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  • Animateur : Après t’être enfuie du monde de la prostitution nauséabonde, tu as donc fait un détour par la case « Star du X », milieu qui t’a tout autant dégouté, voire même plus ! Où en es-tu aujourd’hui dans tes choix de vie ?
  • Ulla : « J’ai repris mon parcours prostitutionnel là où je l’avais laissé, mais en changeant radicalement de cibles ! J’ai en effet décidé de joindre l’utile à l’agréable en faisant œuvre sociale, encore plus que mes collègues ».
  • Comme tu le dis, tes consœurs (et confrères) font déjà du social en prenant sur elles (et eux) les épanchements sexuels de clients qui ne peuvent ou ne veulent les soulager dans le cadre d’une relation classique, "préférant" ainsi un service marchand. Que fais-tu de plus, ou de mieux ?
  • U : « Disons que mes compagnonnes d’infortunes sont plutôt des généralistes et qu’elles prennent ce qui leur tombe sous la dent (façon de parler bien sûr, vaut mieux éviter d’y mettre les dents, au risque de railler le casque du client). Après avoir essayé différents marchés, je me suis spécialisée dans l’accompagnement (à défaut de traitement) de la pauvreté et de la misère sentimentalo-sexuelle ! Ce n’est pas parce qu’on ne fait pas beaucoup de bruit qu’on n’est pas importantes, puisqu’au final la prostituée est au sexe ce que le psy est à la tête : ça vide ! À présent, j’exerce devant des lieux stratégiques fréquentés par les socialement démunis (en termes financiers, familiaux, d’intégration professionnelle et/ou sociale, etc.). Même si je me sentais déjà utile auparavant, j’avais vraiment envie de faire plus : plutôt que de vider les bourses de clients obsédés par leur plaisir, je voulais donner de ma personne pour soulager à mon petit niveau ceux qui souffrent vraiment, ceux pour qui la vie est loin d’être une partie de plaisir ! Ça doit être mon éducation religieuse qui me pousse à cela, mais toujours est-il que je veux vraiment aider mon prochain en lui apportant en tant que pute un peu de douceur dans ce monde de brutes !!! »
  • Finalement, telle une Robine des bois, l’argent que tu avais pris aux riches te permet de continuer ton activité en donnant du plaisir aux pauvres ?
  • U : « Tout à fait, c’est un peu la "libido du cœur", en faisant des tarifs réduits sur des prestations qui ne le sont pas. L’idée est d’apporter écoute et soulagement à des gens que la société ne regarde plus, ou alors de travers ! Moi, je leur donne mon épaule pour qu’ils déballent ce qu’ils ont sur le cœur, puis je m’occupe de leur rendre un peu de dignité humaine en les valorisant sur les plans émotionnels, sensuels et finalement/éventuellement sexuels !!! En somme, je fais de mon mieux pour remettre ces gens dans le circuit de la vie en tablant sur un esprit serein dans un corps retâtant enfin du sein ! »
  • Que dire de plus, si ce n’est que c’est une belle mission que tu t’es assignée. Respect ! Chapeau bas !!!
  • U : « Merci, mais je ne le fais pas pour la gloire ! C’est tellement bon de se sentir vraiment utile, et un « Merci je me sens un autre homme, grâce à vous je reprends du poil de la bête ! » ça vaut tous les billets du monde !!! »
  • Justement, as-tu un cas symptomatique à nous raconter pour que l’on comprenne bien en quoi consiste ton œuvre sociale ?
  • U : « Eh bien, disons qu’il n’y a pas d’exemple type car la détresse sociale peut venir de tous les horizons, de la précarité professionnelle à la misère affective (autant sentimentale que familiale) en passant par la dévalorisation sociale. Mais je vais vous conter l’histoire d’un gars qui cumulait bon nombre de casseroles et qui s’en est sorti, un peu grâce à moi car je lui avais remis le pied à l’étrier, mais beaucoup grâce à lui car il avait retrouvé confiance en sa personne ! Il s’appelait Rémi et était sans famille depuis qu’il avait intégré l’armée, au grand dam de ses parents qui voulaient le voir reprendre leur petit magasin de province. Lui qui rêvait de grandes aventures fut servi pendant de nombreuses années à barouder autour du monde. Malheureusement pour lui, ce bon petit gars avait un cœur gros comme ça et le génocide du Rwanda l’écœura. Fâché avec sa hiérarchie qui ne voulait rien faire de spécial pour éviter le massacre des civils, il déserta les rangs et alla aider ceux qui avaient besoin de lui. Toujours est-il qu’à son retour en France il fut traduit devant un tribunal militaire et sa grande muette de famille lui tourna le dos, le laissant désarmé dans un monde civil indifférent à sa bravoure d’antan. N’ayant que très peu de formation, si ce n’est celle du maniement des armes, il n’arrivait pas à se réinsérer dans une société qui ne voyait en lui qu’un soldat gros bras. Profondément marqué par les horreurs de la guerre civile, il ne voulait même pas sortir en soirée, histoire de s’en sortir ou du moins avoir un temps-mort ! Rejeté par les siens (naturels et adoptés), démoralisé au point de ne chercher ni un travail ni d’éventuelles fiançailles, il errait en ville comme une âme en peine, seuls les antidépresseurs le maintenant en "vie" ! Ayant horreur de voir des gens malheureux, j’allais bavarder un peu avec lui, prenant tous les deux un café pour nous réchauffer le cœur et le corps. Étalant au gré de la conversation ses désirs inhibés de retour à la société, il m’expliqua qu’il était sous tutelle médicamenteuse mais que ses antidépresseurs ne faisaient que le maintenir sous la dépendance d’un "paradis" artificiel. Poussant plus loin le questionnement, il m’avoua sans tabou que son plus grand désespoir était de se sentir « mou du bout », même s’il relativisait tout ça par le fait que de toute façon il ne parvenait pas à supporter sa situation actuelle et donc n’était pas en mesure de plaire à qui que ce soit ! Émue aux larmes par ce grand gaillard qui avait résisté aux balles mais n’attendait qu’une flèche en plein cœur de la part de Cupidon, je pris le GI Joe sous mon aile pour le conduire vers le septième ciel. La première étape fut de lui faire comprendre qu’il n’avait plus besoin de ses béquilles pharmaceutiques, que son absence de trique devait se gérer directement auprès de l’organe sexuel par excellence, le cerveau ! Ainsi, je mis en place toute une stratégie pour le mettre à l’aise, faire comme s’il venait de me draguer et que j’étais tombée sous son charme (sachant qu’il était plutôt beau gosse, une fois rasé et habillé sans son survêt’ treillis). Dans une ambiance coquette et coquine, je cherchais à remettre en branle ses sensations et émotions par le biais d’une lumière tamisée aux bougies, d’une musique douce mais entraînante, de senteurs sexotiques, le tout épicé par une gestuelle sensuelle et langoureuse. Sachant qu’il avait été affaibli du chibre par ses médicaments, je pris mon temps pour lui faire monter le plaisir au cerveau puis le faire doucement descendre jusqu’à sa mécanique auparavant défectueuse. Toute en sensualité et sensibilité, je fis en sorte qu’il ait à nouveau envie et qu’il se rende compte qu’il était tout-à-fait capable de ressentir du bien, étape préalable au fait qu’il partage ce bien-être avec sa partenaire. Alors que c’était moi qui faisais le gros du travail, je sentais au fur et à mesure des préliminaires qu’il reprenait confiance en lui : ses gestes étaient de plus en plus sûrs, la tendresse faisait à nouveau son office, il prenait des devants qu’il n’aurait pas tenté peu de temps auparavant ! La bête était seulement endormie, il suffisait de lui redonner du poil pour qu’elle se réveille !!! Suite à cela et au bonheur orgasmiquement – plutôt que pharmaceutiquement – chimique qui fit des étincelles dans sa tête, Rémi se sentait beaucoup mieux psychologiquement. Redevenant un homme dans sa partie intime (ce qu’il n’avait jamais cessé d’être, mais le sexe et le désir qui l’accompagne font partie intégrante de notre identité et de notre bien-être), il était d’autant plus d’aplomb pour se confronter au dur monde professionnel. Rassuré sur ses capacités à plaire et à faire du bien dans le travail au corps, il était remonté comme une horloge pour prouver ses aptitudes, ce qu’il fit à merveille dans son nouvel emploi de secouriste. Avec l’accord des psychologues traitant sa dépression – anciennement – chronique, il remplaça progressivement sa pharmacopée industrielle par de nouvelles rencontres (non professionnelles) et la chimie émotionnelle induite. Il était à nouveau valorisé socialement autant que sexuellement, l’un allant avec l’autre dans son cas comme pour tant d’autres névrosés car frustrés de par leurs conditions de sous-homme psychologiquement et/ou socialement inventées ».
  • Effectivement, encore une belle preuve de ton utilité sociale. Comme quoi, il suffit d’une petite pichenette pour que la confiance en soi et en les autres reparte et qu’elle alimente un cercle vertueux où tout ne peut aller que de mieux en mieux !
  • U : « Exactement ! Ce n’est pas moi et mes modestes services qui vont solutionner les problèmes de précarité sociale/professionnelle//sentimentale/sexuelle, mais j’apporte ma petite pierre à l’édifice et cela peut (et doit) servir de première marche pour enfin remonter l’escalier de l’épanouissement personnel !!! »
  • Bien résumé Ulla ! La démarche ne peut qu’être personnelle, mais c’est sûr que tu remets beaucoup de choses en mouvement ! Ce n’est pas tout ça, mais on va te laisser vaquer à tes saines occupations sociales.
  • U : « Oui, d’autant plus qu’avec la crise, je ne chôme pas avec les chômeurs et autres précaires au bout du rouleau ! »

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