fers en l’air à me faire démonter par un bodybuildé défoncé aux hormones et aux excitants ! Sans parler forcément d’Amour ou de sentiments, un peu de tendresse bordel !!! »
  • C’est clair qu’il n’y en a que pour la bestialité, la sensualité reste au vestiaire !
  • U : « Beh oui, carrément ! Le X business est un univers qui sollicite des pulsions primitives chez l’être humain, la qualité de ce qui est présenté est rarement mise en cause. Ce que les consommateurs de X veulent avant toute chose ce sont des scénarii choc, des images crues, des scènes dans lesquelles l’acte sexuel, généralement fantasmé, est enfin mené à un aboutissement devant le regard du voyeur. À l’heure actuelle, les producteurs de sites pornos le savent et se soucient peu de ce qu’ils offrent comme contenu. On voit par conséquent une sexualité qui correspond peu à la réalité, une sexualité crade et trash, une sexualité brute qui permet au voyeur d’exulter ses désirs comme ses frustrations. En ce sens le client paye pour se décharger, ni plus ni moins. Les films X (français comme européens ou américains) sont de moins en moins sensuels et de plus en plus trop machos porno-crados : fellation en gorge profonde à en faire vomir par le titillement de la glotte, prises de lutte gréco-romaine avec clés de blocage et tirage de cheveux, aucune attention pour les seins si ce n’est pour les martyriser en tirant dessus ou en les giflant, gros plans longs et médicaux sur les pénétrations vaginales/anales alors que le désir/plaisir est pour l’autre dans son intégrité (caresses des zones érogènes, voire claques sur les fesses, visualisation de positions instructives et enthousiasmantes, beauté des partenaires et de leurs attraits sexuels, etc.) !!! Le porno est devenu trash-core avec ses positions de domination/humiliation, ses manières et son vocabulaire en dessous des ovaires. Je me demande bien quelles générations de sexopathes nous sommes en train de formater en leur donnant en pâture ces injures à la sexualité pure, non en terme de folles aventures mais concernant le consentement et le Respect de l’autre ! Et puis c’est très vite ennuyeux, le porno. Ennuyeux à tourner, avec toutes ses contraintes techniques, ses gymnastiques, ses codes mimiques. Il faut bosser des heures pour une prise, évidemment sous le regard des gens du plateau et sous la chaleur des lampes de la rampe, coupée parce qu’il y a toujours un truc qui ne va pas ! Le porno est même de plus en plus ennuyeux. Au début du XXè siècle, alors que peu de temps après les frères Lumières vinrent de nombreux cousins "ténébreux", il n’était pas rare qu’au gré des galipettes animées papi suçât un gland tout en pinant mamie. Puis, avec l’âge classique, vint la séparation des genres, finie la pansexualité. Dans les années 70, le porno avait des idées, comme dans Exhibition de Jean-François Davy ou Derrière la porte verte des frères Mitchell. Dans les années 90, il y avait des pornstars et des limousines. Maintenant, c’est la dèche (enfin … le X s’est décidé à exploser tous les budgets : après la sortie très médiatique par Marc Dorcel Productions du film français pour adultes le plus coûteux de ses trente dernières années, Casino - No Limit, avec 210 000 euros de budget, ce fut en 2008 le tour de Digital Playground, société leader sur le marché du porno aux États-Unis, avec Pirates II : Stagnetti’s Revenge, un vague remake porno de la saga Pirates des Caraïbes, film X le plus cher de tous les temps avec un budget de 10 millions de dollars). La faute au succès actuel du gonzo et aux amateurs, semble-t-il, puisqu’il suffit de se brancher parmi l’embarras du choix pour voir la terre entière se faire tout ce qu’on veut, et gratos en plus ».
  • Avant d’aborder le côté trash du hard, peux-tu nous en dire plus sur ton expérience comme hardeuse "soft" ?
  • U : « Derrière la caméra c’est toujours pareil avec dans l’ordre du minimum syndical la fellation, direct le coït vaginal sans retourner la pareille (génitale) à mademoiselle, sodomie, éjac’ faciale [alors que c’est facile, mais pas classe, de (se) décharger sur les autres] : tu parles d’originalité dans l’imagination des comportements alités ! Dans mon cas, certes je paye mon boule et cela paie bien, mais au prix du déni de ma personne : dans le milieu, je ne suis qu’une poupée gonflée comme tant d’autres ! Au moins dans la prostitution la traite des blanches françaises était plus limité car les candidates aussi, alors que dans l’industrie du X on ne vous demande pas de parler (de toute façon ce sera doublé par des gémisseuses professionnelles) et les belles filles avides d’argent tout en restant au chaud ne sont pas ce qui manque ! Certes, le film pornographique, surtout pour ceux qui en tirent profits, n’a pas de vocation artistique. Toutefois, certains réalisateurs comme Marc Dorcel, Andrew Blake et quelques autres, ont choisi de travailler à partir de scénarii structurés, avec des décors considérables, mettant à contribution des moyens techniques, alliant compétence et appareils de pointe. Leurs petites histoires, correctement écrites, sont également bien dirigées par un réalisateur qui a des ambitions esthétiques et qui s’entoure d’acteurs qui ne font pas que se livrer à des actes sexuels. Bien sûr, on est encore loin du compte en terme de performance d’acteurs dans des rôles de composition, mais la volonté de réussir un produit autre que destiné à la consommation rapide est bien réelle. Cela dit, il serait naïf de croire que cette élévation des standards esthétiques et artistiques de la pornographie puisse séduire les grands producteurs de cinéma XXX. Et l’argument numéro un est d’ores et déjà bien prévisible : pour un moindre coût de production, le film de mauvaise qualité rapporte plus. Longtemps et encore majoritairement réalisés par des hommes et pour des hommes, les films pornographiques hétérosexuels véhiculent une conception stéréotypée des rapports sexuels. Les dialogues sont généralement réduits au strict minimum, et se limitent souvent à des avances directes, des exclamations et des soupirs de plaisir. Cela peut s’expliquer par la "réalité" présentée, une réalité inversée dans laquelle l’acte sexuel prend une place très naturelle dans l’ensemble des rapports sociaux humains. En ce sens, la pornographie peut être rapprochée des Saturnales, fêtes d’esclaves à qui on donnait temporairement le droit de renverser les rapports sociaux. Les films pornographiques sont orientés de cette façon dans le but de ne jamais créer de frustration dans l’esprit de l’homme qui le regarde, mais d’en provoquer une libération imaginaire. Tout doit sembler simple et naturel au regard du fantasme de celui qui regarde. Le pire étant bien sûr la monotonie et la maladresse, marquées par la séquence fellation, pénétration vaginale et très souvent ensuite anale, éjaculation hors du sexe de la femme, en général sur son visage, dans sa bouche (la femme doit alors avaler le sperme) ou sur les seins, le tout en un temps raisonnable qui coïnciderait idéalement avec la durée de la pratique de la masturbation par le spectateur. Outre ces scènes, des scènes de "genre" sont de plus en plus représentées, telles que la double pénétration, le gang bang, etc. Pourtant de nombreux garçons abordent la sexualité via le porno et se préparent donc à ne pas savoir comment s’occuper d’une femme, les actrices de films porno montrant des pratiques sexuelles souvent bien insatisfaisantes pour des femmes : cunnilingus très rares et ne durant jamais plus de cinq minutes, aucune stimulation des seins (avec une absence de contact des partenaires hors des zones génitales et une absence d’échange de baisers et de caresses). De toute façon, les femmes sont généralement représentées comme de simples objets pour le plaisir masculin. Il y a ainsi de nombreux gros plans sur la bouche de la femme lors de la fellation, pendant le coït la caméra cadre en gros plan la pénétration, le visage de la femme qui prend du plaisir, parfois également (mais plus rarement, ou surtout lors de l’éjaculation) le visage de l’homme, et enfin le visage épanoui de la femme qui reçoit l’éjaculation, donnant le sentiment que son plaisir dépend de celui de l’homme, ce qui est fort contestable. En outre, les jeunes hommes peuvent être complexés par la taille de leur sexe, le porno montrant toujours des acteurs au-dessus de 20 cm quand la taille moyenne d’un sexe en érection est de 14 à 16 cm. Tout ceci pourrait conduire des spectateurs influençables et peu avertis, parmi les plus jeunes en particulier, à une vision exagérément machiste de la sexualité (même si cette pratique a été récemment remise en cause par des producteurs comme Lætitia ou Lars von Trier, ou Marc Dorcel et Private qui proposent des films X mettant davantage les femmes en valeur). Outre le fait que la femme ne soit pas respectée, sauf – éventuellement – les très rares super pornstars, le métier est très dur ! La présence de la caméra demande la prise de positions bien peu naturelles pour favoriser la vue des organes génitaux (les positions des acteurs pendant l’acte sexuel doivent donner aux spectateurs une visibilité maximale), les sodomies se font sans délicatesse (les actrices s’appliquant très souvent des gels anesthésiants hors caméra et du lubrifiant pour pratiquer ces scènes) et il existe une mentalité plus qu’égoïste des gens de ce milieu : une fois que t’as tourné ta scène, tu ne vaux plus rien ! D’ailleurs, les films pornographiques filment traditionnellement des rapports non protégés. Avec l’apparition du SIDA, l’usage du préservatif s’est répandu et les films pornographiques gays ont été les premiers à adopter majoritairement l’usage du préservatif. Toutefois, et jusqu’à maintenant, très peu de films pornographiques hétérosexuels ont adhéré à cette politique de préservation de la santé publique (films dit barebacks, "chevauchée sauvage", ils libèrent l’imaginaire de ceux qui les regardent qui les trouvent plus excitants). Les studios précisent que leurs acteurs/actrices sont tous séronégatifs vérifiés mais il existe toujours un délai d’incubation de la maladie pendant laquelle la personne parait séronégative. Dans les années 1980 aux États-Unis, le SIDA tua plusieurs acteurs et actrices érotiques. C’est alors que fut créée l’Adult Industry Medical Health Care Foundation. Cette fondation mit en place des tests de séropositivité mensuels et demanda à ce que chaque rapport soit répertorié. Ainsi, aujourd’hui aux États-Unis, un éventuel séropositif peut-il être identifié, contacté et à nouveau expertisé sous trois à six mois. Les taux de transmission du HIV s’avérèrent relativement bas et, entre 2000 et 2004, aucun cas de transmission ne fut relevé. Dès lors, seuls quelques cas ont été recensés, bien souvent en dehors de l’industrie américaine (comme Darren James contaminé lors d’un tournage au Brésil) ou de tout tournage (comme Marc Wallice consommateur de drogue par intraveineuse). En 2004, l’acteur Darren James a été contrôlé positif au VIH. Une de ses anciennes partenaires de scène, Lara Roxx, fut à son tour testée positivement. James aurait eu des rapports avec douze autres actrices. De ce fait, l’industrie du X tourna au ralenti pendant un mois. Heureusement, depuis 2008, le port du préservatif s’est répandu en France, notamment du fait que le Conseil supérieur de l’audiovisuel prescrive aux chaînes de télévision autorisées à diffuser des programmes pornographiques de ne pas en diffuser qui comportent des images de relations sexuelles non protégées par le port du préservatif, considérant que ce type de programme a une influence auprès des jeunes adultes sur leur comportement sexuel. Concernant d’autres IST, une étude de l’Adult Industry Medical Health Care Foundation fit une enquête auprès de 483 volontaires entre octobre 2001 et mars 2003 : 40% des testés avaient au moins une maladie, 17% avaient des chlamydias, 13% la gonorrhée et 10% l’hépatite B ou C. Bien qu’ils évoluent dans le même univers, devant les mêmes caméras, dans les mêmes scènes, l’implication est complètement différente pour l’acteur et l’actrice. Les acteurs masculins sont depuis longtemps moins nombreux que les actrices, et leur salaire sensiblement inférieur. L’acteur porno, souvent choisi pour la longueur de son sexe (Rocco Siffredi 22 cm, Ron Jeremy 25 cm, Manuel Ferrara 21 cm, Lexington Steele 24 cm), n’a pas réellement de visage précis. Il est d’abord et avant tout un sexe en érection, une verge qui permet l’identification du spectateur tout en lui permettant de se rêver un ego à la mesure de ce sexe hors norme. De plus, l’acteur porno ne bosse pas autant pour le fric que pour le plaisir de se faire plaisir. Le physique chez les acteurs masculins est longtemps passé au second plan, les éléments les plus importants étant leur capacité à maintenir une érection (bon nombre se pique avec des stimulants ou se droguent pour être capable de bander sur plusieurs heures cumulées tout au long de la journée) et à éjaculer sur demande. Les hommes ne doivent pas être émotifs pendant, il ne faut pas qu’ils attendent une réponse de leur partenaire, qu’ils soient attentifs à leurs réactions. En fait, les hommes doivent pouvoir agir comme des machines. Le public hétérosexuel masculin constituant la majeure partie du marché, les femmes au physique agréable, capables de tourner aussi bien avec des hommes qu’avec des femmes, sont les actrices les plus demandées. L’actrice est payée pour servir de réceptacle : objet de désir et d’excitation, elle est le lieu de l’aboutissement du fantasme. Ce sont par conséquent les actrices qui reçoivent les plus gros cachets, même si le salaire reste en proportion avec le type de scénario à exécuter. Bien sûr, les petits tournages rapides font que certaines débutantes bossent pour des cacahuètes. Mais dès que le statut de star est atteint, plus question d’être sous-payée. Les stars féminines, par ailleurs, jouent des scènes souvent difficiles dans lesquelles elles subissent parfois même des humiliations douloureuses. Une actrice débutante serait en droit d’exiger au moins de 250 à 500 € par scène alors qu’une star avérée peut varier ses prix entre 1 000 et 3 000 € par scène. Des superstars gagnent des sommes considérables car leur seul nom garantit le succès de la réalisation. Exceptionnellement dans les annales de l’équité salariale, le milieu cinématographique du X est plus payant pour la femme, le nombre d’hommes qui souhaitent se convertir à la carrière pornographique étant effarant si on le compare au nombre de femmes intéressées par ce milieu. Bien sûr, et heureusement d’ailleurs, il existe des esthètes, des perfectionnistes, même dans les rangs de la pornographie. Certains pornographes consciencieux visent à élever considérablement les standards de leurs réalisations. Dans leurs productions, on constate une réelle volonté de faire du cinéma ou de la vidéo autre que clinique. Ce qui fait à la fois le bonheur des investisseurs qui peuvent acheter ce contenu et le malheur des petits joueurs qui se retrouvent abandonnés par l’audimat, incapables d’offrir autant de qualité. C’est donc à ce niveau que le clivage entre bonne et mauvaise pornographie risque de se faire dans l’avenir. Les consommateurs de pornographie restent plutôt naïfs dans leurs approches des produits qu’on leur propose. C’est d’ailleurs cette candeur qui permet aux bonzes du X business de faire autant d’argent. Par des stratégies d’abonnements difficiles à interrompre, par des promotions mensongères, par des offres bidons, les pornographes arnaquent facilement. Et les acheteurs, en victimes consentantes, souvent dévorés par la culpabilité, sont prêts à tout pour dissimuler leur commerce avec le sexe. C’est le cercle vicieux ! ».
  • Peux-tu nous parler justement du gonzo, ce phénomène qui a fait couler beaucoup d’encre par ses aspects dégradants pour les hardeuses !
  • U : « Je ne parle pas ici des films S.M, ritualisés, très codés, mais de la pornographie de la pornographie : un être humain, un corps qui parfois saigne entre les scènes, qui s’évanouit pendant les plans coupés, qu’on redresse tant bien que mal pour l’éjac’ faciale. Ce que les féministes reprochaient au porno il y a dix ans, et qui à l’époque n’était pas vrai, est en train d’arriver aujourd’hui. C’est surtout le porno américain (hardcore), qui va toujours plus loin. Les filles sortent des tournages avec des bleus et le sourire ! Le qualificatif de pornographie gonzo est apparu aux États-Unis dans le courant de l’année 1989, par référence au journalisme gonzo (littéralement : « dans le feu de l’action »), afin de désigner la production du réalisateur et ancien acteur pornographique John Stagliano. La caractéristique première du genre est une généralisation de l’emploi de la caméra portée au cours de laquelle l’acteur tient la caméra en même temps qu’il interprète la scène, le spectateur voyant ainsi la séquence en plan extrêmement rapproché, en caméra embarquée, cette technique présentant l’avantage d’immerger le spectateur dans la situation filmée. La caméra subjective, qui consiste à voir l’action au travers des yeux de l’acteur (ou POV : point of view) est donc logiquement l’une des recettes préférées de ce type de cinéma. Apparenté au porno "amateur" par cette volonté d’immersion (nombreux gros plans, mouvements de caméra "au poing"), ce type de films a vu émerger une forte demande aux États-Unis à partir du milieu des années 1990, ce qui amena rapidement la fortune et la professionnalisation du genre. En fait, en raison du grossissement obtenu par cette méthode ainsi que du poids d’une caméra professionnelle, le film n’est pas exempt de sauts et d’imperfections diverses qui limitent l’emploi de ce type de prises de vue et qui sont autant de marques de fabrique supposées être des gages d’authenticité ou de naturel pour le spectateur. Aussi connu sous le nom de All Sex, le gonzo propose une réalisation axée sur le sexe aux dépens des scénarios, décors et dialogues des productions classiques. Le succès foudroyant de ce type de productions américaines est ainsi largement dû à ce sentiment de proximité dans les situations comme dans le casting (la fameuse girl next door ou "voisine de palier" qui contraste avec les bimbos siliconées des productions classiques) ainsi qu’aux pratiques hard qui sont proposées : gang bang [« détonation/fracas groupé(e) » : l’individu est seul face à des partenaires multiples (une femme ou un homme pour minimum trois autres personnes, le Gang Bang Reverse étant un homme avec plusieurs femmes en même temps), et il ou elle s’offre à l’ensemble de ceux-ci ; la disproportion "un seul face à tous" est ce qui est symboliquement recherché, se distinguant ainsi de la partouze, où les individus sont plus mélangés (plusieurs hommes, plusieurs femmes) sans qu’un seul individu soit au centre de l’action] ; bukkake [du verbe japonais bukkakeru qui signifie « éclabousser d’eau » : pratique sexuelle dans laquelle un groupe d’hommes éjacule tour à tour sur une personne (homme ou femme), de préférence sur le visage (éjaculation faciale) mais aussi sur les seins ; les films fétichistes de "bukkake forcé" sont célèbres au Japon, où la situation typique implique une écolière naïve en uniforme, ou une timide secrétaire, se retrouvant attachée et aspergée de sperme contre son gré. Des hommes (parfois plus d’une douzaine) s’approchent d’elle un à un et se masturbent jusqu’à éjaculer sur son corps (la plupart du temps sur son visage, et en particulier sa bouche). La "victime" garde le sperme sur elle alors que l’homme suivant se présente et répète le même scénario, alors qu’on peut souvent voir à l’arrière plan des hommes qui attendent leur tour en se masturbant. Le bukkake a été popularisé dans les médias pour adultes japonais par des entreprises de vidéos dans la première moitié des années 1990. Certains pensent qu’un des facteurs du développement des bukkakes est le fait que le paysage pornographique japonais soit très restreint : les réalisateurs n’ayant pas le droit de montrer les organes génitaux sans filtre de censure – flous et mosaïques –, ils ont dû inventer des approches du sexe à la fois nouvelles et attirantes afin de satisfaire leur public sans violer la loi japonaise] ; gokkun [variante du bukkake, il s’agit d’une onomatopée, qui se traduirait en français par gloup, c’est-à-dire le bruit que l’on fait en avalant. Dans l’industrie pornographique japonaise, ce terme fait référence au fait d’avaler du sperme, plus précisément à un bukkake spécifique où les hommes éjaculent systématiquement dans la bouche de la personne, qui avale ensuite tout le sperme. Une variante consiste à recueillir le sperme de plusieurs hommes dans un récipient, afin que la personne le boive ensuite. Comme dans le cas du bukkake, divers sites pornographiques prétendent que cette pratique prendrait son origine dans le Japon féodal : une femme qui avait trompé son mari était selon ce récit mise à genoux puis forcée de subir l’éjaculation de tous les hommes de la communauté. On ne trouve pas de confirmation de cette rumeur par des sources historiques fiables, et elle peut donc être une invention de l’industrie pornographique à des fins promotionnelles. À l’origine, il se présentait sous la forme de vidéos réalisées par de simples particuliers, l’industrie pornographique n’ayant exploité ce marché que plus tardivement. Les films de gokkun sont devenus très populaires au Japon, tant dans le milieu des professionnels que des amateurs puisqu’il n’est pas rare maintenant de rencontrer femmes ou hommes ayant ce fantasme. Le gokkun perd alors son caractère humiliant, pour prendre la forme d’une pratique libertine pouvant être appréciée dans les milieux échangistes] ; ass gaping [pratique purement visuelle consistant à montrer l’anus, et parfois le vagin, dilaté et béant suite à une longue pénétration de quelque ordre que ce soit, il s’obtient plus facilement quand le pénis ou l’objet pénétrant rentre et sort complètement de l’orifice plusieurs fois, les muscles s’habituant alors à rester toujours détendus et à ne pas refermer l’orifice] ; kinky [évoque la fessée, la domination/soumission, le sadomasochisme et le fétichisme sexuel (réunis sous le terme de BDSM)]. Si ces comportements ne sont pas nouveaux, son utilisation amicale et sa revendication le sont davantage. Désormais, de plus en plus de personnes, notamment des femmes, avouent et assument ce penchant. C’est une façon d’accepter ses pulsions et son instinct. La durée des films (environ deux heures), le renouvellement constant des starlettes (qui marque par ailleurs le déclin du star system que l’on a connu précédemment), ainsi que la montée en intensité des scènes de sexe garantissent le succès du genre. En raison de son goût pour l’interdit, les individus tentent régulièrement de dépasser leurs limites. Cette forme de pornographie est appelée à s’enrichir de sous-genres concomitamment au développement de l’égalité réelle entre les hommes et les femmes. Le hentaï (dessins animés porno japonais) a lui-même longtemps diffusé des scénarii sur le sadisme, la zoophilie et l’inceste. En fait, le gonzo donne aux spectateurs une forme de satisfaction narcissique consistant à actualiser des fantasmes d’emprise. De fait, les principaux studios américains sont aujourd’hui dédiés aux gonzo ou proposent des lignes gonzo en plus de leurs productions habituelles, surtout parce que les tournages sont rapides et peu coûteux (le budget moyen d’une production varie entre 20 000 et 30 000 dollars). Pour autant, si on peut penser que le genre génère une part importante des 13 milliards de dollars de l’industrie pornographique américaine, largement dominant aux États-Unis au début du XXIè siècle, le gonzo connait un essoufflement après une dizaine d’années de progression continue due à la multiplication des studios et des productions ».
  • Quel est ton point de vue sur ce cinéma "art is anal" qui est une industrie à la déchaine ?
  • U : Il y a 20 000 films pornographiques produits dans le monde chaque année, mais très peu sont des films de genre pornographique, dans le sens où il y a vraiment beaucoup de matériel à branlette : 89% de la production mondiale de pornos est issue des États-Unis, plus précisément de San Fernando Valley, en Californie, considérée comme la capitale de la pornographie ; 4% du matériel pornographique mondial serait produit en France et en Allemagne puis 3% en Grande-Bretagne. Toutefois, le Maroc, le Brésil, les pays de l’Est, entre autres, tentent également de se faire une place sur un marché qui devient de plus en plus important. Le budget moyen d’un film porno atteint environ 100 000 euros et ne se rembourse qu’au bout de cinq ans d’exploitation, sur la location et la vente : on vend un peu en DVD avec des making-of amusants mais un film est surtout promis à une carrière en VOD (Video on demand), puisque depuis 2002 c’est ce tuyau qui remplit de plus en plus les caisses. Mais il n’y a pas énormément d’argent à se faire du côté de la production : seul le milieu porno fonctionnant depuis toujours avec ce système, une fois que les droits sont vendus le réalisateur ne touche plus rien (il touche des droits uniquement si son film passe à la télévision, mais pas sur les ventes). C’est une profession sucée par les distributeurs et les diffuseurs et donc ce qui rapporte de l’argent c’est la distribution et les rachats de droits des films étrangers. En général, une maison de production essaie d’avoir un grand catalogue de distribution, sur lequel ils se font un maximum d’argent. La création de sites Internet aide parfois, ainsi que la vente de calendriers. C’est à partir de ces retours-là, qu’ils peuvent investir. Et c’est là que l’on voit la tentation de la facilité avec les films gonzo : « petit budget-gros profits » ! En effet, aujourd’hui le public ne veut plus voir de vrais films travaillés, ils veulent du gonzo : le matériel porno a remplacé le cinéma pornographique, qui était moribond de 2001 à 2004 et carrément mort depuis ; en Europe, il n’y a plus assez d’argent et même aux États-Unis, il n’y en a quasiment plus. Mais le vrai problème est que les films pornos considérés comme hard en 2001 sont aujourd’hui trop soft pour être un gonzo. Les amateurs du genre attendent du vrai hard. Aujourd’hui, les films sont justement trop irréels, toutes les filles ressemblent à Paris Hilton ou Britney Spears. Je suis d’une génération qui assume le X, qui s’est branlée toute sa jeunesse devant des films et qui n’a pas besoin qu’un porno ressemble à du cinéma traditionnel. Mais si le X est jugé ringard, que les filles qu’on voit en boîte ou dans les pubs sont toutes dix fois plus classes que les hardeuses, avec le gonzo on a atteint le niveau zéro ! On n’a plus à faire à des pornographes invétérés, plutôt à des industriels spécialisés, presque par hasard, dans le cochon, attirés par l’argent "facile" ! Aux USA, 75 % des magasins de vidéo vendent des K7 ou DVD pornos, qui leur assurent entre 50% et 60% du chiffre d’affaires. Quelques pourcent font du hardcore méchant. Et 65% des connexions sur le net concernent des sites pornographiques : les officiels, les X glamour avec contrat de travail, mais aussi et surtout les nombreuses petites productions qui veulent faire de l’argent facile sur les reins des actrices. Ils tournent de la baise boum boum, vite fait mal fait, c’est plus facile, ça coûte pas cher et ça peut rapporter gros. Si, quand on est actrice porno, et contrairement à l’opinion commune, on ne vend pas son corps mais une image – on vend le droit d’utilisation de sa propre image –, d’anciennes actrices du porno classique se sont senties victimes et ont fini par quitter ce milieu. Ovidie, qui se qualifiait auparavant de "travailleuse du sexe", admet que « parfois, il y a des choses qui sont très violentes et qui laissent des marques », elle qui se dit « être sexuellement attirée par les images fortes, de puissance. Par la violence guerrière presque sublime (...) » ! Mais dans le gonzo, dépassée Annabel Chong, qui, en 1995, passait sous 251 partenaires en dix heures devant une caméra : Angela Houston, 30 ans, en 1999, s’est fait 622 hommes en 7 heures, soit un homme toutes les 40 secondes. Le film de Candy Appels a pour sa part été interrompu au 742ème homme par la police de Los Angeles. Toujours plus loin, toujours plus gore ! Rocco Sifredi lui-même a reconnu que certaines "actrices" du porno bas de gamme avaient le sexe et l’anus détruits. Certes, ne pas penser qu’un être humain, doté du même corps fragile que sa sœur, une copine, sa femme, ou sa mère, soit pénétré à la chaîne, saigne, s’effondre, encaisse des baises brutales et humiliantes, soit quelquefois marqué à vie, permet de mieux apprécier le spectacle, d’en jouir plus tranquillement. C’est la logique du spectateur : ne pas y penser ! Le documentaire suédois Shocking Truth (présenté au parlement suédois en 2000 dans le cadre d’une réflexion sur la liberté d’expression et la pornographie) rassemble des confidences d’actrices, de policiers et de producteurs. Il présente une critique acerbe de l’industrie pornographique, sachant que les producteurs, réalisateurs ou acteurs de films pornographiques considèrent généralement que les actrices exercent une activité de spectacle et donnent en général leurs témoignages dans un but de médiatisation, de commercialisation de l’industrie pornographique. Ce documentaire réalisé par une ancienne actrice du X, démontre comment certains tournages de l’industrie hardcore tournent parfois à des scènes très brutales, humiliantes, éprouvantes pour beaucoup de jeunes actrices mises sous pression, souvent livrées à de nombreux hommes pas tendres. Le problème est qu’on ne devrait pas demander à des débutantes des scènes très hard ! Mais justement, un cinéma ultra hard tourné à la chaîne, par des sociétés sans aucun respect pour les actrices, décidées à fournir en quantité des DVD et des petits films Internet, a pris des habitudes violentes. Elles rappellent parfois les conditions de travail harassantes auxquelles on soumettait les femmes dans les ateliers du XIXè siècle, quand les jeunes ouvrières s’esquintaient dans les usines, n’avaient aucun droit, payaient de leur physique. Les actrices du X, et les travailleuses du sexe en général, n’ont aucun droit aujourd’hui, peu d’associations les défendent en Europe, et beaucoup d’actrices X n’arrivent même pas à être considérées comme des intermittentes du spectacle. Elles morflent, baisent à la chaîne, n’ont souvent aucun droit de suite, aucun contrat valable. Si je n’ai pas fait personnellement de gonzo car je l’avais déjà fait avec des machos crados avant, je peux témoigner de ce que j’ai vu sur des tournages ou entendu en discutant avec des filles qui en sont passées par là ! Prenez une fille sans expérience, loin de chez elle, dormant à l’hôtel ou sur le tournage ! Faites lui faire une double pénétration, un fist vaginal (le poignet enfoncé jusqu’à la garde), agrémenté d’un fist anal, parfois les deux en même temps, une main dans le cul, parfois deux. Tu récoltes une fille en larmes, qui pisse le sang à cause des lésions, et qui généralement se chie dessus parce que personne ne lui avait expliqué qu’il faut faire un lavement. De toute façon, c’est pas grave, la merde fait vendre. Après la scène qu’elles n’ont pas le droit d’interrompre, et de toute manière personne ne les écoute, les filles ont deux heures pour se reposer puis elles reprennent le tournage. Après quoi, tu te retrouves sur un set et tu suces, tu cambres, on te traite de salope. Une fille devait tourner une double pénétration. Elle s’est mise à pisser le sang et il a fallu couper. Les producteurs et les autres acteurs lui ont donnée des kleenex pour qu’elle s’essuie, en la traitant de conne parce qu’elle gâchait le film. Après cinq minutes de pause, le tournage a repris et on lui a fait finir la scène. Elle est payée pour ça, n’est-ce pas ? Pourtant, elle avait une hémorragie qui nécessitait une hospitalisation d’urgence. Le matin, tu te lèves, tu te fourres pour la nième fois ta poire de lavement dans le cul et tu nettoies l’intérieur. Tu réitères jusqu’à ce que ce soit propre. Rien que ça, ça fait mal ! Le petit déj’ à peine pris, tu te fais sodomiser sans ménagement par un mec puis par un autre puis par un troisième, faisant la queue sans état d’âme, bite à la main. Mais difficile de confondre les cris avec des cris de plaisir, surtout quand les larmes font couler le maquillage. Entre le deuxième et le troisième type, qui secoue sa "partenaire"/victime comme un sac, l’une d’elle chancelle et ses yeux virent au blanc. Plan coupé. Séquence suivante, nouvelle enculade. Quand son partenaire se retire, elle manque de tomber mais une main "secourante" la redresse par l’épaule et lui plaque le visage sur une bite. Alors que les larmes ne sont pas encore entièrement séchées, la fille me dit avec un sourire caméra, d’autant plus atroce que j’ai encore en mémoire les grimaces de douleur de la scène précédente, « J’adore le sexe, je suis une vraie pute et j’aime ça » ! Elle aime vraiment tomber dans les pommes enculée par tous ces mecs ? Après la servitude volontaire, voici la torture volontaire ??? Rien ne vaut une telle souffrance. Mais je sais que la plupart de ces filles ne se considèrent déjà plus comme un être humain (parlant d’elle-même en disant « elle », comme s’il s’agissait d’un corps étranger, comme si elle ne pouvait pas raconter à la première personne), qu’elles se sentent comme un animal, avec la peur de devenir rien ... et ensuite moins que rien ! Et pour cause, leur enfance les a souvent déshumanisées !!! La réalisatrice du documentaire, Alexa Wolf, y affirme à propos des actrices : « Ce sont très souvent d’anciennes victimes de viol ou d’inceste dans l’enfance.» [...] « Bien sûr, dans ces conditions, on peut se demander si elles choisissent ce métier librement ». Un ancien commissaire qui a enquêté sur de nombreuses prostituées et actrices du porno confirme : « J’ai connu des milliers de filles. En fait, j’ai plus l’impression d’avoir rempli une fonction de travailleur social. Ce ne sont pas les mêmes filles dans le porno et dans la prostitution (même si certaines actrices de films pornographiques ont exercé ou exercent parallèlement, notamment si elles ne font pas une grande carrière, une activité de strip-teaseuse, ou même d’"escorte" ou de "massage"), mais elles ont les mêmes origines : presque toutes ont été abusées dans l’enfance ». Globalement, les milieux défavorisés fournissent un vivier de filles pour alimenter le spectacle d’une pornographie sans moyen qui conquiert le net et les réseaux "amateurs" : d’un côté les gens sont prêts à prendre le risque de tomber aux mains de trafiquants pour améliorer leur vie, et de l’autre, il y a une tendance dans les pays industriels à employer de la main-d’œuvre bon marché, non déclarée, et d’exploiter sexuellement les femmes dans l’industrie de la pornographie. Les culs anonymes passent et crèvent. Qu’importe. Le réservoir à paumées est disponible, à la merci des fantasmes des spectateurs érigés en loi. Ce n’est pas la matière première qui manque. Il est devenu urgent de s’interroger sur le processus de déshumanisation de milliers d’hommes et de femmes engagés dans une pornographie de la démolition, qui prend sur le net un essor industriel. En Australie, beaucoup d’actrices ont recours à des opérations chirurgicales spécifiques. Il ne s’agit plus maintenant de retouches "classiques" (comme augmenter le volume des seins) mais de se faire ôter les grandes lèvres, afin que le vagin soit plus visible à l’écran… Rien qu’un trou ! Il faut dire la nullité de ces films, tout en gros plan génital. Le gâchis de toutes ces belles filles, la manière robotique dont on les traite, dans d’interminables scènes mécaniques tournées sans aucun talent. Je ne demande pas la censure, encore moins l’interdiction des films pornographiques. Je demande à sortir de la logique du spectateur où des actrices X de 18 ans sont démolies pour faire le spectacle. Qu’il nous suffise d’écouter notre corps. Il n’y a pas de questionnement sur la pornographie sans un questionnement de la chair, sans empathie, sans compassion. Imaginons ces mêmes images en chair et en os, toute cette violence montrés sur une scène de théâtre. Pour la plus grande majorité, le passage d’une représentation virtuelle à la réalité physique suffirait à ouvrir les yeux sur la souffrance, les corps en souffrance. La compassion est difficile à éprouver pour une pure image, sans souffle ni odeur, pour une fille de pixels sur un écran. C’est à ce stade, et à ce stade seulement, qu’il faut réintégrer le point de vue du spectateur. Qu’il voit les corps réels en action, en jouissance ou en souffrance. Voulons-nous fabriquer des générations d’individus onanistes, passant leur vie derrière les écrans, économiquement performants, faciles à faire jouir, et de l’autre côté, une autre humanité, laborieuse, obligée, mise en image, qu’il sera permis de "démolir" ? Il existe pourtant, et heureusement d’ailleurs, un cinéma porno underground original et sans démolition. Je suis sûre qu’il existe un créneau pour des films porno-sensuels afin d’apprendre à être un bon amant plutôt qu’une simple machine à sarce, mais bon. Si les boutonneux ou les vieux gars préfèrent le "easy/beasty fucking", qu’ils s’en donnent à cœur joie, je ne juge pas (ni eux ni leurs partenaires télévisuelles ou réelles), mais ce sera sans moi : il y a trop de X dans ce X, c’est le problème des sextrêmes ! Là j’arrête, c’est trop dur pour moi, je ne suis pas ! »

 


[1] Sigle de « Bondage – immobiliser le corps de son partenaire généralement au moyen de cordes, mais le terme peut parfois être utilisé pour l’utilisation de tout autre accessoire de contrainte – et Discipline, domination et soumission, SadoMasochisme » : ensemble de pratiques sexuelles marginales, fondées sur une relation consentante de dominant à dominé, la dimension de douleur étant nettement moins présente que dans le sadomasochisme. Cette domination pouvant s’exercer de façon psychologique et/ou par le biais de contraintes physiques, on parle aussi en termes plus modernes de « jeux d’échanges de pouvoir ». Ils sont de deux types : domination, entrave, pour le premier type, et parfois, en plus, lorsque la douleur et l’humiliation interviennent, ils entrent dans le deuxième type. Les partenaires pratiquent ces jeux afin d’obtenir par l’exacerbation de leurs sens et de leurs fantasmes un désir sexuel plus intense.

[2] Tremper en anglais, cela ne s’invente pas !

[3] En anglais : poinçonner/perforer avec les boules.


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Commentaires

Tout est dit ...

;)
commentaire n° :1 posté par : pia le: 06/01/2010 à 19h53
Et oui : c'est bien triste alors qu'on peut faire du bon X, autant distrayant/excitant qu'éducatif
réponse de : Collectif des 12 Bonobos le: 07/01/2010 à 09h19
 
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