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Bouquin Coquin & Taquin ...

  • U : « Après mes expériences traumatisantes dans le domaine du sexe esclavagisé, j’ai décidé de rentrer dans le moule social, moi qui l’avais toujours fui en même temps que mon éducation trop psychorigide ! Toujours autant noctambule, j’ai travaillé dans un bar à hôtesses, voulant privilégier le contact humain, l’ambiance festive et les pourboires (et que pour boire ! … éventuellement pour voir, mais on ne touche qu’avec les yeux !!!). Malheureusement, je me suis vite rendue compte que le milieu de la nuit est décidément trop propice aux écarts de conduite, tant de la part des clients alcoolisés avec leurs mains baladeuses que des patrons qui affirment leur droit de cuissage pour effectuer leur casting (« Si t’es pas contente, d’autres suivent derrière et seront ravies d’avoir ta place ! »). Toujours est-il que voulant bien gagner ma vie, sans me faire harceler psychologiquement (à l’usine) ou sexuellement (au bureau), j’ai fait le choix d’assouvir mon goût pour le sexe tout en assurant une certaine professionnalisation de mes passions. J’ai alors choisi d’aller au turbin plutôt qu’au tapin, en devenant hardeuse dans l’industrie du sexe filmé. De toute façon, la prostitution de personnes recevant des clients ne représente que 1% du chiffre du travail du sexe, le reste provient en grande partie du porno, qui fait partie intégrante de l’industrie du film et n’est pas considéré comme de la prostitution : pourtant il y a acte sexuel contre une rémunération ! ».
  • Comment as-tu pénétré le septième art du septième ciel ?
  • U : « Disons que sans être plombière, j’étais déjà bien introduite dans le milieu à queue. J’ai tout simplement déposé mon CV auprès des grands acteurs du secteur lors d’un salon de l’érotisme, en mettant bien en avant mes expériences professionnelles multitâches et mes qualités corporelles ! Mon curri-cul-um (hot & spicy) étant aussi étoffé que ma touffe rasée selon la mode (actuelle) et mes certificats médicaux propres (normal, je suis toujours sortie couverte, avec tous ces pervers, mieux vaut se protéger !, et même autrement, on ne sait jamais !!!), j’ai passé quelques castings où mon professionnalisme a tout de suite été remarqué : porn to be star !!! Je pensais commencer en bas de lèche-elle, mais j’ai eu l’opportunité de tourner immédiatement avec le pape français du porno, alias Monsieur Marc Dorcel, le toucan au bec et aux dicks multicolores ! Moi qui n’avais jamais vu de film porno (si si, je vous assure !), je trouvais très intéressante l’idée de donner de ma personne en vue d’aider à la connaissance et au perfectionnement de l’art de s’étreindre ! Un peu comme le Kama Sutra, qui n’est pas un livre de cul à proprement parler mais qui relève plutôt de la bible de la sensualité et de l’érotisme à destination de ceux qui veulent donner autant de plaisir (et non forcément de la jouissance, même si les deux peuvent être – intimement –liés) à leur partenaire qu’ils en prennent à leur en fournir ! Imprégnée des valeurs fondatrices du cinéma érotique des années de libération sexuelle (la fameuse parenthèse enchantée, de la pilule au SIDA), je me voyais un peu comme une sexorciste des peurs et des agressivités de notre époque de performance à tout/tous crins/craint, une montreuse de bonnes aventures permettant de compléter les cours d’éducation sexuelle (ou plutôt de biologie reproductive de base) et les sexpériences des jeunes (et moins jeunes) adolescents/adulescents/adultes !!! Je sais bien que les enfants sont confrontés de plus en plus jeunes à la pornographie via des sites illégaux et donc les parents préservent leurs enfants de cette profusion de "zobsession", mettant majoritairement en place sur leur équipement informatique des moyens de protections des mineurs comme des codes d’accès parental ou des logiciels de filtrages. Mais bon, il faut se faire à l’idée qu’ils sont des habitués, qu’ils découvrent le cinéma X (l’appellation X viendrait du fait que l’on barrait autrefois de croix les affiches des films censurés) plus tôt que leurs ainés, vers seize ans (les deux-tiers des moins de vingt-cinq ans, contre la moitié de la population, s’étant initié tout seul, un quart avec un ami, un dixième – contre un quart de la population –, avec leur partenaire) ! Même si, toujours au stade de l’initiation, la plupart se sont contentés pour le moment de ne visionner que des extraits et non l’intégralité de films (passé vingt-cinq ans, la tendance s’inverse et plus nombreux sont ceux à avoir déjà vu un film en entier). Mais eux considèrent que c’est le bon âge, pas "trop jeune" pour voir son premier film de boules, le rôle de la pornographie dans l’apprentissage de la sexualité étant deux fois plus important pour les hommes (la moitié) que pour les femmes ! Et c’est qu’ils s’accoutument vite les coquinous : ils sont des consommateurs assidus (pas tous, mais un bon quart regarde un film qui leur est interdit – plus du porno que de l’érotico, plutôt des films X que des scènes QQ, à la lettre près – au moins une fois par mois) qui naviguent sur Internet et qui sont habitués aux contenus gratuits que ce soit par le biais de sites et par téléchargement illégal !!! Il faut bien comprendre que haut-débit oblige (et nous sommes les premiers Européens en terme de CGV, Connexion à Haute Vitesse), on peut dater à ces trois dernières années l’explosion du porno gratuit sur le web avec l’apparition massive de plateformes hot voire trash (ce qui marche le mieux). Il faut rappeler que les personnes âgées de plus de cinquante ans avaient difficilement accès à des films X dans leur jeunesse, sachant que jusqu’au début des années 80 – où la diffusion des cassettes VHS et des premiers films X sur Canal+ en a largement démocratisé l’accès –, la diffusion de films pornographiques était limitée à des salles spécialisées auxquelles l’accès était interdit aux mineurs (c’est-à-dire aux moins de vingt-et-un ans jusqu’en 1974) ».
  • Comment les films pornos sont-ils "consommés" ?
  • U : « Sur le plan de la consommation, les homosexuels achètent et louent davantage que les hétérosexuels et se déplacent également plus dans les sex-shops que les hétérosexuels pour se procurer des films. Ils sont également davantage réceptifs que les hétérosexuels, plus disposés à intégrer la pornographie au sein de leur couple. En moyenne, les homosexuels ont découvert le cinéma X plus tôt que les hétérosexuels, vers vingt-et-un ans, et ils lui attribuent plus facilement un rôle dans la découverte et l’apprentissage de leur vie sexuelle (deux tiers contre un tiers chez les hétéros). Chez les hétéros, le film X n’est plus aujourd’hui limité aux sex-shops et réservé à une minorité de mâles frustrés mais apparaît, au contraire, comme un phénomène de masse, répandu dans tous les milieux, intégré à la vie quotidienne des Français (un dixième des hommes en ont déjà vu sur leur lieu de travail et un tiers dans une chambre d’hôtel). Plus de vingt ans après le premier film X diffusé à la télévision, il n’est plus honteux d’aimer le porno et de le dire. Avec l’émergence des chaînes câblées et la démocratisation d’Internet, l’accès aux contenus pour adultes s’est largement banalisé, un grand nombre de femmes reconnaissant même en avoir déjà vu un (que ce soit dans son intégralité ou seulement quelques extraits). Et chez ces personnes qui ont déjà vu un film X, le visionnage de films pornos est loin d’être exceptionnel voir accidentel… Au contraire, on note une consommation régulière chez une forte proportion d’entre elles : une sur deux en regarde de manière occasionnelle, près d’une sur cinq en regarde au moins une fois par mois. Cœur de cible du marché de la production pour adultes, les hommes ont déjà, dans leur quasi-totalité, visionné un film X (pour un quart seulement quelques extraits). Principaux consommateurs de films X, un tiers des hommes en a une consommation mensuelle, cette proportion étant d’autant plus forte que l’on est jeune, consommant pour plus de trois quart en solo (mais les trois quarts aimeraient regarder un film X avec leur partenaire… si celle-ci le leur demandait) ou pour moitié de tous les hommes avec leur partenaire. La moitié des hommes estime d’ailleurs qu’ils ont un impact sur leur désir sexuel, contre un tiers chez les femmes, sachant que près d’un homme sur trois ayant regardé un film pornographique a déjà fait l’amour devant ce type de films (la moitié des hommes ayant déjà essayé de reproduire des scènes ou des positions vues dans ces films, contre un quart des femmes). D’ailleurs, près d’un homme sur dix aimerait tourner dans un film X, sachant qu’ils sont un sur trois à s’être ou à souhaiter se filmer durant leurs ébats (un homme sur cinq aimerait ou a déjà fait l’amour avec sa partenaire via une webcam). Pour autant, les Français maintiennent une distance entre le X et la réalité (tout en exprimant une préférence pour des films esthétisés aux scénarios élaborés). Quelque soit leur sexe ou leur âge, ils considèrent dans leur très grande majorité que la sexualité présentée dans les films X est éloignée des pratiques sexuelles : ça reste du cinéma et ce n’est pas la réalité. Si la majorité des gens trouve les films pornos excitants et "amusants", elle ne les trouve pas moins "ridicules" et "dégradants", ce qui n’empêche pas un quart de la population de les trouver "naturels" et même "sains". Toujours est-il que parmi les principaux critères de satisfaction d’un film X, on trouve la présence de beaux acteurs ou actrices, devant le scénario, la lingerie, le nombre de scènes X et la beauté des décors, les femmes attachant plus d’importance au scénario alors que les hommes sont plus soucieux du nombre de scènes X (et notamment de la présence de scènes de fellation, ce qui est toujours le cas, au contraire du cunnilingus : la moitié des hommes s’enquiert de la présence de scènes de fellation alors que la présence d’autres pratiques est secondaire) ou de la lingerie ». Il existe ainsi plusieurs centaines de studios qui produisent des dizaines de milliers de films chaque année, et plusieurs milliers de personnes travaillent comme acteur ou actrice pornographique. En 2002, on estime que le chiffre d’affaires (au niveau mondial) de l’industrie pornographique s’élevait à 50 milliards d’euros ! Les producteurs de contenu adulte sont conscients que bien souvent c’est l’acte sexuel dans sa représentation clinique qui intéresse le spectateur, le consommateur de pornographie visionnant ce type de produit dans le seul but de s’exciter et d’assouvir ses pulsions. C’est le consommateur pur et dur, celui qui se masturbe devant ce contenu et qui n’a rien à faire des préliminaires. Ce client type, champion toutes catégories de la consommation rapide, achète tout ce qui lui promet l’orgasme. Or, il constitue les deux-tiers du volume total de la clientèle de ce genre de films. Cette clientèle cible donne donc lieu à une surproduction de mauvaise qualité, vidéos dont les images, aux couleurs saturées, présentent des scènes très explicites : la scène s’ouvre invariablement sur une femme qui se livre à un strip-tease torride, offrant au regard une plastique largement aidée par les interventions chirurgicales, et des gestes bien souvent vulgaires. L’actrice de toute évidence est là pour inviter le consommateur, elle s’adresse directement à ce voyeur en des termes très directs. Une fois le regard appâté, l’action commence. Un, deux ou plusieurs hommes s’avancent alors vers la femme objet, et lui présentent leur sexe ou elle va le rechercher avidement. Quelques scénarii plus élaborés permettent à l’acteur mâle de procéder à quelques caresses préliminaires. Ensuite, après la fellation "obligatoire" (mais on voit très rarement de cunnilingus), s’enchaîne les scènes de pénétrations afin que le film se termine, inévitablement, sur l’éjaculation triomphante. Ce canevas sert de base à presque la totalité des films et vidéos pornos. C’est un standard ! Toutefois, la capacité de production commençant à saturer le marché du film pornographique, les pratiques évoluèrent vers des pratiques jusqu’ici plus confidentielles, comme la sodomie, la pénétration double, le BDSM [1], etc. Certaines de ces pratiques furent incorporées aux films pornographiques plus conventionnels, créant une nouvelle norme de pratiques sexuelles. Les acteurs et actrices les plus recherchés devinrent donc ceux qui incorporaient ces pratiques à leur répertoire de jeu d’acteur. D’autres studios se sont tournés vers un système à longue queue (de nombreux produits chacun en petite quantité), se spécialisant dans la réalisation de fantasmes plus spécifiques et ne touchant qu’un nombre limité d’amateurs, mais en diversifiant leur offre afin d’occuper ces niches commerciales (un studio japonais s’est ainsi spécialisé dans ce type de marché, proposant aux consommateurs de signaler les fantasmes qui les intéressent, le studio réalisant les films ensuite). Tantôt l’on mettra en scène des femmes matures afin de les exposer dans un rapport, limite incestueux, avec de très jeunes hommes sans poils. Cette mise en relief pourra même atteindre des niveaux presque inimaginables lorsque la dame est plus que sexagénaire. On pourra également tourner avec des femmes aux seins énormes, histoire de proposer aux voyeurs ce que le milieu appelle une branlette espagnole, c’est-à-dire la friction du pénis entre les seins de la dame (avec éventuellement une fellation, au moins du bout de la langue, si la femme est un peu souple). Un autre sujet abondamment exploité est le sadomasochisme. On verra dans ces conditions une femme (le plus souvent du moins) ficelée ou menottée, parfois même bâillonnée, subir des humiliations, des plus soft aux plus hard, en passant par quelques tortures parfois limite. Le plaisir de la domination exultera à travers ces images choc ».
  • Qu’en est-il justement de l’industrie du sexe filmé ?
  • U : « Au milieu d’une production de niveau très médiocre, ressortent des films de qualité qui s’appuient sur des réalisateurs tels qu’Andrew Blake (ancien photographe), Marc Dorcel (ancien producteur), Pierre Woodman (ancien policier) ou encore Paul Thomas et John Leslie (deux anciens acteurs du X du début des années 80). À la fin de 1990, Berth Milton Senior passa le flambeau à son fils pour la direction de Private (la plus grande collection de DVD pornographiques au monde, dont le classement thématique permet de cibler les différentes catégories de consommateurs), Berth Milton Jr., qui engagea le photographe/réalisateur Pierre Woodman. Ce dernier apporta un nouveau style au sein d’une maison vieillissante (fondée en 1965 en Suède), en allant chercher des modèles dans les pays de l’est de l’Europe et en poussant le jeune patron à faire de la vidéo X haut de gamme. Portée par l’essor du DVD et la qualité de ses productions, Private devint alors rapidement le leader du marché international avec cinquante deux pays distributeurs. Ces dernières décennies, Private Media Group est ainsi devenu le plus important studio pornographique au monde, en glanant plus de deux cent vingt récompenses. Cette société a les meilleures ventes de DVD X au monde (tous studios confondus) avec notamment huit très gros blockbusters : Sex City, Gladiator, Pyramid, Cleopatra, Millionaire, Private Chateau, Robinson Crusoe et X girls. Après avoir transféré le siège de la société en Espagne en 1997, Berth Milton modernisa et diversifia la société, en développant les activités Internet et le marché de la vidéo à la demande. En février 1999, Private devint la première société à vocation pornographique à être introduite en bourse (au Nasdaq). L’industrie de la pornographie s’était toujours jusque-là financée de façon obscure, servant d’exutoire fiscal à certains mécènes puissants. Trois ans plus tard, le magazine économique américain Forbes classa Private Media Group parmi les vingt sociétés les plus prometteuses. D’autres jeunes entrepreneurs se sont construits sur à peu près rien, telle la société Opale Net, réussissant le tour de force de devenir un acteur principal dans le monde du contenu pour adultes en gravissant humblement les échelons. Aujourd’hui toutefois, la tendance semble vouloir changer. Les puissants du monde de la finance, s’interrogeant sur le succès de l’industrie du sexe, semblent croire qu’il s’agit d’un secteur d’investissement comme un autre et qu’il faudrait peut-être songer à y faire sa place dès maintenant. Le Business du X connaît une croissance fulgurante depuis quelques décennies. Son ascension ne se dément pas et de plus en plus d’hommes d’affaires, reconnaissant ses performances financières, décident de s’acoquiner avec lui. Argent facile dans un monde où la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, le X business n’attire pas que les grosses fortunes qui cherchent à gagner davantage. Après la vague de fonds d’investissements "éthiques", qui favorisaient les investissements dans toute entreprise morale, et que l’on appelle des "investissements socialement responsables", les gens d’affaires s’engagent, depuis le nouveau millénaire, dans l’exploitation des "vice fund". Le fonds d’investissement américain Vice Fund, crée en 2002, a d’ailleurs pour ambition d’encourager les investissements dans tout ce qui est socialement immoral, tout en restant légal. Idem pour la banque US d’affaires AdultVest. Persuadée de la réussite d’investissements dans des "actions du vice", elle propose des fonds dans l’industrie du sexe, exclusivement. Un revirement sans précédent dans l’univers boursier. Cette banque, créée en 2005, en est à 8,4 milliards de dollars d’investissement pour 840 entreprises actives à l’heure actuelle. Plus de 4 000 investisseurs y participent déjà à titre de membres ; un début fracassant ! Partant du principe que l’être humain est régit par divers vices, aucune récession économique ne l’éloignera de ses besoins de satisfaction sexuelle. En clair, l’homme consommera toujours le sexe d’une façon ou d’une autre et il sera toujours prêt à payer pour s’en procurer. Mais tout n’est pas rose pour l’industrie du sexe en bourse. En 1990, Hugh Hefner jubilait devant l’entrée en bourse de son célèbre magazine Playboy. Dix-huit ans plus tard, après avoir atteint des courbes aussi alléchantes que 32.31 $, le titre est tombé en chute libre et n’a jamais retrouvé une cote aussi élevée. Idem pour la société Beate Ushe, une chaîne de sex-shop allemande, qui cotait dès son entrée, en 1999, à 14.20 € et qui s’essoufflait dangereusement tout récemment avec des courbes très décevantes. Pourtant, ces piètres performances n’empêchent pas certains hommes d’affaires de risquer le coup. Après avoir racheté le groupe Montorgueil SAS, dont fait partie Carpe Diem (estimé à 30 millions € de chiffre d’affaires), l’un des principaux diffuseurs de contenu adulte sur le net, Rentabiliweb diversifie ses activités et propose à ses investisseurs le grand saut dans le monde de la pornographie. Or, quand on sait qu’un homme tel que Bernard Arnault gravite parmi ces investisseurs de renom, on peut raisonnablement penser que le PDG de Rentabiliweb sait exactement ce qu’il fait. Plus le sexe est visible, plus les consommateurs le réclament. Il reste l’un des sujets favoris dans le monde entier, même dans les sphères religieuses fermées. D’ailleurs, les pays qui procèdent au plus grand nombre de requêtes ayant le sexe pour sujet, précisément sur le net, sont le Pakistan, l’Inde, l’Égypte, la Turquie, l’Algérie, le Maroc et l’Indonésie. Par ailleurs, si l’on tient compte de la démocratisation du sexe en général, que l’on prend en considération l’engouement public pour les sex-toys et autres curiosités en rapport avec la vie sexuelle des individus ordinaires et que l’on estime la tendance à la hausse dans le marché du X via Internet, il reste évident que les investisseurs ont tout intérêt à percer ce marché au même titre que n’importe quel autre. Avec la venue des baby boomers dans les rangs échangistes et SM soft, on peut croire que la chute libre du sexe sur les marchés boursiers n’est pas pour bientôt ! En 2006, le chiffre d’affaires de Private Media Group s’est élevé à 38,4 millions de dollars, le bénéfice net après impôts atteignant plus de 630 000 dollars. De nos jours, les plus grandes chaînes hôtelières de la planète proposent des programmes payants (Vidéo à la demande) pour adultes élaborés par Private, et de nombreux opérateurs tels que Belgacom en Belgique, ou Canal+ en France ont passé des accords avec Private Media Group (tout comme Marc Dorcel, leader européen, qui depuis septembre 2008 distribue en exclusivité, en France, le catalogue DVD des fameuses productions Private). En 2005, la marque commerciale Marc Dorcel est la marque sexy la plus connue en France avec 49% de notoriété. Son logo représentant un toucan qui apparait avant chaque diffusion sur Canal+ a aidé à accroître la visibilité de la marque. Les Hot d’Or, qui récompensent chaque année les meilleures productions X, sont carrément devenus l’un des événements majeurs des festivités du festival de Cannes, jusqu’à s’en faire virer et redémarrer quelques années plus tard, crise oblige, sur Paris. Il faut dire que le cinéma traditionnel fait aussi de plus en plus appel aux comédiens du X : Ovidie dans Le pornographe et Mortel transfert, Raphaëla Anderson et Karen Bach dans Baise-moi, Rocco Siffredi dans Romance. De même, l’année 2000 a marqué la rencontre entre le cinéma traditionnel et le X, même si Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi (ex-hardeuse) s’est vu retirer son visa d’exploitation dans le circuit normal. D’autre part, quinze ans après la fellation de Maruschka Detmers dans Le Diable au corps, celle non simulée du film de Patrice Chéreau dans Intimité ne provoque plus aucune polémique. Enfin, Lars von Trier (Palme d’or à Cannes 2000 pour Dancer in the Dark) a produit un vrai film X, Pink prison, qui contient d’authentiques scènes hard. En 2002, suite à la publication d’un rapport sur l’environnement médiatique de la jeunesse (révélant que 11% des 4/12 ans dont les parents sont abonnés à Canal+ ont vu un extrait, mais seuls 10% d’entre eux ont poussé jusqu’à la moitié du film) et d’une réglementation européenne contraignante en la matière, la diffusion de films X a la télévision française est remise en cause. Il faut dire que le genre s’est démocratisé à la télévision française : plus de cent films à caractère pornographique proposés sur les chaînes du câble et du satellite (XXL, CinéCinéma et TPS cinéma) auquel il convient d’ajouter quatre-vingt titres sur Kiosque et Multivision multidiffusés (achetés entre 1 500 et 10 000 euros contre 25 000 euros pour Canal+). Pour Vidéo Marc Dorcel, la télévision représente 15 % de son chiffre d’affaires (4,2 M€ sur 28 M€). Quant à l’audience de ces films, elle est loin d’être confidentielle : avec près d’un million d’abonnés, XXL représente le quart de Canal+ (sans en avoir les contraintes financières), le film X de Canal+ est vu par 35% des abonnés, et d’après un opérateur 5 à 10% des abonnés aux chaînes cinéma sont motivés exclusivement par les films pornographiques. En France, les films à caractère pornographique sont autorisés uniquement entre minuit et quatre heures du matin, sur des chaînes payantes (abonnement en double cryptage ou Pay per view) avec de nombreuses restrictions par rapport aux films autorisés à la vente et à la location. Les films doivent avoir un scénario, ne peuvent pas se référer aux déclinaisons de pratiques ou de spécialités. En pratique, les chaînes n’ont pas utilisé pleinement cette semi-liberté, ainsi l’homosexualité masculine avant l’apparition de la chaîne Pink TV était absente (hors événement exceptionnel type Gay pride ou le film mensuel de la chaîne XXL) ; quant à l’homosexualité féminine, elle est souvent limitée à quelques scènes (exclusivement lesbiennes ou bisexuelles) dans un ensemble de scènes hétérosexuelles. Enfin, le choix des films privilégie les acteurs et actrices jeunes et en bonne santé (pas de handicap physique, actrice de moins de 35 ans, pas de femmes enceintes, ...) ».
  • Quelles (r)évolutions le multimédia a-t-il apportées, comme ce fut le cas dans la vie de tous les jours, dans l’industrie du cinéma X !
  • U : « Les usages et les modes de consommation ont beaucoup évolué ces dix dernières années ! Le boum extraordinaire de popularité du sexe est surtout attribuable à l’avènement de l’Internet : sur les moteurs de recherche, les mots-clés les plus souvent tapés sont encore "sex" et "porn", soit un quart des recherches. On estime à environ 29 000 le nombre de personnes consultant un site X à la seconde. Sur un audimat d’environ 60 millions d’Américains sur le net, c’est 50% d’entre eux qui visitent régulièrement des sites à caractère sexuel. C’est pourquoi l’on ne s’étonne plus du nombre de nouveaux sites pornographiques ajouté chaque jour, soit près de 300. Internet est le plus grand diffuseur d’images à caractère sexuel à l’heure actuelle : 42 % des navigateurs comporte une page présentant du contenu érotique, 35 % des téléchargements sont pornographiques, on estime à 12% le nombre de sites tagués pornographiques (soit approximativement 4 millions d’adresses sur le net, sachant que de ces adresses sont échangés près de 3 milliards d’e-mails chaque jour, ce qui constitue environ 9% de tout le trafic de correspondance courriel au quotidien à travers le monde). La pornographie sur le net génère annuellement presque 3 milliards de dollars. Chaque seconde, c’est environ 90 $ qui sont alloués au paiement de ce type de contenu aux États-Unis, pays qui héberge 89% des sites pornographiques. À travers le monde, c’est plus de 2000 € par seconde qui sont dépensés pour des contenus à caractère sexuel. Un nombre grandissant de jeunes font des visites éclair sur les sites de charme mais ce sont en général les plus vieux qui achètent les abonnements et consomment le produit sur de longues durées. Beaucoup d’internautes affirment passer de 3 à 10 heures par semaine sur des sites pornographiques (10% des visiteurs masculins se considèrent accros aux sites coquins). Les internautes les plus facilement monnayables pour le sexe sur le net sont les Asiatiques, de façon générale (20% d’entre eux visitent des sites X sur leur lieu de travail). Les Sud-Coréens dépenseraient en moyenne 394 € par an alors que les Japonais s’en tiennent apparemment à 117 €. Ce sont néanmoins les Chinois qui détiendraient tous les records avec une moyenne annuelle de 20 milliards de dollars. Chez les Européens, ce sont les Finlandais qui dépenseraient le plus avec 86 € tandis que les Français, plus raisonnables, se limiteraient autour des 70 €. En revanche, les Allemands ne lâcheraient guère plus de 6 € par l’année. L’accès aux œuvres pornographiques est de plus en plus dématérialisé : les sites Internet gratuits constituent pour moitié le moyen d’accès aux films, devant un gros tiers pour Canal+ et un quart pour les DVD achetés ou empruntés à des proches (sachant que le web est pour moitié le principal outil pour se procurer des DVD, devant les vidéoclubs qui représentent un tiers alors que pour les sex-shops cela tombe à un sixième – cependant, le vidéoclub reste le moyen de distribution privilégié des catégories les plus aisées et les plus âgées de la population tout en faisant jeu égal avec le web chez les personnes en couple). Pour autant, le recours au multimédia dépend de l’âge : chez les hommes, les jeunes se distinguent par un recours plus régulier aux sites web et au téléchargement illégal alors que les plus de cinquante ans ont plus l’expérience des salles de projection ou des films diffusés sur une chaîne cinéma (la consommation à partir de chaînes thématiques est plus limitée que sur Canal+, mais on note qu’elle est presqu’aussi élevée sur des chaînes X spécialisées que sur des chaînes cinéma, à hauteur d’un petit cinquième). Dans le détail, les jeunes se distinguent par un recours plus régulier aux sites web gratuits (au trois-quarts) et au téléchargement illégal (un peu moins de la moitié) mais aussi à des services de type VOD (un cinquième) ou pay-per-view (un dizième). À l’inverse, les 35-50 ans en visionnent, eux, plus par le biais de Canal+ ou de DVD achetés alors que les plus de cinquante ans ont plus l’expérience du film de cul dans une grande sale (euh, salle… de projection) ou, pour un tiers, des films diffusés sur une chaîne cinéma. Ainsi, en janvier 2002, Dorcel a lancé la plateforme de vidéo à la demande DorcelVision.com (suivie en 2006 par Dorcel TV, une chaîne pour adultes disponible sur le câble, le satellite, l’ADSL et sur Internet), qui a atteint en 2007 un chiffre d’affaires avoisinant les 250 000 euros par mois. Et pour dire les choses, on constate que chaque millier d’ouverture de ligne ADSL fait globalement baisser le nombre de viols ! C’est donc un moindre "mâle" pour beaucoup de bien !!! D’ailleurs, bien plus ouvertes sur ce sujet qu’on ne pourrait le croire, les Françaises sont des consommatrices et amatrices avérées du cinéma pornographique, quasiment la moitié en ayant déjà regardé dans son intégralité ou presque (et un tiers d’entre elles ont une consommation occasionnelle ou régulière de films X). De plus en plus, la pornographie devient pour les femmes une expérience personnelle et intime, et si plus de la moitié du beau sexe admet les voir avec leur partenaire, une autre moitié les voit toute seule (sachant que cette proportion croît plus la personne est jeune). Près du quart des femmes, initiées pour un tiers par leur partenaire, estime que la pornographie a participé à la découverte et l’apprentissage de leur sexualité (une femme sur quatre a déjà tenté de reproduire des scènes ou des positions vues dans un film et une sur cinq aimerait filmer ses ébats, sans pour autant diffuser la vidéo). Il existe d’ailleurs des films pornos réalisés par des cinéastes, faits pour les cinéfilles et garçons : « Peep-Show Heros » (Héléna Noguerra), « Le bijou indiscret » (Arielle Dombasle), « Se faire prendre au jeu » (Lola Doillon), « Enculées » (Laetitia Masson) et « À ses pieds » (Mélanie Laurent). Les principaux critères de ces "X-plicit Films" sont une montée progressive du désir, un parti-pris esthétique, des acteurs et actrices naturels et des sensations justes où la libido féminine est au centre de la proposition. Mêlant sexe et sexualité, désir et plaisir, humour et sérieux, ces cinq aventurières réalisent une collection coquine à regarder, seul ou à deux, et qui devrait inspirer tant le public que "les pros" du genre. Pour autant, le porno n’est pas vraiment un truc de femme, car trop explicite (les tentatives d’Ovidie dans la réalisation de pornos féminins n’ont pas été très probantes) ! Si le cœur de cible du marché reste le public masculin avec un tiers des hommes qui visionne un film X une fois par mois (contre la moitié chez les hommes de moins de 35 ans et 5% des femmes) et une consommation régulière sensiblement plus forte chez les personnes insatisfaites de leur vie sexuelle (un tiers) que chez celles qui en sont satisfaites (un quart), le visionnage n’est pas forcément corrélée à un manque d’activité sexuelle puisque c’est chez les personnes ayant le plus fréquemment des rapports sexuels que cette consommation est la plus forte. Ainsi, la consommation occasionnelle de films X est plus élevée chez les personnes en couple (la moitié du public) que chez les célibataires. Offrant aux couples un moyen de casser la routine en redonnant du piment à sa vie sexuelle, la pornographie a changé. Longtemps réservée à un public quasi exclusivement masculin, elle s’est orientée vers un public plus "mixte", voire "conjugal", qui aspire à un contenu plus "haut de gamme". S’adressant aussi bien aux hommes qu’aux femmes cette nouvelle pornographie, plus esthétisée, fait partie intégrante de la sexualité des couples. La moitié d’entre eux relève justement son impact sur le désir sexuel, et un tiers des femmes reconnait que le visionnage de films X augmente leur désir (même si un autre tiers d’entre elles le font seulement pour faire plaisir à leur partenaire). Toujours sur un ratio d’un tiers, regarder ce genre de films peut libérer la parole sur le sexe à propos des scènes ou des positions, inciter à de nouvelles pratiques et nourrir les fantasmes en faisant l’amour devant ce type de films, les effets négatifs (un quart des couples est gêné et un sixième dégoûté) restant minoritaires, y compris chez les femmes. Puisqu’il existe des films acceptables pour les femmes et qui sont plutôt destinés à ce que monsieur et madame Tout-le-Monde consomment, un film de boules social, en quelque sorte, qui aide à faire son devoir conjugal, je cherchais vraiment à me positionner sur ce créneau ! Pour autant, je ne me mettais pas en situation de donneuse de leçon d’orgasme, je m’envisageais plutôt comme une coach vidéo en positions et trucs et astuces, une Véronique/Davina de la "gymnastique" sensuelle et érotique, la pornographie n’étant finalement qu’un coup d’état hormonal du besoin sexuel de l’entrejambe sur l’envie sensuelle du désir amoureux du cerveau !!! Comme tant d’autres avant (et après) moi, je voulais montrer que le sexe n’est pas sale (s’il est propre !), du moment qu’il s’agit de fusionner deux êtres, où l’un dans l’autre, imbriqués façon puzzle, le plaisir solitaire et égoïste laisse place à la jouissance mutuelle et partagée !!! Je suis loin d’être candide, mais je dois avouer que dans le cas présent, j’ai été d’une tendre naïveté ! »
  • Si tu le veux bien, nous allons visionner une scène que tu as sélectionnée, qui illustre bien ton désenchantement !
  • U : « Oui, c’est une scène tout à fait symptomatique de notre époque ! Elle est issue du film Prend-moi comme une bête, grand fou !. Play !!! »

 

 

Le décor se situe dans un sauna, un mercredi, jour des femmes. Sergueï, bel athlète, entre dans l’étuve où se prélasse lascivement Ulla, se pensant seule ou en tout cas sans risque de penser à mâle.

 

  • S : « Cette ambiance équatoriale me donne des vapeurs, je suis chaud comme la braise !
  • U : Comme je vous comprends, moi-même j’en suis toute humide mais avec la bouche sèche !!!
  • S [tombant la serviette, l’espace d’un spasme l’homme se dresse] : Tiens, je te tends ma perche, mon bou(bka) saura t’hydrater si tu le manies bien ! Le meilleur sport pour se dépenser c’est le corps à corps, viens faire de la varappe sur mon mur à escapade !!!
  • U : Aucun problème, j’adore les sports sextrêmes et je sais très bien manier les belles queues de billard, tout comme les boules rouges qui vont avec ! Je suis presse-bite et j’adore les athlètes à lunettes, à grosse quéquette !
  • S : Hum, tu as une gorge bien profonde, je vais t’enfoncer mon sabre chibre jusqu’à la garde !
  • U : Je sais que ce n’est pas bien de parler la bouche pleine, mais ça c’est de la batte de baise ! J’adore ton manche de raquette et léchouiller tes balles de pénis !!!
  • S : Justement, parle moins, lâche-toi et lèche-moi plus !!! En position pour prendre le coup, Barbie couche-toi là, je vais te Ken ! Allonge-toi sur le banc, je m’occupe en 69 de ton trou, façon catch, coup du marteau-pilon à l’horizontale !!! »

 

Devant le silence exigé par l’hardeur pour se concentrer et pour permettre aux pornophiles de se lustrer le manche en paix, nous reprenons la main pour vous conter les cabrioles et gaudrioles de nos deux performers.

 

Après une longue période de nettoyage et de préparation de leurs équipements sportifs, Sergueï introduit le bout rond de son club dans le golfe d’Ulla, la plaquant ventre à terre dans une prise de lutte gréco-romaine. Rehaussant son bassin, il transforme l’essai en lui mettant bien profond son flambeau olympique entre les deux poteaux, allumant alors le vase antérieur de l’équipe recevant à domicile et déclarant ainsi les jeux ouverts, l’arbitre signalant que l’adversaire est dans la surface de pénétration !

Sergueï effectue une série de petits ponts, passant ses balles entre les jambes de sa compétitrice, drible habillement et calmement, puis se jette à corps perdu dans un sprint jusqu’à se retrouver face à la cage, où il opère une belle reprise de volée qui vient frapper les filets du fond du but suite à un magnifique poteau rentrant. Les supporters vidéomateurs sont autant en liesse qu’Ulla soupire (de plaisir) devant cette action droit au but entre ses perches ! D’autant plus qu’après la remise en jeu, Sergueï lui carre à nouveau son maillet droit dans la lucarne après un tir croisé (ah, play Tex !!!)  !

Loin de se laisser abattre, reprenant le jeu en main, Ulla lance sa contre-offensive en faisant passer le ballon de droite à gauche, l’adversaire restant sans voix devant cette succession de déhanchés ! Envoyant tantôt la balle rose loin en avant, proche du corner, elle joue la montre avec l’équipe invitée en effectuant de nombreuses passes en retrait, non loin de la sortie de terrain, mais le ballon ne franchit jamais la ligne de touche, évitant ainsi la remise en jeu !!!

Chose parfaitement interdite en football mais obligatoire en volley, hand, basket, ou baise-ball, Sergueï met la main au panier dans un superbe dunk [2], le gong indiquant un point et l’atteinte du ciel (comme à la marelle). Souhaitant lui rendre la pareille, Ulla effectue un porté de balles, normalement sanctionné par les fédés, mais ici encouragé par les obsédés !

 

Continuant sur sa lancée, Sergueï se positionne en tandem afin qu’Ulla (toujours dos à lui, mais cette fois sur lui) chevauche ce bel étalon pur sang en Amazone et saute au mieux son gros obstacle. Inversant les rôles, la monture cravache des mains la croupe de sa cavalière, celle-ci partant tantôt au triple galop, puis au trot, mais toujours avec cette montée-descente du bassin afin de canaliser au mieux les coups de reins ! Après plusieurs tours de piste, Ulla lâche la bride de son cheval fougueux, celle-ci estimant que ce mustang sauvage est à présent débourré ! Mais que henni : sitôt la longe et les mords enlevés, que Sergueï s’emballe, rue de l’arrière-train, se cabre, autant qu’elle se cambre !!! Il se lance alors dans une chevauchée fantastique : à présent qu’Ulla a bien les pieds aux étriers, il prend ses coups d’éperons comme autant d’incitations à la cavalcade et aux rodéos sauvages, même si c’est toujours lui qui garde la maîtrise de celle qui le monte, en tirant sur ses nattes comme sur les rênes de son pouvoir de domination sur cette belle pouliche !

Loin d’être désarçonnée, Ulla reste en selle et se met au cheval d’arçon sur ce beau garçon : de par ses connaissances en gymnastique bien rythmique et très sportive, elle conquiert le jury !!! Avec ou sans appuie, elle effectue des figures de style, virevolte dans les airs vers le septième ciel sans jamais toucher terre ! Cette fille de l’air sait jouer des flûtes et prendre ses jambes à son cou : elle fait de la voltige de haut vol !

 

Maintenant que l’essai vaginal et clitoridien est bel et bien consommé et transformé, Sergueï n’attend plus que de botter en touche (ces fesses) : il a bandé son arc et lui a mis sa flèche dans sa mire qu’il admire, en plein dans le mille, mais il reste à Sergueï encore des coups à tirer car il n’a pas décoché toutes ses flèches et il a d’autres cordes à son arc ! D’un geste technique sûr, il bascule son punching-balls [3] sur le côté, mettant sa cible ultime dans sa ligne de mire et de tir : lui qui ne prenait jamais Ulla de face, voilà qu’il va la prendre de fesses, en chien de fusil, en mettant sa petite fleur au bout de son fusil d’ass-haut !!!

Saisissant son javelot à pleine main, il le plante et effectue des ronds dans l’o d’Ulla afin que sa batte aille bien au fond des choses et qu’il puisse faire son trou, son (h)o(me)-run à loisir ! Une belle partie de boules s’engage, ses Obut tapant contre le cochonnet d’Ulla : ne sachant trop s’il doit tirer ou pointer, Sergueï décide d’alterner gestes de précision destinés à viser au plus près de là où ça fait du bien et de mettre sa cartouche à Ulla avec sa 22 cm long rifle par des tirs en rafale, lui étant un tireur d’élite en tir sportif couché (tout comme debout et sur le dos d’ailleurs). Jouant tantôt le smash et l’ace sur l’ass, Sergueï monte au filet en écartant les lobes de sa partenaire de simple, joue en fond de cours !

 

À présent que sa c(r)oupe dévisse et que la victoire masculine est imminente, Ulla demande un temps mort, un ti(m)e-break. Sergueï le lui refuse, et, sentant que le jeu, set et match sont proches, accélère ses passes vont et viennent ainsi que ses effets de manche ! Après ces trois sets intensifs marathoniens, Ulla capitule alors que Sergueï finalise l’encule par son coup spécial nommé botte Florentine comme au fleuret pendant qu’Ulla tire sur la queue de détente : ça déclenche la percussion et le coup part ! Tout heureux de sa victoire et qu’Ulla ait pris sa cartouche à partir de la gueule du canon, il secoue sa bouteille de champagne et en arrose abondamment le visage défait de sa compétitrice, qui n’en perd pas une goutte, finissant même ce savoureux cru "moite et sent bon" au goulot !!!

 

 

  • Hum, effectivement, ces images peuvent choquer un public non averti !
  • U : « Certes, déjà les séquences ne sont pas représentatives de la sexualité de tout un chacun, mais surtout elles peuvent avoir des conséquences néfastes en laissant des séquelles sur ce qui se fait et ce qui se rêve auprès d’un public en quête d’action ! Moi qui rêvais d’éduquer au cul les jeunes générations en leur apprenant comment bien faire (et du coup se faire) du bien, je me retrouve les quatre fers en l’air à me faire démonter par un bodybuildé défoncé aux hormones et aux excitants ! Sans parler forcément d’Amour ou de sentiments, un peu de tendresse bordel !!! »
  • C’est clair qu’il n’y en a que pour la bestialité, la sensualité reste au vestiaire !
  • U : « Beh oui, carrément ! Le X business est un univers qui sollicite des pulsions primitives chez l’être humain, la qualité de ce qui est présenté est rarement mise en cause. Ce que les consommateurs de X veulent avant toute chose ce sont des scénarii choc, des images crues, des scènes dans lesquelles l’acte sexuel, généralement fantasmé, est enfin mené à un aboutissement devant le regard du voyeur. À l’heure actuelle, les producteurs de sites pornos le savent et se soucient peu de ce qu’ils offrent comme contenu. On voit par conséquent une sexualité qui correspond peu à la réalité, une sexualité crade et trash, une sexualité brute qui permet au voyeur d’exulter ses désirs comme ses frustrations. En ce sens le client paye pour se décharger, ni plus ni moins. Les films X (français comme européens ou américains) sont de moins en moins sensuels et de plus en plus trop machos porno-crados : fellation en gorge profonde à en faire vomir par le titillement de la glotte, prises de lutte gréco-romaine avec clés de blocage et tirage de cheveux, aucune attention pour les seins si ce n’est pour les martyriser en tirant dessus ou en les giflant, gros plans longs et médicaux sur les pénétrations vaginales/anales alors que le désir/plaisir est pour l’autre dans son intégrité (caresses des zones érogènes, voire claques sur les fesses, visualisation de positions instructives et enthousiasmantes, beauté des partenaires et de leurs attraits sexuels, etc.) !!! Le porno est devenu trash-core avec ses positions de domination/humiliation, ses manières et son vocabulaire en dessous des ovaires. Je me demande bien quelles générations de sexopathes nous sommes en train de formater en leur donnant en pâture ces injures à la sexualité pure, non en terme de folles aventures mais concernant le consentement et le Respect de l’autre ! Et puis c’est très vite ennuyeux, le porno. Ennuyeux à tourner, avec toutes ses contraintes techniques, ses gymnastiques, ses codes mimiques. Il faut bosser des heures pour une prise, évidemment sous le regard des gens du plateau et sous la chaleur des lampes de la rampe, coupée parce qu’il y a toujours un truc qui ne va pas ! Le porno est même de plus en plus ennuyeux. Au début du XXè siècle, alors que peu de temps après les frères Lumières vinrent de nombreux cousins "ténébreux", il n’était pas rare qu’au gré des galipettes animées papi suçât un gland tout en pinant mamie. Puis, avec l’âge classique, vint la séparation des genres, finie la pansexualité. Dans les années 70, le porno avait des idées, comme dans Exhibition de Jean-François Davy ou Derrière la porte verte des frères Mitchell. Dans les années 90, il y avait des pornstars et des limousines. Maintenant, c’est la dèche (enfin … le X s’est décidé à exploser tous les budgets : après la sortie très médiatique par Marc Dorcel Productions du film français pour adultes le plus coûteux de ses trente dernières années, Casino - No Limit, avec 210 000 euros de budget, ce fut en 2008 le tour de Digital Playground, société leader sur le marché du porno aux États-Unis, avec Pirates II : Stagnetti’s Revenge, un vague remake porno de la saga Pirates des Caraïbes, film X le plus cher de tous les temps avec un budget de 10 millions de dollars). La faute au succès actuel du gonzo et aux amateurs, semble-t-il, puisqu’il suffit de se brancher parmi l’embarras du choix pour voir la terre entière se faire tout ce qu’on veut, et gratos en plus ».
  • Avant d’aborder le côté trash du hard, peux-tu nous en dire plus sur ton expérience comme hardeuse "soft" ?
  • U : « Derrière la caméra c’est toujours pareil avec dans l’ordre du minimum syndical la fellation, direct le coït vaginal sans retourner la pareille (génitale) à mademoiselle, sodomie, éjac’ faciale [alors que c’est facile, mais pas classe, de (se) décharger sur les autres] : tu parles d’originalité dans l’imagination des comportements alités ! Dans mon cas, certes je paye mon boule et cela paie bien, mais au prix du déni de ma personne : dans le milieu, je ne suis qu’une poupée gonflée comme tant d’autres ! Au moins dans la prostitution la traite des blanches françaises était plus limité car les candidates aussi, alors que dans l’industrie du X on ne vous demande pas de parler (de toute façon ce sera doublé par des gémisseuses professionnelles) et les belles filles avides d’argent tout en restant au chaud ne sont pas ce qui manque ! Certes, le film pornographique, surtout pour ceux qui en tirent profits, n’a pas de vocation artistique. Toutefois, certains réalisateurs comme Marc Dorcel, Andrew Blake et quelques autres, ont choisi de travailler à partir de scénarii structurés, avec des décors considérables, mettant à contribution des moyens techniques, alliant compétence et appareils de pointe. Leurs petites histoires, correctement écrites, sont également bien dirigées par un réalisateur qui a des ambitions esthétiques et qui s’entoure d’acteurs qui ne font pas que se livrer à des actes sexuels. Bien sûr, on est encore loin du compte en terme de performance d’acteurs dans des rôles de composition, mais la volonté de réussir un produit autre que destiné à la consommation rapide est bien réelle. Cela dit, il serait naïf de croire que cette élévation des standards esthétiques et artistiques de la pornographie puisse séduire les grands producteurs de cinéma XXX. Et l’argument numéro un est d’ores et déjà bien prévisible : pour un moindre coût de production, le film de mauvaise qualité rapporte plus. Longtemps et encore majoritairement réalisés par des hommes et pour des hommes, les films pornographiques hétérosexuels véhiculent une conception stéréotypée des rapports sexuels. Les dialogues sont généralement réduits au strict minimum, et se limitent souvent à des avances directes, des exclamations et des soupirs de plaisir. Cela peut s’expliquer par la "réalité" présentée, une réalité inversée dans laquelle l’acte sexuel prend une place très naturelle dans l’ensemble des rapports sociaux humains. En ce sens, la pornographie peut être rapprochée des Saturnales, fêtes d’esclaves à qui on donnait temporairement le droit de renverser les rapports sociaux. Les films pornographiques sont orientés de cette façon dans le but de ne jamais créer de frustration dans l’esprit de l’homme qui le regarde, mais d’en provoquer une libération imaginaire. Tout doit sembler simple et naturel au regard du fantasme de celui qui regarde. Le pire étant bien sûr la monotonie et la maladresse, marquées par la séquence fellation, pénétration vaginale et très souvent ensuite anale, éjaculation hors du sexe de la femme, en général sur son visage, dans sa bouche (la femme doit alors avaler le sperme) ou sur les seins, le tout en un temps raisonnable qui coïnciderait idéalement avec la durée de la pratique de la masturbation par le spectateur. Outre ces scènes, des scènes de "genre" sont de plus en plus représentées, telles que la double pénétration, le gang bang, etc. Pourtant de nombreux garçons abordent la sexualité via le porno et se préparent donc à ne pas savoir comment s’occuper d’une femme, les actrices de films porno montrant des pratiques sexuelles souvent bien insatisfaisantes pour des femmes : cunnilingus très rares et ne durant jamais plus de cinq minutes, aucune stimulation des seins (avec une absence de contact des partenaires hors des zones génitales et une absence d’échange de baisers et de caresses). De toute façon, les femmes sont généralement représentées comme de simples objets pour le plaisir masculin. Il y a ainsi de nombreux gros plans sur la bouche de la femme lors de la fellation, pendant le coït la caméra cadre en gros plan la pénétration, le visage de la femme qui prend du plaisir, parfois également (mais plus rarement, ou surtout lors de l’éjaculation) le visage de l’homme, et enfin le visage épanoui de la femme qui reçoit l’éjaculation, donnant le sentiment que son plaisir dépend de celui de l’homme, ce qui est fort contestable. En outre, les jeunes hommes peuvent être complexés par la taille de leur sexe, le porno montrant toujours des acteurs au-dessus de 20 cm quand la taille moyenne d’un sexe en érection est de 14 à 16 cm. Tout ceci pourrait conduire des spectateurs influençables et peu avertis, parmi les plus jeunes en particulier, à une vision exagérément machiste de la sexualité (même si cette pratique a été récemment remise en cause par des producteurs comme Lætitia ou Lars von Trier, ou Marc Dorcel et Private qui proposent des films X mettant davantage les femmes en valeur). Outre le fait que la femme ne soit pas respectée, sauf – éventuellement – les très rares super pornstars, le métier est très dur ! La présence de la caméra demande la prise de positions bien peu naturelles pour favoriser la vue des organes génitaux (les positions des acteurs pendant l’acte sexuel doivent donner aux spectateurs une visibilité maximale), les sodomies se font sans délicatesse (les actrices s’appliquant très souvent des gels anesthésiants hors caméra et du lubrifiant pour pratiquer ces scènes) et il existe une mentalité plus qu’égoïste des gens de ce milieu : une fois que t’as tourné ta scène, tu ne vaux plus rien ! D’ailleurs, les films pornographiques filment traditionnellement des rapports non protégés. Avec l’apparition du SIDA, l’usage du préservatif s’est répandu et les films pornographiques gays ont été les premiers à adopter majoritairement l’usage du préservatif. Toutefois, et jusqu’à maintenant, très peu de films pornographiques hétérosexuels ont adhéré à cette politique de préservation de la santé publique (films dit barebacks, "chevauchée sauvage", ils libèrent l’imaginaire de ceux qui les regardent qui les trouvent plus excitants). Les studios précisent que leurs acteurs/actrices sont tous séronégatifs vérifiés mais il existe toujours un délai d’incubation de la maladie pendant laquelle la personne parait séronégative. Dans les années 1980 aux États-Unis, le SIDA tua plusieurs acteurs et actrices érotiques. C’est alors que fut créée l’Adult Industry Medical Health Care Foundation. Cette fondation mit en place des tests de séropositivité mensuels et demanda à ce que chaque rapport soit répertorié. Ainsi, aujourd’hui aux États-Unis, un éventuel séropositif peut-il être identifié, contacté et à nouveau expertisé sous trois à six mois. Les taux de transmission du HIV s’avérèrent relativement bas et, entre 2000 et 2004, aucun cas de transmission ne fut relevé. Dès lors, seuls quelques cas ont été recensés, bien souvent en dehors de l’industrie américaine (comme Darren James contaminé lors d’un tournage au Brésil) ou de tout tournage (comme Marc Wallice consommateur de drogue par intraveineuse). En 2004, l’acteur Darren James a été contrôlé positif au VIH. Une de ses anciennes partenaires de scène, Lara Roxx, fut à son tour testée positivement. James aurait eu des rapports avec douze autres actrices. De ce fait, l’industrie du X tourna au ralenti pendant un mois. Heureusement, depuis 2008, le port du préservatif s’est répandu en France, notamment du fait que le Conseil supérieur de l’audiovisuel prescrive aux chaînes de télévision autorisées à diffuser des programmes pornographiques de ne pas en diffuser qui comportent des images de relations sexuelles non protégées par le port du préservatif, considérant que ce type de programme a une influence auprès des jeunes adultes sur leur comportement sexuel. Concernant d’autres IST, une étude de l’Adult Industry Medical Health Care Foundation fit une enquête auprès de 483 volontaires entre octobre 2001 et mars 2003 : 40% des testés avaient au moins une maladie, 17% avaient des chlamydias, 13% la gonorrhée et 10% l’hépatite B ou C. Bien qu’ils évoluent dans le même univers, devant les mêmes caméras, dans les mêmes scènes, l’implication est complètement différente pour l’acteur et l’actrice. Les acteurs masculins sont depuis longtemps moins nombreux que les actrices, et leur salaire sensiblement inférieur. L’acteur porno, souvent choisi pour la longueur de son sexe (Rocco Siffredi 22 cm, Ron Jeremy 25 cm, Manuel Ferrara 21 cm, Lexington Steele 24 cm), n’a pas réellement de visage précis. Il est d’abord et avant tout un sexe en érection, une verge qui permet l’identification du spectateur tout en lui permettant de se rêver un ego à la mesure de ce sexe hors norme. De plus, l’acteur porno ne bosse pas autant pour le fric que pour le plaisir de se faire plaisir. Le physique chez les acteurs masculins est longtemps passé au second plan, les éléments les plus importants étant leur capacité à maintenir une érection (bon nombre se pique avec des stimulants ou se droguent pour être capable de bander sur plusieurs heures cumulées tout au long de la journée) et à éjaculer sur demande. Les hommes ne doivent pas être émotifs pendant, il ne faut pas qu’ils attendent une réponse de leur partenaire, qu’ils soient attentifs à leurs réactions. En fait, les hommes doivent pouvoir agir comme des machines. Le public hétérosexuel masculin constituant la majeure partie du marché, les femmes au physique agréable, capables de tourner aussi bien avec des hommes qu’avec des femmes, sont les actrices les plus demandées. L’actrice est payée pour servir de réceptacle : objet de désir et d’excitation, elle est le lieu de l’aboutissement du fantasme. Ce sont par conséquent les actrices qui reçoivent les plus gros cachets, même si le salaire reste en proportion avec le type de scénario à exécuter. Bien sûr, les petits tournages rapides font que certaines débutantes bossent pour des cacahuètes. Mais dès que le statut de star est atteint, plus question d’être sous-payée. Les stars féminines, par ailleurs, jouent des scènes souvent difficiles dans lesquelles elles subissent parfois même des humiliations douloureuses. Une actrice débutante serait en droit d’exiger au moins de 250 à 500 € par scène alors qu’une star avérée peut varier ses prix entre 1 000 et 3 000 € par scène. Des superstars gagnent des sommes considérables car leur seul nom garantit le succès de la réalisation. Exceptionnellement dans les annales de l’équité salariale, le milieu cinématographique du X est plus payant pour la femme, le nombre d’hommes qui souhaitent se convertir à la carrière pornographique étant effarant si on le compare au nombre de femmes intéressées par ce milieu. Bien sûr, et heureusement d’ailleurs, il existe des esthètes, des perfectionnistes, même dans les rangs de la pornographie. Certains pornographes consciencieux visent à élever considérablement les standards de leurs réalisations. Dans leurs productions, on constate une réelle volonté de faire du cinéma ou de la vidéo autre que clinique. Ce qui fait à la fois le bonheur des investisseurs qui peuvent acheter ce contenu et le malheur des petits joueurs qui se retrouvent abandonnés par l’audimat, incapables d’offrir autant de qualité. C’est donc à ce niveau que le clivage entre bonne et mauvaise pornographie risque de se faire dans l’avenir. Les consommateurs de pornographie restent plutôt naïfs dans leurs approches des produits qu’on leur propose. C’est d’ailleurs cette candeur qui permet aux bonzes du X business de faire autant d’argent. Par des stratégies d’abonnements difficiles à interrompre, par des promotions mensongères, par des offres bidons, les pornographes arnaquent facilement. Et les acheteurs, en victimes consentantes, souvent dévorés par la culpabilité, sont prêts à tout pour dissimuler leur commerce avec le sexe. C’est le cercle vicieux ! ».
  • Peux-tu nous parler justement du gonzo, ce phénomène qui a fait couler beaucoup d’encre par ses aspects dégradants pour les hardeuses !
  • U : « Je ne parle pas ici des films S.M, ritualisés, très codés, mais de la pornographie de la pornographie : un être humain, un corps qui parfois saigne entre les scènes, qui s’évanouit pendant les plans coupés, qu’on redresse tant bien que mal pour l’éjac’ faciale. Ce que les féministes reprochaient au porno il y a dix ans, et qui à l’époque n’était pas vrai, est en train d’arriver aujourd’hui. C’est surtout le porno américain (hardcore), qui va toujours plus loin. Les filles sortent des tournages avec des bleus et le sourire ! Le qualificatif de pornographie gonzo est apparu aux États-Unis dans le courant de l’année 1989, par référence au journalisme gonzo (littéralement : « dans le feu de l’action »), afin de désigner la production du réalisateur et ancien acteur pornographique John Stagliano. La caractéristique première du genre est une généralisation de l’emploi de la caméra portée au cours de laquelle l’acteur tient la caméra en même temps qu’il interprète la scène, le spectateur voyant ainsi la séquence en plan extrêmement rapproché, en caméra embarquée, cette technique présentant l’avantage d’immerger le spectateur dans la situation filmée. La caméra subjective, qui consiste à voir l’action au travers des yeux de l’acteur (ou POV : point of view) est donc logiquement l’une des recettes préférées de ce type de cinéma. Apparenté au porno "amateur" par cette volonté d’immersion (nombreux gros plans, mouvements de caméra "au poing"), ce type de films a vu émerger une forte demande aux États-Unis à partir du milieu des années 1990, ce qui amena rapidement la fortune et la professionnalisation du genre. En fait, en raison du grossissement obtenu par cette méthode ainsi que du poids d’une caméra professionnelle, le film n’est pas exempt de sauts et d’imperfections diverses qui limitent l’emploi de ce type de prises de vue et qui sont autant de marques de fabrique supposées être des gages d’authenticité ou de naturel pour le spectateur. Aussi connu sous le nom de All Sex, le gonzo propose une réalisation axée sur le sexe aux dépens des scénarios, décors et dialogues des productions classiques. Le succès foudroyant de ce type de productions américaines est ainsi largement dû à ce sentiment de proximité dans les situations comme dans le casting (la fameuse girl next door ou "voisine de palier" qui contraste avec les bimbos siliconées des productions classiques) ainsi qu’aux pratiques hard qui sont proposées : gang bang [« détonation/fracas groupé(e) » : l’individu est seul face à des partenaires multiples (une femme ou un homme pour minimum trois autres personnes, le Gang Bang Reverse étant un homme avec plusieurs femmes en même temps), et il ou elle s’offre à l’ensemble de ceux-ci ; la disproportion "un seul face à tous" est ce qui est symboliquement recherché, se distinguant ainsi de la partouze, où les individus sont plus mélangés (plusieurs hommes, plusieurs femmes) sans qu’un seul individu soit au centre de l’action] ; bukkake [du verbe japonais bukkakeru qui signifie « éclabousser d’eau » : pratique sexuelle dans laquelle un groupe d’hommes éjacule tour à tour sur une personne (homme ou femme), de préférence sur le visage (éjaculation faciale) mais aussi sur les seins ; les films fétichistes de "bukkake forcé" sont célèbres au Japon, où la situation typique implique une écolière naïve en uniforme, ou une timide secrétaire, se retrouvant attachée et aspergée de sperme contre son gré. Des hommes (parfois plus d’une douzaine) s’approchent d’elle un à un et se masturbent jusqu’à éjaculer sur son corps (la plupart du temps sur son visage, et en particulier sa bouche). La "victime" garde le sperme sur elle alors que l’homme suivant se présente et répète le même scénario, alors qu’on peut souvent voir à l’arrière plan des hommes qui attendent leur tour en se masturbant. Le bukkake a été popularisé dans les médias pour adultes japonais par des entreprises de vidéos dans la première moitié des années 1990. Certains pensent qu’un des facteurs du développement des bukkakes est le fait que le paysage pornographique japonais soit très restreint : les réalisateurs n’ayant pas le droit de montrer les organes génitaux sans filtre de censure – flous et mosaïques –, ils ont dû inventer des approches du sexe à la fois nouvelles et attirantes afin de satisfaire leur public sans violer la loi japonaise] ; gokkun [variante du bukkake, il s’agit d’une onomatopée, qui se traduirait en français par gloup, c’est-à-dire le bruit que l’on fait en avalant. Dans l’industrie pornographique japonaise, ce terme fait référence au fait d’avaler du sperme, plus précisément à un bukkake spécifique où les hommes éjaculent systématiquement dans la bouche de la personne, qui avale ensuite tout le sperme. Une variante consiste à recueillir le sperme de plusieurs hommes dans un récipient, afin que la personne le boive ensuite. Comme dans le cas du bukkake, divers sites pornographiques prétendent que cette pratique prendrait son origine dans le Japon féodal : une femme qui avait trompé son mari était selon ce récit mise à genoux puis forcée de subir l’éjaculation de tous les hommes de la communauté. On ne trouve pas de confirmation de cette rumeur par des sources historiques fiables, et elle peut donc être une invention de l’industrie pornographique à des fins promotionnelles. À l’origine, il se présentait sous la forme de vidéos réalisées par de simples particuliers, l’industrie pornographique n’ayant exploité ce marché que plus tardivement. Les films de gokkun sont devenus très populaires au Japon, tant dans le milieu des professionnels que des amateurs puisqu’il n’est pas rare maintenant de rencontrer femmes ou hommes ayant ce fantasme. Le gokkun perd alors son caractère humiliant, pour prendre la forme d’une pratique libertine pouvant être appréciée dans les milieux échangistes] ; ass gaping [pratique purement visuelle consistant à montrer l’anus, et parfois le vagin, dilaté et béant suite à une longue pénétration de quelque ordre que ce soit, il s’obtient plus facilement quand le pénis ou l’objet pénétrant rentre et sort complètement de l’orifice plusieurs fois, les muscles s’habituant alors à rester toujours détendus et à ne pas refermer l’orifice] ; kinky [évoque la fessée, la domination/soumission, le sadomasochisme et le fétichisme sexuel (réunis sous le terme de BDSM)]. Si ces comportements ne sont pas nouveaux, son utilisation amicale et sa revendication le sont davantage. Désormais, de plus en plus de personnes, notamment des femmes, avouent et assument ce penchant. C’est une façon d’accepter ses pulsions et son instinct. La durée des films (environ deux heures), le renouvellement constant des starlettes (qui marque par ailleurs le déclin du star system que l’on a connu précédemment), ainsi que la montée en intensité des scènes de sexe garantissent le succès du genre. En raison de son goût pour l’interdit, les individus tentent régulièrement de dépasser leurs limites. Cette forme de pornographie est appelée à s’enrichir de sous-genres concomitamment au développement de l’égalité réelle entre les hommes et les femmes. Le hentaï (dessins animés porno japonais) a lui-même longtemps diffusé des scénarii sur le sadisme, la zoophilie et l’inceste. En fait, le gonzo donne aux spectateurs une forme de satisfaction narcissique consistant à actualiser des fantasmes d’emprise. De fait, les principaux studios américains sont aujourd’hui dédiés aux gonzo ou proposent des lignes gonzo en plus de leurs productions habituelles, surtout parce que les tournages sont rapides et peu coûteux (le budget moyen d’une production varie entre 20 000 et 30 000 dollars). Pour autant, si on peut penser que le genre génère une part importante des 13 milliards de dollars de l’industrie pornographique américaine, largement dominant aux États-Unis au début du XXIè siècle, le gonzo connait un essoufflement après une dizaine d’années de progression continue due à la multiplication des studios et des productions ».
  • Quel est ton point de vue sur ce cinéma "art is anal" qui est une industrie à la déchaine ?
  • U : Il y a 20 000 films pornographiques produits dans le monde chaque année, mais très peu sont des films de genre pornographique, dans le sens où il y a vraiment beaucoup de matériel à branlette : 89% de la production mondiale de pornos est issue des États-Unis, plus précisément de San Fernando Valley, en Californie, considérée comme la capitale de la pornographie ; 4% du matériel pornographique mondial serait produit en France et en Allemagne puis 3% en Grande-Bretagne. Toutefois, le Maroc, le Brésil, les pays de l’Est, entre autres, tentent également de se faire une place sur un marché qui devient de plus en plus important. Le budget moyen d’un film porno atteint environ 100 000 euros et ne se rembourse qu’au bout de cinq ans d’exploitation, sur la location et la vente : on vend un peu en DVD avec des making-of amusants mais un film est surtout promis à une carrière en VOD (Video on demand), puisque depuis 2002 c’est ce tuyau qui remplit de plus en plus les caisses. Mais il n’y a pas énormément d’argent à se faire du côté de la production : seul le milieu porno fonctionnant depuis toujours avec ce système, une fois que les droits sont vendus le réalisateur ne touche plus rien (il touche des droits uniquement si son film passe à la télévision, mais pas sur les ventes). C’est une profession sucée par les distributeurs et les diffuseurs et donc ce qui rapporte de l’argent c’est la distribution et les rachats de droits des films étrangers. En général, une maison de production essaie d’avoir un grand catalogue de distribution, sur lequel ils se font un maximum d’argent. La création de sites Internet aide parfois, ainsi que la vente de calendriers. C’est à partir de ces retours-là, qu’ils peuvent investir. Et c’est là que l’on voit la tentation de la facilité avec les films gonzo : « petit budget-gros profits » ! En effet, aujourd’hui le public ne veut plus voir de vrais films travaillés, ils veulent du gonzo : le matériel porno a remplacé le cinéma pornographique, qui était moribond de 2001 à 2004 et carrément mort depuis ; en Europe, il n’y a plus assez d’argent et même aux États-Unis, il n’y en a quasiment plus. Mais le vrai problème est que les films pornos considérés comme hard en 2001 sont aujourd’hui trop soft pour être un gonzo. Les amateurs du genre attendent du vrai hard. Aujourd’hui, les films sont justement trop irréels, toutes les filles ressemblent à Paris Hilton ou Britney Spears. Je suis d’une génération qui assume le X, qui s’est branlée toute sa jeunesse devant des films et qui n’a pas besoin qu’un porno ressemble à du cinéma traditionnel. Mais si le X est jugé ringard, que les filles qu’on voit en boîte ou dans les pubs sont toutes dix fois plus classes que les hardeuses, avec le gonzo on a atteint le niveau zéro ! On n’a plus à faire à des pornographes invétérés, plutôt à des industriels spécialisés, presque par hasard, dans le cochon, attirés par l’argent "facile" ! Aux USA, 75 % des magasins de vidéo vendent des K7 ou DVD pornos, qui leur assurent entre 50% et 60% du chiffre d’affaires. Quelques pourcent font du hardcore méchant. Et 65% des connexions sur le net concernent des sites pornographiques : les officiels, les X glamour avec contrat de travail, mais aussi et surtout les nombreuses petites productions qui veulent faire de l’argent facile sur les reins des actrices. Ils tournent de la baise boum boum, vite fait mal fait, c’est plus facile, ça coûte pas cher et ça peut rapporter gros. Si, quand on est actrice porno, et contrairement à l’opinion commune, on ne vend pas son corps mais une image – on vend le droit d’utilisation de sa propre image –, d’anciennes actrices du porno classique se sont senties victimes et ont fini par quitter ce milieu. Ovidie, qui se qualifiait auparavant de "travailleuse du sexe", admet que « parfois, il y a des choses qui sont très violentes et qui laissent des marques », elle qui se dit « être sexuellement attirée par les images fortes, de puissance. Par la violence guerrière presque sublime (...) » ! Mais dans le gonzo, dépassée Annabel Chong, qui, en 1995, passait sous 251 partenaires en dix heures devant une caméra : Angela Houston, 30 ans, en 1999, s’est fait 622 hommes en 7 heures, soit un homme toutes les 40 secondes. Le film de Candy Appels a pour sa part été interrompu au 742ème homme par la police de Los Angeles. Toujours plus loin, toujours plus gore ! Rocco Sifredi lui-même a reconnu que certaines "actrices" du porno bas de gamme avaient le sexe et l’anus détruits. Certes, ne pas penser qu’un être humain, doté du même corps fragile que sa sœur, une copine, sa femme, ou sa mère, soit pénétré à la chaîne, saigne, s’effondre, encaisse des baises brutales et humiliantes, soit quelquefois marqué à vie, permet de mieux apprécier le spectacle, d’en jouir plus tranquillement. C’est la logique du spectateur : ne pas y penser ! Le documentaire suédois Shocking Truth (présenté au parlement suédois en 2000 dans le cadre d’une réflexion sur la liberté d’expression et la pornographie) rassemble des confidences d’actrices, de policiers et de producteurs. Il présente une critique acerbe de l’industrie pornographique, sachant que les producteurs, réalisateurs ou acteurs de films pornographiques considèrent généralement que les actrices exercent une activité de spectacle et donnent en général leurs témoignages dans un but de médiatisation, de commercialisation de l’industrie pornographique. Ce documentaire réalisé par une ancienne actrice du X, démontre comment certains tournages de l’industrie hardcore tournent parfois à des scènes très brutales, humiliantes, éprouvantes pour beaucoup de jeunes actrices mises sous pression, souvent livrées à de nombreux hommes pas tendres. Le problème est qu’on ne devrait pas demander à des débutantes des scènes très hard ! Mais justement, un cinéma ultra hard tourné à la chaîne, par des sociétés sans aucun respect pour les actrices, décidées à fournir en quantité des DVD et des petits films Internet, a pris des habitudes violentes. Elles rappellent parfois les conditions de travail harassantes auxquelles on soumettait les femmes dans les ateliers du XIXè siècle, quand les jeunes ouvrières s’esquintaient dans les usines, n’avaient aucun droit, payaient de leur physique. Les actrices du X, et les travailleuses du sexe en général, n’ont aucun droit aujourd’hui, peu d’associations les défendent en Europe, et beaucoup d’actrices X n’arrivent même pas à être considérées comme des intermittentes du spectacle. Elles morflent, baisent à la chaîne, n’ont souvent aucun droit de suite, aucun contrat valable. Si je n’ai pas fait personnellement de gonzo car je l’avais déjà fait avec des machos crados avant, je peux témoigner de ce que j’ai vu sur des tournages ou entendu en discutant avec des filles qui en sont passées par là ! Prenez une fille sans expérience, loin de chez elle, dormant à l’hôtel ou sur le tournage ! Faites lui faire une double pénétration, un fist vaginal (le poignet enfoncé jusqu’à la garde), agrémenté d’un fist anal, parfois les deux en même temps, une main dans le cul, parfois deux. Tu récoltes une fille en larmes, qui pisse le sang à cause des lésions, et qui généralement se chie dessus parce que personne ne lui avait expliqué qu’il faut faire un lavement. De toute façon, c’est pas grave, la merde fait vendre. Après la scène qu’elles n’ont pas le droit d’interrompre, et de toute manière personne ne les écoute, les filles ont deux heures pour se reposer puis elles reprennent le tournage. Après quoi, tu te retrouves sur un set et tu suces, tu cambres, on te traite de salope. Une fille devait tourner une double pénétration. Elle s’est mise à pisser le sang et il a fallu couper. Les producteurs et les autres acteurs lui ont donnée des kleenex pour qu’elle s’essuie, en la traitant de conne parce qu’elle gâchait le film. Après cinq minutes de pause, le tournage a repris et on lui a fait finir la scène. Elle est payée pour ça, n’est-ce pas ? Pourtant, elle avait une hémorragie qui nécessitait une hospitalisation d’urgence. Le matin, tu te lèves, tu te fourres pour la nième fois ta poire de lavement dans le cul et tu nettoies l’intérieur. Tu réitères jusqu’à ce que ce soit propre. Rien que ça, ça fait mal ! Le petit déj’ à peine pris, tu te fais sodomiser sans ménagement par un mec puis par un autre puis par un troisième, faisant la queue sans état d’âme, bite à la main. Mais difficile de confondre les cris avec des cris de plaisir, surtout quand les larmes font couler le maquillage. Entre le deuxième et le troisième type, qui secoue sa "partenaire"/victime comme un sac, l’une d’elle chancelle et ses yeux virent au blanc. Plan coupé. Séquence suivante, nouvelle enculade. Quand son partenaire se retire, elle manque de tomber mais une main "secourante" la redresse par l’épaule et lui plaque le visage sur une bite. Alors que les larmes ne sont pas encore entièrement séchées, la fille me dit avec un sourire caméra, d’autant plus atroce que j’ai encore en mémoire les grimaces de douleur de la scène précédente, « J’adore le sexe, je suis une vraie pute et j’aime ça » ! Elle aime vraiment tomber dans les pommes enculée par tous ces mecs ? Après la servitude volontaire, voici la torture volontaire ??? Rien ne vaut une telle souffrance. Mais je sais que la plupart de ces filles ne se considèrent déjà plus comme un être humain (parlant d’elle-même en disant « elle », comme s’il s’agissait d’un corps étranger, comme si elle ne pouvait pas raconter à la première personne), qu’elles se sentent comme un animal, avec la peur de devenir rien ... et ensuite moins que rien ! Et pour cause, leur enfance les a souvent déshumanisées !!! La réalisatrice du documentaire, Alexa Wolf, y affirme à propos des actrices : « Ce sont très souvent d’anciennes victimes de viol ou d’inceste dans l’enfance.» [...] « Bien sûr, dans ces conditions, on peut se demander si elles choisissent ce métier librement ». Un ancien commissaire qui a enquêté sur de nombreuses prostituées et actrices du porno confirme : « J’ai connu des milliers de filles. En fait, j’ai plus l’impression d’avoir rempli une fonction de travailleur social. Ce ne sont pas les mêmes filles dans le porno et dans la prostitution (même si certaines actrices de films pornographiques ont exercé ou exercent parallèlement, notamment si elles ne font pas une grande carrière, une activité de strip-teaseuse, ou même d’"escorte" ou de "massage"), mais elles ont les mêmes origines : presque toutes ont été abusées dans l’enfance ». Globalement, les milieux défavorisés fournissent un vivier de filles pour alimenter le spectacle d’une pornographie sans moyen qui conquiert le net et les réseaux "amateurs" : d’un côté les gens sont prêts à prendre le risque de tomber aux mains de trafiquants pour améliorer leur vie, et de l’autre, il y a une tendance dans les pays industriels à employer de la main-d’œuvre bon marché, non déclarée, et d’exploiter sexuellement les femmes dans l’industrie de la pornographie. Les culs anonymes passent et crèvent. Qu’importe. Le réservoir à paumées est disponible, à la merci des fantasmes des spectateurs érigés en loi. Ce n’est pas la matière première qui manque. Il est devenu urgent de s’interroger sur le processus de déshumanisation de milliers d’hommes et de femmes engagés dans une pornographie de la démolition, qui prend sur le net un essor industriel. En Australie, beaucoup d’actrices ont recours à des opérations chirurgicales spécifiques. Il ne s’agit plus maintenant de retouches "classiques" (comme augmenter le volume des seins) mais de se faire ôter les grandes lèvres, afin que le vagin soit plus visible à l’écran… Rien qu’un trou ! Il faut dire la nullité de ces films, tout en gros plan génital. Le gâchis de toutes ces belles filles, la manière robotique dont on les traite, dans d’interminables scènes mécaniques tournées sans aucun talent. Je ne demande pas la censure, encore moins l’interdiction des films pornographiques. Je demande à sortir de la logique du spectateur où des actrices X de 18 ans sont démolies pour faire le spectacle. Qu’il nous suffise d’écouter notre corps. Il n’y a pas de questionnement sur la pornographie sans un questionnement de la chair, sans empathie, sans compassion. Imaginons ces mêmes images en chair et en os, toute cette violence montrés sur une scène de théâtre. Pour la plus grande majorité, le passage d’une représentation virtuelle à la réalité physique suffirait à ouvrir les yeux sur la souffrance, les corps en souffrance. La compassion est difficile à éprouver pour une pure image, sans souffle ni odeur, pour une fille de pixels sur un écran. C’est à ce stade, et à ce stade seulement, qu’il faut réintégrer le point de vue du spectateur. Qu’il voit les corps réels en action, en jouissance ou en souffrance. Voulons-nous fabriquer des générations d’individus onanistes, passant leur vie derrière les écrans, économiquement performants, faciles à faire jouir, et de l’autre côté, une autre humanité, laborieuse, obligée, mise en image, qu’il sera permis de "démolir" ? Il existe pourtant, et heureusement d’ailleurs, un cinéma porno underground original et sans démolition. Je suis sûre qu’il existe un créneau pour des films porno-sensuels afin d’apprendre à être un bon amant plutôt qu’une simple machine à sarce, mais bon. Si les boutonneux ou les vieux gars préfèrent le "easy/beasty fucking", qu’ils s’en donnent à cœur joie, je ne juge pas (ni eux ni leurs partenaires télévisuelles ou réelles), mais ce sera sans moi : il y a trop de X dans ce X, c’est le problème des sextrêmes ! Là j’arrête, c’est trop dur pour moi, je ne suis pas ! »

 


[1] Sigle de « Bondage – immobiliser le corps de son partenaire généralement au moyen de cordes, mais le terme peut parfois être utilisé pour l’utilisation de tout autre accessoire de contrainte – et Discipline, domination et soumission, SadoMasochisme » : ensemble de pratiques sexuelles marginales, fondées sur une relation consentante de dominant à dominé, la dimension de douleur étant nettement moins présente que dans le sadomasochisme. Cette domination pouvant s’exercer de façon psychologique et/ou par le biais de contraintes physiques, on parle aussi en termes plus modernes de « jeux d’échanges de pouvoir ». Ils sont de deux types : domination, entrave, pour le premier type, et parfois, en plus, lorsque la douleur et l’humiliation interviennent, ils entrent dans le deuxième type. Les partenaires pratiquent ces jeux afin d’obtenir par l’exacerbation de leurs sens et de leurs fantasmes un désir sexuel plus intense.

[2] Tremper en anglais, cela ne s’invente pas !

[3] En anglais : poinçonner/perforer avec les boules.


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·   Honneur aux dames, même si… Alors Ulla, sans être grossier, tu as grossi depuis la dernière fois où nous t’avons vue !

·   Ulla : Oui, mais c’est de nouveau Virginie à présent que je vais devenir maman !

·   Autant pour moi !

·   Virginie : Il n’y a pas de mal, ça fait si longtemps que tu me connais avec ce prénom-là, mais tout est différent maintenant !!! Si je ne rejette absolument pas mon passé, il n’en reste pas moins que j’ai enfin trouvé la stabilité ! Je suis vraiment contente d’avoir aidé beaucoup de gens à redevenir les hommes qu’ils n’avaient jamais cessé d’être, mais à présent je veux me concentrer uniquement sur mon Andy chéri !!! Même s’il n’y a pas que ça, comme il a à nouveau pu prendre son pied, il m’a confié son corps tout entier pour que j’en fasse ce que bon me semble … et il m’a demandé en "échange" ma main ! Il est vraiment tout ce que j’ai recherché chez un homme, gentil, prévenant, patient, et surtout il n’a aucun jugement par rapport à mon métier passé (même s’il en a aussi profité, il aurait très bien pu me considérer à jamais comme une "simple" prostituée) ! Ce n’est d’ailleurs pas lui qui voulait que j’arrête, mais moi car j’avais plus ou moins fait le tour de la question pratique et je ne voulais pas d’un bébé « fils/fille de pute », même si cette image restera pour toujours attachée à ma personne et encore plus à mon corps !!! Maintenant, j’ai tourné la page du terrain pratique pour le laisser à d’autres, mais je n’ai pas complètement abandonné le métier et les filles qui continuent ou les nouvelles qui prennent la relève ! J’ai fondé le premier syndicat des travailleuses/travailleurs du sexe, reconnu d’utilité publique s’il vous plaît, tenu par des filles et des hommes de joies qui connaissent ou on connu ce milieu à mille lieux des stéréotypes ! Je mène donc des actions de sensibilisation auprès des clients pour qu’ils respectent les personnes qui se cachent derrière les corps qui sont "mis à leur disposition" et je développe des plans de communication pour attirer l’attention des politiques et autres personnes influentes pour vraiment prendre en considération le choix ou la détresse des prostitué(e)s, le tout dans un cadre concerté avec les riverains et les forces de l’ordre afin de limiter les débordements et les nuisances inhérentes à l’exercice de cette action sociale très spéciale !!!

·   Félicitations pour ta nouvelle vie et bravo pour la reconversion ! Quant à toi Faudel, tu as aussi une grosse surprise à nous annoncer !

·   Faudel : « Pour sûr ! En fait, j’ai "juste" enfin trouvé la clé de mon comportement de prédateur envers la gente féminine !!! Comme mon père était venu travailler en France alors que le reste de la famille était resté au bled, vu que j’étais le petit dernier, ma mère m’a beaucoup choyé ! Ayant deux garçons et trois filles dans le peloton de tête, de tribu matriarcale, elle a eu tendance à être une mère castratrice ! C’est en parti pour ça que j’ai eu mon retard à l’allumage et que ma première fois, très intimidé par le sexe dit faible mais plus que fort dans ma famille, a été un fiasco !!! Avec le recul des années je me suis rendu compte que si j’avais été un chasseur de femmes c’était sûrement par "vengeance" inconsciente envers le trop lourd poids moral de ma mère ! Ainsi, chaque quête/conquête de con et coup de quéquette était un moyen de me valoriser en tant qu’homme, qui en a !!! Pour autant, lors de ma première expérience homosexuelle dans les douches du club de rugby (sport recommandé par mon père qui à mon arrivée en France trouvait que j’étais trop efféminé), je m’étais rendu compte qu’il y avait quelque chose de "louche" dans ma sexualité en cours de construction : si j’avais été content que mon sexe arrive enfin à pénétrer, j’avais ressenti plus de plaisir encore en tant que receveur ! Par la suite, si je suis rentré en religion dans la femme pour la changer comme pour en user et abuser, je m’étais trompé de seins et au final ce sont elles qui m’ont changé ! D’ailleurs on me disait que j’avais mauvais genre ! Et pour cause : je vivais dans le déni/le refoulé de ma nature profonde. À rechercher l’âme sœur désespérément,  je l’ai trouvé avec un frère : après cette soirée trioliste mémorable, véritable coup de maître qui reboosta le prématurément vieux Faudel que j’étais devenu à cause des travers de porc de Giacomo, je suis tombé amoureux du jeune disciple, lui-même autant fasciné par la dextérité du maître que par ses charmes inhérents et son vécu. Même si je commençais à rationnaliser les passions/pulsions et à maîtriser les excès pour les transformer en extase – le besoin physique s’exprimant surtout quand on a peur, quand on a besoin d’être rassuré par une présence corporelle –, je me demandais toujours « C’est quand le bonheur ? » ! En effet, on m’envisageait, on me dévisageait, comme un gars que je n’étais pas : pour dire les choses crûment, c’est moi qui faisais la femme car mon homme n’est pas tout à fait homo (il est aux deux-tiers bi, mais plutôt dans son penchant hétéro) ! Tout ça pour dire que, dès le départ, j’étais jaloux et envieux des femmes, de leurs charmes et irrésistibles capacités d’attraction (même si j’ai surtout connu des chiennasses, belles d’un jour, putes d’un soir) : de fait, sans contrefaçon culturelle, je n’étais pas un garçon et je ne voulais plus faire avec ce que la Nature m’avait donné ! Alors que pour moi il était évident qu’hétérosexualité et homosexualité, davantage que des identités figées, sont des rôles que l’on peut échanger, j’appréhendais tout de même l’annonce à mon homme de mon envie de changement physique ! C’est la peur qui m’a fait fuir, c’est son Amour qui m’a fait revenir car lui aussi préférait me voir comme une femme, d’autant que je serais alors simplement fidèle à moi-même !!! Pour autant, je tiens à préciser que si je rejette mon passé masculin dans ses aspects machos, je n’ai pas de problème avec cette identité d’avant ! C’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi le prénom de Camille, le plus joli prénom de fille pour un ancien garçon (et vice-versa, mais la version masculine est douze fois moins nombreuse), sachant que je ne me refuse pas, de temps à autre, des triolismes avec mon homme et une autre femme, tantôt en version homo/lesbienne, tantôt en mode hétéro où je redeviens le temps d’un instant un homme grâce à un gode ! Si ce n’est certainement pas une sexualité modèle, c’est en tout cas un des modèles de sexualité, le mien !!! ».

·   Alors Camille, concrètement, comme s’est déroulé ta "mutation", ton changement de peau ?

·   C : J’ai fait une chirurgie de réattribution sexuelle MtF (Male to Female) ce qui a donné ce joli corps sage actuel, avec un sacré passé où je suis passé(e) sur tout le monde ! La première étape a été un traitement hormonal par œstrogènes pour développer une poitrine, adoucir ma peau et féminiser les contours de mon corps. Comme je trouvais que mes seins étaient trop petits, on m’a fait une mammoplastie en me posant des implants mammaires avec enveloppe en silicone remplie de sérum physiologique pour atteindre le 90C (en forme de pomme pour tout dire). Je ne le sais que trop bien : les garçons ont l’œil, mâle placé, et je suis ravie que mes seins leurs fassent tourner la tête ! Après un petit temps d’adaptation et de "travestissement", il m’était plus qu’évident que je ne pouvais pas m’arrêter comme ça, au milieu du gué ! Mon homme et moi avons alors opté pour aller à l’étranger, où l’on m’a fait une vaginoplastie par greffe scrotale (pour information, chez l’être humain, jusqu’à la neuvième semaine de grossesse, le fœtus mâle ou femelle ne présente encore que deux tubercules labio-scrotaux génériques qui donneront chez la petite fille les grandes lèvres de la vulve et le scrotum chez le petit garçon), combinée avec la peau pénil (du pubis) pour former la doublure vaginale et créer la profondeur du néo-vagin. L’intervention chirurgicale de transformation a duré trois heures, avec l’ablation des deux testicules et de la verge, puis la création d’un néo-vagin (tapissé par la peau des couilles et de la verge, relativement insensibles même s’il reste quelques terminaisons nerveuses). Dès la création des premières vaginoplasties modernes par le Dr. Georges Burou au milieu des années 1950, il a eu le souci de préserver la capacité de plaisir sexuel et même d’orgasme des personnes. Il existe donc un protocole qui conserve les nerfs et une partie du tissu érectile qui sont placés dans le corps, entre autre pour reconstituer un clitoris vivant en utilisant le gland et en préservant sa sensibilité (ceci permet de ressentir les mêmes sensations que les femmes jusqu’à celle d’atteindre l’orgasme, dans mon cas). Enfin, l’opération s’est terminée par une labiaplastie consistant à créer des lèvres, grandes et petites. Mais ce n’était que le début car, dans le but de favoriser la cicatrisation du néo-vagin, je suis restée clouée au lit pendant une semaine, avec régime sans résidus (pas de fruits, pas de jus de fruits, pas de légumes, pas de pommes de terre, pas de potages, pas de pain, pas de fromages frais ni fermentés), pansement qui maintient le vagin en place ("bourdonnet") et sonde urinaire. Ensuite j’ai porté jour et nuit pendant trois mois un conformateur vaginal souple, réalisé avec des compresses roulées de façon très serrées et entourées par un préservatif lubrifié par de la pommade de vaseline, afin de s’opposer à la rétraction naturelle qui accompagne les phénomènes de cicatrisation, celle-ci étant complète après un mois et demi. Les seuls problèmes que j’ai rencontrés, pendant les premiers temps, c’est que les urines ne s’évacuaient pas par un jet unique mais de façon dispersée et que la sensibilité du clitoris était très développée et ressentie de façon désagréable. Au final, je me suis retrouvée avec un vagin profond de dix-huit centimètres (une bonne taille pour un vagin, sachant que la moyenne du pénis masculin est de quinze centimètres) et une vulve on ne peut plus classique, du moins en apparence ! Il m’a fallu, et pour mon homme bien sûr aussi, prendre le temps de redécouvrir mon corps, mais aujourd’hui j’en jouis pleinement : le vagin étant tapissé de peau et non de muqueuse il doit être lubrifié lors des rapports sexuels, mais à part ça l’épanouissement est au rendez-vous car être pénétrée par le vagin change ma relation au sexe ! À présent, je suis épanouie et je vis une sexualité enfin apaisée !!! »

·   C’est donc sur ces bonnes nouvelles que nous rendons l’antenne ! Un grand merci à toutes les deux, grâce à vous nos téléspec-tâteurs ont pu voyager dans les méandres du large panel des possibilités offertes par la sexualité ! Nous avons bien vu parmi vos péripéties qu’il n’était pas toujours évident de trouver sa voie et que le sexe est une affaire sérieuse qui peut faire ressentir ses effets sur bon nombre d’aspects de la vie ! En tout cas, vous nous aurez beaucoup appris sur le fait qu’il n’y a que nous qui pouvons choisir, à chaque période de notre sexistence, comment nous voulons vivre notre sexualité : peu importe les pressions morales familiales et sociales, chacun est maître de son corps et l’important est de se sentir bien dedans, bien au chaud bien au fond !!!

 


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  • Alors Faudel, quelle est ta vie depuis qu’Ulla t’a décoincé autant qu’elle t’a révélé ?
  • F : « Ulla était une one-shot (un coup, pas pour rien), mais quelle hot-shot [1], j’en étais hot-dog ! Elle m’a ouvert les portes de la perception envers la gente trouble et double : une fois qu’on y a goûté, qu’on a posé ses lèvres dessus, il est déjà trop tard !!! De sexué, je me suis ainsi découvert sexuel et sensuel, et même sexy : un volcan bouillonne en moi qui rendrait le feu de l’Enfer un Paradis !!! Ayant bien assimilé les bases de la pratique et du fonctionnement organique/orgasmique féminin grâce à Ulla, afin d’assouvir mes pulsions scopiques (besoin de mâter, puis de tâter) je me suis mis en tête (et pas que là) de devenir un serial "lover" : fini le serial looser, place au tombeur de ces dames ! J’ai donc quitté le froc [2] en le baissant et en faisant des frasques [3] : j’ai déboutonné le fleuret [4] pour aller fleureter [5]. Ayant du temps à rattraper et souhaitant perfectionner la pratique avec la théorie, j’ai épluché tous les écrits et croquis relatifs autant à la séduction qu’à la sexualité (les deux intimement liés, normalement, si tout se passe bien) pour devenir le penseur du rondin, et je me suis mis en chasse pour passer à la pratique active du zizi-panpan. Perturbé par ma première expérience où je ne saurais jamais (faute de l’avoir pénétrée) si la fille était vierge ou non (d’où le malaise d’avoir couché avec une fille plus jeune que moi, elle pour qui soit c’était la première fois et voilà l’entrée en matière avec un mou du bout, soit pour qui je venais m’ajouter à sa liste avec pour toujours le numéro double 0 pointé), je suis parti en (qué)quête de dépucelage de vierges pas trop effarouchées. J’étais vraiment obnubilé par le fait que ma verge converge vers le con des vierges : ah, les mythiques pucelles neuves, les Muses dont tout garçon souhaite s’amuser, à l’ombre des jeunes filles en fleurs à déflorer !!! L’idée était de leur éviter justement ce désagrément de la première fois (soit avec un nullos qui n’arrive à rien – comme moi –, soit avec un nerveux qui fait plus mal que bien) car depuis peu je savais comment faire en sorte que la première fois soit la "meilleure" (car j’avais été à bonne école avec Ulla et que j’avais étudié le sujet). Je les prenais en main et leur appliquais la formule « Avant moi la forêt vierge, pendant moi le Déluge tropical ! ». Jeune majeur, je savais que mon temps était compté pour courtiser et coucher de belles jeunes vierges, j’allais donc pas le perdre à conter fleurette [6]. Pour autant, si j’adorais faire craquer les petites fourrures des mignons petits minous à leur chti pépère, pervers, je m’intéressais très peu aux demi-vierges [7] : je ne voulais pas de traînée [8] qui se fasse entraîner dans mon lit pour étrenner [9] mes étreintes [10] ! Pour prendre les jeunettes (au-dessus de la majorité sexuelle quand même, de toute façon avant quinze ans et demi elles sentent encore le pipi), je m’y prenais en jouant sur mon côté (pour un peu provoqué/exagéré) jeune homme nettement plus mûr que mes acolytes à moitié alcooliques (se donnant ainsi du cœur pour aller séduire les belles, mais étant soit plus lourds qu’autre chose, soit si bourrés que plus attirés par les caniveaux que par les lolos), et franchement ça emballait sec : j’amenais l’innocente dans ma turne pour lui bourrer l’urne, là je lui disais que je l’aimais (juste pour l’ambiance et pour passer ensuite aux choses sérieuses) et en deux trois tours de cuillère à pot l’huître de la chatte chaste était ouverte, une petite saignée et hop ça resarcait !!! Souvent, je donnais dans les cours de verbe, voire de verve [11], et la plupart du temps mon savant dosage entre gentleman monte-en-l’air [12] va-nu-pieds et hippie bises and love séduisait et il y avait alors affinité pour plus, donc on évoluait vers des cours de langues appliqués, et c’est là que les vierges craquaient pour ma verge ! Mais tout cela toujours dans le plus pur respect de l’être de chair, au bonheur des gentes demoiselles !!! Séducteur invétéré, je faisais le joli cœur [13] et l’étroite petite cochonne se révélait à elle autant qu’à moi ! En effet, mon fantasme était de réaliser les leurs [14] ! Enfin… je dis ça mais… je reconnais que j’avais aussi un côté vampire à qui on mange dans la main et qui aime à consommer la chair fraîche ! En fait, j’adorais me dire « j’ai mis dedans et ça gémit » [15] : je m’introduisais alors encore plus avant dans la frange [16] profonde ! Quand j’étais dans la place, Yoni soit qui mâle y pense [17], tout baignait et toute vierge saignait ! C’était la grande et belle époque du « qu’hymen qui m’aime me suive, jusqu’au bout du bout ! » [18]. C’était sympa et un vrai challenge de laisser la première trace en grimpant la face vierge et immaculée du Mont de Vénus [19] avec en son sommet le point G inexploré !!! Mais il y avait souvent les embrouilles du lendemain matin du genre « Ça va mon chéri ? » alors que ce n’est pas parce que t’as mis un coup que du coup tu es en couple réglé (même si, afin d’arriver à ses fins, il faut dire souvent « Je t’aime » même si on n’est pas obligé de le penser vraiment) ! Et puis avec le temps, les jupons courant trop vite, j’ai arrêté de chercher à couvrir les minettes ! C’était l’heure d’ailleurs de passer aux femmes sexpérimentées : être professeur c’est bien mais être con-disciple, partager à peu près le même niveau et apprendre en même temps c’est mieux !!! Je voulais papillonner, sortir de ma chrysalide, butiner de fleurs en fleurs (les femmes sont de belles plantes à qui il faut parler le matin et qu’on doit sortir puis arroser le soir) car le nectar est toujours meilleur ailleurs ! Le sexe est le pilier et un sacré tronc de mon existence : ça copule de source, je suis un chercheur d’or…gasme ! L’action du sexe est en moi : j’ai une dépendance à vie pour le "vice", que j’ai dans la peau ; je suis un boulimique des boules, les miennes comme ceux des femmes ! À présent mon credo est : « Aventure d’un soir : zéro déboire, zéro désespoir ! ». Je ne veux pas d’histoires de cœur, que de cul : « Une aventure t’appelle ? N’hésite pas, cours vers elle : un temps pour planter au pieu, un éclair pour s’arracher !!! ».
  • Et l’Amour dans tout ça ???
  • F : « Je suis trop jeune pour cette connerie et je ne suis pas forcément sûr que le bonheur d’être heureux soit l’essentiel : les nourritures de l’esprit sont profitables quand les nourritures du corps ont été consommées préalablement, et vu mon retard au démarrage le secret du sexe pour les nuls c’est de s’entraîner à fond les ballons ! On dit que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, donc c’est en niquant qu’on devient nique-bon ! Tout ce que je veux à présent c’est que les filles soient nues, qu’elles se jettent sur moi, qu’elles s’arrachent ma "vertu" ! Pour autant, si je considère que toutes les femmes au monde sont mon unique amour, il n’en reste pas moins que le risque, car il y a toujours un risque, est de s’aimer … non comme des aimants (où un des pôles attire et l’autre repousse) mais comme des amants !!! À chaque nuit suffit sa p(e)ine et je ne veux surtout pas me décarcasser la nénette, me prendre la tête (de nœud non plus) : maintenant que je sais que et comment ça marche, que je suis plus un peine-à-jouir, j’ai la chair à fleur de peau/pot et je veux juste profiter vite fait bien fait des bienfaits qu’offre le vit [20], « la partie qui fait les empereurs et les rois, la garce et le cocu » comme disait le vertueux Pierre Richelet [21]. La pression atmosphérique/hémisphérique enfin libérée dans le slip et les tripes, les éléments se déchaînent (de l’œil du cyclone chamboule-trou à la queue de l’ouragan) et enchaînent les conquêtes du septième ciel, la lune blanche avec sa face cachée et les étoiles de mer apporteuses de vice ! Sautant sur tout ce qui bouge, le plus dur est de ne pas lâcher la proie pour l’ombre, mais lécher la proie plutôt que l’ombre. Plutôt que des gros coups pas sûrs, je préfère des petits coups sûrs : une tienne chienne vaut mieux que deux tu l’auras ! À présent, plutôt que de chier dedans, je paye mon ben [22] quand elles montrent leurs nuts (mais faut quand même qu’elles fassent minimum du une – voire deux c’est mieux – main de tour de sein) !!! Maintenant que ça gaze à tous les étages, si je veux visiter en aparté toutes les pièces et interstices [23] de la gente séductrice, de la cave au grenier (endroits sombres, l’un rangé car vidé tous les mois, l’autre où on entasse la merde), ce n’est – au maximum – que pour m’engager à signer un bail de location à courte durée, certainement pas une promesse d’achat devant notaire.
    Je ne demande que la jouissance
    [24] de mon penthouse [25], mon loft de love, ma garçonnière [26] à femmes, ma chambre de charme [27] pour bonnes ! Pour autant, je préfère quand même pratiquer mon sport préféré en extérieur, à domicile chez la partie adverse, c’est plus facile pour s’en aller (souvent je compte les minutes pour voir le soleil se lever et ainsi pouvoir me débarrasser d’elles) ! Ainsi, quand une BonnesCuissesBonneGarce me jette un regard genre salope polie en agitant en plus son suivez-moi-jeune-homme [28], je peux m’estimer content d’avoir toujours avec moi mon baise-en-ville [29]. Il est d’ailleurs aussi utile si tu bouffes à plusieurs râteliers [30] en même temps ! En effet, je m’arrange toujours pour me ménager un cinq à sept (en pipeautant un truc, cinq heures on peut partir plus tôt du boulot, sept heures on peut arriver plus tard à la maison : ça laisse deux heures de marge pour se faire Marge) ! Pour information, contrairement à ce que mes propos graveleux [31] pourraient laisser penser, je suis un apprenti-sage (k)now-vice avec une personnalité [32] entre docteur glamour [33] et docteur mamours [34] : tout est dans la finesse ! De formation commerciale et marketing, il m’est facile d’utiliser tous les ressorts possibles et imaginables de la manipulation mercatique pour arriver à mes faims "enfilée(s), c’est gagné !" !!! D’ailleurs, je me considère moi-même comme un produit haut de gamme à vendre, ma baise-line étant « parce que je propose, c’est moi qui dispose » [comme Ulla/Virginie, ndlr]. Pour autant, que les choses soient claires : être expert en sexe n’est pas mon boulot, c’est mon hobby, ma passion même, dans toutes les acceptations du terme [35] ! Mais que veux-tu, l’occasion fait le daron [36] du baron [37] et du bout rond. Tout ça pour dire qu’on est fidèle à ce que l’on a, tant que l’on a pas trouvé mieux ! Je suis pas fondamentalement hostile aux sentiments, mais c’est juste que je suis pas prêt pour l’Amour : si j’ai un peu envie de reconnaissance sentimentale, j’ai surtout besoin de parfaire mon éducation sexuelle et d’accumuler des heures de vol au compteur !!! C’est ce qu’on appelle le syndrome du Canadair : tu te charges à bloc, tu lâches tout sur le brasier et tu te barres à tir d’elles autres ! »
  • Donc, pour te faire la main, on peut considérer que tu as préféré t’orienter vers des filles faciles ?
  • F : « Oui et non ! C’est pas parce que toutes les femmes sont des traînées que tous les mecs aiment les Marie-couche-toi-là !!! Déjà, il faut savoir qu’il y a jamais eu autant de célibataires, sûrement parce que les gens ont peur des autres et (peut-être) de leur propre bonheur ! Depuis que ça marche pour moi je me suis dit « Qui ne tente rien ne tête rien », car pour vivre heureux vivons couchés !!! Mon désir c’est séduire, du coup j’ai des yeux au bout des doigts, ou plutôt l’inverse pour pouvoir toucher du regard ! Je suis un touche à toutes, mais mes préférées sont celles où l’on devine – où le jeu est plus subtil à mon sens – plus que celles où l’on dissimule (car cela cache toujours quelque chose, et plus dure sera la découverte) ! Quand on ne sait pas on imagine, il y a d’avantage de place pour le rêve : les femmes sont comme un oignon, chaque couche cache puis révèle quelque chose ! D’ailleurs, sans soutien-gorge c’est plus sexy pour chercher à voir, mais lors du déshabillement c’est mieux d’avoir un soutien-gorge pour imaginer et éviter que la réalité fasse trop vite chuter le désir, l’excitation ! Mais je reconnais que souvent je me suis attaqué aux proies peu farouches que sont les moches [même si une femme qui (se) fait plaisir, car pleine de désir, est toujours belle], elles qui n’ont que peu eu l’occasion de voir de près un chasseur et s’en méfient d’autant moins qu’elles veulent saisir l’opportunité de se faire tirer car elles ne sont pas tous les jours du festin ! Et c’est vrai que plein de fois je me suis dit « Heureusement qu’elle a une bonne bouche, histoire que sa tête serve à quelque chose », moi-même étant régulièrement obligé de me bourrer la gueule pour pouvoir avoir "envie" de lui bourrer le mou [mais là faut faire gaffe à l’ivresse des profondeurs : tu te couches avec une sirène, tu te réveilles en apnée à côté d’une baleine échouée ou d’un thon (même si le thon c’est bon, comme les vaches de mer qui croient que c’est toujours la dernière)] ! Mais que veux-tu : on prend son pied avec qui et où on peut !!! Toutefois, n’oublions jamais que la laideur résiste (justement à cause de la peur de se faire prendre pour une truffe par un porc), là où la beauté se donne ou se prend ! Pour répondre clairement à ta question, j’ai d’abord fait mes classes avec des garces [38]. Comme Bleu bite [39], je me suis justement fait la bite [40] sur le terrain, notamment en tendant le sac aux bécasses [41], jusqu’à devenir un sarce [42]. J’ai commencé au bas de lèche-elles comme damoiseau [43] à la recherche de donzelles [44] voire me suis même rabaissé aux
    gonzesses
    [45]. Mais, parti sur cette lancée, j’ai vite tourné joyeux drille [46], autant que larron d’amour [47] qui ne pensait qu’à visiter les salles au trésor, farfouiller [48] dans le mystère de leur chambre rose qui abritait mon œuvre dard. Mais à force de doigter et qu’on me secoue le bananier [49] à grands coups de tir avec mon pélo [50], j’ai obtenu le Cochonou [51] pour mes capacités à bidouiller les gros calibres ! Après toutes ces années de parcours du con-battant j’ai un doigt d’avance sur la longueur de la langueur [52] et je savoure le fait de tomber des nues avec mon autorité musclée qui fait du saute-dessus pour assurer le rentre-dedans !
  • Du coup, on peut dire que, grâce à ton stage d’entraînement paramilitaire chez Ulla, de serial looser tu es passé au grade de serial lover et avec tes missions en opérations d’infiltration puis d’exfiltration [53] du milieu tu as conquis tes galons de serial sarceur !
  • F : « Finalement oui (même si certaines fois j’aurais plutôt dû avoir la médaille du mérite agricole pour avoir trait et monté des grosses vaches) ! À grands renforts de sorties sur le terrain et de manœuvres, je suis aujourd’hui comme un vieux sarce (un sapeur pompier qui a éteint de nombreux feux à l’aide de son gros tuyau d’arrosage, sachant qu’une sarce est une jeune fille qui a le vice, profiteuse et manipulatrice, qui n’hésite pas à user de ses charmes pour parvenir à ses fins) : je passe des heures au cul des pompes et je suis capable de calculer de tête en moins de trente secondes les pertes de charge au bout de la lance, je suis souvent le conducteur de l’engin et c’est moi qui aie la commande du ton sous le pied. Il faut dire qu’en tant que grognard [54] en spermission permanente, j’en ai éteint des grognasses [55] et des poufiasses [56] qui avaient tellement le feu au cul qu’elles devaient porter des strings en amiante (et d’ailleurs leur raie des fesses étaient une barrière coupe-feu car elles étaient chaudes comme la braise). Le but du jeu est de mettre l’eau à la bouche de ces incendies pour donner le goût à d’autres départs de feu, naturels ou allumés par des pyromanes nymphomanes ! L’important est que le canadair vide ses réservoirs avant de les recharger pour un nouveau cycle de largage avec une nouvelle cible de choix ! Ainsi, j’ai toujours deux coups d’avance pour prendre à brûle/burn(es) pour point(er) [57].
  • Quels sont justement tes trucs et astuces, tes bons tuyaux à faire partager ???
  • F : « Déjà, le plus important est de bien faire son choix d’entrée de jeu car pour être dur à l’érection il faut être dur à la sélection, et si tu as bien choisi ta proie elle ne devrait pas trop te résister ! Personnellement, aux femmes bouteilles d’Orangina (qu’il faut bien secouer sinon la savoureuse pulpe reste en-bas), je préfère les sablières bien serrées et pas qu’à la taille (du roseau inflexible) ! Pour cela, en fonction des goûts, il faut regarder les bras, les hanches et les fesses ainsi que les jambes pour définir l’allure générale en les comparant les uns avec les autres (certaines ethnies sont larges des hanches même en étant sveltes) ! Ça peut paraître évident, mais en fonction des vêtements (de leur amplitude, leur motif, leur couleur) ça ne l’est pas toujours tant !!! Ensuite, pour les seins, il faut mâter la position du soutien-gorge et son pigeonnement [58] : pour des seins qui sont pas pendants (en gants de toilette), le soutien-gorge doit se situer juste sous les omoplates ; pour éviter le piège des Wonderbra (marque de soutiens-gorge ampliformes, également appelés « push-up ») il faut comparer la taille des épaules et du buste avec le décolleté ainsi que la profondeur du sillon entre les seins ! À chacun ses goûts et il faut donc se construire une image mentale de ce qu’on recherche en fonction de ce que l’on avait déjà trouvé (même si une fois qu’on a imaginé, la réalité est souvent décevante), mais cela se fait quasi instinctivement !!! Pour en revenir à la drague [59], comme manipula(c)teur "laisse-toi faire, c’est de l’hypnose, je vais rentrer en toi", le beau-gossisme ne fait pas tout, même si moi je me les fais toutes (le meilleur déodorant est le succès, dans le sens où l’on est à l’aise, non comme dragueur de bas étage mais plutôt comme personne autant intéressante que charmante) ! Il y a pas de recette miracle (et si le jour est pour tous, les folles nuits ne sont que pour certains), sinon ça se saurait : tout dépend du contexte, de l’endroit et de son ambiance, de l’heure et éventuellement de l’état alcoolisé de la proie en vue ! Bien évidemment, comme pour toute chasse, il est important d’avoir au préalable chouffé la gazelle la plus fragile, la plus accessible : c’est bien parce qu’on sait qu’on ne pourra pas tirer tout le troupeau de salopes sauvages (voire d’élevage pour ceux qui aiment ce fumet) qu’on chasse bite en tête (comme avec la bille : droit au but pour mettre au fond du filet) les plus faibles. Pas fous les gonzes : on chope les plus faciles, enfin … les moins difficiles ! On vérifiera donc qu’elle n’a pas de mâle attitré (qui rôde dans les parages, même qu’une fois de temps en temps car le reste du temps il est avec ses acolytes en train de s’abreuver au bar, ou un jeune mâle subalterne avec qui elle est déjà bien en cheville – les combats de coqs sont risibles), et qu’elle ne fait pas sa chaudasse (ce sont celles qui en parlent/montrent le plus, qui en mangent le moins !). Ensuite, dans une chasse à l’affût, il faut savoir se rapprocher le plus près possible, sans éveiller l’instinct de protection de la belle traquée, en privilégiant l’effet de surprise : avant même qu’elle ne pense/se demande si elle est observée, il faut arrêter de la regarder, ou alors tout en loucedé ! De préférence, on choisira de passer à l’attaque lorsque le gibier s’est un peu éloigné du reste du troupeau, histoire de l’aborder plus facilement, sans que l’alerte au
    loulou
    [60] relou soit donnée par les sentinelles amies (tout comme dans la basse-cour où quand le roi-coq danse les poulettes se mettent aux abris, dans la chasse à cœur chasseur qui se fait voir restera sur sa faim) ! On mettra alors en application l’adage « femme qui rit, à moitié dans ton lit », même s’il faut que la fille sente que c’est grâce à elle, et non pour elle : l’idée est de passer pour un peu timide, mais qu’avec cette nana là, tu es tellement à l’aise et en confiance (faire ressortir le côté maternant de toute femme) que tu plaisantes ; toujours éviter qu’elle croit que c’est un numéro bien rodé qui te permette d’emballer quasiment à coup sûr ! Une fois que t’as brisé la glace avec un bon mot, une attention délicate (genre tendre un briquet alors qu’elle galère à trouver le sien, dire au barman qu’elle était avant toi alors qu’il te demande ce que tu veux, la laisser passer alors que tu attends ton tour en disant que t’es pas pressé, etc.), il faut engager la conversation, sans toutefois faire un interrogatoire de police (et bien sûr éviter également d’être prétentieux, comme en répondant à son « J’ai l’impression qu’on s’est déjà vus ! » par un « Si c’était le cas je ne t’aurais pas laissé qu’une simple impression ») ! Comme pour la phase d’approche/accroche, le but est de lui faire comprendre qu’elle est unique et intéressante en plus d’avoir l’air sympa (d’abord psychologiquement puis physiquement), et que c’est bien pour cela (et uniquement pour cela) que tu veux mieux la connaître ! Ensuite, il faut la faire parler d’elle, ne serait-ce que pour mieux la cerner (en plus de la démonstration de son intérêt pour elle en tant que personne et non que comme corps taillé pour la compétition), et rebondir sur ses propos en mettant en avant les points communs (mais toujours avec un petit côté détaché genre « il m’est arrivé/je pense la même chose… », sans montrer que décidément « c’est dingue, on est trop pareils/fait pour s’entendre ! » / « les grands esprits se rencontrent ») ! Pour délier les langues on pourra lui proposer à boire, sachant qu’en acceptant un verre elle autorise à imaginer qu’elle ne serait pas hostile à une tentative d’abordage, même si elle garde le contrôle dans le sabordage ! Pour autant, une fois la proie harponnée, on doit lâcher du lest (tout comme dans la galanterie pure, si on ne baise pas la main c’est bien pour baiser tout le reste après), donner du mou dans la ligne sans toutefois complètement la quitter du coin de l’œil ! L’objectif est de créer une certaine forme de manque, un genre de syndrome de Stockholm envers son séducteur/agresseur (en favorisant l’impression qu’on est plus demandé que demandeur), en évitant bien sûr de faire le chaud lapin en allant courir plusieurs hases [61] à la fois en attendant (d’où l’importance d’un bon repérage dès le départ). Si la belle aux yeux de biche s’absente de l’enclos, il faut toutefois qu’elle voit qu’on est toujours là, à l’orée du bois (en restant discret) : on ira donc se placer à un endroit stratégique afin qu’à son retour elle tombe comme par enchantement sur son guetteur (qui aura bien sûr une bonne raison d’être là, comme de recharger son verre ou discuter avec une copine – de préférence accompagnée de son copain pour bien montrer que l’on n’est pas en phase de drague mais que la gente féminine apprécie notre conversation amicale, ou plus si affinité) ! Si on a bien pisté l’animal sans poil, gentiment/tranquillement (même si personnellement, en tant que chasseur sportif, je ne demande pas mieux que de me faire brusquer par ma prise), elle donnera d’elle-même le signal de la mise amour en faisant des yeux de bitch [62] alors qu’elle est dans le viseur, dans la ligne d’admire ! On pourra alors l’attirer dans un get à pine pour la tirer !!! Personnellement je ne demande jamais un dernier verre chez elle, c’est elle qui propose de prendre un dernier coup … à boire au départ ! On prendra toutefois bien garde de ne pas vendre la touffe de l’ourse avant de l’avoir tirée : il faut savoir rester modeste tant qu’on ne l’a pas dépecée, sinon elle risque de fausser compagnie en se dégageant du piège qu’on a passé tant de temps à resserrer autour d’elle ! Ainsi, on fera tout pour éviter qu’elle sorte ses griffes, et si la traque s’est bien passée, au final on la dégrafe puis on agrafe alors enfin la belle devenue bête déchaînée à son tableau de chasse gardée ! En fait, les femmes pardonnent parfois/souvent à celui qui "brusque" l’occasion, mais jamais à celui qui la manque !!! Pour bien résumer : tu mets l’appât au bout de l’hameçon à con, tu jettes la ligne, tu taquines le goujon (sans faire le goujat) [63] en rendant vivant le leurre (il faut être comme le mérou : trois-quarts de gueule – mais ni grande ni salivante –, un quart de queue), t’attends que ça prenne (plutôt que ça morde, ce qui fait mal au mâle), tu moulines jusqu’à ce que la donzelle [64] soit hors de son milieu et enfin tu la chopes à l’épuisette pour la mettre dans la nasse de ton escarcelle [65]. Mais attention aux tanches : tu galères à les ferrer, à les remonter dans ton panier, et c’est même pas bon à bouffer ! De toute façon, rien ne sert de courir les jupons il faut partir/jouir à point (nommé G), et s’il ne faut jamais faire de plan sur la comète (le meilleur moyen de ne pas être – trop – déçu, car si l’homme se doit de tout donner la femme se doigte quant à savoir de tout se donner ou pas), quand tu as un filon tu le tires jusqu’au bout, jusqu’à l’épuisement, ensuite tu passes à une autre exploitation ! »
  • Quelle est justement l’histoire qui t’a le plus marqué dernièrement ?
  • F : « L’épilogue a eu lieu à la St-Valentin, la fête des amoureux, mais je me suis fait prendre au piège de mon propre double trouble jeu ! Depuis quelques temps, une charmante damoiselle traînait dans notre groupe d’amis, récemment constitué suite à mon emménagement dans une nouvelle résidence. Voyant que tous les mâles bavaient sur elle alors qu’elle mettait une certaine distance, j’ai joué mon va-tout pour une stratégie décalée : tablant sur la compétition entre concurrence, j’ai opté pour la révélation d’un besoin de manque (on ne créé jamais un besoin, au mieux on en révèle un inconscient) ! Jouant sur deux tableaux en même temps (histoire d’optimiser mes chances de pénétration du marché), j’ai entretenu une très bonne relation-client amicale avec la prospecte très sollicitée, tout en réservant mon offre amoureuse (la plus attractive) à une grande-compte, affaire plus difficile à conclure ! Faisant monter artificiellement les enchères en manipulant le cours de mon action auprès de la grosse structure, la petite entreprise sentit venir la crise de la rupture de stock sur mon produit phare en tête de gondole ! Ne pouvant laisser passer une telle occasion au profit de la responsable des achats amoureux (imaginaires), la challenger sauta sur l’opportunité de couper l’herbe sous le pied de la "leader demandeuse" en signant mon offre commerciale/sentimentale. Bien évidemment, les conditions de vente ne pouvaient être les mêmes, ne serait-ce que parce que la PME-PMI (Petite Mignonnette Effarouchée/Introvertie) n’avait pas la même attractivité que la grande firme affirmée ! Elle avait voulu remporter l’affaire, elle l’avait eue, quelles que soient les CGU (Conditions Générales d’Utilisation) !!! »
  • Et ? Comment se passa la mise en œuvre de ce contrat de licence [66], pour rester dans tes termes ?
  • F : « En fait, pour être honnête, je ne voulais pas spécialement signer avec elle, mais un soir, après lui avoir beaucoup parlé de sa copine, elle a prétexté une heure tardive pour dormir chez moi ! Vu que je lui avais parlée toute la soirée de son amie, je m’allongeais à côté d’elle comme d’une bonne connaissance, sans être raide comme un piquet (dans tous les sens du terme) ! Il ne s’est rien passé le premier soir car je n’avais pas envie d’elle donc elle fut à l’aise comme avec un vieil ami. Par contre, le second soir une pulsion me fit avoir besoin d’elle, ce qu’elle ressentit mais elle me comprit comme un petit ami alors que toujours pas de mon côté : elle me sauta dessus et je fus juste fier d’avoir remporté les lolos de consolation que tous convoitaient, même si la transaction la plus intéressante m’avait échappée !!! Vu que je n’étais pas demandeur (enfin si, toujours avec les femmes, mais pas quémandeur alors !) envers elle mais plutôt receveur, je laissais les choses venir à leur guise me disant que du moment que je me la tapais le reste je m’en tapais ! Tous mes confrères m’enviaient pour cette affaire du siècle, le top question qualité, et moi je profitais de cette nymphette [67] servie sur un plateau en argent ! Pour autant, je n’envisageais pas sérieusement de coucher avec elle, c’était juste pour le fun et l’entretien des outils : elle n’était pas la meilleure, juste la seule ce soir-là, à ce moment-là, et je ne la désirais pas elle en particulier mais les femmes en général ! Je lui avais pris la température, d’abord dans la bouche puis par les deux autres orifices assez ouverts sur le monde, ensuite je lui dirais le lendemain matin si je pourrais quelque chose pour elle ! Je ne sais pas pourquoi, mais dès le départ je sentais que ça commençait bien mais que ça risquait aussi de mal finir : pour moi c’était l’histoire de l’aventure d’un soir, mais après le Déluge au lit, l’Apocalypse le lendemain !!! Elle n’avait pas la même lecture que moi des alinéas du contrat : elle avait des sentiments pour moi, alors que je considérais plutôt notre relation comme une amitié sexuelle étant donné qu’il n’y avait pas le petit plus de Monsieur Plus ! Tout le temps fourré en elle, comme cul et chemise de nuit, j’espérais bien qu’elle ne tombe pas amoureuse de moi, manquerait plus que ça, mais c’était déjà trop tard : « On va être super heureux ensemble ! Pardon ? Je t’aime !!! Oups, boulette ! » ! De mon côté c’est pas parce que je lui avais roulé des pelles, peloté les seins, bouffé la chatte et foutu dans le cul qu’elle était ma meuf !!! Je sais bien que m’essayer c’est m’adopter, mais on n’est pas toujours responsable des idées/sentiments qu’on inspire !!! Pas du tout sur la même longueur d’onde à ce niveau-là, je préférais lui dire que c’était pas possible entre nous, du moins en temps que couple, et qu’au mieux on pouvait devenir ami-amie bitch. Mais tu sais aussi bien que moi que les femmes ont de sérieux atouts pour nous faire ramener le stylo dans le droit chemin et nous faire signer les yeux fermés quasiment n’importe quoi !!! Et c’est vrai qu’on s’entendait bien, qu’elle était top bonne avec un cul à dévergonder et à mettre debout tous les damnés de la terre, qu’elle avait les seins comme les fesses (bien fermes et ronds), qu’elle était une bombe anatomique bien dans tous les rapports, que le courant passait bien entre nous quand il y avait contact, bref qu’il y avait pas de raisons objectives que ça marche pas ! Mais il y en avait pas non plus pour que tout roule comme sur des roulettes : Véronica (puisque tel était son prénom, également le nom d’une plante, souvent rampante, le fruit étant en forme de cœur) était bien, mais étant arrivée comme un moustique suceur de sang qui se colle au pare-bise elle n’était pas mon genre (et puis c’est toujours plus facile quand on est pas l’ami de sa "petite amie") ! Malheureusement, comme un âne qui marche à la carotte, à chaque fois que je voulais rompre pour de bon avec elle, elle trouvait les arguments pectoraux et maniait si bien le plumeau que je retombais dans le panneau : elle savait y faire pour me "convaincre" (y mettant tout son cœur) qu’en me forçant je pourrai vraiment l’aimer et vivre quelque chose de fort avec elle ! J’avais beau me dire « Quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a ! » mais ça ne marchait pas : elle me tenait par le cordon de ma bourse mais l’affection ou la passion (tout comme la bandaison) papa, cela ne se commande pas !!! Manipulé par mes besoins sexuels plus que par mes envies (ça se passait juste dans ma tête de nœud parce que j’étais dans son cul), je continuais de lui dire ce qu’elle avait envie d’entendre, pas ce que j’avais envie de lui dire : "il y a pas de mal à cela", pas de vrai non plus ! De fait, après des semaines de plus en plus engluantes, je me sentais paralysé dans une histoire où Véronica était devenue une fournisseuse de services sexuels … mais aussi de sévices émotionnels !!! J’étais devenu accro, je l’avais dans la peau, je ne pouvais oublier son corps, céleste mais aussi funeste ! »
  • Comment t’es tu dépêtré de cette histoire « elle m’aime, moi non plus ! », qui semble t’avoir marqué au fer rouge ?
  • F : « C’est clair que je ne suis plus le même depuis, et tant mieux quelque part ! Ce genre de relation où le sexe peut être l’ennemi du mâle m’aura certes mis en émoi, mais elle m’aura surtout mise hors de moi concernant l’interaction cimes sexuelles et sentiments passionnels : pour la première fois je comprenais que l’acte charnel n’était pas anodin, et qu’à chercher uniquement à se faire plaisir, la roue pouvait tourner et supplicier le bourreau des cœurs qui torturait l’autre sans prendre en considération la douleur issue de sa prise de bonheur ! Je m’étais toujours juré que si on me disait qu’on vivait une belle histoire d’amour je me casserais, mais à force de jouer la comédie pour obtenir ma ration de sensations, je m’embourbais dans une prise de tête pas possible où je devais ménager la chèvre (pour continuer de lui planter ma baïonnette en bon missionnaire) et mon chou (-fleur, bref sauver mes fesses !). En fait, voyant que je n’arrivais pas à obtenir une rupture de contrat à l’amiable (elle pensant toujours qu’elle arriverait à me faire l’aimer), j’ai opté pour un moyen de largage très puéril, à savoir me conduire comme un salaud de base (que je ne suis pas – enfin pas tant que ça !) : pour sauver ma santé mentale de ces sables mouvants où plus on se débat plus on s’enfonce, j’ai choisi de la dégoûter de moi !!! De toute façon, cette poupée ne se dégonflait jamais, mais là elle commençait sérieusement à me les gonfler ! Si je n’avais besoin de rien, j’avais envie de toutes plutôt que d’elle ! Comme pour moi faire l’amour c’est la liberté mais aimer c’est la perdre, cette Dulcinée [68] me bridait le mors et je ne me sentais pas moi avec elle. Je n’avais pas qu’elle à foutre et tout ce que je voulais c’est qu’elle quitte mon territoire sinon je montrerais les crocs, j’avais d’autres chattes à fouetter ! D’ailleurs, quand je faisais l’amour avec elle je pensais à d’autres, quand je faisais l’amour avec d’autres je ne pensais plus à elle ! Désolé mais la réalité est obscène, perverse, vulgaire, et je ne suis que son messager ! Forcément elle en était toute retournée, ce que je comprends vu comme je l’avais tournée dans tous les sens puis envoyée bouler. Mais que veux-tu, je suis pas l’homme d’une seule femme et j’ai besoin d’être Libre (elle se demandant toujours pour quoi faire) ! Elle exigeait même que j’arrête mes foufounneries, considérant qu’elle n’était pas ma boniche de l’amour (ce qui était vrai, elle en était mon caniche !). Un soir, alors que c’était pas le moment car j’étais en fin de journée/semaine (mais elle était en début d’histoire compliquée), elle m’a fait tout un cirque alors que je venais de dresser le chapiteau : « C’est qui cette fille ? Une copine ! C’est qui cette copine ??? Juste une fille !!! ». Évidemment c’était plus que cela, mais elle n’avait pas à se poser de questions, de toute façon j’en donnais les réponses qui m’arrangeaient ! De toute façon, il était hors de question que je cède, sinon il aurait fallu lui accorder tout ce qu’elle voulait et même ce qu’elle ne savait pas encore qu’elle voudrait ! Et puis la femme est soit reine, soit servante et elle était clairement dans la seconde catégorie !!! J’allais tout de même pas laisser cette sorcière empêcher le prince charmant de se faire de l’effet avec des fées : j’aime toutes les chattes, sauf les chattes teignes (une personne qui tient bien, reste accrochée, dont on ne peut aisément se débarrasser) qui sortent les griffes ! Malheureusement, cette jeune fille était perturbée tant dans ses sens (grâce à moi) que dans sa tête (en partie à cause de moi) et ses relations familiales (qui l’avaient avertie du monstre qui se cachait en moi). Et ce qui ne devait surtout pas arriver arriva : à trop tirer la bambinette, le bambino cherra ! Enceinte par accident alors que normalement je sors toujours couvert, mais là j’étais sûr qu’elle était vierge (et de toute façon j’avais déjà épuisé mon stock de capote avec elle, la gourmande insatiable) et je ne savais pas qu’elle ne prenait pas la pilule (manque d’éducation sexuelle des jeunes, notamment sur la pilule du lendemain, d’autant qu’elle était issue d’un milieu catho – hummm, un challenge encore plus fort, irrésistible pour moi), elle me cacha le soldat dans la casemate ! Comme beaucoup (trop), elle pensait qu’avoir un enfant dans une relation qui part en quenouille aurait permis de consolider notre histoire (alors qu’elle était déjà un taudis d’argile construit sur du sable). Elle avait prévenu, mais je ne l’ai pas cru : « Si tu m’abandonnes c’est pour moi que le glas sonne » ! Elle ressentait toujours quelque chose pour moi (moi aussi d’ailleurs, je ressentais toujours du dégoût pour elle), considérant que la partie était loin d’être finie alors que de mon côté je proclamais l’avoir gagnée au cas où elle ne l’aurait pas remarqué !!! De toute façon, j’étais pas femmeté, j’étais responsable de personne ! Ne prenant que trop peu de précaution (un soir, alors qu’elle me rabattait les oreilles en me regardant avec ses yeux de cocker chien battu, je lui avouais « J’aime sans sentiments, confidence pour confidence, c’est moi que j’aime à travers toi ! »), la rupture se finit après moult péripéties en suicide de la jeune fille fragile qui ne supportait plus de se tuer, à petit feu, à l’attache sentimentale. Dans sa lettre d’adieu, elle expliqua qu’elle ne voulait pas d’avortement de par son éducation religieuse et sa passion amoureuse, mais elle savait aussi que je n’étais pas le prince charmant (mais juste un marchand … de sable aux yeux) qu’elle attendait ! Voici d’ailleurs des extraits de sa lettre : « Quand on s’est connu je me sentais comme une merde, tu m’as attirée et on s’entendait bien car tu en étais une aussi, doublée d’une ordure qui m’a traitée encore pire que de la merde ! Je n’avais pas une bonne image de moi : tu m’as flattée, j’ai plongé ! Je vivais un enfer sur terre et tu me proposais de me laisser faire pour découvrir le paradis au septième ciel, mais approchant en agneau tu n’étais au fond qu’un loup : tu avais décelé mes faiblesses, tu connaissais bien mes fesses, tu manipulais les deux avec adresse ! Mais tes propos bateau ne font plus chavirer Desdémone [69], ils ont pris l’eau ! Trop longtemps j’ai voulu croire en notre histoire, mais j’ai eu tort et le tort tue !!! Tu pensais que de moi tu ferais ce que tu voudrais, laissant aller le sort tel un boni mentor-menteur (le boniment repose sur un constat : la crédulité est aisément sollicitable, tandis que l’intelligence et le discernement sont faciles à tromper) car tu n’as aucun remord. Mais j’ai ouvert les yeux et vu la vérité en face : tu n’es qu’un chirurgien des sentiments, habile, qui prend par les tripes et fout la tête à l’envers ! Tu causes les mêmes ravages qu’une tempête tropicale sur de beaux rivages : après son passage humide et torride, tout n’est plus que chaos et désolation ! Je n’avais rien demandé à personne mais tu as débarqué comme un cheveu dans la soupe ! S’il y a de l’amour passionnel (le plus dangereux entre nous soit dit car le plus lobotomisant le libre arbitre), il n’excuse sûrement pas tout et encore moins n’importe quoi : je me suis fait marcher dessus sans rien dire, juste parce que j’étais aveuglée par mes sentiments et tu en as profité pour me manipuler et me maintenir sous ta coupe ! Je t’avais prévenu : « Fall on me (jette-toi sur moi), feel me (ressens-moi), fill me (remplis-moi), but don’t fool me (ne me berne pas) ! ». C’était bien la peine que tu sois dur en moi si c’était pour être mou à l’extérieur ! Tu vois, tu es un terroriste de l’amour avec tes attentats à la pudeur sentimentale : tout ce que tu touches devient vulgaire ! Jouisseur/terreur nocturne, tu agis comme un dealer des cœurs en faisant goûter ta came pour rendre accro puis tu fais payer cher la dépendance. Et j’étais justement comme une tox qui a laissé le produit prendre le pas sur ma personne et personnalité : je me disais que j’aimais bien le produit alors que je savais très bien, au fond de moi, que j’étais manipulée par lui/toi et que tu me faisais beaucoup de mal pour un tout petit peu de bien ! Dans la vie y a les porcs et les gens bons : toi tu es un esprit malsain dans un porcin ! Tu te crois professeur de désir, aventurier de l’Amour, mais tu n’es qu’un rentier du baiser, un petit épargnant des sentiments : tu as joué petit pour ne pas perdre gros mais tu as perdu toute ta (pro)mise !!! De mon côté il y avait une question dans mes « Je t’aime » qui demandait « Et toi, m’aimes-tu ? », mais quand on n’aime pas trop, on n’aime pas assez ! Ton cœur est un gilet par-belle !!! J’étais une fleur fragile que tu as froissée avec tes frasques malhabiles : pote pourri, tu n’es qu’un puceron sur les épines d’une rose que tu as desséché en posant ta pine sur mes lèvres pures … (qu’il "fallait" que tu) purines [70] ! Célibataire au cœur de pierre, tu as pris mon présent mais je me vengerai en prenant ton futur !!! Ce n’est pas qu’un au revoir, c’est un adieu ! Voilà c’est fini : t’as eu ce que tu voulais même si tu ne t’attendais pas à cette fin là !!! ». Après en avoir mis beaucoup (à elle autant qu’à d’autres proies faciles), c’est moi qui prenais un sacré coup … sur le coin de la gueule ! J’en ai tiré les leçons : voyant que l’amour et la mort peuvent être intimement liés (Éros et Thanatos, la petite mort de l’orgasme et la grande mort due à ses fantasmes projetés sur l’autre), je décidai de ne plus succomber aux imbroglios et quiproquos du "sexe mensonge et libido" (voire parano), eux qui peuvent te faire passer du jouir aux larmes, puis au drame !!! »

 


[1] Soldate du feu de forêt.

[2] Abandonner l’état monacal.

[3] Soudains écarts de conduite.

[4] Épée à lame carrée, dont le bout aplati est garni de peau.

[5] Jeter brusquement, folâtrer, passer rapidement d’un objet à un autre avec inconstance : le flirt est une relation affective entre personnes de sexe opposé, dénuée de sentiment profond et servant de prélude aux relations sexuelles.

[6] Aspect platonique de l’amour mêlé de sentimentalité et de mièvrerie ; tenir des propos galants à une femme. Fleurette était une jeune fille rencontrée par Henri IV lors d’un tournoi de tir à l’arc : à court de cible d’orange, le duc de Guise se saisit d’une rose qui brillait au sein d’une des jeunes filles qui assistait au spectacle, et la mit en lieu et place de l’orange manquante. Le duc tira le premier, rata la fleur, mais la flèche d’Henri atteignit son but. Henriot se saisit alors galamment de la fleur par la flèche qui lui servait de tige, et courut la rendre à la jolie villageoise, sans la détacher.

[7] Filles de mœurs très libres mais qui n’ont jamais eu de relations sexuelles.

[8] Fille des rues.

[9] Faire usage d’une chose pour la première fois, favoriser un pauvre en étant le premier à lui faire l’aumône.

[10] Action ou son résultat d’entourer quelqu’un de ses bras ou de son corps en le serrant fortement.

[11] Bizarrerie, fantaisie.

[12] Espèce de cambrioleur qui utilise les façades pour grimper et accéder aux intérieurs par les fenêtres.

[13] Affecter des manières précieuses, parfois prétentieuses, afin de se faire aimer des dames.

[14] Phantasma, « fantôme, spectre » : vision hallucinatoire, construction imaginaire, consciente ou inconsciente, permettant au sujet qui s’y met en scène d’exprimer et de satisfaire un désir plus ou moins refoulé, de surmonter une angoisse.

[15] Pousser des cris étouffés et plaintifs.

[16] Bordure décorative.

[17] Yoni vient du sanskrit « lieu » : dans l’hindouisme, désigne les organes génitaux féminins, matrice ou vulve.

[18] Du latin hymen « membrane » calqué sur le grec hymenaeus « chant nuptial », « chant d’Hymen » (les Athéniens l’invoquaient toujours dans les cérémonies du mariage, et, dans des fêtes solennelles, ils l’appelaient par un chant de triomphe : « Hyménée, Hymen ! Ô Hymen, Hyménée ! »), nom de la divinité païenne qui présidait aux noces. Le dieu Hymen ou Hyménée, fils de Bacchus (Dionysos : dieu de la vigne, du vin et de ses excès) et de Vénus (Aphrodite : déesse grecque de la germination, de l’amour, des plaisirs et de la beauté ; on peut distinguer deux conceptions différentes d’Aphrodite : celle du plaisir de la chair, plus « terrienne » en quelque sorte, et celle de l’amour spirituel, pure et chaste dans sa beauté), présidait au mariage. Certains poètes le font naître des muses Calliope (« belle voix » : muse de la poésie épique et de la grande éloquence, elle est représentée sous les traits d’une jeune fille à l’air majestueux, le front ceint d’une couronne d’or, emblème qui, selon Hésiode, indique sa suprématie parmi les autres muses), Clio (« célébrer, chanter » : muse de l’Histoire, on la représente tenant de sa main gauche un livre sur lequel sont rédigés les récits du passé, donc du lignage), Terpsichore (« apprécier », « la danse » : muse de la Danse), ou Uranie (astronomie/astrologie). Quelle que soit sa généalogie, ce dieu joue un grand rôle dans la vie humaine, et son culte était partout en honneur. Il est un magnifique jeune homme (aussi beau qu’Apollon), qui a délivré des jeunes filles enlevées par des pirates et les a rendues à leurs parents, à condition qu’on lui accorde la main de celle qu’il aime, mais qui le dédaigne. On le représentait sous la figure d’un jeune homme blond couronné de fleurs, surtout de marjolaines (plante vivace cultivée comme une annuelle, la marjolaine a des propriétés anaphrodisiaques puisque sa substance calme les désirs sexuels ou est utilisée pour traiter le priapisme et ses érections "permanentes" aussi bien que les irritations génitales, sachant que lorsqu’on abuse de cette huile elle devient stupéfiante et peut provoquer un état de somnolence voire des crises d’épilepsie), tenant de la main droite un flambeau nuptial, et de la gauche un voile de couleur jaune (dans les mariages romains, le voile de la jeune épousée était d’un jaune éclatant). Certains mythologues lui donnent un anneau d’or, un joug et des entraves aux pieds, allégorie rendue plus transparente encore par deux flambeaux qui n’ont qu’une même flamme et que l’on place dans ses mains ou auprès de lui. En botanique, l’hymen est une pellicule de la corolle d’une fleur (partie d’une fleur complète qui enveloppe immédiatement les organes de la fécondation et qui est ordinairement colorée).

[19] Appelé aussi pénil ou monticule pré-pubien (mont Pubis pour les autres animaux), c’est l’éminence large et arrondie située au-devant du pubis chez la femme. Après la puberté, il est normalement couvert de poils sur une plus ou moins grande superficie. Il consiste en un amas adipeux qui aurait pour rôle d’amortir les chocs lors du coït.

[20] Du latin vectis "levier, barre" : membre viril.

[21] Rédacteur du premier dictionnaire de la langue française en 1680.

[22] Béni-bénard : pantalon, culotte (en parlant d’une serrure : qui peut s’ouvrir aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur).

[23] Petits intervalles d’espace que les parties d’un corps laissent entre elles.

[24] « Tirer agrément, avantage, profiter de (la possession de) » ; « accueillir chaleureusement, faire fête à ».

[25] Pen signifiant autant le fait de parquer dans un enclos qu’il nomme la femelle du cygne – ce dernier étant aussi un homme éloquent : dans un hôtel, il s’agit d’une suite prestigieuse située au dernier étage et possédant souvent une terrasse.

[26] Petit logement loué par un homme qui le destine à des rendez-vous galants.

[27] Arbre vivace, à bois dur ; fascination qu’exerce sur nous une personne de par ses qualités de grâce, de beauté, de rêve ; formule incantatoire et puissance magique ainsi produite.

[28] Nom romanesque à souhait qu’on donne aux longs rubans de certains chapeaux de femme qui flottent sur la nuque : suivez Nathalie, la guide qui connaît tous les recoins du plaisir.

[29] Petit nécessaire de voyage – sac, petite valise – qui contient le strict nécessaire pour passer la nuit hors de chez soi.

[30] Élément pour recevoir la ration de fourrage des animaux, petite étagère murale percée de trous, destinée à recevoir des pipes, planche qui sert à placer les outils à manche sur un établi.

[31] De gravier, gravelle, « lie de vin passée, marc séparé de la lie du vinaigre » : mots hardis, gauloiseries, proches de l’obscénité.

[32] Persona vient du théâtre : masque, rôle d’interprétation tragi-comique.

[33] Charme ou enchantement qui va subjuguer une personne, l’attirer : influence de quelque phantasme sur notre vision, qui nous fait ressentir des émotions sans rapport avec des images qu’enregistre notre rétine.

[34] Marques d’affection se traduisant par des baisers, des caresses parfois peu sincères, des flatteries destinées à obtenir un profit.

[35] Souffrance ou successions de souffrances ; tendance d’origine affective caractérisée par son intensité et par l’intérêt exclusif et impérieux porté à un seul objet entraînant la diminution ou la perte du sens moral, de l’esprit critique et pouvant provoquer une rupture de l’équilibre psychique ; chez les cartésiens, dans le sens de passions de l’âme, la passion exprime tous les états de l’âme résultant des impressions produites par les esprits et instincts animaux.

[36] « Seigneur, maître » : tenancier de cabaret/de maison close.

[37] Grosse pièce de viande.

[38] Femmes de mauvaise vie.

[39] Soldat ayant peu de temps d’armée : provient du temps de la Révolution, pendant laquelle les soldats de l’ancienne armée du roi avaient encore les uniformes blancs, alors que les conscrits étaient en bleu.

[40] Croisement de abiter « s’approcher, toucher à » avec habiter au sens de « avoir commerce charnel avec ».

[41] Attraper, séduire des femmes stupides : « la bécasse est bridée » signifie que le tour est joué, grâce à la tromperie ; la bécasse est un oiseau de crépuscule, un gibier estimé surtout au niveau de ses cuisses – sachant que la bécasse perchante est le nom vulgaire de la huppe, qui donna par son fait d’être sale le qualificatif de salope ; la bécasse est aussi un outil à long bec dont les vanniers font usage pour enverger les vans – introduire des verges d’osier dans les intervalles de ce réceptacle – et les hottes – celles en forme de tronc de cône que l’on se tape pour bien manger, mais qui souvent s’accrochent à notre dos et nous tiennent la grappe de raisin bien longtemps après les vendanges et le pressage.

[42] Militaire expérimenté et rusé (généralement un sous-off ou un major), connaissant bien les ficelles du métier. En argot le mot sarce désigne le sexe masculin : la sarcelle – ville où Faudel a grandi – est un oiseau aquatique sauvage, migrateur partiel au vol rapide, semblable au canard, mais plus petit, à la chair un peu amère mais d’une grande finesse. Dans la Marine, la sarce est une voile qui bat, qui s’agite et ondule (on dit aussi qu’elle barbote, comme les canards donc).

[43] Au Moyen-âge, jeune gentilhomme qui n’était pas encore chevalier, jeune noble accompagnant le châtelain ou la châtelaine à la chasse, au voyage, servant à la table, faisant office de messager. Par ironie : homme qui fait le galant, qui est empressé auprès des femmes, qui affecte de la recherche dans ses vêtements et une galanterie efféminée (soupirant, amoureux).

[44] Du latin vulgaire dominicella (diminutif de domina : appartenant au domaine, à la maison), qui a également donné demoiselle : femme ou fille peu estimable, à l’allure ou à la tenue équivoque, de mœurs légères ou prétentieuse et ridicule ; un donzelon étant un garçon d’honneur.

[45] Fille, parfois de mœurs légères, maîtresse (de l’italien gonzo « individu stupide », un gonze étant un « homme qui vide les ordures de l’hôpital », donc de l’hospitalité).

[46] Soldat vagabond, synonyme de soudard « soldat brutal et indiscipliné » ; une drille étant un outil à foret utilisé pour certains perçages fins : « Au signal du plaisir, Dans la chambre du drille Tu peux bien entrer fille, Mais non fille en sortir ». NERVAL, Faust, 1840 – dans le sens de libertin.

[47] Séducteur, un larron étant un voleur de grand chemin, un pillard qui prend furtivement le bien d’autrui, qui profite d’un litige entre deux parties pour en tirer avantage.

[48] Fouiller dans quelque chose avec désordre et en brouillant tout ce qui s’y trouve.

[49] Distribuer des médailles ou des citations.

[50] Obus, par extension tout projectile d’un calibre supérieur à 20 mm.

[51] Médaille de la Défense nationale.

[52] Faire la cour d’une manière doucereuse et fade.

[53] Retour d’un agent secret de l’étranger.

[54] Soldat de l’empire – des sensualités –, mais aussi canon.

[55] De grogner : pour le cochon, faire entendre son cri ; femme que l’on méprise, éventuellement car sans charme, vieille ou laide.

[56] De pouf, sorte de coussin (troué) posé sur le sommet de la tête par dessus lequel on dressait et coiffait les cheveux sous Louis XVI, ornement de la chevelure ou d’un chapeau en forme de touffe ; à la Légion étrangère, on appelait le bordel mis à disposition des soldats lors de leur repos un "pouf", sachant qu’à pouf signifie « pour rien » : femme grosse, laide, vulgaire.

[57] Lorsqu’on tirait un coup sur quelqu’un de très près, à bout portant, on lui brûlait le pourpoint (vêtement masculin qui couvrait le torse, utilisé entre le XIIIè et le XVIIè siècle). Cette métaphore utilise d’abord l’idée d’efficacité (pour toucher quelqu’un, plus on est près, plus on a de chances de réussir) puis de soudaineté, de surprise (pour pouvoir tirer à brûle-pourpoint sur quelqu’une, il faut la surprendre).

[58] Vient de « construire en pigeon », terme de maçonnerie pour désigner une construction en saillie : à partir du XVIIè siècle le corset s’apparentait à une œuvre de maçonnerie destiné à mettre en valeur ce qui fait sa valeur, à savoir ses attributs féminins ; comme on parle « d’avoir du monde au balcon », lieu particulièrement squatté par les volatiles, on peut également imaginer que ces poitrines mises en avant font roucouler les hommes comme des pigeons en les voyant.

[59] « Pêcher à la traîne avec un filet », la drague étant également une pelle à long manche, permettant de curer les eaux peu profondes ou les puits.

[60] Jeune homme qui ne s’encombre d’aucun préjugé et vit pour l’amour et le plaisir. Il est le maître de plusieurs femmes, dont il fait le malheur à tour de rôle.

[61] Femelle du lièvre.

[62] Chienne, garce.

[63] Homme mal élevé et grossier, en particulier avec les femmes : de l’ancien provençal gojat « jeune homme » et qui signifiait avant un valet d’armée.

[64] Poisson de mer dont les couleurs sont très variées.

[65] Grande bourse que l’on portait suspendue à la ceinture, un peu comme une (truite) aumônière.

[66] Qui prend une liberté excessive : qui porte la marque d’une certaine indécence, d’un dérèglement moral, qui invite à la débauche.

[67] Très jeune fille au physique attrayant, au charme trouble et provocant provenant de son immaturité.

[68] Femme aspirant à une passion romanesque sur laquelle on plaisante, par allusion à la dame des pensées de Don Quichotte, Dulcinée du Toboso.

[69] Incarnation de l’amour absolu et de l’innocence bafouée, elle est un personnage de la tragédie que Shakespeare a composée en 1604, Othello.

[70] Arroser avec la partie liquide du fumier.


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