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Bouquin Coquin & Taquin ...

  • Maintenant que tu as trente ans, quel cap as-tu atteint Giacomo ?
  • Faudel : « Je préfère qu’on m’appelle à nouveau Faudel, Giacomo n’a survécu qu’un temps après son viol, consenti au départ, par les deux amazones ! Quand on s’est fait violer au "pieu" par une pieuse, c’est dur de faire semblant qu’on a joui : je me suis senti sali par celles qui faisaient quelque part comme moi ! Je suis reparti la queue de travers entre les jambes et c’est à partir de là que Giacomo est allé à vau-l’eau, qu’il a dérivé emporté par un torrent d’eau sans rien pouvoir contrôler : on est tous les deux partis en couilles !!! Du coup, aujourd’hui je ne me reconnais pas dans la suite qu’a donnée Giacomo à cette triste affaire où j’ai été utilisé comme un objet sexuel, ce que je faisais aussi avant mais justement ! Au fur et à (dé)mesure des exploits nocturnes de Giacomo, souvent débridés et à partenaires multiples, et de sa tête des grosses nuits le lendemain matin, il est tombé le nez dans la c (cocaïne) afin d’assurer chimiquement ses performances tant sexuelles que professionnelles ! Il y arrivait plutôt bien, au détriment toutefois de sa santé : il a perdu de nombreux kilos par l’activité physique du sport en chambre et l’effet coupe-faim de la c (de toute façon, tel un anorexique mental, il considérait que manger est une perte de temps – sauf à manger des blancs d’œufs cuits pour assurer ses performances éjaculatrices – quand on a si mieux à faire que dormir, ou alors au moins sous forme de sieste câline/coquine). Devenu arrogant et hautain du fait de la c et de ses prouesses qui l’ont fait se prendre pour le roi du monde et plus particulièrement de la sarce (il criait sur tous les toits, à qui voulait bien l’entendre, que le point G est nommé ainsi du fait de son initiale Giacomo), il n’a pas tardé à se faire licencier pour retards fréquents (panne de réveil) et énormes poches sous les yeux en rendez-vous clientèle. Écœuré par la société qui ne reconnaissait plus ses qualités (mais qui étaient tellement avilies par ses excès de c qu’il s’agit plutôt d’un lointain souvenir), viré comme un malpropre et manipulé à outrance par la voie qui s’ouvrait à lui, Giacomo est tombé dans le sadomasochisme (où, par son passé de dominateur sexuel, il aimait à se faire dominer par une femme en matière d’obéissance sans connotation sexuelle directe). En tant que Faudel j’avais des conditions de vie/nuit d’épouvante car éprouvantes ! Ne sachant plus à quel sein me raccrocher, Giacomo a tout tenté pour retrouver la "bonne" manière de prendre son pied : il a bien sûr commencé par la podophilie (le fétichisme du pied), puis il a penché tantôt pour l’acomoclitisme (attirance sexuelle pour les pubis rasés) tantôt pour la trichophilie (intérêt pour les poils et les cheveux), il a ensuite suivi des maïeusophiles attirés par les femmes enceintes puis des acrotomophilies excités par l’idée d’avoir des relations sexuelles avec une personne amputée, avant d’échouer dans la klysmaphilie (attirance sexuelle pour les lavements) sans être de marbre devant les pygmalionistes et les statues ! Étant devenu un extrémiste/terroriste du sexe, il a littéralement dérivé jusqu’à la zoophilie et même la scatologie. Bref, je reconnais que Giacomo est parti en couille, me remémorant mes gloires MMS d’antan qui elles aussi se sont salement étiolées [1] ! Du Matin-Midi-Soir, je suis passé au Mardi-Mercredi-Samedi puis ça s’est asséché en Mars-Mai-Septembre ! Aujourd’hui, il n’en reste que Mes Meilleurs Souvenirs car depuis quelques (trop longs) temps je fais chou blanc au con rose ou cul brun : si je continue, un peu, le jeu de quilles, mes parties se finissent sans marquer de point ! Je suis au plus bas : je ne suis pas impatient mais insatisfait permanent, ce qui a fait que j’ai tout perdu, ma flamme, mon job et mon zob !!! Je croyais même avoir chopé une saloperie, mais en fait ce n’était "que" un purpurapsychogène (une manifestation psychosomatique où le corps manifeste les maux de l’esprit, des souffrances physiques pour extérioriser ce que le cerveau est incapable d’exprimer) qui faisait affleurer à la surface de mon épiderme ma culpabilité profonde. Ici le lifting ne pouvait rien contre l’esprit ! C’est pour ça que, tombé en déchet-ance, j’essaye tout de même à présent de ne pas nuire à la dignité d’autrui et de Respecter l’Autre : comme quoi il y a que les imbéciles qui changent pas d’avis, aujourd’hui je déteste ceux qui font directement, ou pas, du mal aux autres pour leur bon plaisir car ils sont trop fragiles pour être seuls, ceux qui embarquent les autres dans leurs délires de persécution ou autre ! Pour autant, même si j’ai que trente ans, je ne veux plus rien car je regrette tout(es) ; je n’ai pas peur de devenir rien, je le suis déjà !!! Comme le disait Oscar Wilde : « Il y a deux tragédies dans la vie : l’une est de ne pas satisfaire son désir et l’autre est de le satisfaire » ! Eh oui deux tragédies puisqu’il faut des désirs pour vivre, et les désirs non satisfaits se nomment frustrations : chercher le plaisir c’est trouver en permanence mais ne jamais se satisfaire de ce que l’on trouve !!! Donc on se mord la queue au final, c’est bien pour ça qu’aujourd’hui je suis un émasculé du cœur. Désabusé par le sexe mécanique (alimenté par la c pour tenir le choc), j’ai découvert à mes dépens que sexe sans sentiment n’est que ruine de l’homme ! J’ai été tellement concupiscent, autant des sens (voluptueux) que de l’esprit (ambitieux) et de ce qui tient des deux (la cupidité, parce qu’elle a pour objet les moyens de les satisfaire), que j’ai dépensé toute mon énergie vitale ! Alors qu’aujourd’hui j’ai évolué – enfin ! tu me diras – et que je serais plus enclin à me faire embringuer [2] ! Mais j’ai trop fait la bringue [3] en me mettant en bringue [4] avec des bringues [5] ! C’est là que j’ai compris que j’étais vraiment un baltringue [6] de la tringle [7], emporté par la fougue [8] qui me traînait et m’entraînait donc vers les bas-fonds !Me prenant pour un dieu en chair et en bosse, j’avais poussé au "crime" (alors que je pensais pousser "aux cimes"), jusqu’à ce que la "glorieuse" incertitude du sport en chambre se rappelle à moi !!! La bite tousse (l’habitus étant une manière d’être, une disposition d’esprit) : elle toussote mais ne crachote plus, c’était "mieux avant" ! Me rappelant de mes débuts hasardeux et de la débandade qui s’en suivie, arrivé à la conclusion que trop de X tue le X (si certains estiment que c’est l’exception qui confirme la règle, il faut bien se dire que les nymphomanes sont rarement heureuses, ou -x pour les satyres, de leur sort), j’ai opté par défaut pour dormir sur la béquille ! Il ne me restait que mon "honneur" (perdu) pour pleurer, me remémorant le temps de ma grandeur à l’heure de ma décadence : plus le désert est grand, plus c’est période de vache maigre pour un assoiffé comme moi !!! »
  • Et c’est là que le hasard a bien fait les choses !
  • F : « Oui, in extremis mais il est venu à point nommé ! Sur l’écran gris de mes nuits blanches et idées noires, même si je ne faisais pas de cauchemar car j’en avais été un, je ne voyais que du blizzard : j’étais perdu et horrifié dans le monde où mes pulsions et moi-même nous nous étions enfermés ! S’il m’arrivait de me dire que je n’étais pas seul mais avec qui je voulais, que j’étais libre, je réalisais vite que ce n’était que parce que plus personne ne voulait de moi !!! Sachant pertinemment que sans mon beau body je serai nobody et n’ayant "confiance" qu’en moi (ce qui est trop pour un seul homme), ressassant sans cesse que la vie n’est qu’une pause entre deux morts (les nombreuses petites morts orgasmiques et la grande Mort, les unes ne durant pas, l’autre étant éternelle), je voulais finir de souffrir ! Et paradoxalement c’est là où j’ai appris à voler, quand je voulais sauter parce que je n’avais plus d’elles !!! Tombé bien bas, mais ma réputation d’avant m’assurant une certaine renommée, j’ai rencontré au bord du gouffre un jeune homme fan de mes sexploits qui n’étaient qu’un souvenir pour moi ! Alors qu’il me déshabillait du regard, je lui fis remarquer que j’avais remarqué qu’il m’avait remarqué ! M’ayant déjà vu à l’œuvre en clubs libertins et boîtes de strip-tease à l’époque de la superbe que je n’avais pas encore perdu, il tenait à se faire initier par le grand maître-queue que j’avais été alors que je n’étais plus que l’ombre de moi-même ! Il connaissait mon pedigree, pas pâle, qui a du chien, et voulait absolument que je le fasse rêver !!! Je n’étais pas des plus chauds au départ, toujours angoissé à l’idée de tout faire foirer ! Mais il était le seul à me voir comme avant alors que tout le monde me regardait de haut car j’étais tombé bien bas, et sa copine était la seule femme qui accepterait de coucher avec moi sans avoir bu (elle était d’ailleurs enchantée à l’idée d’avoir le cul entre deux bites/bâtons de béton) ! Le triolisme étant de la tendresse conjuguée au pluriel, je fus en fin de compte séduit à l’idée de se tripoter l’andouillette grassouillette à trois !!! Cela me rappellerait le "bon vieux temps" où on disait « Jamais deux sans toi : notre binôme par devant, toi derrière et à trois on tourne ! ». Moi qui adorais "pervertir" les gens et qui cherchais depuis moult temps à remplacer le besoin par l’envie, j’étais finalement ravi de cette rencontre du troisième slip (d’ailleurs, on m’appelait « l’homme qui tombe à pic, en slip ») et plus que partant pour prendre le large à voile et à vapeur : pourquoi mettre à deux mains dans le même panier ce qu’on peut faire avec une pendant que l’autre s’attèle à une autre tâche, avec le choix du genre en plus ??? »
  • Pas mal comme retour à la "normale" ! Raconte-nous alors comment ça s’est passé ?
  • F : « Arrivé chez eux, j’étais un peu anxieux à l’idée de savoir si la machinerie marcherait ou s’emballerait ! Heureusement, la femme était entreprenante et compatissante, me disant d’entrée de jeu « Triste Sir, viens que je te tienne puis t’allume la chandelle ! » pendant que son homme s’occupait d’elle. Puis on a fait tourner le manège à trois ! Après que chacun se soit occupé de la miss, nous l’avons prise à deux de part en part en double pénétration, position jouissive à tous les étages et ce pour tous (frottement aux couilles à couilles de la verge de l’autre sur son propre pénis en plus du rétrécissement naturel tant du rectum que du vagin en raison de deux molosses introduits) ! Au moment d’intervertir les rôles, dans un mélange des deux genres, corps à cœur et à cris, je me suis rendu compte que l’homme était possiblement inverti [9] ! Le verrou et la porte n’étant pas bien fermés, je me suis alors introduit comme par effraction dans son fion : je lui ai ainsi fait tâter de ma trique pendant que je tétais sa matraque ! Il n’avait pas de vraie tendance homosexuelle à la base, mais tant qu’à faire, autant essayer – histoire de savoir – avec quelqu’un qui gère comme moi ! Si entre la tige masculine et la rose féminine j’étais à fleur de pot, toujours est-il que j’aimais être à trois – possibilités –, à l’étroit dans le détroit où ma bosse fore ! Mais à comparer qui était le plus mieux et le moins bien, je reconnais que je me suis vite détourné d’elle pour me tourner vers lui : j’ai retrouvé les émois de ma jeunesse en pénétrant ce beau jeune homme, y prenant même plus de plaisir qu’avec sa copine très charmante ! Les choses étaient claires comme de l’eau de roche : j’étais plus homo que lui bi (même si je préférais être passif à me faire enculer, ce qui tombait bien car lui préférait être actif en entubant), ce qui ne nous a pas empêchés de nous aimer toute la nuit et bien plus encore ! Moi qui avais besoin d’attention, ils m’en ont donné de la tension : j’en étais survolté, proche de disjoncter et de péter un fusible ! Au moins j’étais rassuré sur le fait que même à demi-mort ça bougeait et ça frétillait encore, et ce n’était que le début du recommencement !!!

 


[1] Perdre son caractère, ses ressources morales.

[2] Se mettre en couple, s’engager.

[3] Toast, brinde, santé portée avec obligation de boire : fête, bombance, débauche.

[4] En morceaux, en désordre, en piteux état.

[5] Bringue de femme, « créature », à rapprocher de brin de femme : fille du peuple dont la conduite est mauvaise, « fille peu sage, évaporée, coureuse » sachant qu’une bringue est aussi un cheval mal bâti.

[6] Personne qui ne s’avère pas capable d’accomplir certaines tâches, incompétent, incapable ; dans le monde du cirque, personne en charge du montage et démontage du chapiteau.

[7] Baguette plate utilisée en menuiserie pour faire des moulures ou pour remplir des vides.

[8] Ardeur naturelle et mouvements impétueux qui animent une personne passionnée, un animal jeune et indompté.

[9] Renversé symétriquement : personne qui est attirée par une personne de son sexe.


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  • Alors Faudel, comment as-tu évolué depuis notre dernière fois, suite à ta douloureuse "non histoire" amoureuse ?
  • Faudel : « Je suis plus que déçu, écœuré même, de l’amour, ce sentiment trompeur qui te fait prendre des vessies pour des lanternes : on présume qu’il éclaire alors que c’est un lampadaire sur lequel les chiens/chiennes lèvent la patte pour l’inonder d’immondices ! Cécilia avait été comme un aimant pour moi (mais à pôles inversés : plus je la collais, plus elle se décalait), Veronica avait été comme un boomerang où plus je la jetais, loin et fort, plus vite elle revenait. Maintenant, les choses de l’amour, moi je m’assois dessus, au sens propre comme au figuré, car chaque fois que je parle avec mon cœur je me fais défoncer !!! De toute façon, je crois que celui-ci n’existe finalement que par le plaisir provoqué et rien d’autre ! Je compare en fait l’amour à une addiction hormonale dont l’orgasme est le flash du good trip d’une drogue très forte qui ne dure jamais assez longtemps à mon goût (en ce sens, je considère l’amour comme le pire stupéfiant) !!! Trop souvent les gens confondent plaisir de l’amour et amour du plaisir, ce qui amène vite fait à compliquer des choses simples et à simplifier des choses compliquées !!! Et puis, quelque part, la vie est trop longue (ou peut être interrompue totalement ou validement parlant à n’importe quel moment) pour se limiter à une ou quelques partenaires : le plaisir, y a que ça de vrai ; je me marierai jamais, je ne veux être responsable ou redevable de rien envers personne (j’ai assez donné avec ma mère omniprésente !) !!! Pour moi, sur toutes les quatre saisons, la musique de l’amour est soit un duo, soit de la musique de chambre soit une symphonie ! Pour info, histoire d’allier "l’agréable" à l’utile, je me suis même aventuré à être un gigolo [1] pour vieilles peaux ! Mais si l’amour est une drogue, il ne faut pas non plus qu’il soit trop frelaté, car là où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir et seul lui compte vraiment pour moi : j’ai arrêté le cul de la vieille, ça sentait le tonneau à grumeaux, la fermentation de la lie [2] du lit ! De toute façon, je préfère des trous sots à un trou sale ou vieillot ! Pour autant, je tiens quand même à préciser qu’après Cécilia j’ai à nouveau été "épris", moi qui voulais juste prendre, après avoir juré qu’on m’y reprendrait plus ! Toutefois, afin de retrouver et respecter mon besoin instinctif de varier les plaisirs, mais souhaitant établir un compromis avec ma partenaire si récente (car non recherchée mais j’étais tombé nez à nénés avec elle), j’ai opté pour l’échangisme ! Mais Cécilia avait définitivement cassé quelque chose en moi : en permanence sur la route pour mon métier de commercial itinérant et autant peu rassuré/confiant en moi-même que jaloux du charme de MA concubine, j’ai développé le syndrome du VRP, à savoir des crises de jalousie pas possible quand j’étais seul dans ma chambre d’hôtel minable dans une ville que je ne connaissais pas alors que mademoiselle était officiellement chez elle, mais sans moyen de surveillance. Plutôt que d’affirmer ma confiance en l’autre (justement plus qu’ébréchée par Cécilia), base de toute relation se voulant "sérieuse", je psychotais pour le moindre appel sans suite ou retard de rappel de ma belle. C’est difficile d’avoir confiance en autrui quand on en manque pour soi ! C’est pour ça que l’échangisme aurait pu me convenir, pouvant ainsi surveiller les écarts de conduite de ma "promise" (encadrés par mon bon vouloir plutôt que subis en cachette quand je n’étais pas là, sachant qu’au départ ce n’est pas ce qu’elle recherchait : elle était très bien avec moi et ne courtisait personne d’autre, le vrai amour en somme) et vaquer à mes bons plaisirs/désirs. Toutefois, je ne pouvais supporter que MA "propriété" prenne autant de plaisir avec beaucoup d’autres, alors que moi, en tant qu’homme, j’étais tout de même quelque peu limité (ne serait-ce que par mes capacités biologiques). D’autant plus qu’entendant les râles de jouissance de ma compagne, je n’arrivais pas à me concentrer sur ma partenaire, finissant même par lâcher l’affaire alors qu’il s’agissait d’un joli petit lot. En conflit avec les règles du milieu, je décidai que je m’échangerai, mais qu’elle je ne la prêterai pas ! Finalement, trop fier et intraitable sur ma notion de Liberté et de paix de l’esprit, j’ai choisi de couper toute attache sentimentale/amoureuse et je me suis mis à séduire/convoiter toutes les charmantes damoiselles qui passaient à ma portée : tel un marin, je me suis mis à entretenir une relation sexuelle dans chaque port/hôtel/ville que je fréquentais (souvent avec de nouvelles recrues, afin d’éviter le train-train par trop régulier d’une idylle entretenue, et pour l’attrait de la nouveauté). J’avais oublié de vivre et de jouir sans entrave, je me suis enfin rendu compte que je suis ce que j’ai fui : tu me diras que c’est une régression, mais je suis retourné à la case départ, avant Véronica, quand j’étais un serial-sarceur ! D’ailleurs je préfère maintenant qu’on m’appelle Giacomo (ou "Prosper hoplà boum, le roi des pines, des spices girls") !!! Comme Casanova qui pensait que l’homme est fait pour donner et la femme pour recevoir, j’obéis à mon besoin de séduire les femmes, je me plie à la loi du désir !!! En fait, je dirais plutôt que je suis un mélange de lui et de Don Juan, selon les partenaires et les périodes : je ne suis plus une personne mais une personnalité, voire un personnage ! D’ailleurs je voudrais être réincarné en homard, car même mort on lui suce la queue ! Aujourd’hui je recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en m’opposant aux contraintes, aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu’en ignorant volontairement autrui. Comme je considère maintenant que si les plaisirs sont passagers les peines le sont aussi, je jouis au jour le jour J !!! J’ai pour principe de ne pas avoir de principes et je ne veux qu’une chose : être aux anges du septième ciel car comme disait Casanova « Qui dort ne commet pas de péché, mais qui a péché dort mieux » ! La vie sans Plaisir serait l’Enfer.... Pourtant il me semble que je suis un être damné et dans mon Enfer virevolte tellement de Plaisirs ! Moralité : La vie sans Plaisir, c’est un Paradis où l’on meurt d’ennui ! Je suis un peu cynique [3], pas "inique" [4] mais "il nique" ! Du coup, mon vrai métier de poinçonneur de Lila c’est forer des trous pour me cacher dedans : comme clepto[man(e)] des clitos, je savoure tous les sept pêchés capiteux... (tout comme le vin qui monte à la tête, qui produit une certaine ivresse, les femmes qui excitent, qui troublent les sens) ! Autant je continue un entretien professionnel en rendez-vous personnel, autant mes hobbys se focalisent sur les larges fermetures qui se dilatent, sur l’amour avec un grand A(rg)h !!! De par mes fréquentations avec l’élite sociale – avec qui je suis à tu et à toi, très proche donc (j’adore la bonne société sur mon lit autant que j’abhorre la lie de la société, sauf la va-nu-pieds qui va seins-nus) – et les autres commerciaux itinérants, je me suis donc mis à fréquenter les boîtes à partouze, mais cette fois-ci en y allant seul (ou plutôt sans être en charmante compagnie : je préfère trouver sur place, autant pour l’effet de surprise que pour avoir une certaine tranquillité d’esprit puisque je veux bien donner – enfin prendre du plaisir – mais pas assumer les relations humaines qui découlent des sexuelles) ».
  • Comment se passe alors ta vie dissolue de noctambule ?
  • Giacomo : « Il faut déjà préciser qu’au départ j’ai versé dans l’échangisme par curiosité et intérêt pour la variété. Mais le libertinage est le dernier legs des aristos, et je ne me retrouvais pas dans tous ses codes (surtout quand on n’a rien à échanger) ! Par plaisir puis par habitude, la vertu libertine versa dans le vice des boîtes à partouze et de l’union libre, cette conjugaison de cœurs solitaires où le seul mot d’ordre est « érotomanes, pornocrates de tous poils, enfilez-vous ! ». Queutard sur le retour, je m’enflamme quand je sens cent femmes, c’est vice et râle : j’ai besoin d’échanger mes sécrétions avec les autres, d’aller au contact pour tirer à tout(es) va (bien) dans un recoin, en rafale et dans tous les coins ! Ma mission est d’enfiler des perles des Antilles avec des boules de Geisha et de rouler ma bosse de l’amour dans tous les ports USB (Ultra Sexy Bimbos) et pourtours, méditerranéens et africains, mais de préférence caucasiens : de port en port, je les prends toutes de part en part, au corps à corps ! Comme il y a toujours de la touffe sur place, j’aime à me dire qu’il va y avoir du taf et du sport en chambre !!! D’ailleurs, tout au long de l’année, on se la souhaite bonne et chaleureuse, avec toujours un mot de bienvenue aux nouvelles Vénus nues ! J’aime vraiment ce genre d’endroit où tout le monde se met à l’envers, ces beaux coins à bons coups et culs où les coquins d’abord forment un cercle d’intimes qui s’enfilent en boucle intime dans le secret des alcôves, là où les corps/cœurs se lovent tout en love and beat-itude ! Surtout quand à peine arrivé on vous dit de prendre place avec un chaleureux « Asseyez-vous sur les jambes de qui vous voulez ! Si vous hésitez et que X n’est pas là, c’est Y qui le/la remplacera, et maintenant on attaque avec Z !!! ». Étant un satyre [5] sur tout ce qui bouge les oreilles et la queue (essentiellement de bunny girls, les filles de Playboy), je prends un vrai panard quand je danse avec les louves du lupanar ! Mes nuits sont plus belles que les jours de qui que ce soit : comme je suis un chaud lapin, j’adore qu’on me râpe la carotte et avec tout ce (et tous ceux / toutes celles) qui tourne(nt) / traîne(nt), obligé je chope quelqu’un(e) / quelque chose ! Alors que l’épée, pas rangée dans le fourreau (vagin en latin), taille de tous les côtés, il faut même faire attention aux re-skieuses en les renvoyant à la queue comme tout le monde pour prendre le tire-fesses ! Surtout que ce qui se fait ici ne sort pas d’ici (et heureusement d’ailleurs car, dans le passage de l’ombre vers la lumière, ce délicat moment coquin où nos voiles inavoués se lèvent un à un dans le mystère sensuel d’un clair-obscur, j’ai déjà rencontré des personnes que j’aurais jamais imaginé y trouver, nous regardant bêtement en balbutiant « Ah, euh, toi aussi tu… ? » « Oui, moi aussi je … ! »). On peut donc profiter jusqu’à plus soif de l’happy hour de l’open (slip) barre et nibards, une heure qui dure toute la nuit car ici on dit « Sexe à toute heure, santé bonheur ! » : les compagnes bouteilles de Champagne défilent aussi vite que les soiffards cyprinards se les enfilent, une véritable débauche d’amuse-bouches pour une petite sauterie [6] de bon acabit(e). Et ça tombe bien car j’ai toujours du Melchisédech de Champagne [7] pour les mignonettes [8] de Sauternes qui accompagneront très bien mon doigt gras ! Sortez les gourdasses que j’étanche ma soif !!! Et t’as vite fait d’en repérer une qui tient plus debout ; c’est alors l’heure de la mettre à quatre pattes ! Une fois les quatre fers en l’air, la bête se laisse faire : tu reprends un coup à boire et c’est parti pour lui bourrer la gueule avec ton tire-cochonne !!! Moi j’ai choisi : je veux finir ma vie entre le cul des filles et les culs de bouteille ! J’adore ces ambiances où il suffit de dire « Ça te dit un "petit" coup vite fait bien fait, en passant (un tir à blanc, un coup pour rien) ? », toujours enchaîné par un « Je te paye un coup ? … à boire cette fois ! ». Au moins, après un petit coup à boire, il n’y a pas de risque de grand coup à déboires ! Souvent ce sont d’ailleurs plutôt les femmes qui, t’envoyant un regard de braise qui brise la glace, t’invitent à tremper tes lèvres sur leur croupe à champagne (« Je te remets un coup, derrière le gosier ? Je paye mon cul ! ») : l’oignon fait la force face à la muraille de pines, au billard à trois bandent ! Après ce genre d’invite [9], il est évident que tu descends ça goulûment, ça siphonne dans le gosier : normal, quand le vagin est tiré, il faut en boire la cyprine à grosse rasade, qu’on boirait même sans soif ! Et je suis toujours de service, pour tout ce qu’elles jugeraient utile/agréable ! Il faut dire que toute la semaine on bosse comme des fous, du coup quand j’amène Popol au cirque pour monter le chapiteau on s’amuse comme des folles !!! Ce que j’adore, c’est qu’on est tous entre copains coquins comme cochons qui partagent le pain, avec leurs copines qui partagent la pine : même en plein carême, le bâton de berger, du bon pasteur, y a pas d’heure pour en manger, à déguster avec de grandes ou petites rondelles ; on s’en paye une bonne tranche, en sandwich ! On s’emboîte comme des poupées gigognes qui gigotent, on s’enfile comme on s’empile, à deux ou à plusieurs, mais à trois on tourne comme sur des chaises Muses y calent pas !!! Sacrées BB Brunes, autant "Brigitte Bardot…" que "BimBo…" ou "Baby Blonde mais…" : il y a toujours bonne à prendre puis coup à rendre, avec Suzie et Lipo la polie, les suceuses, avec Annick la niqueuse, la croqueuse d’amants, avec Hélène et les caleçons ou Marie Peau Pine et sa copine Élise à bites ! Des maux de tête ? Des Maud tètent et tâtent ta hâte ! Mais il y a aussi des soirées soft avec Soph’ et même de la simple masturbation mutuelle (surtout de la mano à Manue : j’aime bien regarder les gens habiles de leurs mains) ! Toujours est-il qu’avec elles toutes, pas moyen de la leur faire courte, elles préfèrent qu’en ça tire en longueur, mais sans langueur [10] ! Quand tu proposes « T’as besoin d’un coup de main ? », c’est bien elles qui disposent en répondant « D’un coup oui, mais pas demain ! » ; et là c’est parti mon kiki (pas riquiqui) pour le coup de rein d’Ivan le divin, le terrible du divan !!! À peine t’a fini avec ta cavalière qu’une autre félicite le joli jumper sauteur et cavalier cavaleur, proposant de te faire re-jouir, ce qui me réjouit toujours ! Mais ça marche pas toujours, du moins de prime abord. Après c’est une question de répartie : quand on oppose « Touche à ton cul ! » à ta proposition indécente et que tu réponds « Hum, c’est ça qui est bon !!! », ça détend l’atmosphère et là ça peut le faire ! Pour autant, ça m’est aussi déjà arrivé de dire « Salut, Giacomo, charmé de vous connaître ! » et de m’entendre répondre « Morgane, navrée, désolée, je ne le suis pas de toi !!! ». Et là ça l’a pas fait avec Morgane, magicienne qui perfectionnait son art sous la conduite de Merlin et de sa poutre de perlimpinpin(e) : elle était pas enchantée, j’ai vite déchanté puis déjanté. Heureusement que ma réputation était parvenue par joui dire aux oreilles du grand gourou des turlupinades [11]. Je fus honoré que ce magicien, de la dose, ose « Tu viens ?, elle est bonne ! Elle est bien fraîche et bien pulpeuse, comme tu les aimes ! Vas-y vas-y, jouis jouis mon ami ! Quand il y a de la place pour un, y en a pour deux, voire trois, ou même cinq (partout dans chaque trou plus deux en branlette) ! Ce mec, c’est le must avec son musc [12] ! Tu vas voir Morgane, il est petit mais costaud le hobbite, le korrigland, qui fait du bien aux liliputes ! Dis à chacun, et surtout à chacune : paye ta
    lune
    [13], c’est full-moon party ce soir, le druide va tailler à la serpe ! ». Ouf, mon honneur était sauf, je pouvais me rassurer en me disant « Sacré toi, t’en perds pas une, tu les chopes/gagnes toutes (même à l’usure) !!! ». J’y suis donc allé bite en tête, car je touche ma bille, et lui ai tout donné, encore et encore, d’autant que j’adore quand ça rentre ça sort, mes va-et-vient (et quand ça vient ça va) entre ses reins me faisant beaucoup de bien … à (en)durer le plaisir ! J’ai donc eu un coup de foudre suivi d’un coup de foutre : la soirée s’est bien éclaircie/dégagée alors qu’elle était couverte au début, finissant par des gaudrioles [14] sous la belle/bonne étoile de Vénus ! J’étais venu, l’avais vu, elle l’avait finalement eu dans le cul ; elle avait mouillé sa chemise, j’avais "souillé" ma promise ! Pour autant, c’est la première fois que je doutais vraiment de moi et de mes performances : elle était du genre gourgande [15] qui aime la vie et la bite, qui gourmande [16] quand ça bande pas assez ! C’était un signal d’alarme, que j’aurais dû plus écouter ! ».
  • Si tu le veux bien, nous allons suivre tes péripéties, toujours avec nos vêtements d’invisibilité et notre analyseur de pensées ! [Pour information, chers téléspectateurs, ce reportage datant de quelques temps, nous avons pu préciser le contexte de tout ceci en interrogeant directement les protagonistes]

 

 

Marie est issue d’un milieu aisé de la bourgeoisie notariale provinciale. Elle a rencontré Joseph dans les années soixante-huitardes : elle adorait son côté Rebelle au grand cœur, sa jouissance de la vie, même si elle ne cautionnait nullement ses vues polygames. Comme bon nombre de personnes, elle croyait pouvoir faire changer cet homme beau comme un Apollon et le faire rentrer sagement dans le rang après que De Gaulle ait sifflé la fin de la récréation qui couvait depuis longtemps et dura intensément tout le mois de Mai. La Révolte partiellement déchue, elle mit le grappin sur Joseph, contre l’avis de sa famille qui ne voyait en lui qu’un échevelé hédoniste. Quant à lui, fou amoureux de cette belle bourgeoise un brin pince sans rire, il pensait aussi pouvoir la convertir à ses doctrines antiques du bon plaisir. Ce à quoi il parvint quelque peu, mais à l’intérieur de son couple formalisé, et encore, sous une forme très sclérosée : on peut certes évoluer, mais on ne change jamais du tout au tout !

Après de nombreuses années de vie commune et quatre enfants, Joseph délaissait de plus en plus son officielle pour aller se régaler dans des expériences interdites à son domicile avec de belles officieuses. Au cours d’une de ces soirées en club échangiste, il rencontre Giacomo. Un soir, lassée d’attendre que môssieur ait fini ses bagatelles et souhaitant avoir des preuves tangibles, Marie se met en planque devant le lieu qui lui semble abriter les effets de manche de son insatiable mari. Elle obtient vite confirmation de ses soupçons lorsqu’elle voit Joseph sortir du donjon, entouré d’autant d’hommes que de femmes.

Elle d’habitude si calme et posée, voit sa colère jalouse et son délaissement se transformer en haine du genre josephien. Elle cerne de suite un charmant jeune homme et son jury réactionnaire proclame une peine exemplaire à son encontre afin de marquer au fer rouge la conscience de son futur ex-mari : Giacomo, sans aucune possibilité de défense, se voit d’emblée condamné à subir ses foudres vengeresses en qualité de comparse du traître à la famille.

 

Attendant que Giacomo s’éloigne du groupe, rejoignant son hôtel d’une nuit, elle arrive à sa hauteur et ouvre sa fenêtre. Elle l’invite à aller boire un dernier verre avant qu’il ne se couche. Giacomo, bien épuisé par cette sacrée soirée où il a comme à son habitude arrosé bien du monde, décline l’invitation. Pour autant, il n’a pas trop le choix : Marie s’est transformée en terrible Marie-Madeleine, armée d’une pique prête à transpercer son flanc comme son cœur à elle l’a été. "Séduit" par tant d’impétuosité [enfin… à cette heure-ci il ne pense plus, il agit (-e sa bite)], ayant une grosse montée d’adrénaline provoquée par le stress et ce qu’il a pu se mettre dans le nez autant que dans le cornet tout au long de cette folle nuit, voire même finalement comblé dans son égo de mâle par cette exigence sexuelle, il se dit « tu me cherches, tu m’as trouvé : tu vas voir, je vais tout te donner ! ». La belle quadra l’emmène dans un silence glacial dans le parc municipal. Elle s’arrête soudain devant un bosquet. Elle si prude même dans son mariage avec Joseph, désire ardemment dorénavant goûter aux plaisirs que sa morale judéo-chrétienne de fille de bonne famille répugnait à envisager. Elle qui veut marquer le coup, entend bien user de symboles : elle attache alors Giacomo sur le banc-public où elle aimait se bécoter avec son amoureux Joseph et sur lequel il lui fit sa demande en non-mariage (qu’elle refusa pour lui imposer un mariage en bonne et due forme, à la mode bourgeoise que rejetait justement Joseph, mais quand on aime on peut renoncer à beaucoup de choses).

Alors que Marie-Madeleine, la sainte mère de famille devenue "putain" par les fautes de Joseph, s’apprête à redresser son tort par le biais de ce bouc-émissaire, une autre femme, Hippolyté [17], reine des Amazones [18] et tenancière du lupanar où Joseph et Giacomo s’en étaient donnés à cœur joie, arrive sur la scène du délit. Voyant que l’homme aux bras en croix n’est autre que Giacomo, dont elle avait repéré le manège machiste et prédateur dans son établissement, elle discute avec Marie-Madeleine pour connaître ses intentions. Plutôt d’accord avec les motivations misandriques (le contraire de misogyne) de cette femme bafouée dans sa dignité, Hippolyté propose d’assouvir le fantasme de nombreux hommes, à savoir une partie fine en triolisme à quatre seins, mais sans que Giacomo ne puisse toucher vu qu’il est ligoté ni même voir (pleins de gens rêvent de le faire mais rien, d’autres l’ont fait et certains regrettent d’en avoir rêvé car ça s’est transformé en cauchemar) : bref, infliger une bonne leçon d’excitation quasi uniquement sexuellement assouvie pour apprendre à ce chasseur que les sensualités tactiles et visuelles sont tout aussi importantes, au moins pour elles les femmes. Marie-Madeleine, déçue des hommes en général et du sien en particulier, sa curiosité piquée au vif par cette proposition indécente, acquiesce et bâillonne les yeux de Giacomo. Reprenant ainsi le dessus sur les malheurs de sa vertu passée, la nymphette [19] qu’elle s’est découverte s’engage dans cette ligue des Justine contre la désinvolture des Jules : comme femme trahie, elle s’arroge le droit d’utiliser Giacomo (pour une fois, les rôles sont inversés) pour se venger de son mari qui la corne dans un club échangiste !!! Marie-Madeleine se joue de Giacomo : la bourge décoincée sent sa jeunesse revenir, elle va faire pine y tance [20] avec ce pauvre bougre [21].

Giacomo attaché, c’est miss la dominatrice et l’instigatrice de tout, depuis le début d’ailleurs, qui impose son bon droit et son rythme. De toute façon elle a toute la nuit devant elle, l’officiel encornant n’ayant qu’à se faire autant du sang d’encre qu’elle lorsque môssieur est censé être en souper clientèle. Bien décidée à faire payer son mari en donnant le meilleur de la gente féminine à son amant d’un moment, elle lui fait tourner la tête !

 

 

  • Marie-Madeleine : « Le mariage est soit la corne d’abondance soit l’abondance de cornes, et comme tu l’as vu j’ai le cul qui est cocu [22] ! Marié vingt ans, fidèle deux ans : d’abord on contracte le mariage, ensuite on convole en juste noce, enfin une autre consomme la chair de ton cher et tendre ! Je suis marri [23] du comportement de mon mari – juste quelqu’un de mal, un homme normal, comme tant d’autres en somme – avec qui je m’étais engagée pour le meilleur et pour le p(lais)ir[e] ! Son crime de lèche-majesté sera puni par un doigt, vengeur de la justice aveugle qui (se) met le doigt dans le cul après s’être crevé les yeux. On dit « malheureux en amour, heureux au jeu » et « avoir une veine de cocue », et bien vérifions et jou(iss)ons derrière le buisson (d)ardent : c’est bientôt les douze coups de minuit, l’heure des cimes, je vais te faire fumer derrière le cyprès ! L’herbe est toujours plus verte dans le chant amoureux du voisin, surtout quand on est dans le désert affectif et sexuel (après sept ans de mariage, les noces de sapin, j’aurai déjà dû partir ou au moins plus fortement réagir) ! Je sais bien que j’ai les fesses qui s’affaissent, mais ce n’est pas une "faiblesse" suffisante pour qu’il me délaisse : avec lui c’est la fête du slip Olympia seulement tous les quatre ans, lors des années bissextiles !!! Le daron reprochait que, coincée de partout, la bourge ne bouge rien, ne lèche rien autant qu’elle ne fait rien lâcher ! Ce soir c’est ce qu’on va voir : c’est fesses-tival, je ne vais pas faire dans la demie-luxure [24] ! On dit que la femme fidèle a des regrets alors que la femme infidèle a des remords, mais pécher n’est pas péché quand c’est bien caché ! J’en ai plus qu’assez de jouer le rôle de l’épouse délaissée et esseulée : le meilleur remède à la douleur, c’est le plaisir ! Ce soir c’est mon soir : j’ai bu et, sans-culotte défroquée [25], je vais faire de l’abus avec toi, jouisseur libertin !!! Tu n’auras que mon corps, mon con et mon cul, pas mon cœur !
  • Giacomo : Pas grave, celui-là je te le laisse, je préfère le copinage au cocufiage (même si c’est agréable ce vent chaud à décorner les cocus ; cocu s’écrit d’ailleurs avec deux c, comme deux cornes – une pour elle et bientôt une pour lui) !
  • M-M : Je suis toute grande ouverte pour en parler ! Tiens, je profite de ma position dominante de dominatrice : ceci est mon corps, mange en tout, bouffe-moi l’hostie [26] ! Tourne le bouton, le bouton tout rond/rose, et je te couinerai [27] une chanson !
  • G : J’adore les incartades [28] de tes écartades ! Vive les touffes chrétiennes !!! {Je vais la baiser à la Française – expression employée Outre-Atlantique pour évoquer le cunnilingus, ils disent même « to french » – et lui réchauffer le bouton gelé du clitoris : faut aller au charbon, je descends à la cave ! Je suis heureux de lui défricher le jardin à la française, de lui brouter le gazon jusqu’à la Toison d’or (enfin, avec l’âge, plutôt argentée), même si je ne suis pas comme Ulysse qui l’avait conquise, car elle m’a été imposée ! J’aime les femmes mûres à point, fruitées, bien charpentées, ronde en bouche avec une belle robe : je lui chauffe le corps comme un bon verre de vin, son liquide a de la cuisse ! Je bois sans soif, goulûment, au goulot de cette femme-fontaine, petite lichée [29] après grosses léchées !}
  • M-M : Je ne suis pas tentée par la suce, mais faut bien se sustenter en protéines !
  • G : T’as tiré le bon bout de bambou, dur et souple à la fois !
  • Hippolyté (reine des Amazones) : Quel fariboleur/frivoleur [30] de "charme", quel opportun inopportun ! Avant je l’ai entendu dire « Elle tient plus debout, c’est l’heure de la mettre à quatre pattes : une fois les quatre fers en l’air, la bête se laisse faire » ou « Je reprends un coup à boire pour lui bourrer la gueule avec mon tire-cochonne » ! On va lui faire payer !!!
  • M-M : Allons ! On n’est pas bien là à la moiteur torride tous les trois ? Et lui le contracté du gland il bandera même s’il n’a pas envie de bander !
  • G : Plus j’en entends et j’en sais, moins je veux déballer : les femmes ont besoin de raisons pour faire l’amour et les hommes d’un endroit, mais cette fois c’est presque l’inverse ! {Surtout quand une Furie [31] de la nuit te cloue au pilori [32]}
  • M-M : T’es plus en état de lever le coude, le bras de levier ?
  • G : Si, mais pas tout seul, il me faut un coup de main bien placé !
  • M-M : Montre-moi ce que t’as dans le slip-barre / calebute (de chaud Mont) !!!
  • G : Si c’est ça que tu veux t’inquiète, tu vas la voir et l’avoir !!!
  • M-M : Hippolyté, goûte le petit jeune comme il léchouille bien ! Moi je lui titille la flûte moite et sent bon ! Seigneur dieu, moi qui n’avais jamais fait cela, voilà que je deviens Lucky Turlutte [33], la femme qui dégaine ton gun plus vite que celui de son hombre [34] ! Je te saute sur le râble [35] et te chope le mât de cocagne [36] pour en déguster le pompon : c’est du long, c’est du bon !
  • G : Euh, je veux pas être désagréable alors que tu me fais des choses agréables, mais souffler dans la flûte de Pan ce n’est pas en jouer, il faut mouvoir les doigts ! Et personnellement je préfère le Sax : c’est une conjugaison bouche et mains qui est particulièrement entrainante... mais bon... faut bien savoir en jouer !
  • M-M : Nom de Dieu !!! Si tu railles [37], je te raye le casque !!! Bon tu m’énerves, de toute façon le but n’est pas de te faire plaisir : tu n’es qu’un jouet que j’utilise pour ma vengeance, point final ! C’est bien parce qu’on n’aime pas ses amants qu’on les baise : je suis déjà un peu bourrée, viens me la bourrer !!!
  • G : T’es vraiment une sacrée perd la pudeur : guère pudique, tu niques !
  • M-M : Si je suis torride c’est pour combler ma peur du vide et des rides ! Les voies du seigneur sont impénétrables ? Le caprice de sauter comme des cabris à deux, un plaisir odieux ??? Non, le plaisir des dieux : viens me propulser vers des cieux qui feraient bien des envieux !!!
  • G : Je vais t’ouvrir les portes de la perception, te défoncer le verrou des plaisirs et les grilles du Paradis !!!
  • M-M : Ta croix m’est tombée des mains au niveau de l’antre jambe, c’est sorti tout seul de ma bouche ! Vas-y, mets-moi ton petit Jésus dans la crèche ! Eh, ta clef de 12 rentre nickel dans ma ceinture d’ex chasteté ! Allez, mets-y du cœur, c’est ton corps qui sexprime : « Turn on, tune in, drop out ! » (« Allume-toi, mets-toi dans le coup, lâche prise ») !!! Ô César au braquemard dépoussiérant les toiles d’araignées, entretiens le bois vivant ! Eh beh, malgré un bon club de golf j’espère que ce n’est pas ton meilleur coup dans le trou !!!
  • G : Je suis meilleur en-dehors du gazon/green, dans la terre battue/boueuse/brown !
  • M-M : Je ne fais jamais ça … ni le concert pour pipeau d’ailleurs, mais aujourd’hui ce n’est pas pareil ! Mon mari dit toujours que j’ai un manche à balai dans le cul, et bien cette fois la pieuvre tente l’encule : je te prends en étau, enserré entre un mètre de jambe, martyrise mon dark side of the moon ! Après l’Angélus déchu ce soir, je ne suis pas là pour faire la sainte : y a pas de finement et doucement qui tiennent, j’ai la marée haute et j’en suis toute mouillée ! Mais attention ! Si on trempette, fais-moi le saut de l’ange … sans plat au contact de l’O !
  • G : Tu vas voir, je vais t’enfoncer mon clou, je vais te cucifier sur place !!! J’ai le sexe aphone : à 69 décibels d’eargasme, il n’entend plus rien de mes ordres de se calmer ! Cette sacrée soirée restera gravée dans l’anale de cette dame !!!
  • Hippolyté : Pfff, alors qu’elle est bonne, lui is not good : un rien, la bite ! Ne bougez pas, je vais chercher un God double share pour que les deux prennent cher ! Le crazy horse de l’herbe folle va aux songes !!!
  • G : Hé ! Même démonté je l’ai défoncée … {oups, c’est le flip du bad-trip, je sens le flop, la fièvre du samedi (qui) foire} [Le canon ne tonne plus avec la daronne : il dé-bite, sa conne rit … jaune] … mais si drogues douces bite dure et bien drogues dures bite molle (sacrée soirée, on n’a pas fait que sucer des glaçons / garçons) !!! T’as bien vu que j’ai défouraillé toute la soirée … euh, dans tous les sens du terme [38] ! Dès le départ j’étais bien morte Adèle !!! Vous avez joué avec le feu, je m’y suis cramé : à force de trop lécher les femmes de l’enfer, je me suis brûlé la langue et en aie eu la queue fourchue !!!
  • M-M : Pour sûr : un gros coup de mou pour un petit dur ! Tu es de la petite bière pour moi et je préfère le champagne : en te voyant c’est lui que je voulais punir, pas moi en couchant avec toi !!! Vivement que tu sois mort … enfin raide pardon !
  • G : Je te refais la même, mais en mieux ! Et puis zut, les mecs ne sont pas des machines pour assouvir vos fantasmes de vengeance !!! Surtout si tu sais pas donner le bon ton, ou si le tempo est mauvais !!! Tiens d’ailleurs, quand on parle du loup, on en voit la queue !!!
  • M-M : Tu connais mon mari ???
  • G : Depuis ce soir, mais mieux et plus en profondeur que toi !
  • M-M : Eh oui, t’es jaune cocu mon connard, euh, mon poussin !!! L’adultère, c’est apprendre que son couple est un trio, avant que son conjoint infidèle n’apprenne que c’était en fait un quatuor ! T’imagine la sale nuit que j’ai passée en pensant à la belle nuit que tu passais ??? J’en ai marre de tes sexcapades !!!
  • Joseph : {Mon histoire d’amour est dans de sales draps, il me faut une couverture !} Écoute chérie, tout dépend ce qu’on met derrière ces maux : c’est juste que j’ai des besoins que je ne te vois pas satisfaire … quoique vu ce que je vois …
  • M-M : T’es un cocu faux-cul ! Il n’est pas question de positions, c’est juste que tu es un mari volage porté sur le marivaudage !!! [39]. Tu aimes séduire et encore plus jouir ! Comme de nombreuses femmes qui aiment leur mari, je n’imaginais pas pouvoir te tromper, mais en m’offrant "une petite aventure" (enfin, mésaventure plutôt pour le coup) j’ai compris qu’on n’avait jamais parlé sérieusement des variétés de la sexualité !!! Tu n’as jamais posé les questions, sûrement pour pouvoir aller voir ailleurs en toute "bonne conscience" !
  • J : Non … ! {enfin, ce serait aussi parce que les hommes mûrissent (enfin) quand les femmes vieillissent (voire décrépissent) : heureusement le temps arrange les choses avec les jeunes et jolies chiantes}
  • M-M : Ce n’est pas moi qui me trompe, c’est toi qui me trompe !!!
  • J : Je le reconnais, mais depuis le début tu n’as jamais été très "fofolle" ! Je ne voulais pas t’imposer mes goûts particuliers ! Tu n’as jamais eu envie de prendre le large, de ne faire des folies que par goût du vice !!!
  • M-M : Non, tu étais ma vertu car, s’il y a pomme de discorde, le ver tue !
  • J : Oui mais l’échange est propice à l’inspiration, et l’échangisme aussi : changer de partenaire enrichi la culture en la matière, sauf que là je n’avais rien à échanger ! Précision pour échapper aux poncifs/clichés de la situation : si j’ai couché avec elles, c’est uniquement au sens technique du terme {mais dans le trompage changement d’herbage réjouit les taureaux} !!!
  • M-M : Tu n’as pas changé, toujours le même obsédé, à jouer "Louis Michel la verge rouge et sa copine la veuve Clito au cordon et capuchon rouges" !
  • J : Eh bien oui : le rouge agité excite les torts hauts ! Et tu vois, ma petite chatte, je ne fais pas le dos rond [40], je trouve ça plutôt excitant !
  • M-M : Eh bien tu vois, moi aussi !!! Je n’ai rien contre, je suis plutôt pour, bien au contraire ! Je pense que ce genre de soirée ne peut que nous faire du bien : plutôt que de subir l’érosion du désir (avec moi tu étais devenu un pisse-froid – homme morose et sans humour –, j’espère que tu n’as pas chopé la chaude-pisse/blennorragie), cultivons l’éros du plaisir ! Pour tout dire, ce n’est pas toi qui m’inquiète ou en qui je n’ai pas confiance, mais les autres femmes et hommes qui te tournent autour ! Mais si je suis là à être une fidèle qui profite en étant infidèle comme son mari, alors ça me va très bien {et puis avoir un amant c’est beaucoup de tourment pour que ça ne se sache pas} ! Assouvissons chacun nos fantasmes, cela ne pourra que nous permettre de briser le train-train quotidien de la bague au doigt boulet au pied, chaîne d’entrave, menottes aux poignets !!!
  • J : Tout à fait : beaucoup de couples "installés" en souffrent et se retrouvent ainsi au bord de l’impasse. Arrêtons l’opposition basique Vierge Marie Vs mari à verge : pour relancer notre couple, réveiller le désir, rétablir la communication, l’échangisme peut être la solution pour continuer d’animer notre flamme ! Et là tu ne peux pas mieux tomber, j’étais déjà en plein dedans, mais maintenant que tu es là, je serai tout rien qu’à toi !
  • M-M : Sus [41] à l’action, si on se désirait jusqu’au bout ?!? Je n’ai jamais vu ça, autant mater pour en profiter : allons nous acoquiner à d’autres [42] ! Pour continuer de te punir, j’aimerais pleinement tester le candaulisme [43] – dont tu n’as vu ici qu’une triste fin – où j’espère bien te voir excité alors que j’ai des relations sexuelles avec une autre personne, l’amant n’étant lui aussi qu’un instrument au service de la satisfaction sexuelle de l’épouse bafouée que je suis (je ne recherche pas pour autant le cuckolding, qui nécessite l’humiliation du partenaire voyeur), avec interdiction (au moins pour cette fois) de réciprocité de la pratique de l’échangisme. Faisons une sacrée virée à
    l’aigre
    [44] allègre [45] !!!
  • G : Décidément, je serai toujours surpris par la rapidité de franchissement de la ligne entre ce qu’elles croient être et ce qu’elles acceptent d’être !

 


[1] Jeune homme qui est l’amant d’une femme, souvent plus âgée que lui, et qui se fait entretenir par elle ; autrefois il était plutôt l’amant de cœur et le compagnon d’une gigolette (jeune fille de mœurs faciles, fréquentant les bals populaires).

[2] Résidu précipité laissé par un liquide ; mauvais éléments d’une population.

[3] École qui tente un renversement des valeurs et propose une autre pratique de la vie, subversive et jubilatoire.

[4] Qui est injuste à l’excès en parlant des personnes.

[5] Créature de la mythologie grecque, qui incarne la force vitale de la nature : le concept d’hypersexualité remplace aujourd’hui les anciens concepts de nymphomanie et de satyriasisme, auxquels étaient associés un trouble psychologique caractérisé par une obsession vis-à-vis du sexe entraînant une libido considérée comme trop active.

[6] Réunion où l’on danse sans cérémonie ni règle sociale.

[7] Bouteille au cul bi qui tonne haut, 30 l : on retourne le fond et on agrandi "le commerce", c’est ce qu’on appelle élargir le cercle de ses amis.

[8] Petites bouteilles en verre contenant entre 2 et 9 cl.

[9] Carte que l’on joue au whist de manière à faire connaître son jeu à son partenaire et l’engager à l’appuyer.

[10] Manque d’intérêt, de mouvement, de chaleur.

[11] Référence à la secte des Turlupins dont les membres soutenaient qu’on ne doit avoir honte de rien de ce qui est naturel. Aux XIIIè et XIVè siècles, les Turlupins dansaient facétieusement et nus autour d’un chêne dans la forêt.

[12] « Testicule » : matière brune odorante que contient une poche située dans le ventre de certains cervidés qui habitent les pentes les plus rapides et les plus sauvages des hauts sommets d’Asie centrale ; parfum préparé avec cette substance produite pendant la période du rut.

[13] En 1640 pleine lune signifiait « gros visage », en 1872 « derrière ».

[14] Croisement du terme vieilli gaudir « manifester sa joie » et de cabriole (mouvement sautillant du corps ; vient de l’italien capriola « femelle du chevreuil »).

[15] Femme légère, fille de mauvaise vie.

[16] Réprimander avec dureté.

[17] « Qui délie le cheval » : reine des Amazones et fille d’Arès célèbre pour la « ceinture d’Hippolyte », l’un des douze travaux d’Héraclès. Hippolyté était sur le point de la lui remettre quand Héra sema le trouble : Héraclès fit prisonnière Mélanippe, l’auxiliaire d’Hippolyté, qui lui remit la ceinture comme prix de sa liberté.

[18] Femmes guerrières des peuples scythes et sauromates, habitant les rives du fleuve Thermodon, en Cappadoce dans l’actuelle Turquie. Les Amazones voyaient leur continuité au féminin : pour assurer la perpétuation de leur civilisation, elles s’unissaient une fois par an avec les hommes des peuplades voisines dont elles choisissaient les plus beaux. La légende dit qu’elles tuaient les enfants mâles (ou les rendaient aveugles ou boiteux, pour ensuite les utiliser comme serviteurs) et n’élevaient que les filles, ce qui paraît difficile pour assurer leur perpétuation. Il est donc plus probable qu’après le sevrage les garçons étaient confiés aux hommes avec lesquels elles avaient enfanté. Cela présuppose davantage un type de société matriarcale, ce dont les Grecs avaient horreur, raison pour laquelle ils blâmaient tant cette population. La légende rapporte également que les Amazones ne gardaient auprès d’elles que des hommes mutilés, estropiés, prétendant que cela augmenterait leur capacité sexuelle, supputant que l’infirmité empêcherait les hommes d’être violents et d’abuser du pouvoir.

[19] Divinité féminine secondaire personnifiant les forces vives de la nature, qui hantait les bois et était poursuivie par les satyres ; replis membraneux placés de chaque côté de l’orifice vaginal sous les grandes lèvres, synonyme de petites lèvres.

[20] De « tendre, faire effort » : gronder, sermonner ; la pénitence étant un regret intérieur et effectif de ses fautes, accompagné de la ferme volonté de les réparer et de ne plus y retomber.

[21] Autant mauvais drôle – comme pervers – que brave homme – comme victime sacrificielle : du bas latin bulgarus « bulgare », les Bulgares étant considérés comme hérétiques notamment en tant que population d’où au Xè siècle sont issus les célèbres Bogomiles de tendance dualiste, adversaires de la hiérarchie ecclésiastique, niant plusieurs sacrements dont le mariage, très répandus et souvent persécutés pendant tout le Moyen Âge dans les Balkans et dans l’Empire byzantin (accusés de sodomie).

[22] Normalement celui dont la femme manque à la fidélité conjugale : variante de coucou dont l’étymon latin cuculus est attesté dès l’époque classique aux sens de « imbécile, niais » et de « galant ». Les coucous ne prenant pas leur progéniture en charge n’ont pas besoin de vivre en couple comme certains autres oiseaux et ont ainsi une réputation d’infidélité.

[23] Affligée, triste, fâchée ; de l’ancien saxon merrian « déranger, empêcher », en ancien français esmeriz « troublé, désolé ».

[24] Recherche, pratique des plaisirs sexuels pour soi-seul ; trois sortes de péchés en chaire : le blasphème (la sacrure, péché sec), l’intempérance (la champlure, péché mouillé : abus d’alcool) et la luxure (la créature, péché poilu ; également très belle femme, voire femme de mauvaise vie).

[25] Qui a quitté le statut de nonne.

[26] Petite rondelle mince de pain azyme que le prêtre con-sacre.

[27] Couinement : cri de la lapine lorsqu’elle est prise en chasse.

[28] Extravagances, folies que fait une personne.

[29] Petite quantité : vient de licher, « Boire, manger, généralement avec excès, avec gourmandise ; embrasser ».

[30] Qui dit ou fait des choses qui n’ont nulle importance.

[31] Divinité ancienne, elle personnifie la malédiction lancée par quelqu’un. Juste mais sans merci, aucune prière ni sacrifice ne peut l’émouvoir, ni l’empêcher d’accomplir sa tâche. Elle refuse les circonstances atténuantes et punit toutes les offenses contre la famille.

[32] Dispositif destiné à exposer un condamné à l’infamie.

[33] Sorte d’engin de pêche ; turlututu, petites flûtes tenues en bouche.

[34] Homme en espagnol.

[35] Partie du lapin qui s’étend depuis le bas des côtés jusqu’à la queue.

[36] Mât glissant car huilé au-dessus duquel sont suspendus des objets qu’il faut essayer d’attraper.

[37] Manifester de l’ironie devant une situation ou un comportement que l’on déplore, dont on remet en cause le bien-fondé et que l’on juge ridicule.

[38] Dégainer, ôter du fourreau donc avoir des relations sexuelles ; également état d’une personne ayant consommé une quantité notoire de stupéfiants.

[39] Marivaux créait des mots nouveaux comme cette locution verbale qui nous paraît maintenant si courante, mais qui n’existait pas encore à l’époque, « tomber amoureux » (avant, on disait se rendre amoureux) ! Son nom a donné naissance au verbe marivauder qui signifie échanger des propos galants et d’une grande finesse, afin de séduire un homme ou une femme. Par extension a été créé le mot marivaudage, « le mélange de métaphysique, de locutions triviales, de sentiments alambiqués et de dictions populaires le plus subtil ». Il se rapporte également à d’autres termes tels que le libertinage et le badinage – on parle de badinage spirituel comme de marivaudage sentimental). Le mot badinage vient du provençal badin, « nigaud » et a désigné longtemps un personnage niais, un fou puis le bouffon des comédies comme personnage folâtre, enjoué, un peu frivole. Cela a donné badinage qui signifie « sottise », avant de devenir le substantif du verbe badiner, « plaisanter avec enjouement », bavardage, souvent superficiel, autour des sentiments (voir le titre d’une pièce de Musset "On ne badine pas avec l’amour"). Libertinage vient de libertus qui en latin signifie « affranchi ». La diffusion du mot fait référence à un courant de pensée du début du XVIIè siècle qui prétend s’émanciper de toute croyance religieuse. Par extension, le mot désigne une personne à la morale flottante, considérée comme débauchée ou simplement adonnée à la recherche du plaisir sans contrainte. À l’époque de Marivaux, des écrivains mettaient en scène des libertins en ce sens. Le libertinage diffère du marivaudage qui est avant tout un jeu avec les sentiments et les mots. Il suppose une volonté plus affirmée de refus des conventions morales et une manière de vivre délivrée de toute contrainte. Néanmoins, le libertinage est encore une façon d’user du langage pour séduire, une forme d’expression ludique, mais moins enjouée que cynique.

[40] Quand on se fait gronder, quand on est penaud, honteux, qu’on subit.

[41] Se ruer à l’attaque de.

[42] Avoir des fréquentations avec quelqu’un en s’installant auprès de lui.

[43] Le terme vient de la légende du roi de Lydie (Asie Mineure), Candaule, dont il existe plusieurs versions. Une première version rapporte que Candaule tua sa femme après que celle-ci eut refusé de marcher nue devant ses soldats. Une autre version, rapportée par Hérodote, diffère sensiblement : selon Hérodote, le roi Candaule trouvait sa femme plus belle que toutes les autres. Sans cesse, il vantait à Gygès, officier de sa garde du corps, les charmes de son épouse et un jour, il l’invita à se convaincre, de visu, de la beauté de celle-ci. Gygès refusa l’offre mais le roi insista. Dissimulé derrière la porte de la chambre nuptiale, Gygès assista au coucher de la reine. Mais, au moment où il s’esquivait, la souveraine l’aperçut. Feignant de n’avoir rien remarqué et persuadée que son mari avait voulu l’humilier, elle jura de se venger. Le lendemain matin, elle convoqua Gygès et lui offrit l’alternative d’être exécuté ou de tuer Candaule, de s’emparer du trône et de l’épouser. Gygès refusa l’offre de la reine, puis, devant l’inutilité de ses efforts, il résolut de tuer Candaule. La reine le cacha à l’endroit où il s’était dissimulé la veille ; Candaule mourut, poignardé par Gygès durant son sommeil. Quand il fut installé sur le trône, Gygès se heurta à des adversaires. Ceux-ci acceptèrent de soumettre le cas à l’oracle de Delphes. L’oracle confirma Gygès dans sa royauté. Le recours à l’oracle delphien est historique : on sait qu’en témoignage de reconnaissance Gygès fit don au sanctuaire de Delphes d’objets d’or et d’argent.

[44] Dont les parties ne sont pas liées et se séparent facilement les unes des autres ; les outils sont aigres quand ils sont trempés trop dur.

[45] Plein d’entrain, joyeux.


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  • À vingt-deux ans, après ton expérience traumatisante avec cette fragile gamine, tu as été quelque peu rassasié dans ton appétit vorace ! Malheureusement, ta « sexpérimentation » – comme tu le dirais toi-même – du "sexe faible" mais mûr à point, a de nouveau été un casse-tête émotionnel et sentimental !
  • F : « Tout à fait Thierry !!! C’est le moins qu’on puisse dire ! Pour autant, j’ai vécu une très belle parenthèse enchantée juste avant de replonger dans les tourments affectifs, non plus en tant que bourreau, mais cette fois-ci comme victime ! Pour situer cet entre-deux crises, j’ai vécu deux ans d’abstinence (putain, deux ans !), mes souvenirs hantés par le cauchemar de ma relation « elle m’aime, moi non plus » et sa fin tragique m’ayant complètement coupés la trique ! J’aimais toujours fréquenter des femmes, mais je n’éprouvais plus le moindre désir envers elles, aussi charmantes fussent-elles ! Toutefois, le processus « d’elle de la tentation » se remit en branle lorsque mon coloc et moi fûmes invités par nos deux voisines à un énième apéro estival. Alors que tous les quatre nous nous entendions bien mais sans être les meilleurs amis du monde, le stress de la journée de ces deux infirmières recommandait un massage … en tout bien tout honneur, sans aucune arrière-pensée, cela va sans dire ! Commençant par masser la rondouillette pas très belle pendant que mon coloc s’occupait de la mignonne « un peu coincée », je me rappelais que ma patiente avait les plus beaux seins que j’avais jamais vus (elle m’avait demandé un jour à la plage si elle pouvait se mettre seins-nus, ce pour quoi j’était contre … tout contre grrr, enfin, je n’avais pas mon mot à dire, c’était ses seins après tout). Malheureusement, je n’en verrais rien, les donzelles gardant le haut même si cela ne facilitait pas les gestes bien placés. Après un certain temps, il y eu échange de partenaire. Je continuai sur ma lancée, mais l’Éros se révélait à nouveau à moi, preuve que c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas ! Pris dans la sensualité du massage, mes sens de retour à l’éveil, je me surpris à prolonger mes gestes relaxants à l’orée des parties charnues et sensibles du haut de la belle, juste sous les seins, sur leurs côtés, mais jamais sans être sexplicite puisque je quittai la zone rapidement pour me concentrer sur des zones tout autant réceptives (base du cou, long des mains et intérieur du coude) mais plus neutres (quoique !). Finalement, emmenée par le bien que je lui faisais, cette fille sérieuse ouvrit la cage aux lolos, tout en restant bien sur le ventre pour ne rien montrer mais en facilitant mes déplacements autant apaisants que sexcitants ! Après quelques ultimes manœuvres, de plus en plus ciblées et rapprochées, n’en pouvant plus, la belle ingé-nue (euh, infirmière et seulement torse-nue : personne abordant les sensations érotisantes sans qu’aucune perception personnelle de transgression de l’ordre moral ne vienne altérer) se retourna et m’offrit ses lèvres labiales avant que nous nous éclipsions et qu’elle me donne ses lèvres génitales, après avoir usée de ses lèvres sur mes parties ! Après ce que j’avais vécu auparavant, je lui indiquai (après quelques jours tout de même) qu’elle ne devait pas attendre d’amour de ma part, que je la respectais mais que nous n’étions pas fait pour être ensemble, ce qu’elle admit également même si elle avait des débuts de sentiments plus forts à mon égard. Cette parenthèse enchantée fut magnifique, car nous nous fréquentions comme des potes (même pas comme des amis), et qu’il n’y avait aucune intrusion de l’un dans la vie et les activités de l’autre ! Je ne l’appelais jamais pour la gaudriole, elle me proposait de passer après son boulot, on discutait gentiment pendant un bout de temps, puis au moment de partir on se sautait mutuellement dessus ! »
  • Une très belle amitié sexuelle en somme ! Justement ce que tu cherchais avec Véronica mais qui ne fut pas possible étant donné ses sentiments réellement amoureux à ton égard !
  • F : « Exactement ! Sauf qu’après Véronica et notre relation "elle m’aime, moi non plus" puis cette histoire "on s’intéresse, on s’aime non plus", je suis tombé dans une relation "je l’aime, elle non plus", où il ne s’agissait même pas d’amitié sexuelle ni même sensuelle, mais platonique (enfin presque) avec beaucoup de sentiments refoulés ! Cécilia était une femme rencontrée lors d’une soirée chez des amis, mais avec qui je n’avais quasi pas parlé le soir-même ! Notre première vraie rencontre fut donc une session piscine : notre ami commun, par lequel j’avais été invité à cette soirée, était surveillant de baignade dans une piscine municipale et nous ouvrit ses portes pour une séance nocturne ! Ce fut une sacrée entrée en matière que de la voir en maillot de bain deux pièces dans cette piscine que pour nous. Pour autant, berbère étant plutôt attiré par les femmes au teint de lait taillées pour la compétition avec petit cul et gros seins, je ne regardais pas à mâle en voyant cette perle des Antilles chocolat noir, un peu fat mama bouteille d’Orangina au gros cul et petits seins : elle était quand même mignonne, mais elle ne correspondait pas à mes canons esthétiques ! Une autre fois, notre ami semblant avoir des vues sur elle (qui n’en n’aurait pas), m’invita à les rejoindre dans un bar. Je préférai les laisser seuls plutôt que d’avoir à tenir la chandelle pendant que monsieur la courtisait avec ses bons mots. Plusieurs soirées eurent lieu et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes … Mon pote semblant avoir "lâché l’affaire", le contact passant plutôt bien entre nous, je décidai de tenter ma chance en entrant véritablement dans une "phase de séduction". Si je mets des bémols, ce n’est pas que j’y allais à reculons, disons plutôt que, comme elle ne correspondait pas à mes critères de satisfaction physique, c’était plus mon cerveau qui voulait que mon sexe, chose nouvelle pour moi ! Surtout que mon pote me prit à part en fin de soirée pour me dire que ce n’était pas très amical de ma part de « marcher sur ses platebandes ». Telles n’étaient évidemment pas mes intentions, mais il est vrai que je me montrai un peu plus entreprenant (sans faire le dragueur lourdingue à la Aldo Maccione). Sans pour autant être comme un jeune coq voulant "s’accaparer" la "poule number one", je lui répliquai que c’était pas à nous de définir celui qui devait se mettre en avant (et donc de facto "laisser le champ libre" à l’autre), mais au contraire que nous devions donner le meilleur de nous-mêmes et que c’est bel et bien elle qui "disposerait" de nos "propositions" (un peu indécentes, mais seulement, éventuellement, dans un second temps). Bref, tout ça pour dire que même si nous n’étions pas dans une guéguerre de cours de collège (nous avions passé l’âge et notre amitié compte plus que tout), un "concours de séduction" était lancé, mais de manière larvée, en douceur et dans le Respect de toutes les parties prenantes. Bien que le contact passait bien entre nous, je considérais à ce moment-là notre peut-être hypothétique relation comme avant tout sensuelle (pour ne pas dire sexuelle – ah si merde je l’ai dit –, car en plus d’être très sympathique je fus finalement attiré par sa grâce des îles). Après une soirée toujours aussi arrosée, sans (presque) aucune arrière-pensée, je m’endormis à ses côtés sur le canapé après que tout le monde soit parti. Un peu plus tard dans la nuit elle alla se coucher dans son lit. Lorsque je repartis chez moi dans le courant de la journée (le réveil et la matinée s’étant très bien passés alors que j’aime bien être chez moi pour larver après ce genre de soirée alcoolisée, et ne pas devoir remettre une certaine forme de masque social avec la tête en vrac), je fus quasi "soulagé" qu’il ne se soit rien passé : si sur le coup ça m’aurait évidemment plu, le lendemain j’aurais eu peur des changements. Non pas que j’étais devenu sentimentaliste, mais le drame de Véronica m’avait affecté quand même (car je ne pouvais pas me dire que je n’y étais pas un peu pour quelque chose dans son suicide suite à son rejet de possible mère) et surtout là ça engageait aussi mes relations avec mon pote (même s’il avait finalement abandonné) et d’autres amis qui l’appréciaient beaucoup ! En somme, je n’avais pas le droit de tout gâcher, comme trop souvent, juste pour un coup de bite, aussi bon soit-il (ce dont je pouvais en plus douter car j’avais pas flashé sur elle de prime abord) !!! Mais la prise de tête « j’y vais ou j’y vais pas » a vraiment commencé à une soirée après avoir dansé ensemble de manière très sensuelle : je fus très retourné et en rentrant chez moi je savais pas trop ce que je devais faire (d’autant plus qu’elle me proposait de revenir la rejoindre après avoir ramené mon pote). Les excellentes soirées passant, une certaine affinité, puis complicité, se créant entre nous (tel épris qui voulait juste prendre), je décidai plus facilement d’accepter ses invitations à dormir chez elle, même si je savais (ou du moins me semblait savoir) qu’elles étaient pures et vierges de toute interprétation indécente (même si quelque part j’espérais quelles ne le soit pas). La première fois qu’elle m’accorda l’honneur de passer toute la nuit à ses côtés sur le canapé, je fus heureux en même temps que tiraillé par mes pulsions face à son attractivité sensuelle. De plus, montaient en moi de nombreux tourments quant à savoir ce que je devais faire (ou plutôt si je devais faire quoi que ce soit d’un peu entreprenant), sachant qu’elle était avec quelqu’un (mais il était loin et ça semblait sentir le gaz) et que je voulais pas non plus abîmer notre amitié – plus ou moins réellement – naissante (dans le sens où elle avait déjà commencé auparavant mais elle rentrait là dans une autre dimension de l’affect et plus de simples potes de beuverie). En conclusion, de par mes expériences passées, je me tâtais pour savoir si je devais entamer une procédure de séduction active vraiment intensive (connaissant assez bien les ficelles pour parvenir à mes fins), sachant qu’il y aurait de toute façon des conséquences entre nous et même avec les autres. Si je voulais obtenir ses orifices ce serait sans artifice : je voulais l’avoir à la régulière ! Bref, la Respectant, je ne voulais pas abuser d’elle (même consentante, en tout cas sur le coup – notamment par le biais de l’alcool) pour mon simple bon plaisir sensuel/sexuel, même si l’amitié/affection était là mais ne pouvait nullement être qualifiée d’amour (à mon corps défendant pour une fois, cela ne se commandant pas). Finalement, je décidai de ne pas attenter à son corps : je proposais, elle disposait !!! Plutôt que de prendre les devants et d’avoir à assumer la responsabilité de ce qui aurait pu enjouer nos sens (mais éventuellement provoquer au réveil une crise amicale entre moi et beaucoup de personnes, bien sûr elle la première), même si cela me titillait, je décidai de faire montre de beaucoup d’affection (non feinte, loin de là) mais de lui laisser le choix et les opérations du premier geste "déplacé" (mais attendu "comme le messie"). Étant sûr de notre plus que bon relationnel, mais très incertain sur ce qui se cachait concrètement derrière (peur de la manipulation des hormones, notamment de la testostérone, les hommes – et surtout moi le premier – pensant très et trop souvent avec leur bite), je laissais le temps faire son œuvre et mon charme agir en la "corrompant" lentement mais "sûrement" (c’est une expression ; un plan est une liste de choses qui n’arrivent pas comme prévues). Ainsi, à quelques reprises, nous étions tendrement enlacés dans notre sommeil léger et nos caresses plus ou moins mutuelles me mettaient en émoi. Cependant, même si je n’attendais que ça, conformément à mes engagements de Respect envers elle, je ne fis rien, si ce n’est attendre qu’éventuellement, peut-être, l’envie et la fougue s’emparent de ses sens et qu’elle se "jette" sur moi.
  • Étais-tu en train de virer de bord, de devenir sentimentaliste, voire même amoureux ???
  • F : « Force est de constater que oui : je tombai petit à petit fou amoureux de cette femme de trente ans qui m’apporta beaucoup, notamment sur la notion d’amour, qui se révéla enfin à moi, grâce à elle ! Je m’en rendis compte lors d’une énième soirée ! Au début, je restai insensible au fait que d’entrée de jeu elle dansa avec des keums de la table d’à côté : qui étais-je pour juger ce qu’elle faisait, pas son amoureux, juste un bon pote qui avait des vues sur elle. Mais dont ces personnes ne faisaient pas de concurrence directe puisqu’il ne s’agissait que d’une danse avant de bouger ailleurs ! Par contre, les grammes "aidant" (de son côté comme du mien), je sentis, au fur et à mesure, une forme de jalousie assez mal placée monter en moi quand elle se mit à "chauffer" des gars (même si il n’y avait pas de "mauvaises" intentions, juste le plaisir de savoir que l’on provoque du désir et de l’émoi chez autrui). D’un côté il y avait mon aspect pote qui lui disait de faire gaffe car les mecs sont des porcs et qu’on ne joue pas impunément avec ses attributs et sa sensualité face à des mâles en rut (et à plusieurs moments ce fut "tendu" pour elle, harcelée de tous les côtés par des hommes chauds comme la braise : je me disais qu’elle était grande, que je l’avais avertie et qu’au-delà de ça je n’étais qu’un simple pote donc je n’avais pas trop mon mot à dire par rapport à sa conduite), de l’autre mon affection pour elle me mettait mal à l’aise face à cette pseudo "concurrence". À un moment, vu qu’elle venait souvent me voir après ses escapades, un gars s’approcha de moi me demandant si j’étais avec elle ou pas, et que si je l’« emballais pas » (selon ses propres termes) lui le ferait avec grand plaisir (tu m’étonnes). Je lui dis que nous étions juste potes et qu’il n’avait qu’à essayer (espérant que de son côté à elle ça n’accrocherait pas), mais au fond de moi je savais que cela me faisait chier. Mais bon ! Je n’avais bien évidemment pas mon mot à dire !!! Pour autant, pour "marquer mon territoire" et faire dégager ces crevards, cela ne m’empêcha pas de lui faire à deux reprises un mini baiser, première fois où je me lâchai un peu par rapport à ça (il fallait pas abuser des bonnes choses, enfin si, mais pas trop dans le cas présent, malgré l’envie qui ne manquait pas). Le lendemain, je me sentis super à l’aise, pouvant parler tranquillement et franchement, comme avec une super copine (même s’il y avait toujours cette "ambition" affective). Je restai toutefois perplexe d’autant plus qu’en reparlant de la veille, elle m’avoua que lorsque je l’avais "kissée", cela ne lui avait pas déplu (ni pour, ni contre, bien au contraire, du moins officiellement : elle le permit car elle le "voulait" bien, mais l’alcool fausse beaucoup de chose, notamment la mémoire et l’appréciation du lendemain concernant la veille). Je me voyais donc emprisonné dans mon dilemme de ne rien forcer, d’autant plus que son copain revenait bientôt ! Pour autant, nos nuits ensembles devenaient des plus sensuelles (comme la nuit câline où ma main s’égara sur ses fesses, mais toujours tout en finesse, me ressaisissant quand je sentais qu’elle n’ "accrochait" pas) : j’avais des coups de chaud face à cette tiédasse qui ne faisait rien pour refroidir mes ardeurs [1]. En outre, nos discussions m’interpellaient sur la nature de sa relation avec son "chéri", non par curiosité mal placée, mais plutôt que je me demandais si elle n’était pas dans une forme de servitude volontaire : lorsque malencontreusement mes oreilles entendaient ce qu’elles n’étaient pas censées écouter (alors que je me mettais toujours à distance ou me distrayais en faisant autre chose), ou que je percevais ce qu’elle disait, ça n’avait pas l’air d’être la fête tous les jours. Du coup, j’avais de plus en plus envie de nous, qui plus est pour de bonnes raisons, mais cela posait également de nouvelles questions sur l’"est-ce opportun et bien raisonnable ? " d’une telle "aventure" : je tergiversais donc sur « Alors ? Tu veux ou tu veux pas ? Si tu veux c’est bien, si tu veux pas tant pis, "j’en ferai pas une maladie" (quoique) ! Alors, tu veux ou tu veux pas ??? » !!! Pour éviter de trop se prendre la tête chacun de son côté, nous avons discuté de tout ceci en nous demandant : « qu’est ce qui nous arrive ? ». Je lui expliquai (avec elle je n’avais pas de gêne à exprimer mes sentiments, que j’avais trop souvent dissimulés ou refoulés d’ailleurs) pour ma part que je ressentais quelque chose de fort mais en même temps d’assez inqualifiable envers sa personne (et en deuxième lieu son corps, comme quoi l’ordre des "priorités" avait changé, même si déjà avant je l’appréciais beaucoup, mais là c’était autre chose que de l’affection simple). De son côté, il m’était évident que pour une large part elle avait plus besoin et envie de présence humaine qu’autre chose, de par sa situation amoureuse officielle du moment. Pour autant, à peine cette mise au point faite, nous nous retrouvâmes à nouveau tendrement enlacés, moi un peu raide comme un piquet (au niveau global du corps j’entends) pour ne plus l’influencer sensuellement, et elle me disant que je sentais bon (au-delà du déo) et que j’avais la peau et les mains douces. Nous passâmes la nuit ainsi, mais ne pouvant tenir je décidai d’écourter mon insomnie à ses côtés : si on m’avait dit qu’un jour je laisserai tranquillement dormir une très charmante demoiselle en petite tenue dans son lit, dans lequel j’étais convié, je ne l’aurais pas cru ! Preuve que je la Respectais énormément, non pas que je sois un prédateur sexuel (enfin … no comment), mais simplement un homme avec ses tentations et pulsions qui faussent le raisonnement ! Un brin plus tard, plus à jeun, nous avons remis toutes ces ambiguïtés sur le plateau. Je lui expliquai que pour ma part les choses étaient loin d’être évidentes mais que je savais un peu plus où je voulais aller, et avec elle qui plus est. Pour moi, même sans savoir exactement où cela nous mènerait, je voulais être son compagnon de route, préférant avoir des remords si cela ne marchait éventuellement pas (mais qui sait ce que peut donner ce que l’on ne tente pas) plutôt que d’avoir les regrets de ne pas avoir essayé et de ne jamais savoir à côté de quoi exactement je serais passé. Malheureusement, pour elle les choses étaient moins favorables au nous, estimant que nous nous ressemblions trop (et alors ? je vois pas où est le problème, si tant est que ce fut le cas) et qu’elle n’avait pas « la boule au ventre amoureuse ». Cette fois une décision "claire et définitive" fut prise à son initiative, approuvée par elle et concédée par moi ! Cependant, encore une fois, elle avait un certain discours, qu’elle ne s’appliquait pas toujours à elle-même : après avoir mis tout ça sur le tapis et avoir mis au point les choses à ne plus faire et à faire dorénavant, elle blottit à nouveau des plus tendrement sa tête au creux de mon épaule et me caressa (de manière super soft, mais quand même). De mon côté, la décision ayant été prise par ses soins, je me devais de la Respecter (même si cela m’embêtait, d’autant plus qu’elle faisait pas grand-chose pour calmer ce trouble "jeu"). Je tentai avec plus ou moins d’envie et de convictions (plutôt moins d’ailleurs, mais bon) de mettre un peu d’espace entre nous, jusqu’au moment où elle dit que ce serait la dernière nuit où nous dormirions ensemble (sage décision, malheureuse de mon point de vue mais c’était la sienne et je me devais de la Respecter) et qu’ainsi nous avions un peu le droit d’en profiter… tendrement mais sans ambigüité, allez comprendre dans ce contexte ! Pour preuve, à quelques reprises, je sentis (elle, se mettant sur moi, puis en soupirant des plus fortement, avant de basculer vers sa place un brin distante mais pas tant que ça : il y avait un flagrant non-respect des distances de sécurité amicales/amoureuses) qu’elle n’était pas si sûre que ça de ses choix (du moins c’est ce que je voulais croire, car l’on ne voit que ce que l’on veut bien voir). D’autant qu’elle m’avait clairement indiqué que dans sa situation amoureuse actuelle elle ne voulait avoir qu’une petite histoire sans amour avec un gars lambda. Je fus "choqué" (même si bon nombre de mecs réagissent pareil pour sortir plus vite d’une histoire douloureuse, les filles sont loin d’être prudes mais ce n’est pas une raison) mais je n’ai pas à juger : chacun fait ce qu’il lui plaît, plaît, et est bien heureusement libre de son corps. C’est juste que j’enviais et jalousais déjà l’heureux veinard que je n’avais pu (ou su, sûrement les deux) être, même si je voulais pas que notre non-histoire me transforme en gros con jaloux, aigri d’avoir été éconduit. Je voulais pas me laisser retourner le cerveau par quelqu’une (si intéressante et charmante soit-elle) mais c’était déjà trop tard et toute cette histoire m’avait déjà mis la tête en vrac : je subissais quand même le contrecoup d’un Amour que j’avais mis du temps à accepter (pour être sûr de ne pas agir par manipulation hormonale et lui faire par conséquent du mal, ce que je ne voulais absolument pas) ! Elle avait dit non, il fallait que j’apprenne à vivre avec (même si c’était pas la fin du monde, ça me faisait bien chier quand même, mais bon ainsi va la vie) ! Après tous ces tohu-bohus [2], une vraie pause relationnelle s’imposait pour vite tourner la page et repartir comme en 40 (presque comme si de rien n’était) ! Je m’imposai donc une sorte de silence volontaire de "sors-moi de la tête" pour essayer de switcher ma façon de la concevoir en la percevant comme une simple copine ! Lorsqu’elle invita mes potes pour boire un verre et faire une sortie, je me tâtai pour savoir si je voulais être seul avec elle (pour me prouver qu’il n’y aurait pas de malentendu sur l’état nouveau de notre relation) ou "noyé" dans le groupe pour pouvoir plus facilement l’esquiver si je sentais le malaise venir (à mon niveau). Finalement, mes potes n’étant pas dispo, je vins chez elle non pas avec une certaine appréhension, mais avec quelque chose d’indéfinissable qui s’en approche assez. Je voulais pas être chez elle, lieu chargé de mémoire, mais plutôt sur un terrain neutre. Toutefois, après un début plus ou moins hésitant, je fus rassuré de voir que finalement c’était pas si difficile de changer d’état d’esprit la concernant. Résultat, nous avons tellement bien discuté (comme d’hab), que je n’ai pas vu la nuit passer. Tant mieux, ça voulait dire que j’avais réussi mon examen de passage à une seconde vie entre nous. Même durant un massage, j’avais aucune arrière-pensée (enfin j’étais pas de marbre non plus, les massages étant une "arme" de sensualité, mais je me faisais pas du tout de film, si bien que je dégrafai son soutien-gorge sans saliver) : je croyais que le cap était définitivement passé et la page belle et bien tournée ! Mais c’était plus facile à dire qu’à faire !!! Malheureusement (même si cela me faisait plaisir, mais sachant très bien que ça allait me perturber par la suite), l’alcool "aidant" (et comme d’hab en regardant un film que tous les deux), elle se remit dans le creux de mon épaule et elle prit mes mains en les baladant sur son corps suave. À la fin du film, et vu l’heure plus qu’avancée, j’acceptai à contrecœur mais de manière entendue, qu’elle aille dormir dans son lit (ce qui était normal au vu du contrat du sommeil séparé, même si avec l’alcool les câlins étaient revenus, à son initiative). D’ailleurs, je pris un peu mal le fait qu’elle me dise deux fois bonne nuit, une fois dans le salon et l’autre à partir de son lit dans lequel je n’étais (bien "naturellement", plutôt contractuellement) pas convié. Le lendemain, ses rires devant un autre film me firent réaliser que cet après-midi là serait un test pour savoir si la fin de la soirée avait été un accident, un relâchement des engagements pris. Malheureusement oui c’était un accident, un certain laisser-aller ! Voulant partir mais pas dans ces conditions de frustration émotionnelle, je voulais discuter pour la énième fois avec elle pour dire tout ce que je ressentais, sans vouloir la mettre mal à l’aise mais juste pour qu’elle se rende bien compte de ce qui se tramait en moi, à mon insu (et loin d’être à l’insu de mon plein gré). À plusieurs reprises, je me vis avancé de manière stratégique mon bras en espérant qu’elle s’en saisisse, mais rien ne vint. Du coup, n’ayant pu lui parler de tous mes tracas, je partis "fâché" envers moi, non envers elle (quoique, stop le yoyo du « [moi] je t’aime, moi non plus [elle m’appréciant "seulement"] », surtout avec les grammes de l’alcool). En guise de conclusion, je lui écrivis pour la remercier de m’avoir ouvert le cœur et de m’avoir fait ressentir la sensation planante d’être amoureux (pour la première fois puisqu’auparavant je tenais plutôt le rôle du bon pote avec qui on fait du sexe). Je lui imposai également quelques règles strictes que je serais le premier à appliquer et à lui rappeler : ne plus jamais être seuls ensemble (surtout en mâtant des films), toujours être entourés de gens x ou y, histoire que je puisse discuter avec d’autres quand je sentirais que la pression est trop forte, ne plus avoir d’attitude ambiguë (même si elle n’en avait qu’en fin de soirée, en mâtant des films justement) ! En Amour il n’y a pas de juste milieu, ou alors sous la forme d’amitié sexuelle mais ce n’est pas du tout ce que je voulais (même si ce serait super sympa, mais dans le cas qui nous intéresse y avait pas moyen, c’était "tout" ou rien – non voulu mais subi avec plus ou moins de consentement selon les jours) ! Finalement, je trouvais cette histoire très enrichissante (autant que "blessante"), car elle m’aura appris beaucoup de choses sur mes capacités et limites. Il fallait juste que le temps fasse son œuvre et gomme le reste de mes sentiments amoureux à son égard : j’avais mis du temps à les accepter, j’espérais qu’il en faudrait pas autant pour les atténuer en les transformant en pure et simple amitié. Pour que cette histoire serve de leçon (à tous les deux), je lui indiquai qu’elle ne devait pas être consciente des troubles (voire dégâts) qu’elle pouvait provoquer auprès de la gente masculine (en tout cas j’espère bien qu’elle le faisait pas exprès, sinon je la qualifierais volontiers de succube [3] de l’enfer, tentatrice démoniaque) : soit elle n’imaginait même pas les dégâts qu’elle pouvait provoquer auprès des mâles par son attractivité sensuelle naturelle (elle avait un certain sex-appeal, basé sur ses nombreux charmes, autant physiques que relationnels), soit elle en usait et abusait pour se réconforter sur sa sensualité auprès de cibles les plus faciles d’accès (proies faciles car célibataires, plus ou moins avec problématiques sexuelles). Toujours est-il qu’elle avait de réelles capacités d’envoûtement par le simple fait d’être gentille, attentive aux problématiques d’autrui, en espérant qu’il n’y ait pas de calcul derrière de séduire juste pour le fun, sans considération pour la solitude sexuelle ou le manque d’affect que tout un chacun peut ressentir à un moment ou à un autre. Au moins ceci m’aura servi de leçon puisque j’avais eu des tendances à agir de la sorte, séduisant pour mon bon plaisir (sexuel dans mon cas). À présent je savais ce que pouvaient ressentir des personnes qui ont d’autres sentiments que le simple rapport sexuel, même s’il était toujours consenti par l’autre (j’étais quand même pas un violeur en utilisant la manière douce de la persuasion extérieure, même si j’avais déjà chauffé en laissant l’autre prendre la décision d’aller plus loin, la personne ayant été assez préparée pour se dire qu’elle se devait d’y aller). Fondamentalement, je pense qu’au tout début tous les deux nous étions en manque et demandeurs d’affection, ce qui a fait que nous passions des soirées très arrosées pour se lâcher, puis très câlines devant un film voire au lit afin de combler un besoin inassouvi de présence chaleureuse voire sensuelle. Par la suite, mes opinions amicales évoluant au fur et à mesure de nos nuitées et bons délires vers le côté sentimental puis amoureux de la force, elle comprit qu’elle avait mis le doigt dans un engrenage "dangereux" et elle tenta de rectifier le tir en mettant le point sur les i sur ses pensées intimes à mon égard. Pour autant, sitôt la morale faite, soit son manque de chaleur humaine voire peut-être déjà son besoin de moi, fit que les engagements pris furent allégrement bafoués ! »
  • Si mes sources, les tiennes d’ailleurs, sont exactes, cet imbroglio versatile n’a pour autant duré "que" deux mois, au moins après les choses étaient claires ! Enfin…
  • F : « Enfin non comme tu le sais !!! Disons qu’ensuite ça s’est tassé pendant encore deux mois, même si on continuait, avec tout le groupe, à souvent se fréquenter ! Mais un soir où justement on lui avait "fait la morale" avec mon pote pour lui dire d’écouter les anciens qui sont déjà passés par des histoires de couple compliquées et s’enrichir de leurs expériences pour ne pas faire les mêmes erreurs et éviter de se laisser enfermer dans un cercle vicieux sans fin où l’on croit que ça ira mieux demain, le geste tant espéré mais inattendu à ce moment précis arriva ! En fait, on buvait (encore tu me diras) souvent un coup ensemble, en trio, et souvent son gars appelait pour prendre des nouvelles et ça partait la plupart du temps en live car lui était loin et se méfiait du côté très social et trop sociable de sa copine (sachant qu’il l’avait trompée dès le début, il avait peur qu’elle en fasse de même alors que leur situation "amoureuse" s’enlisait, pour ne pas dire pire ; il appréhendait d’avoir à dire « Je t’ai trompée, tu as failli me tromper, on s’est trompés tous les deux ») ! Toujours est-il que ce fameux soir il appela à nouveau et comme d’hab ça lui avait foutu le moral en l’air, plus bas que terre !!! Mon pote et moi lui avons donc redit pour la énième fois qu’il fallait qu’elle arrête de s’en prendre plein la gueule pour pas un rond, car il n’y avait aucune raison ! Ensuite, on s’est rendu chez mon pote, et on s’est gentiment couchés – mais bien cramés comme d’hab – à trois dans son lit deux places ! Après quelques minutes de silence, demandant à voir l’état de suçage de ma pastille pour sentir bon de la bouche (l’ami des pécheurs/pêcheurs pour ne pas la citer), lorsque je la lui montrai du bout de la langue elle sauta sur mon appendice lingual et le suçota goulument !!! S’en suivi de beaux échanges de salives et roulages de pelles ! Le matin, quand mon pote partit pour son taf, on resta seuls ! Je ne voulais rien faire de spécial, attendant de voir s’il y avait confirmation de la veille ou si comme d’hab c’était uniquement dû à l’alcool ! À un moment elle se mit, toute seule, sur moi et me dit que non, ce n’était pas raisonnable, et même dangereux à tout dire ! J’eus à peine un mini baiser de bonjour puis ce fut l’heure de partir pour elle ! Il y avait pas de quoi sauter aux anges, mais j’étais content… tout en attendant anxieusement la suite des évènements et qu’elle parle de tout ceci avec elle-même avant de trop me réjouir ! D’ailleurs, "je sais pourquoi", j’avais un mauvais pressentiment ! Et ça a pas loupé : à peine quelques temps après être rentré chez moi je reçus un mail (ce qui déjà est super élégant, comme quoi il y a pas que les mecs qui peuvent être goujats) m’annonçant bien évidemment qu’elle s’était emballée à m’embrasser et que maximum deux semaines plus tard elle aurait choisi et tranché son embarras entre son gars et moi ! Le soir-même elle m’appela pour me dire qu’elle avait fait une erreur car elle voulait tout tenter avec lui, limite pour être définitivement sûre et certaine que décidément ça ne le faisait plus et avoir du coup la conscience tranquille en pouvant dire « on a tout essayé » (après la ixième rupture-"réconciliation" ; d’ailleurs, quelques semaines plus tard, elle cassa "définitivement" avec lui) ! Je suis pas là pour juger, chacun fait comme il veut et gère comme il peut. Sauf qu’elle connaissait mes sentiments mais ça l’a pas empêchée de rouvrir mes chakras senti-mentaux après les avoir mis en quarantaine. Au départ, elle n’était tout simplement pas amoureuse de moi (ce que je comprends, ça ne se commande pas), puis un mois plus tard elle laissait entendre que les choses avaient changées dans son affection amicale envers moi (d’une, sûrement parce qu’elle se rendait – enfin – compte que son histoire officielle ne changerait pas du tout au tout pour revenir au conte de fée du début – puisque les choses et les gens évoluent mais ne changent pas, de deux parce qu’il y avait eu des situations ou des mots – lesquels ? je ne sais toujours pas exactement ce qui l’a fait changer de point de vue à mon/notre sujet – qui la laissaient envisager une possibilité/opportunité de petit plus de monsieur plus qui fait basculer d’ami à "amant"). Je sais bien que c’est "facile" de juger/critiquer à froid avec le recul, sachant qu’elle affirmait qu’à ce moment-là elle ne savait vraiment pas avec qui faire quoi ! Mais sachant ce qu’il en était de mon côté après être monté progressivement (sur des semaines ou plutôt mois) en sentiments amicaux, puis affectifs, puis amoureux de par ses attitudes plus qu’ambigües en mâtant des films et dormant ensemble chez elle de manière beaucoup trop câline pour de « simples potes » (mon statut de l’époque), après en avoir discuté maintes et maintes fois pour éviter tout malentendu à venir et fixer des règles pour ne faire du mal ou mettre mal à l’aise personne, dans le doute elle aurait dû s’abstenir ! Puisque rien n’était tranché de son côté dans son histoire officielle et qu’entre nous on "jouait" à "je t’aime, moi non plus !", "un jour c’est oui, un jour c’est peut-être, puis non pas question, enfin quoique, pourquoi pas c’est à voir, non il ne faut pas parce que (...???...)", si elle ne voulait pas me faire de mal ou me laisser de faux espoirs (après le 6è ciel, le 36è dessous arrive vite, car plus on monte, plus dure sera la chute), elle aurait dû/pu attendre quelques temps que les choses soient claires comme de l’eau de roche pour agir ou non, mais après avoir fait un choix clair et net et avoir pensé aux conséquences (pour toutes les trois parties/personnes en présence). Après la nuit magique chez mon pote puis la douche froide du matin par mail, je m’étais promis d’avoir "compris" / "accepté" son choix et de ne plus revenir là-dessus. Malheureusement pour moi, il m’était pas chose plus difficile que ça ! Pourtant, quand elle partit un peu plus tard une semaine à Lyon, mes pensées étaient plus ou moins redevenues pures. Il n’a fallu "que" cette superbe semaine passée ensemble en "toute innocence" des sens pour que le naturel, chassé à grandes peines, revienne au galop ! Un soir encore éméchés, nous étions allés nous poser dans un parc et je n’avais bizarrement aucune fulmination du cerveau : j’étais avec elle, on était bourrés, il faisait bon, basta, pas d’arrière-pensée ou questionnement à deux balles. Tout a commencé à se réveiller (dans un mélange confusion des sens et barrière morale/protection psychologique) alors que nous jouions, à son initiative, à nous bagarrer, effectuant des prises de judo en s’immobilisant au sol. C’était mignon tout plein, on se chamaillait gentiment, mais à force de la plaquer au sol et, la tenant les mains derrière la tête avec vue plongeante sur son décolleté, la sentant sous mon contrôle par la force (ce qui ne me plaisait guère, tout comme concernant l’alcool, sachant qu’elle m’avait souvent dis qu’il fallait qu’on arrête de boire ensemble car cela lui tournait autant la tête que le cœur), je devais résister pour pas succomber à mes pulsions autant bestiales qu’humainement refoulées pour le "bien" de tout le monde. C’est bien pour cela que je la relâchai rapidement, prenant mes distances pour calmer mes nerfs et lui demandant sans cesse d’arrêter ce petit jeu, qui pouvait tourner mâle à tout moment. Lorsque enfin nous nous posâmes gentiment, tranquillement, toute émoustillée par l’action et l’énergie dégagée, je sentis bien qu’elle était très câline, mais je ne voulais rien relever pour ne pas mettre les pieds dans le plat (une crampe n’est jamais agréable à encaisser) et encore moins influencer quoi que ce soit qu’elle pourrait éventuellement regretter le centième de seconde suivant. Alors que j’attendais rien de spécial même si je m’attendais à tout mais surtout rapidement pour que cette situation délicate ne tire pas en longueur et nous replonge dans le malaise, elle me ventousa la bouche de la manière la plus délicieuse qui soit. Me disant qu’elle m’aimait beaucoup (en insistant bien sur la valeur de ce mot car avant c’était « je t’adore »), que l’alcool n’y était pour rien, et qu’à présent on ne devait plus se voir, elle partit comme une furie. Je la rattrapai et lui claquai la bise, à défaut de mieux mais je voulais pas la troubler davantage alors que c’était pas l’envie qui manquait (autant de l’embrasser pour en profiter encore un peu, que de la troubler mais plutôt dans le bon sens du terme, pas dans celui de tentateur du mâle qui fait du mal par là où ça passe). Je ne voulais pas que la nuit se finisse comme ça, sur une si belle note gâchée par un départ précipité et en colère ou énervé. Bizarrement, même si j’ai eu du mal à dormir après notre longue discussion téléphonique de débriefing, j’avais pris cela comme ça venait et ne me masturbait pas plus que ça l’esprit sur la signification de ce geste. Je l’appréciai même à sa juste valeur, sachant qu’il était issu d’une journée fort sympathique qui était censée se solder par une division. Je ne regrettais quelques jours plus tard que le fait – contrairement à ce qu’elle avait mentionné lors de la première "incartade" buccale –, qu’elle m’ait à nouveau embrassé sans que les choses soient des plus claires pour elle. Alors que moi je refoulais encore et toujours mes sentiments pour ne pas être intrusif et tentateur au-delà du "raisonnable" (où le situer d’ailleurs celui-là ?), je vis à nouveau ses incertitudes lutter contre ses passions dans un duel "mort subite" mais avec des vies éternelles (normalement dès que l’un a marqué un point, le match s’arrête et il est déclaré vainqueur, mais là le match se rejouait sans cesse, au gré des rencontres/retrouvailles et des circonstances). Elle me disait qu’elle ne voulait pas me faire de mal, ça tombait bien, je ne souhaitais pour ma part que lui faire du bien ».
  • Concrètement, elle t’appréciait beaucoup mais n’était pas capable de qualifier ses sentiments, hésitant sans cesse entre amitié profonde et affection plus ou moins amoureuse ?
  • F : « Oui, je crois bien que c’était ça le fond du problème, avec en plus son gars qui voulait pas lâcher l’affaire et qui revenait sans arrêt à la charge en rampant ! En fait, c’était comme si elle était mariée avec lui et que j’étais dans le rôle ingrat de l’amant à qui l’on dit sans cesse qu’on va quitter l’autre parce que ça ne marche plus (alors que c’est pas faute d’avoir essayé, encore et encore) pour tenter une histoire qui paraît plus enjouée (forcément, car c’est l’ouverture d’un nouveau cycle, tout nouveau tout beau tout propre). Que l’on sache pas quoi faire concernant une relation de longue date, ça se comprend dix fois, même si des fois il faut savoir prendre au bon moment des décisions douloureuses sur le coup (car on sait ce qu’on quitte mais pas vers quoi l’on va) mais qui sont indispensables (quand on voit que manifestement ça ne tourne plus rond) pour progresser et s’ouvrir à de nouveaux horizons ! Mais ça c’était son problème, il n’y avait qu’elle qui pouvait gérer (comme elle croyait que ce serait le mieux) sa vie de couple. Si j’avais pas été la troisième roue du carrosse, la tierce personne payant les pots cassés de ses hésitations incessantes, j’aurais estimé que chacun est libre de faire les erreurs de son choix mais qu’il était dommage pour elle qu’elle perde son temps, en s’enfermant d’elle-même dans une prison loin d’être dorée et pourtant sans chaîne ! Après tout c’est comme ça qu’on apprend et il faut bien que jeunesse fasse ses propres erreurs pour les éviter par la suite (mais autant écouter les conseils des anciens, qui savent, car tout le monde est déjà passé par là). Mais étant partie prenante, même si membre invisible, son histoire officielle me regardait (un peu) car j’étais comme un remplaçant sélectionné pour rester la plupart du temps sur le banc de touche, même s’il croyait à plusieurs reprises qu’il allait pouvoir jouer quand le joueur principal commencerait à se fatiguer : à chaque fois l’entraîneuse me demandait de m’échauffer pour entrer sur le terrain, mais finalement elle préférait garder son joueur numéro un fatigué car il avait toujours joué tous les matchs. Je disais que la chose la plus rationnelle était de m’essayer pour pouvoir juger sur pièce et parler de ce qu’elle connaissait afin de faire un choix conscient et éclairé, mais s’il m’était plus facile de considérer monsieur comme un affreux jojo qui la maintenait sous sa coupe (mais être prise ça se débranche) et moi comme le chevalier blanc qui volait au secours de son innocence, je devais admettre que leurs liens étaient forts (en espérant qu’ils soient purs de toute aliénation du sens critique). Pour autant, elle restait surtout avec lui parce que ça faisait quatre ans qu’ils étaient ensemble, malgré le fait qu’ils avaient cassé x fois en peu de temps (bien sûr sans compter les prises de tête téléphoniques à devoir s’expliquer/se justifier sur tout et n’importe quoi et soupirer comme ce n’est pas permis juste après), parce que c’était une question d’habitude et que c’était plus "facile" comme ça (même si les solutions de facilité à un moment peuvent devenir problématiques plus tard et encore plus difficile à s’en extraire) ! À force de vouloir se ménager la chèvre et le chou, d’avoir choisi de ne pas choisir (tout cet immobilisme conservateur est un non-choix qui conduit à la négation du besoin naturel d’aller de l’avant et de progresser/évoluer vers une meilleure situation, entraînant fatalement un décalage avec ses aspirations donc à terme une insatisfaction chronique), elle avait déjà perdu le chou. Sans être devin, je pouvais déjà lui prédire (même si je me réjouis pas du malheur des autres) que tôt ou tard (j’espérais pour elle plutôt tôt, histoire de ne pas perdre encore du temps dans une relation moribonde où plus le temps passant engendrait malaise et mal-être, rendant ainsi la situation plus difficile à gérer et y ajoutant des cicatrices plus profondes) elle perdrait aussi la chèvre (tout le monde fait l’erreur d’espérer des lendemains qui chantent alors que souvent ça se finit en douche froide) ! D’ailleurs, la rupture de son couple officiel serait sûrement plus douloureuse encore que si elle avait fait le choix délicat de ne plus laisser leur relation pourrir sur place en y mettant un terme (franc mais pacifique car d’un commun accord) tant qu’il en était encore temps : quand on repousse sans cesse la prise de décision parce qu’on veut pas voir que c’est plus possible, les malentendus et les rancunes s’entassent, rendant toute séparation "à l’amiable" de plus en plus hypothétique et de toute façon difficile. Résultat des courses : plus de chou, plus de chèvre, et à chaque fois beaucoup de douleurs inutiles qui auraient pu être "facilement" évitées ! Si j’avais clairement compris (ou voulu voir concrètement, va savoir, sachant que le doute préserve l’espoir) qu’elle était aussi faible pour ne pas être capable de ne plus se faire du mal dans une histoire qui était clairement en fin de cycle depuis un certain temps (mais sous respiration artificielle ou nourrie par sonde), même si elle m’avait dit justement que c’était bien sûr à elle et elle seule (enfin son couple) de définir ça, j’aurais compris qu’il n’y avait rien à espérer de cet attentisme perturbateur ! Puisque chacun est libre de ses choix mais doit en assumer les conséquences à long terme, je n’avais finalement qu’un seul reproche de base : quand on ne sait pas quoi faire/choisir, c’est un manque de respect flagrant envers l’autre que de le laisser espérer/mijoter en vain ! Le mieux est de faire oublier que le doute et l’espoir sont permis et être le plus neutre possible (chose loin d’être évidente dans cette affaire) pour essayer progressivement de ramener la relation au stade amicale. Toujours était-il que j’étais fâché, sans haine mais pas sans reproche ! En effet, malgré nos très nombreuses discussions-étalages sur ce qui allait/allait pas, ce qui était à faire/pas faire, malgré le temps et le recul nécessaires pour réfléchir sereinement et prendre de la distance avec ce qu’elle voulait (éventuellement peut-être) mais "ne pouvait pas" faire, elle agissait souvent selon son bon vouloir et ses pulsions non-canalisées du moment. Elle ne prenait pas en considération les conséquences de ses actes (alors qu’elle les connaissait très bien), si ce n’est juste après et en "se contentant" d’un « je suis désolé, je n’aurais pas dû » et d’une fuite pour ne pas assumer ses erreurs et leur impact sur moi (alors qu’elle savait pertinemment, puisque c’était elle-même qui l’avait défini, que s’il devait se passer quelque chose ce serait dans le cadre d’un choix clair et net ; et puis non, encore et toujours des signes de fausse alerte / faux départ). Depuis des mois que tout ceci durait, lorsque je lui faisais des remarques sur les câlins, les baisers, les mots que je ne pouvais entendre venant d’elle, elle me répétait toujours « je sais », mais preuves que non ! Une fois c’est un accident, deux fois un manquement grave à son devoir de réserve, trois fois un abus caractérisé, sans circonstances atténuantes !!! J’étais vraiment énervé contre toute notre non-histoire douloureuse et contre elle. Toutefois, pour faire n’importe quoi il faut être deux car sinon l’autre ne rentre pas dans le jeu et va voir ailleurs comment ça se passe ! Encore fallait-il que je sois capable de me poser les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses. Et bien sûr, la solution n’était ni blanche ni noire, mais (plutôt) dans la nuance de gris, au milieu. Ainsi, un soir, elle ouvrit les vannes du "soulagement" qui fait mal par là où ça passe, mais du bien après coup. Dans un calme voluptueux, elle exprima pleinement, pour la première fois aussi clairement, le fond du fond de sa pensée : pour elle, j’étais la pomme d’Adam, celle qui reste en travers de la gorge et qui provoque la Chute, fruit de la connaissance du Bien et du mâle "défendu" (mais il est interdit d’interdire) par un principe supérieur aussi possessif envers ses créatures de cauchemar que dominateur dans ses exigences. Alors qu’elle vivait une histoire avec quelqu’un et qu’elle avait un courtisan sur ses pas qui la poussait à succomber à la tentation du mâle, moi j’étais qu’un crevard qui continuait à taper dans les murs en pensant qu’il pourrait les faire tomber pour accéder au paradis ! Cette balle remise au centre me fit switcher de mode de pensée : comme je ne l’avais jamais manipulée (du moins pas en toute conscience), j’avais voulu me voir comme le gentil homme galant qui faisait sa cour à une très raffinée et distinguée damoiselle, déjà prise, mais qui se permettait quelques écarts de langue quand son bon plaisir prenait le dessus, sans penser aux conséquences senti-mentales pour son poursuivant. Vision très étriquée de la chose et mode de pensée facile pour que le diabolo tentateur que j’avais pu être pour elle esquive ses responsabilités sur les hésitations et pulsions linguales de la chère et tendre à mon cœur "défendant". En effet, il était trop facile de tout rejeter sur l’autre, sans prendre en considération ses propres erreurs et son côté "pousse au crime". Voulant éviter de décharger mes tensions sur sa charmante personne, j’avais cherché d’où pouvait bien provenir le problème en zappant trop souvent que c’était bel et bien moi qui en était la clé, d’où une embrouille de cerveau encore plus grande et des réactions éventuellement disproportionnées par rapport à la réalité des choses. Alors que dès le départ elle m’avait dit qu’elle n’avait pas la fameuse boule au ventre pour moi, je m’étais persuadé que c’était pas possible et qu’en faisant les choses bien, elles évolueraient dans le bon sens … enfin dans mon sens, en ma faveur ! Exactement ce que Véronica avait pu penser par rapport à moi !!! Et comme Cécilia, plus elle pensait bien faire – donc attendait des retours conséquents – plus j’avais peur de ce genre de rapport donnant-donnant et des attentes de l’autre. Je ne pouvais, et c’est ce que je fis, ne m’en prendre qu’à moi-même. Avec l’interprétation abusive de ses signaux qui n’en étaient finalement pas (quoique, même elle ne savait plus comment définir ce qu’il y avait au début), à cause de l’orientation que je voulais donner à une relation déjà ambigüe après quelques semaines de connaissance, j’avais fini par être manipulé par mon propre état d’esprit et mon engagement, certes progressif et "à reculons" (dans le sens où la passion disait oui et la raison "non") mais finalement trop puissant pour être arrêté d’un coup d’un seul : l’inertie des vagues sentimentales était telle qu’il fallait un gros coup de frein (voire un mur) pour les stopper complètement et beaucoup de temps pour en effacer les séquelles. Elle confirma mes dires selon lesquels j’étais le diabolo et le Satan (l’adversaire) de ces ass/dames ! Finalement, en conclusion morale de cette longue et tumultueuse histoire, les rôles étaient inversés : d’être fragile succubant à ses charmes "distants", je passais au taquin incube voulant faire passer autrui du côté cornu de la force ! Pour autant, je tiens à signaler que si j’avais voulu être manipulateur ou tout du moins tentateur à l’extrême, je me serais pas retenu suite à son premier vrai baiser lorsque je voulus me tourner et qu’elle monta sur moi en déclarant que c’était une posture « dangereuse », puisque je la rassurai de suite que je n’y voyais nullement à mâle ! Hummm, quoique en y repensant ! Mais en tout cas je lui avais toujours dit que je proposais et qu’elle disposait : je "n’imposais rien", je la laissais et moi en même temps dans l’opportunité du choix dans la date (pardon mais c’est trop bon, c’est une contrepèterie un peu salasse mais elle était trop tentante dans ce contexte de phrase et d’expression des idées) ; à chacun d’agir en toute connaissance de cause, même si la logique et la raison venaient foutre le bordel dans une histoire qui n’était –au fond, bien au fond – pas si compliquée que ça ! Tous les deux, à notre façon et pour différentes raisons, avons pleuré cette souffrance de tous les jours que nous étions "obligés" de garder au fond de nous, d’essayer de taire à chaque parole, d’essayer de calmer à chaque geste pouvant être jugé comme "déplacé" étant donné le contexte. Une histoire passionnée et au combien également douloureuse (pleasure and pain, le Ying et le Yang infernal, revers de la même médaille) était sur le point, à mon grand désarroi, de s’achever ou du moins se déliter. Il me semble qu’elle lut en moi comme dans un livre grand ouvert, j’en veux pour preuve qu’elle caressa avec sa finesse incarnée mais (trop) rarement exprimée à mon égard (normal étant donné la situation) ma joue telle une enfant attendrie devant un chien galeux qui paraît si mignon mais qu’on ne peut toucher que du bout des doigts par peur d’être infecté, chose que l’on fait tout de même, les émotions prenant le pas sur la raison bassement et froidement "logique". Nous nous réconfortâmes mutuellement, tendrement enlacés comme au cours de la dernière volonté du "couple" fantomatique condamné à mort (même s’il était déjà plus ou moins mort-né, triste monde tragique !) et à la dispersion des cendres. Ce fut un charmant début de fin ! Face à toutes ces émotions, autant mémorielles en interne que sensuelles venant de sa part, je ne pus retenir mes larmes de désarroi envers elle (inutile logique que c’est envers elle) et ce "nous" furtif qui m’avait et lui avait toujours échappé au dernier moment, telle l’eau que l’on ne peut retenir entre ses doigts (sauf quand les deux mains sont parfaitement unies et imbriquées, chose me paraissait-il assez aisée pour nous). Même s’il me semblait avoir été un peu habitué à cette séparation physique de distance (notamment par toutes ces phases descendantes – dans les abysses obscurs – de ce jeu de yoyo qui donne mal de cœur et le tournis), j’étais clairement mal préparé à encaisser ça sans broncher. Une page se tournait, laissant un vide absolu qui ne serait peut-être (et même sûrement, malheureusement, mais ainsi va la vie) jamais comblé : je ne pouvais me résigner à accepter passivement la dure réalité et la fatalité des obligations du réel (d’autant plus que j’étais capable de tout – voire "n’importe quoi" – pour elle), mais à quoi bon lutter contre un état de fait sur lequel je n’avais finalement aucune prise (ou si peu) ! Toujours est-il, pour conclure sur ce passage, que j’en voulais surtout à la vie de m’avoir fait miroiter le charme et la douceur de sa personne, et tel le supplicié Tantale, je m’offusquais que Cupidon me condamne à passer l’éternité dans le Tartare à souffrir de fin et de soif d’amour avec pourtant à boire et à manger sous les yeux et à portée de jeux de mains (pas vilains pour un sou !!!) en subissant en même temps le calvaire de Prométhée, puni pour avoir volé le feu de la passion ardente à avoir le foie (dans mon cas, le cœur et encore plus le cerveau) dévoré par un aigle, mais qui repousse sans cesse (pour info, il fut aussi puni, et tous les hommes en même temps que lui, à subir la présence de Pandore, la femme qui laissa échapper tous les maux de l’humanité sauf l’Espoir) !!! Je lui lançai qu’un jour elle reviendrait vers moi en courant (du moins c’est ce que j’espérais au fond de moi), d’autant plus après avoir goûté la saveur du nectar et du fruit "défendu" (par qui ou quelle force supérieure ? – je connaissais la réponse, aux deux choix !). L’air quelque peu dépité, elle m’avoua sans broncher que c’était pas impossible et que c’était pas évident tous les jours à gérer notamment avec ce goût sucré/"amer" persistant sur ses lèvres. D’autant qu’elle me dit que sa mère prétendait qu’elle était vraiment amoureuse de moi, ce qui me laissa perplexe vu les circonstances mais je fis comme si j’étais capable d’oublier qu’elle m’avait dit ça. Toujours est-il que je n’arrivais pas à l’évacuer de mes pensées sentimentales pour la percevoir "simplement" comme une bonne amie ! C’est ainsi, en lui envoyant un petit texto sur le fait qu’elle me manquait (message que j’aurais sûrement dû éviter au final, bien qu’elle m’ait dit que je lui manquais aussi, information balancée vite fait d’une voix toute fluette, puis tout aussi rapidement enchaînée avec autre chose) que je me suis dit qu’une telle situation ne pouvait durer plus longtemps, autant pour ma santé mentale que pour la pérennité de son couple officiel puisque c’est lui qu’elle avait finalement choisi, en "toute" connaissance de cause (du moins sur le peu qu’elle avait pu en voir avec moi, le meilleur étant caché pour me préserver en ne lui donnant qu’à la hauteur de ce qu’elle était capable d’ "encaisser", selon ce qu’elle exprimait envers moi). Il en allait de mon équilibre de mettre un terme à cette situation "complexe" (qui était plus humainement compliquée que logiquement complexe à mon sens, mais j’avais que les éléments qu’elle avait bien voulu me transmettre pour en savoir un tant soit peu). En effet, depuis Véronica, qui m’avait mangé le cerveau (elle aussi), je m’étais juré de ne plus jamais me laisser avoir par les élucubrations, les émotions/passions alambiquées et les manipulations (senti)mentales en tous genres ! Je sais bien que j’en avais déjà fait les frais dans cette non-histoire, et c’est bien pour ça que je ne pouvais plus supporter cela de manière passive et blessante sans réagir ! Je pouvais pas accepter ce que j’étain en train de devenir : jaloux à deux balles, scrutateur des dires et gestes de ceux qui gravitaient autour d’elle (dont une partie était de très bons potes à moi), psychoteur de ses dires et non-dits, anxiopathe guettant le moindre de ses mots en règle générale ! J’aime trop la Liberté de tout un chacun, et la mienne en priorité, pour ne pas vouloir tomber dans des excès schizophréniques de ce type, où entretenant le doute pour garder l’espoir, je me rongeais de l’intérieur et risquais ainsi de dénaturer les valeurs qui sont fondamentalement les miennes !!! Ainsi, quelques jours après la soirée larmoyante, j’ai voulu la voir pour lui dire que je ne pouvais plus la voir car ça me perturbait trop et que je voulais pas être un oiseau de malheur. Je tenais à faciliter la fin du cycle autant que je ne pouvais me résoudre à encaisser passivement mes montées de jalousie mâle placée, mes frustrations du "nous" éclaté, mon enfermement obligatoire dans l’inaction et l’insensibilité pour cause de santé psychique fragile "partagée", tout cela contenu intérieurement pour ne pas la perturber davantage que ce n’était le cas ! En somme, j’avais encore et toujours faim d’elle ("trop" n’est jamais assez) !!! Comme je voulais pas rentrer dans un esprit de compétition à la combat de coqs où le gagnant aurait le droit de cuissage sur la basse-cour et chantera sur un tas de fumier fumant, je préférai m’éclipser. En tant que Diable/Sheitan, tentateur/adversaire, je ne pouvais supporter le rôle ou le statut dans lequel je m’étais (ou elle m’avait/nous nous étions) enfermé(s) ! Vu que ça bouillonnait grave sous le chapeau, que j’étais pas capable de rester sagement à ma place d’ami (puisque je ne pouvais être le petit et ne voulais être le grand), il n’y avait qu’une solution à cet état de fait même si elle allait me faire beaucoup de mal sur le coup et durant un certain temps : entre la peste et le choléra, je préférais à bien y réfléchir la profonde douleur de ne plus la voir que la grande peine de la voir en me disant qu’on s’entendait si bien mais qu’il n’y aurait "jamais moyen" (même s’il ne faut jamais dire jamais fontaine je ne boirai de ton eau !). Ceci était loin d’être une fuite par lâcheté, bien au contraire, sachant tous les efforts que j’avais faits pour me contenter, tant bien que mal, de ma position de grand ami (ce que beaucoup de gens rêvaient d’être pour elle). En effet, après être passé par tous les stades de la construction amicale, puis sentimentale et enfin Amoureuse, subissant les affres du yoyo (un jour non, un jour peut-être mais rien n’est moins sûr, puis oui mais enfin non y’a pas moyen), mon équilibre psychique par rapport à sa personne morale et physique était déficitaire et tournait en rond, ayant perdu le nord ! Ainsi, tel le plaisir qui vire en douleur, il fallait que je/elle/nous réagiss-e/-ions avant que mon Amour frustré ne se transforme en colère, autant envers moi-même qu’envers elle : je préférais garder l’image de deux victimes de l’Amour et de leurs sentiments contraires et contrariés plutôt que de partir dans des délires du genre bourreau/bourrelle ou gourou/gourelle !!! Je savais très bien que l’occasion du nous se perdait précisément à ce moment-là, mais j’en pris le risque. À nouveau, après ses « je t’adore », elle me dit une phrase qui, se voulant gentille, me fit plus de mal que de bien à entendre ! Elle me souhaitait de trouver une fille bien (ce qu’elle était moult fois déjà) car je le méritais : je sais pas ce que je méritais, mais une chose est sûre, c’est que je ne pouvais ni ne voulais supporter d’entendre ça. Si elle ne pouvait et ne voulait (pouvoir c’est une question d’opportunités et possibilités, vouloir c’est juste une question de volonté et d’engagement – même si c’est pas évident, au moins c’est possible car faisable, alors qu’on peut pas toujours faire ce qu’on veux faire) me dire ce que j’avais envie d’entendre (alors que pour une certaine part elle le voudrait quand même), je l’en conjurais de ne pas me ressasser ce que je ne pouvais ni ne voulais réaliser (c’était déjà dur à accepter et faire avec, pas besoin dans rajouter sur ma vie sentimentale future, qui de toute façon s’en retrouverait d’une manière ou d’une autre radicalement modifiée). Une semaine plus tard, je lui envoyai un petit sms d’encouragement pour son premier jour de taf, censé égaillé son réveil et la motiver pour la journée. À bien y réfléchir, c’est évident que ce texto n’était pas aussi pur et amical que nous le pensions (ou voulions le percevoir, tous les deux) : il représentait "le dernier avatar" d’une relation plus que complice, avec ses petits mots bien placés. Le soir même, elle m’avoua qu’elle était complètement paumée, mais que c’était à elle seule de trouver la solution et de la mettre en pratique (ce qui est l’évidence même). Pour ma part, je lui dis que si au bout d’un certain temps elle ressentait un vrai manque de moi plutôt qu’une simple envie amicale de me voir comme tant d’autres (façon de parler), c’est qu’il y avait quelque chose de vraiment fort entre nous (même s’il y avait aucun doute à ce sujet), à ne pas laisser passer ! J’ajoutai que si – ce que j’espérais au plus profond de moi – par chance et bonheur un jour elle se sentirait capable de me dire « je t’aime » sans trembler et d’un ton/regard tranché car choix affirmé/clamé haut et fort comme définitif, alors nous pourrions reconsidérer les choses ».
  • Donc là tu ne l’as plus vue pendant quelques temps ! Tout ceci était-il vraiment fini, après tant de péripéties ?
  • F : « En tout cas, à ce moment-là, j’arrivais enfin, tout doucement, à me détacher d’elle et de l’emprise de mes sentiments à son égard. On ne se voyait que très occasionnellement, en groupe, notamment pour son anniversaire où je fis la connaissance éclaire de son gars. Heureusement il y avait là plein de gens très sympas donc j’eus pas trop le temps de me prendre la tête ! Un mois plus tard c’était le réveillon de nouvel an, enfin une page annuelle allait être définitivement tournée et j’allais pouvoir bien commencer l’année ! Quelle ne fut pas ma surprise quand elle m’appela pour savoir si ça me dérangeait pas si elle festoyait avec nous, nos potes et moi ! J’y avais même pas pensé, me disant qu’elle fasse la fête avec son gars était la meilleure chose pour ne pas finir l’année tout chamboulé ! Eh bien non, elle préférait célébrer ce passage avec nos potes et moi en particulier plutôt qu’avec son gars alors qu’elle avait lâché notre non-histoire douloureuse pour son histoire bancale avec lui ! Il y a décidément plein de choses que je ne comprendrais jamais chez elle !!! D’autant que, les grammes d’alcoolémie faisant leur office comme d’hab, elle m’amena de force dans un endroit isolé au plein milieu de la soirée ! Je freinai des quatre fers car elle avait dit que rien n’était possible entre nous, à jeun, mais comme souvent l’alcool la révélait : elle me plaqua contre un mur et m’embrassa d’une manière sensuelle autant que charnelle exceptionnelle !!! La distanciation et son retour au couple officiel avait été trop radicale, elle avait à nouveau craqué ! Un peu plus tard dans la soirée et dans l’alcoolémie, elle s’intrusionna alors que je venais d’entrer dans les toilettes : elle ferma la porte à double tour et ouvrit la cage au zozio, moi qui l’avais toujours enfermé derrière la braguette pour ne pas tenter et mener Cécilia à la baguette ! Même si c’était "que" une relation bucco-génitale, ce fut notre premier rapport sexuel ! Mais là encore elle ne savait pas ce qu’elle faisait, se répétant à voix haute qu’elle faisait n’importe quoi ! Si cela me faisait énormément plaisir, car c’était inattendu autant qu’espéré et très rondement/chaudement mené, je ne voulais toutefois pas que ça se passe dans ces conditions de fellation où elle n’était pas totalement en accord avec elle-même et ce qu’elle faisait de sa langue ! Toujours est-il qu’un pote bièreux vint nous déranger au plein milieu et que si elle se remit un peu plus tard à la tâche, le cœur n’était toujours pas à fond dans l’ouvrage dard ! C’est alors que sonnèrent les douze coups de minuit, même si sexuellement il n’allait plus rien se passer de la soirée (l’alcool échauffe les sens, mais à partir d’un certain trop plein il refroidit toute ardeur) et que le lendemain elle fut plutôt froide au réveil, avec un sacré mal de crâne dû à cette sacrée soirée et à tous ses excès ! Bref, encore une fois j’étais resté sur ma faim, alors que j’avais tout fait pour ne pas penser à m’ouvrir l’appétit !!! Quelques jours plus tard je l’engueulai vivement toujours pour les mêmes raisons, à savoir que quand on ne sait pas on ne fait pas : elle avait voulu me faire plaisir avec ses coups de langue bien placés mais cela eut l’effet exactement inverse, d’une, parce qu’elle se reprochait de faire n’importe quoi et de deux parce qu’elle ne m’avait pas fini !!! Toujours est-il que deux semaines plus tard elle s’invita à un concert avec mes potes ! Je m’attendais déjà au pire quand elle m’annonça enfin le meilleur. Au cours d’une conversation elle laissa entendre qu’elle était à présent célibataire, élément que je fis semblant de ne pas avoir relevé. Dansant ensemble, elle revint à la charge en disant cette fois clairement qu’elle était séparée et donc disponible (agrémenté d’un « Je dis vrai, je divague pas » : les sentiments refluaient [4], ils ne se refusaient plus à son cerveau), me demandant d’ailleurs si je voulais encore d’elle ! Après tout ce qu’il s’était passé depuis si longtemps, je voulais pas qu’elle croit que ce serait du tout cuit, c’aurait été trop facile !!! Je lui lâchai donc un « moui » pour bien lui montrer que j’étais pas une solution de remplacement après tout ce qu’elle avait pu dire/faire, et qu’elle devrait justifier qu’il s’agissait enfin d’un vrai choix et d’un réel intérêt pour moi, amoureux cette fois !!!
  • Et donc, cette fois, c’était le cas ?
  • F : Moui… Dans la foulée de la soirée à danser, elle se montrait un peu plus câline, mais dès que je croyais enfin pouvoir ouvrir pleinement les vannes des sentiments et gestes amoureux, elle me disait qu’il ne fallait pas aller trop vite, car sa rupture était encore très fraîche et qu’elle n’avait pas été évidente (tu m’étonnes, depuis le temps que ça traînait la plaie était devenue purulente) ! Toutefois, quelques heures et verres plus tard, c’est elle qui se jeta littéralement sur moi, alors que j’essayais toujours de me contenir de mon côté ! Ainsi, seuls chez moi, je "gardais mes distances" en discutant avec elle à partir de mon bureau tout en mettant le bon son qui allait bien pour détendre l’atmosphère ! C’est alors qu’elle monta sur moi, à califourchon ! Je lui dis à ce moment-là que si je pouvais – enfin – m’abandonner à elle, elle ne devait pas m’abandonner en cours de route sur le bord du chemin vers le Paradis des sens : sur ce coup-là, soit c’était OK total soit KO final !!! S’en suivirent des baisers passionnés comme jamais auparavant (même si l’Amour est plus qu’un simple baiser – et même qu’une très bonne baise) : j’étais en transe … pire, cette nuit était comme au premier jour où elle révéla son "amour" ! Rassuré, le lendemain au réveil j’étais en mode lover de sa dame, tendre et câlin comme jamais je n’avais eu le droit de l’être avec elle, ni avec d’autres par manque d’envie !!! Comme à son habitude, à jeun, elle me demanda – voire exigea – que je sois moins fougueux : si j’avais attendu si longtemps de pouvoir la couvrir de baisers, elle me dit que "tant" de tendresse était trop précipité dans cette période de transition, son ex-homme la harcelant encore car ne pouvant admettre que cette fois c’était fini pour de bon, sans moyen ni envie de retour vers un passé si décadent par ailleurs ! Alors que les choses étaient en bonne voie (selon moi à ce moment-là), même si elle m’avait dit et redit qu’on n’était pas ensemble officiellement car ce n’était pas ce qu’elle voulait/pouvait dans cette période délicate pour elle, ayant enfin touché du doigt le bonheur que je convoitais avec elle depuis moult, divers facteurs faisaient qu’elle souhaitait que notre relation soit plus effacée, afin de lui permettre de réellement se sentir libre (Libre ? Pour quoi faire, alors que je m’apprêtais à devenir son propre esclave ?) de quelque obligation que ce soit. Où tout cela nous mènerait-il ? Je crois que je connaissais l’issue, mais j’espérais bien me tromper : l’Amour rend aveugle, et même s’il avait des yeux il n’aurait rien vu venir, ce genre de fille transformant un pro en amateur ! En somme, elle m’avait ouvert la porte du véhicule vers mes rêves mais je ne pouvais que monter dedans, sans possibilité de faire ronronner la magnifique mécanique ni même d’en faire le rodage, me devant d’admirer la belle carrosserie bien à l’abri et bâchée dans le garage !!! Frustré mais sur le point d’être pleinement satisfait, j’optai pour attendre patiemment, encore et toujours, d’avoir tous mes points et obtenir enfin mon permis vers le Paradis ! J’étais bien conscient que vu nos antécédents et les bouleversements des derniers temps rien ne devait être évident pour elle, c’est pourquoi je laissai le temps au temps, tout en pressentant que sous prétexte d’Amour (fou), avec un désir plus ou moins dissimulé, je m’engageais dans une histoire à problèmes plus qu’à plaisir !!! J’essayais de me rassurer en me disant que si j’avais été si patient jusque là j’en serais forcément récompensé prochainement, ma tâche étant de lui faciliter la sienne pour tourner la page d’avant et commencer à remplir la nôtre à l’encre de nos yeux ! J’avais beau me dire « Écoute et tu trouveras » mais je cherchais encore les preuves dans l’épreuve d’amour ! Dans ma candeur naïve, je voulais me persuader que je ne la forçais à rien, que j’aurais la patience d’un grand sage (que je ne suis pas) ! Que nenni : vu notre historique, plus j’acceptais / je subissais (alternativement, mais toujours à contrecœur) sa "prise de distance", tentant de me rassurer sur le fait que c’était un mal actuel pour un bien prochain, moins je pouvais supporter ce qui me paraissait comme une dégradation lente mais progressive de la qualité exceptionnelle de notre relation inhabituelle ! Ce qui était pour moi le minimum vital de notre relation pouvait lui sembler un maximum "exagéré" (ne serait-ce que le petit bisou de bonjour, sachant qu’ensuite j’évitais de lui ventouser la bouche alors que ça me tiraillait) : trop – pour elle – n’était jamais assez – pour moi ! De même, alors qu’on passait toujours de très bons moments ensemble, j’avais toujours l’impression qu’elle fuyait autant que possible nos instants seuls en demandant toujours à ce qu’on soit avec les autres (plus on est de fous plus on rit, je suis bien d’accord, et tout cynique a profondément besoin de l’espoir et de la sociabilité qui lui manque – puisqu’il se définit ainsi) ! Ainsi, lorsque l’un commençait à discuter avec quelqu’un, l’autre se sentait exclu et faisait donc de même avec d’autres ce qui faisait qu’aucun de nous deux ne se parlait ou alors que très brièvement et trop rarement. Tout ceci était largement dû à notre histoire très spéciale, faite de refoulement, de non-aveu ou aveuglement (in)volontaire ou inconscient, de pulsions canalisées tant bien que mal, avec tout ce que cela implique comme malaises ou troubles ! Même si les derniers temps étaient spéciaux par rapport à son "éloignement", je voulais plus que tout éviter que les choses tournent au vinaigre : notre histoire, spéciale, ne devait pas finir mal comme les autres en général ! C’est ainsi que nos soirées se passaient tranquillement, sereinement, jusqu’à ce que le stress par rapport à certaines irritations me fasse voir notre situation actuelle par le petit bout de la lorgnette ! Alors qu’elle en avait déjà gros sur la patate, j’ai cru voir durant la soirée tout ce que je craignais et voulais éviter dans cette période d’hibernation de notre relation. Non pas qu’elle ait été distante, sans égard envers moi ou quoi que ce soit, mais toujours est-il qu’à ce moment-là et dans mon contexte, j’ai eu les glandes en croyant que tout ce que nous avions vécu n’avait été que de simples bons moments pour elle (vision extrémiste quand tu nous tiens, pfff !!!). Il était bien évident pour nous deux que ce n’était ni le moment (mais il n’y a pas de bon moment pour réagir comme ça de toute façon) ni la chose à faire, mais on ne maîtrise pas toujours ses montées négatives. Il faut dire, même si le rapprochement n’est pas bon car il n’y a pas tant que ça d’éléments comparables mais on s’appuie sur ce qu’on connaît pour comprendre l’ "incompréhensible" (malgré toutes ses "bonnes" explications, mais cœur affamé de baisers n’a pas d’oreille), que j’ai cru voir dans certaines de ses attitudes des comportements que je pouvais avoir avec Véronica quand son insistance (voire sa présence quasi systématique et "obligatoire") me pesait trop. Et c’est bien là tout le fond du problème ! Cela m’aura au moins permis de pleinement réaliser au combien je pouvais être par trop radical envers elle : même si je luttais depuis longtemps pour essayer d’avoir une vision sereine de la chose, la frustration m’avait déjà trop gangrené le cerveau et les émotions, les sentiments pouvant me faire prendre des lanternes pour des vessies. Je voulais me dire que j’avais tout fait pour ne pas lui mettre la pression, pour procéder en douceur au passage de témoin, laissant le temps faire son œuvre et les sentiments se révéler à leur juste valeur. Encore une fois je me donnais le beau rôle, sans prendre assez en considération la réelle difficulté pour elle de tourner la page de son ancienne histoire. Sans affirmation directe, claire et nette que notre histoire en resterait là, tout ceci m’avait amené à avoir des réactions que j’exècre chez les autres, mais encore plus chez moi-même ! Quelles que soient les raisons sentimentales, je ne peux m’excuser certaines bouderies très mal placées, même si heureusement elles n’ont pas été si nombreuses au regard des faits que j’ai encaissés. Tout ceci pour dire, en synthèse, qu’il était trop facile de lui en vouloir sur le mode « Putain de toi, pauvre de moi » pour des faits que j’avais, sous une forme ou une autre, contribué à créer, soit en la "forçant" à aller dans des directions où elle ne voulait pas forcément aller ou si vite, soit en lui reprochant de ne pas être assez ceci ou trop cela alors qu’avec le recul je suis bien conscient que c’était le maximum qu’elle pouvait et voulait bien me montrer, selon les périodes ! Pour ma défense, je dirais simplement qu’il m’était très difficile de brider mes pulsions (elles qui avaient déjà pas mal joué au yo-yo), elles qui ne voulaient que lui donner le meilleur (dont elle n’avait eu qu’un mince échantillon). De là à ce que les pulsions deviennent des frustrations, c’est compréhensible mais tout autant répréhensible quand je pouvais occasionnellement m’en prendre à sa personne, avec des reproches sévères pour pas grand-chose. Morcheba disait que « fear can’t stop your love, love can stop your fear », je voulais la croire, mais ce qui valait pour moi n’était pas forcément (et des fois loin de là) équivalent pour elle ! J’espérais juste qu’elle sache au fond d’elle-même que mes dérapages n’exprimaient pas le fond profond de ma pensée et de ma personne (tout ce qui est refoulé doit – enfin c’est souvent comme ça, malheureusement – ressortir tôt ou tard, et rarement de manière diplomatique – même si le ton n’a jamais été haussé entre nous), qu’ils étaient dus à un certain contexte, pas évident à gérer au jour le jour, ni pour elle, ni pour moi) !!! Avec nos expériences passées, ayant enfin rencontré une âme sœur à la hauteur (d’autant plus que j’avais lutté contre mes sentiments au départ, car elle était prise et non éprise de moi), il m’était plus que difficile de lâcher l’affaire, ou au moins du vrai lest, alors que de son côté elle n’aspirait qu’à être tranquille d’esprit : « she didn’t want a lover, she just needed a friend », exactement le contraire de moi, d’où un tir à la corde incessant entre ses envies profondes de liberté absolue et mon empressement d’une relation sérieuse et pleinement vécue. À force de patience et de souffrance je l’avais eue à l’usure, mais à l’usage elle ne faisait pas l’affaire ! En fin de compte, l’aimant mais ne supportant plus les déconvenues (j’avais déjà trop été un sot, périlleux pour moi-même car amoureux), je décidai de tout foutre en l’air plutôt que d’être sûr que tout soit foutu, sabordant un navire qui tanguait et allait sûrement chavirer ! Ultime preuve que tout ceci était un imbroglio pas possible (tout le fond du problème), elle me proposa de faire pour la première fois l’Amour avant de nous dire adieu ! Preuve que dans cette histoire je n’étais plus moi (pour le meilleur d’ailleurs, l’Amour consistant à être un peu moins Soi pour être plus Nous), après tant de compromis pour le con "promis" j’eus l’éclair de lucidité de refuser sa dernière avance, zénithale : alors que mon fantasme avait toujours été de faire fondre la glace entre nous en couchant dans la neige pour faire de la vapeur, parce que cela aurait été l’apothéose de notre relation si particulière je ne voulais justement pas que cette première et dernière relation sexuelle (faite d’émotions qui passent trop vite mais durent longtemps) me hante jusqu’à la fin de mes jours (pour avoir de la nostalgie, il faut avoir beaucoup aimé) !!! Notre relation me laissait donc sans voix et sans sexe ! Malgré tout ça, nous avions quand même réussi à vivre une belle parenthèse enchantée, qui valait tout à fait toutes les peines d’avant et malheureusement aussi d’après : j’étais entré en elle comme un voleur de cœur, je n’en suis pas sorti indemne, prisonnier de ses baisers ! Alors qu’elles revenaient toutes toujours, je savais qu’il n’y aurait qu’elle que j’attendrais tous les jours (ça prend une minute pour remarquer quelqu’un, une heure pour l’apprécier, une journée pour l’aimer, mais une vie pour l’oublier), même si je ne pouvais vivre ni avec ni sans elle !!! Contrairement à la chanson de Simon et Garfunkel ayant pour titre son prénom, elle avait certes fait trembler ma confiance quotidiennement, m’avait bien mis à genoux, mais si elle n’avait pas (du moins pas encore) mis quelqu’un à ma place dans le lit, je n’avais pas la tête à me rouler sur le plancher à rire, car elle ne m’aimerait plus ! On ne peut donc pas parler de dénouement heureux (car sa définition est une histoire qui n’est pas encore terminée), mais pour autant je n’avais plus peur d’aimer… plutôt de ne plus être aimé : je suis fait pour les rencontres, pas pour les adieux, et si aimer est plus fort que d’être aimé, faut pas déconner non plus !!! Lacan disait que « Notre désir est que l’autre désire notre désir » et justement, notre échec était alors la preuve que le désir n’était peut-être pas assez puissant : on allait bien ensemble, mais on n’était pas si bien ensemble ! Alors que le grand Oui me donne des émotions fortes, voire la gerbe, avec elle c’aurait pas été pareil car quand on aime on se tait : l’amour est une prière qui se finit à l’église ! Mais sans partage, le don de soi ne nourrit pas ! J’avais été sur un petit nuage, mais prendre de la hauteur ne m’avait pas réussi : les nuages d’orage m’avaient vite fait pleuvoir des larmes jusqu’à plus bas que terre ! L’union avait été belle à pleurer, la séparation était triste à en chialer. Tout ça parce que sa pudeur de la vérité avait tout fait capoter : je m’étais amouraché [5] d’elle, elle m’avait arraché le "peu" d’Amour que j’étais capable de donner… mais que cette Madame Zèle (trop ou pas assez, sur ou sous joué, jamais là où on l’attend, toujours là où on l’attend pas) avait révélé ! Finalement, cette non-histoire douloureuse m’aura beaucoup appris sur les rapports humains, notamment amicaux et sentimentaux, et je ne peux que la remercier de m’avoir mis le pied à l’étrier de l’Amour (même si elle a usé le mignon jusqu’au trognon : elle n’était pas l’amour de ma vie de mortel, mais la mort de ma vie amoureuse) ! Cela reste ma seule et unique histoire platonique, mais finalement quelle belle histoire, douloureuse certes, mais belle quand même !

 


[1] « Chaleur très vive ». L’ardeur du feu : Vivacité ou vigueur que l’on apporte à faire quelque chose ; Passion amoureuse, désir ; Anges occupant un certain rang dans la hiérarchie céleste.

[2] Désordres incontrôlés dans lesquels se glisse une pensée qui échoue souvent dans l’inconscience.

[3] Démon qui prend la forme d’une femme pour séduire un homme durant son sommeil et ses rêves. Son pendant masculin est l’incube.

[4] Couler en sens inverse, généralement vers le point de départ.

[5] Engagé dans un amour peu justifié.


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