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  • Alors Faudel, maintenant que tu as seize ans, dis-nous tout de ta vie sentimentale.
  • Faudel : « Beh, y a pas grand-chose à en dire : les filles ne m’intéressent pas plus que ça, je préfère m’amuser avec mes potes ! Faut dire que des filles y en a assez (et même trop) chez moi à la maison, et elles sont vachement chiantes ! Par contre, c’est vrai que mes potos commencent à me mettre la pression, se moquant de moi parce qu’ils m’ont jamais vu avec une fille ! »
  • Et, comment le prends-tu ? Qu’est-ce que tu ressens avec cette pression du groupe ?
  • F : « En fait, j’ai déjà embrassé une fille, juste comme ça pour voir ce que ça donne, mais ça m’a fait ni chaud ni froid, surtout que je l’ai à moitié embrassé sur le nez ! Mais maintenant qu’on me tanne avec ces histoires de bistouquettes, je crois bien que je suis obligé d’y passer, j’ai plus trop le choix ! »
  • Tu le vis uniquement comme un rite initiatique, un passage obligé pour devenir un grand grâce à son gland ?
  • F : « Non, quand même pas : c’est sûr que je suis pas pressé de faire péter une petite fourrure, mais je suis quand même assez curieux de savoir ce que ça donne ! D’ailleurs, grand masturbateur devant l’Éternel et depuis longtemps ami fidèle de Madame Cinq (doigts), j’ai quand même déjà joué à touche-pipi, mister quiqui [1] se prenant pour un docteur de la foufoune, même si c’était plus par curiosité que par réel intérêt ! Pour faire mon éducation j’ai fait feu de tout bois [2], mais quand je l’ai vue à poil je me suis demandé pourquoi on faisait tant d’histoire pour si peu de choses attrayantes. De toute façon la fille, plus grande, m’avait bien dit : « On joue au docteur, mais on ne jouit pas : tu es ton personnage, mais tu ne rentres pas dans mon personnage ! ». Par la suite, je me suis fait des prévisuels en m’abreuvant de films de boules : avec un peu de doigté, ça a pas l’air super compliqué ! J’ai la théorie, y a plus qu’à avec la pratique !!! À présent, comme il faudra de toute façon tôt ou tard y passer, autant le faire maintenant, et c’est pour ça que je vais profiter des vacances de Pâques, loin de ma cité, pour tenter l’expérience : au moins, si ça se passe mal, personne ne le saura par chez moi et j’aurai pas la tehon, je pourrais toujours pipoter un truc ! »
  • Bonnes vacances alors, on va continuer à te suivre discrètement.

 

 

En vacances de Pâques dans la campagne du Tarn-et-Garonne avec ses parents, Faudel veut tenter son premier coup d’essai loin de chez lui, on ne sait jamais et le poids de la réputation peut vite devenir pesant pour un lycéen fraîchement émoulu et déniaisé [3]. Toujours est-il qu’il joue à la pétanque avec les jeunes de Montauban (dont des montalbaises, euh montalbanaises pardon), tourne au jaune comme tout le monde (mais en toute discrétion), écume les fêtes de village en compagnie de ses compères et commères festivaliers. Justement, les informations sur ce bon p’tit gars rebeu de banlieue mais sympa circulent vite, d’autant plus qu’il squatte tout groupe de djeuns où il se sent à l’aise afin de rencontrer un maximum de personnes et pouvoir choisir en toute connaissance celle avec qui il se sentira suffisamment en confiance pour jouer au laboureur des champs virginaux.

 

Voyant la fin des vacances arriver, Faudel décide d’aller prendre l’air en se promenant avec son Dax dans l’arrière-pays, histoire de se mettre au vert après tellement de jaunes et de rouges. Roulant au milieu des champs de tabac, il sent bien qu’il pourra se la mettre sur l’oreille et la fumer dans un sacré bout de temps. Mais que se pastis ? Touf-touf, la bécane commence à faire des siennes ! Avec ce cadran qui déconne, il a mal jaugé sa réserve d’essence. Le voilà en panne sèche au beau milieu de nulle part. « Quand rien ne va, c’est la merde, c’est la merde, que voulez-vous, pfff !!! »

Faudel entend bien des tracteurs travailler au loin mais le bruit est ténu donc ils sont effectivement hors de portée de marche et Faudel ne veut pas laisser son Dax sans surveillance. Évidemment le portable ne passe pas et de toute façon, d’une ses parents ne viendraient pas le chercher, ça lui fera les pieds, c’est comme ça qu’on apprend à faire attention, et de deux lui-même ne saurait indiquer où il se trouve.

Après une heure passée à se déshydrater au soleil, voilà qu’arrive une princesse charmante, montant en amazone un fier destrier blanc.

Jamais avare de regards mâles placés, Faudel s’aperçoit vite que cette belle des champs est intégralement nue sous sa robe bleue à boutons. Non pas qu’elle soit spécialement frivole ou légère, mais tout bonnement parce qu’à la campagne on aime bien être en contact avec la Nature, les éléments, et se sentir Libre, sans contraintes autres que celles que l’environnement impose. Et là justement, de par les premières chaleurs printanières, Annabelle sent que certains textiles sont de trop.

Motivés par les ardeurs de ce printemps ensoleillé, nos deux inconnus s’apprivoisant sont comme la végétation environnante : les fleurs bourgeonnent et les arbres ont la sève qui monte !

Annabelle n’est pas du genre fille facile, mais à force de voir les animaux, tant de la ferme que de la nature environnante, se conter fleurette, parader comme les beaux gosses du village pour assouvir les instincts biologiques, elle aussi souhaite s’ouvrir à ce nouveau champ expérimental : bref, comme une grande majorité des êtres vivants, ceux sexués car tout le monde ne l’est pas, elle veut faire de la nature, voir la chose de près et tâter du gourdin.

Notre montalb(an)aise campagnarde se dit que plutôt que de s’offrir à un gars du patelin qui racontera à tous ses potes ce qu’il lui a mis, en surjouant au possible, elle préfère les prétendues sciences d’un gars des villes.

 

Après avoir expliqué son problème moteur, la cavalière blanche (qui vient et qui vole au secours d’innocents) lui propose de le ramener chez elle chercher un bidon pour faire le plein et recharger les batteries (enfin le réservoir). Devant l’insistance de Faudel à ne pas vouloir abandonner là son Dax, Annabelle lui propose d’aller déposer l’engin plus loin, dans une petite grange à l’écart dans son verger !

Avec notre équipement d’invisibilité, approchons-nous pour entendre ce qu’ils disent et utilisons notre analyseur de pensées pour connaître leur voix intérieure.

 

  • Faudel : « Merci beaucoup pour ton coup de main, je sais pas comment j’aurais fait sans toi ! Si je peux t’être utile en quoi que ce soit, n’hésite pas !
  • Annabelle : C’est bien normal voyons, si on peut aider quelqu’un dans le besoin, il faut le faire ! Mais maintenant que tu en parles, je vois bien un moyen de me remercier : un baiser fougueux sera ma récompense pour ma b.a du jour !
  • F : {Ouah, trop de la balle, je vais lui en mettre plein la langue à cette Anna(top)bonne, mais faut juste que j’arrête de trembler comme une feuille. Bon allé je me lance ! Tu fermes les yeux, tu mouilles tes lèvres et feu, c’est parti pour la valse des langues !}
  • A : {Hummm, si on oublie qu’il a commencé par m’embrasser le bout du nez, il fait ça plutôt bien !}
  • F : {C’est qu’elle aime ça la coquine ! Je suis sûr en plus qu’il y a moyen si je la chauffe tranquille jusqu’à ce qu’elle bouillonne et qu’elle s’abandonne à moi ! On va commencer gentiment par lui caresser le dos, ensuite j’attaque les hanches et si elle bronche pas je file droit vers les fesses.}
  • A : {Mais c’est qu’il est chaud bouillant celui-là ! Bon, qu’est-ce que je fais ? Il a l’air de savoir y faire, même s’il semble aussi timide/hésitant que moi. Allez, laissons-nous aller, on verra bien ce que ça donne, et au pire je ne le reverrai plus.}
  • F : {Glop glop, elle se laisse faire ! Je vais continuer de lui malaxer les fesses, quelques bisous dans le cou pour faire diversion et je palpe du nichon. Ouah ! Mais tâtez-moi ces gros melons de Miss Cavaillon, c’est vraiment du bon !!! Je déboutonne un peu et je fais prendre l’air à sa sphère orangère gauche. Elle me met vraiment la fièvre, je suis en sueur, mais quel bonheur ! Le soleil est au zénith comme ma bite, c’est l’heure de la sieste crapuleuse. C’est l’heure d’expérimenter les amours adolescentes à l’ombre de la jeune fille en fleur à déflorer : le papillon va enfin sortir de sa chrysalide !!!}
  • A : {Je le sens tout feu tout flamme, et son léchage intensif de mes récifs n’est pas là pour calmer ses ardeurs, ni les miennes d’ailleurs ! Moi qui ne connaissais des plaisirs de la vie que le concombre phallique, voyons l’effet que je lui fais ! Mazette, mais c’est qu’il est monté comme un étalon, un beau pur sang arabe ! J’ai hâte de sentir sa grosse courgette, ce qui ne devrait pas tarder vu qu’il commence à me défriser la chicorée en me mettant la main au panier à salade frisée !}
  • F : {Eh eh, je vois que la machine se met bien en branle, elle en a l’écume à la lèvre inférieure ! C’est le moment d’agir avec doigté pour la sentir ruisseler d’en bas comme moi de sous les bras ! Ouah, je pensais pas que ça lui ferait cet effet là !!! Ah non, c’est la barrière électrique qui la secoue comme ça ! En tout cas, vu comme elle s’agrippe à mon manche, c’est un peu le même genre d’électrochoc physique et émotionnel qui traverse son corps : les décharges électriques sont comme les hormonales !}
  • A : {Fatch, quitte à avoir mal en se faisant du bien, autant que je l’amène dans la grange, à la lisière des liserons [4] fripons [5] lui montrer comment on sait s’amuser dans la campagne juste avec une botte de paille et une bite de taille !}
  • F : {Même si « qui va piano va sano » [6], vu comme elle me prend de courte jupe, ça risque de venir vite ! Tout s’emballe trop vite même si d’habitude j’aime emballer vite fait s’est pesé les bons fruits bien mûrs (au marché en tout cas). J’ai la queue touffue [7] tout flamme. Mais ça va le faire, ça gère : quand c’est parti, il faut aller jusqu’au bout du bout, pas question de se débiner de la binette [8] !!! Sympa l’idée du box : elle qui apprécie les chevaux, elle va aimer se faire monter comme une jument, non par un poney, mais par un furieux étalon !!! Tu vas voir comme je vais la mener à la cravache cette bombe du milieu équestre ! Que je me rappelle comment ils font dans les films de boule ! Avec tous ceux que j’ai vus, j’arriverai à lui faire croire que j’en suis pas à mon coup d’essai, ce sera un coup de maître queue !!! Voilà, je te bascule sur la botte et tu m’offres telle une fleur ton bourgeon ! Je vais enfin découvrir son poteau rose clitoridien et introduire mon bâton rouge dans son pot aux roses [9] ! Donc là, il faut bien caresser son petit bouton de rose pour mettre de l’huile dans les rouages : dans la vie, petit homme, il faut que ça glisse ! Je vais lui emboucher son coing [10] en lui mettant mon dard dedans, cherchant la petite bête au fond du trou avec mon gros bâton ! Bon, c’est bien gentil tout ça mais justement, allons voir si la rose que j’ai cueillie il y a peu est éclose, que ma rosée l’arrose !!!}
  • A : {Maintenant qu’on est allongés dans la grange, je cherche l’aiguille faudellienne dans sa touffe de foin. Je prends en main le manche du bêcheur, enfin du pécheur plutôt vu comme il est déjà tout mouillé !}
  • F : {Hum, elle ouvre la cage à mon gros oiseau ; le regarder se lever c’est beau ! Euh, c’est bizarre, elle fait une "drôle" de moue devant mon bout ! Putain c’est quoi cette merde ??? Mon caleçon est taché, j’espère que ça va pas tout gâcher ! Bref, ne pensons plus à tout ça, l’important est de trouver le terrier, de suivre le lapin rose [11] et de l’apprivoiser avec ma grosse carotte. Tient ma belle, voilà du boudin, voilà du gourdin ! Bordel, elle est où cette putain d’entrée pour pénétrer la chaude clairière de la forêt "vierge ( ?)" humide ??? Dans les films de cul ça a l’air si facile, mais avec une vraie personne en face le passage réel à l’acte n’est pas si évident !}
  • A : {Mais qu’est-ce qu’il branle à avancer comme ça à tâtons, il tape sa gaule pour faire tomber les mirabelles ou quoi ???}
  • F : {Putain je comprends pas, j’ai même mis mes doigts pour guider mais ça suit pas ! Bordel, plus j’y pense et moins j’oublie et bande !!! Et tu crois qu’elle m’aiderait, en prenant la chose en main ??? Enfin c’est pas plus mal comme ça : un peu de concentration jeune homme, et tu vas voir, ça va bien se passer, tu es Robin de bois, l’homme qui envoie le bois !!! Et merde, voilà que ma bite me lâche et met le drapeau en berne ! C’est trop injuste toute cette impuissance alors que la belle s’offre au bête que je suis !!! J’ai même rien senti venir : j’allais lui lâcher le furet dans le terrier et finalement je passe pour un blaireau de mytho !!! Ça craint : si c’est sa première fois je lui aurai même pas pétée la rondelle, et si elle est plus vierge je passe vraiment pour un manche ! Bon, de toute façon je me casse demain, donc autant faire comme si et je m’arrache vite fait ! Tant qu’à lui donner le minimum syndical de plaisir, je vais continuer de la peloter et lui mettre trois doigts cette fois, ça fera un peu illusion et voilou !}
  • A : {Ah, c’est la débandade ! Quel mou du bout !!! J’aurai dû me méfier, il avait plutôt l’air d’un boute-en-train, le genre qui chauffe la jument pour céder sa place au dernier moment à l’étalon pour qu’il fasse saillie alors que l’autre canasson se contentera toujours de regarder !!! Bon allez, je me tortille un peu, je fais comme si de rien n’était ! Oh et puis zut, je suis dans un bon jour, je vais faire du social avec lui ; pour sûr, c’est dur d’avoir un tel coup de mou !}
  • F : {Cool, elle a rien capté et voilà que maintenant cette mutine butine mon Dard Des-Villes}
  • A : {Je veux bien être gentille mais quand même, ça craint le syndrome du poireau : déjà, la tête est blanche, mais en plus la queue reste verte, pas bonne à sucer ! Il m’aurait proposé un jus de carotte, j’aurais dit la carotte oui, le jus non, mais finalement j’aurai aucun des deux : pfff, tout dans la gueule du loulou, rien dans le slip !!! Ça m’aurait pourtant fait plaisir de lui faire plaisir ! Tant pis pour moi, mais au moins je n’ai rien perdu dans l’ "affaire" : j’ai pris du bon temps à défaut de mon pied, et il n’ira pas vanter ses "exploits" ! Y en a marre, je le remercie pour "tout ça" et on y va, "affaire" classée !!!}

 

 

  • Alors Faudel, comment s’est passé cette première fois ?
  • F : « Ben à vrai dire, je pensais pas que c’était aussi compliqué de trouver le trou et de pénétrer une si jolie fille qui se donnait complètement à moi ! Je sais bien qu’il n’y a pas d’heure pour manger du bâton de berger, mais là ça devait pas être le bon moment : moi qui voulait la déflorer, je ne l’aurai qu’effleurée !!! Ce qui aurait pu être une journée faste s’est transformé en jour néfaste ! »
  • À quoi penses-tu que ça puisse être dû ?
  • F : « Si je le savais ! Mais je pense que le fait d’avoir qu’un testicule joue sûrement pas en ma faveur, n’étant ni sûr que ça marche correctement ni qu’elle ne capterait rien !!! J’étais tout stressé, tout tendu … enfin, sauf au moment où il fallait ! Au lieu de me relaxer et de bien me concentrer pour lui rentrer dedans, j’ai paniqué parce que je sentais bien que j’allais pas niquer !!! »
  • Pour information, ta mésaventure est plutôt banale pour une première fois car le vagin est composé de muscles contractés qu’une pénétration lente mais vigoureuse détend et écarte. Et justement, la première fois, on n’est ni patient ni raide à cause du stress ! Que comptes-tu faire à présent ?
  • F : « Déjà j’irai voir un sexologue, j’ai pas envie que cette embrouille de slip me prenne la tête du nœud, j’ai assez de soucis avec le bahut ! Ensuite, d’ici un bon bout de temps, quand je serai sûr que ça marche et que je peux rester droit comme un zizi, je réessayerai ! »

[1] « Jeune coq », « petit zozio » dans le langage enfantin, quiquiriqui désignant le chant du coq.

[2] Se servir de tous les moyens, de toutes les ressources dont on dispose.

[3] Issu de niais, proprement « pris au nid » (en parlant du faucon : qui ne sait pas voler) : faire perdre à quelqu’un son innocence dans les choses de l’amour.

[4] Plantes grimpantes qui s’entortillent aux plantes voisines, à fleurs en entonnoir et feuilles en forme de cœur (autre nom de Belle de jour, lys des champs, robe de vierge, gloire du matin, clochette de la vierge).

[5] « Gourmand, bon vivant » : personne délurée, portée à des attitudes ou des propos grivois.

[6] « Qui va doucement va sûrement ».

[7] Qui est épais, bien garni.

[8] Instrument de jardinage servant à biner (« Labourer la terre pour l’aérer et donner plus de vigueur aux végétaux qui l’occupent » ; « embrasser sur les deux joues »).

[9] Équivoque sur découvrir, « soulever le couvercle et trouver (un secret) », appuyée sur le pot (nom du plus banal des récipients), et renforcée par « aux roses », évoquant une préparation particulièrement rare (ou un secret, auquel les valeurs érotiques de rose – virginité, hymen – ne sont peut-être pas étrangères).

[10] Fruit du cognassier : piriforme – en forme de poire – et volumineux, il est cotonneux en surface et, à maturité, est très odorant ; les coings crus ne se consomment qu’après blettissement, quand la chair du fruit est devenue plus que mûre et ramollie.

[11] Le lapin (cuni-culture) peut étymologiquement être rapproché du sexe féminin (cunni-lingus).


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  • Maintenant que tu as trente ans, quel cap as-tu atteint Giacomo ?
  • Faudel : « Je préfère qu’on m’appelle à nouveau Faudel, Giacomo n’a survécu qu’un temps après son viol, consenti au départ, par les deux amazones ! Quand on s’est fait violer au "pieu" par une pieuse, c’est dur de faire semblant qu’on a joui : je me suis senti sali par celles qui faisaient quelque part comme moi ! Je suis reparti la queue de travers entre les jambes et c’est à partir de là que Giacomo est allé à vau-l’eau, qu’il a dérivé emporté par un torrent d’eau sans rien pouvoir contrôler : on est tous les deux partis en couilles !!! Du coup, aujourd’hui je ne me reconnais pas dans la suite qu’a donnée Giacomo à cette triste affaire où j’ai été utilisé comme un objet sexuel, ce que je faisais aussi avant mais justement ! Au fur et à (dé)mesure des exploits nocturnes de Giacomo, souvent débridés et à partenaires multiples, et de sa tête des grosses nuits le lendemain matin, il est tombé le nez dans la c (cocaïne) afin d’assurer chimiquement ses performances tant sexuelles que professionnelles ! Il y arrivait plutôt bien, au détriment toutefois de sa santé : il a perdu de nombreux kilos par l’activité physique du sport en chambre et l’effet coupe-faim de la c (de toute façon, tel un anorexique mental, il considérait que manger est une perte de temps – sauf à manger des blancs d’œufs cuits pour assurer ses performances éjaculatrices – quand on a si mieux à faire que dormir, ou alors au moins sous forme de sieste câline/coquine). Devenu arrogant et hautain du fait de la c et de ses prouesses qui l’ont fait se prendre pour le roi du monde et plus particulièrement de la sarce (il criait sur tous les toits, à qui voulait bien l’entendre, que le point G est nommé ainsi du fait de son initiale Giacomo), il n’a pas tardé à se faire licencier pour retards fréquents (panne de réveil) et énormes poches sous les yeux en rendez-vous clientèle. Écœuré par la société qui ne reconnaissait plus ses qualités (mais qui étaient tellement avilies par ses excès de c qu’il s’agit plutôt d’un lointain souvenir), viré comme un malpropre et manipulé à outrance par la voie qui s’ouvrait à lui, Giacomo est tombé dans le sadomasochisme (où, par son passé de dominateur sexuel, il aimait à se faire dominer par une femme en matière d’obéissance sans connotation sexuelle directe). En tant que Faudel j’avais des conditions de vie/nuit d’épouvante car éprouvantes ! Ne sachant plus à quel sein me raccrocher, Giacomo a tout tenté pour retrouver la "bonne" manière de prendre son pied : il a bien sûr commencé par la podophilie (le fétichisme du pied), puis il a penché tantôt pour l’acomoclitisme (attirance sexuelle pour les pubis rasés) tantôt pour la trichophilie (intérêt pour les poils et les cheveux), il a ensuite suivi des maïeusophiles attirés par les femmes enceintes puis des acrotomophilies excités par l’idée d’avoir des relations sexuelles avec une personne amputée, avant d’échouer dans la klysmaphilie (attirance sexuelle pour les lavements) sans être de marbre devant les pygmalionistes et les statues ! Étant devenu un extrémiste/terroriste du sexe, il a littéralement dérivé jusqu’à la zoophilie et même la scatologie. Bref, je reconnais que Giacomo est parti en couille, me remémorant mes gloires MMS d’antan qui elles aussi se sont salement étiolées [1] ! Du Matin-Midi-Soir, je suis passé au Mardi-Mercredi-Samedi puis ça s’est asséché en Mars-Mai-Septembre ! Aujourd’hui, il n’en reste que Mes Meilleurs Souvenirs car depuis quelques (trop longs) temps je fais chou blanc au con rose ou cul brun : si je continue, un peu, le jeu de quilles, mes parties se finissent sans marquer de point ! Je suis au plus bas : je ne suis pas impatient mais insatisfait permanent, ce qui a fait que j’ai tout perdu, ma flamme, mon job et mon zob !!! Je croyais même avoir chopé une saloperie, mais en fait ce n’était "que" un purpurapsychogène (une manifestation psychosomatique où le corps manifeste les maux de l’esprit, des souffrances physiques pour extérioriser ce que le cerveau est incapable d’exprimer) qui faisait affleurer à la surface de mon épiderme ma culpabilité profonde. Ici le lifting ne pouvait rien contre l’esprit ! C’est pour ça que, tombé en déchet-ance, j’essaye tout de même à présent de ne pas nuire à la dignité d’autrui et de Respecter l’Autre : comme quoi il y a que les imbéciles qui changent pas d’avis, aujourd’hui je déteste ceux qui font directement, ou pas, du mal aux autres pour leur bon plaisir car ils sont trop fragiles pour être seuls, ceux qui embarquent les autres dans leurs délires de persécution ou autre ! Pour autant, même si j’ai que trente ans, je ne veux plus rien car je regrette tout(es) ; je n’ai pas peur de devenir rien, je le suis déjà !!! Comme le disait Oscar Wilde : « Il y a deux tragédies dans la vie : l’une est de ne pas satisfaire son désir et l’autre est de le satisfaire » ! Eh oui deux tragédies puisqu’il faut des désirs pour vivre, et les désirs non satisfaits se nomment frustrations : chercher le plaisir c’est trouver en permanence mais ne jamais se satisfaire de ce que l’on trouve !!! Donc on se mord la queue au final, c’est bien pour ça qu’aujourd’hui je suis un émasculé du cœur. Désabusé par le sexe mécanique (alimenté par la c pour tenir le choc), j’ai découvert à mes dépens que sexe sans sentiment n’est que ruine de l’homme ! J’ai été tellement concupiscent, autant des sens (voluptueux) que de l’esprit (ambitieux) et de ce qui tient des deux (la cupidité, parce qu’elle a pour objet les moyens de les satisfaire), que j’ai dépensé toute mon énergie vitale ! Alors qu’aujourd’hui j’ai évolué – enfin ! tu me diras – et que je serais plus enclin à me faire embringuer [2] ! Mais j’ai trop fait la bringue [3] en me mettant en bringue [4] avec des bringues [5] ! C’est là que j’ai compris que j’étais vraiment un baltringue [6] de la tringle [7], emporté par la fougue [8] qui me traînait et m’entraînait donc vers les bas-fonds !Me prenant pour un dieu en chair et en bosse, j’avais poussé au "crime" (alors que je pensais pousser "aux cimes"), jusqu’à ce que la "glorieuse" incertitude du sport en chambre se rappelle à moi !!! La bite tousse (l’habitus étant une manière d’être, une disposition d’esprit) : elle toussote mais ne crachote plus, c’était "mieux avant" ! Me rappelant de mes débuts hasardeux et de la débandade qui s’en suivie, arrivé à la conclusion que trop de X tue le X (si certains estiment que c’est l’exception qui confirme la règle, il faut bien se dire que les nymphomanes sont rarement heureuses, ou -x pour les satyres, de leur sort), j’ai opté par défaut pour dormir sur la béquille ! Il ne me restait que mon "honneur" (perdu) pour pleurer, me remémorant le temps de ma grandeur à l’heure de ma décadence : plus le désert est grand, plus c’est période de vache maigre pour un assoiffé comme moi !!! »
  • Et c’est là que le hasard a bien fait les choses !
  • F : « Oui, in extremis mais il est venu à point nommé ! Sur l’écran gris de mes nuits blanches et idées noires, même si je ne faisais pas de cauchemar car j’en avais été un, je ne voyais que du blizzard : j’étais perdu et horrifié dans le monde où mes pulsions et moi-même nous nous étions enfermés ! S’il m’arrivait de me dire que je n’étais pas seul mais avec qui je voulais, que j’étais libre, je réalisais vite que ce n’était que parce que plus personne ne voulait de moi !!! Sachant pertinemment que sans mon beau body je serai nobody et n’ayant "confiance" qu’en moi (ce qui est trop pour un seul homme), ressassant sans cesse que la vie n’est qu’une pause entre deux morts (les nombreuses petites morts orgasmiques et la grande Mort, les unes ne durant pas, l’autre étant éternelle), je voulais finir de souffrir ! Et paradoxalement c’est là où j’ai appris à voler, quand je voulais sauter parce que je n’avais plus d’elles !!! Tombé bien bas, mais ma réputation d’avant m’assurant une certaine renommée, j’ai rencontré au bord du gouffre un jeune homme fan de mes sexploits qui n’étaient qu’un souvenir pour moi ! Alors qu’il me déshabillait du regard, je lui fis remarquer que j’avais remarqué qu’il m’avait remarqué ! M’ayant déjà vu à l’œuvre en clubs libertins et boîtes de strip-tease à l’époque de la superbe que je n’avais pas encore perdu, il tenait à se faire initier par le grand maître-queue que j’avais été alors que je n’étais plus que l’ombre de moi-même ! Il connaissait mon pedigree, pas pâle, qui a du chien, et voulait absolument que je le fasse rêver !!! Je n’étais pas des plus chauds au départ, toujours angoissé à l’idée de tout faire foirer ! Mais il était le seul à me voir comme avant alors que tout le monde me regardait de haut car j’étais tombé bien bas, et sa copine était la seule femme qui accepterait de coucher avec moi sans avoir bu (elle était d’ailleurs enchantée à l’idée d’avoir le cul entre deux bites/bâtons de béton) ! Le triolisme étant de la tendresse conjuguée au pluriel, je fus en fin de compte séduit à l’idée de se tripoter l’andouillette grassouillette à trois !!! Cela me rappellerait le "bon vieux temps" où on disait « Jamais deux sans toi : notre binôme par devant, toi derrière et à trois on tourne ! ». Moi qui adorais "pervertir" les gens et qui cherchais depuis moult temps à remplacer le besoin par l’envie, j’étais finalement ravi de cette rencontre du troisième slip (d’ailleurs, on m’appelait « l’homme qui tombe à pic, en slip ») et plus que partant pour prendre le large à voile et à vapeur : pourquoi mettre à deux mains dans le même panier ce qu’on peut faire avec une pendant que l’autre s’attèle à une autre tâche, avec le choix du genre en plus ??? »
  • Pas mal comme retour à la "normale" ! Raconte-nous alors comment ça s’est passé ?
  • F : « Arrivé chez eux, j’étais un peu anxieux à l’idée de savoir si la machinerie marcherait ou s’emballerait ! Heureusement, la femme était entreprenante et compatissante, me disant d’entrée de jeu « Triste Sir, viens que je te tienne puis t’allume la chandelle ! » pendant que son homme s’occupait d’elle. Puis on a fait tourner le manège à trois ! Après que chacun se soit occupé de la miss, nous l’avons prise à deux de part en part en double pénétration, position jouissive à tous les étages et ce pour tous (frottement aux couilles à couilles de la verge de l’autre sur son propre pénis en plus du rétrécissement naturel tant du rectum que du vagin en raison de deux molosses introduits) ! Au moment d’intervertir les rôles, dans un mélange des deux genres, corps à cœur et à cris, je me suis rendu compte que l’homme était possiblement inverti [9] ! Le verrou et la porte n’étant pas bien fermés, je me suis alors introduit comme par effraction dans son fion : je lui ai ainsi fait tâter de ma trique pendant que je tétais sa matraque ! Il n’avait pas de vraie tendance homosexuelle à la base, mais tant qu’à faire, autant essayer – histoire de savoir – avec quelqu’un qui gère comme moi ! Si entre la tige masculine et la rose féminine j’étais à fleur de pot, toujours est-il que j’aimais être à trois – possibilités –, à l’étroit dans le détroit où ma bosse fore ! Mais à comparer qui était le plus mieux et le moins bien, je reconnais que je me suis vite détourné d’elle pour me tourner vers lui : j’ai retrouvé les émois de ma jeunesse en pénétrant ce beau jeune homme, y prenant même plus de plaisir qu’avec sa copine très charmante ! Les choses étaient claires comme de l’eau de roche : j’étais plus homo que lui bi (même si je préférais être passif à me faire enculer, ce qui tombait bien car lui préférait être actif en entubant), ce qui ne nous a pas empêchés de nous aimer toute la nuit et bien plus encore ! Moi qui avais besoin d’attention, ils m’en ont donné de la tension : j’en étais survolté, proche de disjoncter et de péter un fusible ! Au moins j’étais rassuré sur le fait que même à demi-mort ça bougeait et ça frétillait encore, et ce n’était que le début du recommencement !!!

 


[1] Perdre son caractère, ses ressources morales.

[2] Se mettre en couple, s’engager.

[3] Toast, brinde, santé portée avec obligation de boire : fête, bombance, débauche.

[4] En morceaux, en désordre, en piteux état.

[5] Bringue de femme, « créature », à rapprocher de brin de femme : fille du peuple dont la conduite est mauvaise, « fille peu sage, évaporée, coureuse » sachant qu’une bringue est aussi un cheval mal bâti.

[6] Personne qui ne s’avère pas capable d’accomplir certaines tâches, incompétent, incapable ; dans le monde du cirque, personne en charge du montage et démontage du chapiteau.

[7] Baguette plate utilisée en menuiserie pour faire des moulures ou pour remplir des vides.

[8] Ardeur naturelle et mouvements impétueux qui animent une personne passionnée, un animal jeune et indompté.

[9] Renversé symétriquement : personne qui est attirée par une personne de son sexe.


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  • Alors Faudel, comment as-tu évolué depuis notre dernière fois, suite à ta douloureuse "non histoire" amoureuse ?
  • Faudel : « Je suis plus que déçu, écœuré même, de l’amour, ce sentiment trompeur qui te fait prendre des vessies pour des lanternes : on présume qu’il éclaire alors que c’est un lampadaire sur lequel les chiens/chiennes lèvent la patte pour l’inonder d’immondices ! Cécilia avait été comme un aimant pour moi (mais à pôles inversés : plus je la collais, plus elle se décalait), Veronica avait été comme un boomerang où plus je la jetais, loin et fort, plus vite elle revenait. Maintenant, les choses de l’amour, moi je m’assois dessus, au sens propre comme au figuré, car chaque fois que je parle avec mon cœur je me fais défoncer !!! De toute façon, je crois que celui-ci n’existe finalement que par le plaisir provoqué et rien d’autre ! Je compare en fait l’amour à une addiction hormonale dont l’orgasme est le flash du good trip d’une drogue très forte qui ne dure jamais assez longtemps à mon goût (en ce sens, je considère l’amour comme le pire stupéfiant) !!! Trop souvent les gens confondent plaisir de l’amour et amour du plaisir, ce qui amène vite fait à compliquer des choses simples et à simplifier des choses compliquées !!! Et puis, quelque part, la vie est trop longue (ou peut être interrompue totalement ou validement parlant à n’importe quel moment) pour se limiter à une ou quelques partenaires : le plaisir, y a que ça de vrai ; je me marierai jamais, je ne veux être responsable ou redevable de rien envers personne (j’ai assez donné avec ma mère omniprésente !) !!! Pour moi, sur toutes les quatre saisons, la musique de l’amour est soit un duo, soit de la musique de chambre soit une symphonie ! Pour info, histoire d’allier "l’agréable" à l’utile, je me suis même aventuré à être un gigolo [1] pour vieilles peaux ! Mais si l’amour est une drogue, il ne faut pas non plus qu’il soit trop frelaté, car là où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir et seul lui compte vraiment pour moi : j’ai arrêté le cul de la vieille, ça sentait le tonneau à grumeaux, la fermentation de la lie [2] du lit ! De toute façon, je préfère des trous sots à un trou sale ou vieillot ! Pour autant, je tiens quand même à préciser qu’après Cécilia j’ai à nouveau été "épris", moi qui voulais juste prendre, après avoir juré qu’on m’y reprendrait plus ! Toutefois, afin de retrouver et respecter mon besoin instinctif de varier les plaisirs, mais souhaitant établir un compromis avec ma partenaire si récente (car non recherchée mais j’étais tombé nez à nénés avec elle), j’ai opté pour l’échangisme ! Mais Cécilia avait définitivement cassé quelque chose en moi : en permanence sur la route pour mon métier de commercial itinérant et autant peu rassuré/confiant en moi-même que jaloux du charme de MA concubine, j’ai développé le syndrome du VRP, à savoir des crises de jalousie pas possible quand j’étais seul dans ma chambre d’hôtel minable dans une ville que je ne connaissais pas alors que mademoiselle était officiellement chez elle, mais sans moyen de surveillance. Plutôt que d’affirmer ma confiance en l’autre (justement plus qu’ébréchée par Cécilia), base de toute relation se voulant "sérieuse", je psychotais pour le moindre appel sans suite ou retard de rappel de ma belle. C’est difficile d’avoir confiance en autrui quand on en manque pour soi ! C’est pour ça que l’échangisme aurait pu me convenir, pouvant ainsi surveiller les écarts de conduite de ma "promise" (encadrés par mon bon vouloir plutôt que subis en cachette quand je n’étais pas là, sachant qu’au départ ce n’est pas ce qu’elle recherchait : elle était très bien avec moi et ne courtisait personne d’autre, le vrai amour en somme) et vaquer à mes bons plaisirs/désirs. Toutefois, je ne pouvais supporter que MA "propriété" prenne autant de plaisir avec beaucoup d’autres, alors que moi, en tant qu’homme, j’étais tout de même quelque peu limité (ne serait-ce que par mes capacités biologiques). D’autant plus qu’entendant les râles de jouissance de ma compagne, je n’arrivais pas à me concentrer sur ma partenaire, finissant même par lâcher l’affaire alors qu’il s’agissait d’un joli petit lot. En conflit avec les règles du milieu, je décidai que je m’échangerai, mais qu’elle je ne la prêterai pas ! Finalement, trop fier et intraitable sur ma notion de Liberté et de paix de l’esprit, j’ai choisi de couper toute attache sentimentale/amoureuse et je me suis mis à séduire/convoiter toutes les charmantes damoiselles qui passaient à ma portée : tel un marin, je me suis mis à entretenir une relation sexuelle dans chaque port/hôtel/ville que je fréquentais (souvent avec de nouvelles recrues, afin d’éviter le train-train par trop régulier d’une idylle entretenue, et pour l’attrait de la nouveauté). J’avais oublié de vivre et de jouir sans entrave, je me suis enfin rendu compte que je suis ce que j’ai fui : tu me diras que c’est une régression, mais je suis retourné à la case départ, avant Véronica, quand j’étais un serial-sarceur ! D’ailleurs je préfère maintenant qu’on m’appelle Giacomo (ou "Prosper hoplà boum, le roi des pines, des spices girls") !!! Comme Casanova qui pensait que l’homme est fait pour donner et la femme pour recevoir, j’obéis à mon besoin de séduire les femmes, je me plie à la loi du désir !!! En fait, je dirais plutôt que je suis un mélange de lui et de Don Juan, selon les partenaires et les périodes : je ne suis plus une personne mais une personnalité, voire un personnage ! D’ailleurs je voudrais être réincarné en homard, car même mort on lui suce la queue ! Aujourd’hui je recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en m’opposant aux contraintes, aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu’en ignorant volontairement autrui. Comme je considère maintenant que si les plaisirs sont passagers les peines le sont aussi, je jouis au jour le jour J !!! J’ai pour principe de ne pas avoir de principes et je ne veux qu’une chose : être aux anges du septième ciel car comme disait Casanova « Qui dort ne commet pas de péché, mais qui a péché dort mieux » ! La vie sans Plaisir serait l’Enfer.... Pourtant il me semble que je suis un être damné et dans mon Enfer virevolte tellement de Plaisirs ! Moralité : La vie sans Plaisir, c’est un Paradis où l’on meurt d’ennui ! Je suis un peu cynique [3], pas "inique" [4] mais "il nique" ! Du coup, mon vrai métier de poinçonneur de Lila c’est forer des trous pour me cacher dedans : comme clepto[man(e)] des clitos, je savoure tous les sept pêchés capiteux... (tout comme le vin qui monte à la tête, qui produit une certaine ivresse, les femmes qui excitent, qui troublent les sens) ! Autant je continue un entretien professionnel en rendez-vous personnel, autant mes hobbys se focalisent sur les larges fermetures qui se dilatent, sur l’amour avec un grand A(rg)h !!! De par mes fréquentations avec l’élite sociale – avec qui je suis à tu et à toi, très proche donc (j’adore la bonne société sur mon lit autant que j’abhorre la lie de la société, sauf la va-nu-pieds qui va seins-nus) – et les autres commerciaux itinérants, je me suis donc mis à fréquenter les boîtes à partouze, mais cette fois-ci en y allant seul (ou plutôt sans être en charmante compagnie : je préfère trouver sur place, autant pour l’effet de surprise que pour avoir une certaine tranquillité d’esprit puisque je veux bien donner – enfin prendre du plaisir – mais pas assumer les relations humaines qui découlent des sexuelles) ».
  • Comment se passe alors ta vie dissolue de noctambule ?
  • Giacomo : « Il faut déjà préciser qu’au départ j’ai versé dans l’échangisme par curiosité et intérêt pour la variété. Mais le libertinage est le dernier legs des aristos, et je ne me retrouvais pas dans tous ses codes (surtout quand on n’a rien à échanger) ! Par plaisir puis par habitude, la vertu libertine versa dans le vice des boîtes à partouze et de l’union libre, cette conjugaison de cœurs solitaires où le seul mot d’ordre est « érotomanes, pornocrates de tous poils, enfilez-vous ! ». Queutard sur le retour, je m’enflamme quand je sens cent femmes, c’est vice et râle : j’ai besoin d’échanger mes sécrétions avec les autres, d’aller au contact pour tirer à tout(es) va (bien) dans un recoin, en rafale et dans tous les coins ! Ma mission est d’enfiler des perles des Antilles avec des boules de Geisha et de rouler ma bosse de l’amour dans tous les ports USB (Ultra Sexy Bimbos) et pourtours, méditerranéens et africains, mais de préférence caucasiens : de port en port, je les prends toutes de part en part, au corps à corps ! Comme il y a toujours de la touffe sur place, j’aime à me dire qu’il va y avoir du taf et du sport en chambre !!! D’ailleurs, tout au long de l’année, on se la souhaite bonne et chaleureuse, avec toujours un mot de bienvenue aux nouvelles Vénus nues ! J’aime vraiment ce genre d’endroit où tout le monde se met à l’envers, ces beaux coins à bons coups et culs où les coquins d’abord forment un cercle d’intimes qui s’enfilent en boucle intime dans le secret des alcôves, là où les corps/cœurs se lovent tout en love and beat-itude ! Surtout quand à peine arrivé on vous dit de prendre place avec un chaleureux « Asseyez-vous sur les jambes de qui vous voulez ! Si vous hésitez et que X n’est pas là, c’est Y qui le/la remplacera, et maintenant on attaque avec Z !!! ». Étant un satyre [5] sur tout ce qui bouge les oreilles et la queue (essentiellement de bunny girls, les filles de Playboy), je prends un vrai panard quand je danse avec les louves du lupanar ! Mes nuits sont plus belles que les jours de qui que ce soit : comme je suis un chaud lapin, j’adore qu’on me râpe la carotte et avec tout ce (et tous ceux / toutes celles) qui tourne(nt) / traîne(nt), obligé je chope quelqu’un(e) / quelque chose ! Alors que l’épée, pas rangée dans le fourreau (vagin en latin), taille de tous les côtés, il faut même faire attention aux re-skieuses en les renvoyant à la queue comme tout le monde pour prendre le tire-fesses ! Surtout que ce qui se fait ici ne sort pas d’ici (et heureusement d’ailleurs car, dans le passage de l’ombre vers la lumière, ce délicat moment coquin où nos voiles inavoués se lèvent un à un dans le mystère sensuel d’un clair-obscur, j’ai déjà rencontré des personnes que j’aurais jamais imaginé y trouver, nous regardant bêtement en balbutiant « Ah, euh, toi aussi tu… ? » « Oui, moi aussi je … ! »). On peut donc profiter jusqu’à plus soif de l’happy hour de l’open (slip) barre et nibards, une heure qui dure toute la nuit car ici on dit « Sexe à toute heure, santé bonheur ! » : les compagnes bouteilles de Champagne défilent aussi vite que les soiffards cyprinards se les enfilent, une véritable débauche d’amuse-bouches pour une petite sauterie [6] de bon acabit(e). Et ça tombe bien car j’ai toujours du Melchisédech de Champagne [7] pour les mignonettes [8] de Sauternes qui accompagneront très bien mon doigt gras ! Sortez les gourdasses que j’étanche ma soif !!! Et t’as vite fait d’en repérer une qui tient plus debout ; c’est alors l’heure de la mettre à quatre pattes ! Une fois les quatre fers en l’air, la bête se laisse faire : tu reprends un coup à boire et c’est parti pour lui bourrer la gueule avec ton tire-cochonne !!! Moi j’ai choisi : je veux finir ma vie entre le cul des filles et les culs de bouteille ! J’adore ces ambiances où il suffit de dire « Ça te dit un "petit" coup vite fait bien fait, en passant (un tir à blanc, un coup pour rien) ? », toujours enchaîné par un « Je te paye un coup ? … à boire cette fois ! ». Au moins, après un petit coup à boire, il n’y a pas de risque de grand coup à déboires ! Souvent ce sont d’ailleurs plutôt les femmes qui, t’envoyant un regard de braise qui brise la glace, t’invitent à tremper tes lèvres sur leur croupe à champagne (« Je te remets un coup, derrière le gosier ? Je paye mon cul ! ») : l’oignon fait la force face à la muraille de pines, au billard à trois bandent ! Après ce genre d’invite [9], il est évident que tu descends ça goulûment, ça siphonne dans le gosier : normal, quand le vagin est tiré, il faut en boire la cyprine à grosse rasade, qu’on boirait même sans soif ! Et je suis toujours de service, pour tout ce qu’elles jugeraient utile/agréable ! Il faut dire que toute la semaine on bosse comme des fous, du coup quand j’amène Popol au cirque pour monter le chapiteau on s’amuse comme des folles !!! Ce que j’adore, c’est qu’on est tous entre copains coquins comme cochons qui partagent le pain, avec leurs copines qui partagent la pine : même en plein carême, le bâton de berger, du bon pasteur, y a pas d’heure pour en manger, à déguster avec de grandes ou petites rondelles ; on s’en paye une bonne tranche, en sandwich ! On s’emboîte comme des poupées gigognes qui gigotent, on s’enfile comme on s’empile, à deux ou à plusieurs, mais à trois on tourne comme sur des chaises Muses y calent pas !!! Sacrées BB Brunes, autant "Brigitte Bardot…" que "BimBo…" ou "Baby Blonde mais…" : il y a toujours bonne à prendre puis coup à rendre, avec Suzie et Lipo la polie, les suceuses, avec Annick la niqueuse, la croqueuse d’amants, avec Hélène et les caleçons ou Marie Peau Pine et sa copine Élise à bites ! Des maux de tête ? Des Maud tètent et tâtent ta hâte ! Mais il y a aussi des soirées soft avec Soph’ et même de la simple masturbation mutuelle (surtout de la mano à Manue : j’aime bien regarder les gens habiles de leurs mains) ! Toujours est-il qu’avec elles toutes, pas moyen de la leur faire courte, elles préfèrent qu’en ça tire en longueur, mais sans langueur [10] ! Quand tu proposes « T’as besoin d’un coup de main ? », c’est bien elles qui disposent en répondant « D’un coup oui, mais pas demain ! » ; et là c’est parti mon kiki (pas riquiqui) pour le coup de rein d’Ivan le divin, le terrible du divan !!! À peine t’a fini avec ta cavalière qu’une autre félicite le joli jumper sauteur et cavalier cavaleur, proposant de te faire re-jouir, ce qui me réjouit toujours ! Mais ça marche pas toujours, du moins de prime abord. Après c’est une question de répartie : quand on oppose « Touche à ton cul ! » à ta proposition indécente et que tu réponds « Hum, c’est ça qui est bon !!! », ça détend l’atmosphère et là ça peut le faire ! Pour autant, ça m’est aussi déjà arrivé de dire « Salut, Giacomo, charmé de vous connaître ! » et de m’entendre répondre « Morgane, navrée, désolée, je ne le suis pas de toi !!! ». Et là ça l’a pas fait avec Morgane, magicienne qui perfectionnait son art sous la conduite de Merlin et de sa poutre de perlimpinpin(e) : elle était pas enchantée, j’ai vite déchanté puis déjanté. Heureusement que ma réputation était parvenue par joui dire aux oreilles du grand gourou des turlupinades [11]. Je fus honoré que ce magicien, de la dose, ose « Tu viens ?, elle est bonne ! Elle est bien fraîche et bien pulpeuse, comme tu les aimes ! Vas-y vas-y, jouis jouis mon ami ! Quand il y a de la place pour un, y en a pour deux, voire trois, ou même cinq (partout dans chaque trou plus deux en branlette) ! Ce mec, c’est le must avec son musc [12] ! Tu vas voir Morgane, il est petit mais costaud le hobbite, le korrigland, qui fait du bien aux liliputes ! Dis à chacun, et surtout à chacune : paye ta
    lune
    [13], c’est full-moon party ce soir, le druide va tailler à la serpe ! ». Ouf, mon honneur était sauf, je pouvais me rassurer en me disant « Sacré toi, t’en perds pas une, tu les chopes/gagnes toutes (même à l’usure) !!! ». J’y suis donc allé bite en tête, car je touche ma bille, et lui ai tout donné, encore et encore, d’autant que j’adore quand ça rentre ça sort, mes va-et-vient (et quand ça vient ça va) entre ses reins me faisant beaucoup de bien … à (en)durer le plaisir ! J’ai donc eu un coup de foudre suivi d’un coup de foutre : la soirée s’est bien éclaircie/dégagée alors qu’elle était couverte au début, finissant par des gaudrioles [14] sous la belle/bonne étoile de Vénus ! J’étais venu, l’avais vu, elle l’avait finalement eu dans le cul ; elle avait mouillé sa chemise, j’avais "souillé" ma promise ! Pour autant, c’est la première fois que je doutais vraiment de moi et de mes performances : elle était du genre gourgande [15] qui aime la vie et la bite, qui gourmande [16] quand ça bande pas assez ! C’était un signal d’alarme, que j’aurais dû plus écouter ! ».
  • Si tu le veux bien, nous allons suivre tes péripéties, toujours avec nos vêtements d’invisibilité et notre analyseur de pensées ! [Pour information, chers téléspectateurs, ce reportage datant de quelques temps, nous avons pu préciser le contexte de tout ceci en interrogeant directement les protagonistes]

 

 

Marie est issue d’un milieu aisé de la bourgeoisie notariale provinciale. Elle a rencontré Joseph dans les années soixante-huitardes : elle adorait son côté Rebelle au grand cœur, sa jouissance de la vie, même si elle ne cautionnait nullement ses vues polygames. Comme bon nombre de personnes, elle croyait pouvoir faire changer cet homme beau comme un Apollon et le faire rentrer sagement dans le rang après que De Gaulle ait sifflé la fin de la récréation qui couvait depuis longtemps et dura intensément tout le mois de Mai. La Révolte partiellement déchue, elle mit le grappin sur Joseph, contre l’avis de sa famille qui ne voyait en lui qu’un échevelé hédoniste. Quant à lui, fou amoureux de cette belle bourgeoise un brin pince sans rire, il pensait aussi pouvoir la convertir à ses doctrines antiques du bon plaisir. Ce à quoi il parvint quelque peu, mais à l’intérieur de son couple formalisé, et encore, sous une forme très sclérosée : on peut certes évoluer, mais on ne change jamais du tout au tout !

Après de nombreuses années de vie commune et quatre enfants, Joseph délaissait de plus en plus son officielle pour aller se régaler dans des expériences interdites à son domicile avec de belles officieuses. Au cours d’une de ces soirées en club échangiste, il rencontre Giacomo. Un soir, lassée d’attendre que môssieur ait fini ses bagatelles et souhaitant avoir des preuves tangibles, Marie se met en planque devant le lieu qui lui semble abriter les effets de manche de son insatiable mari. Elle obtient vite confirmation de ses soupçons lorsqu’elle voit Joseph sortir du donjon, entouré d’autant d’hommes que de femmes.

Elle d’habitude si calme et posée, voit sa colère jalouse et son délaissement se transformer en haine du genre josephien. Elle cerne de suite un charmant jeune homme et son jury réactionnaire proclame une peine exemplaire à son encontre afin de marquer au fer rouge la conscience de son futur ex-mari : Giacomo, sans aucune possibilité de défense, se voit d’emblée condamné à subir ses foudres vengeresses en qualité de comparse du traître à la famille.

 

Attendant que Giacomo s’éloigne du groupe, rejoignant son hôtel d’une nuit, elle arrive à sa hauteur et ouvre sa fenêtre. Elle l’invite à aller boire un dernier verre avant qu’il ne se couche. Giacomo, bien épuisé par cette sacrée soirée où il a comme à son habitude arrosé bien du monde, décline l’invitation. Pour autant, il n’a pas trop le choix : Marie s’est transformée en terrible Marie-Madeleine, armée d’une pique prête à transpercer son flanc comme son cœur à elle l’a été. "Séduit" par tant d’impétuosité [enfin… à cette heure-ci il ne pense plus, il agit (-e sa bite)], ayant une grosse montée d’adrénaline provoquée par le stress et ce qu’il a pu se mettre dans le nez autant que dans le cornet tout au long de cette folle nuit, voire même finalement comblé dans son égo de mâle par cette exigence sexuelle, il se dit « tu me cherches, tu m’as trouvé : tu vas voir, je vais tout te donner ! ». La belle quadra l’emmène dans un silence glacial dans le parc municipal. Elle s’arrête soudain devant un bosquet. Elle si prude même dans son mariage avec Joseph, désire ardemment dorénavant goûter aux plaisirs que sa morale judéo-chrétienne de fille de bonne famille répugnait à envisager. Elle qui veut marquer le coup, entend bien user de symboles : elle attache alors Giacomo sur le banc-public où elle aimait se bécoter avec son amoureux Joseph et sur lequel il lui fit sa demande en non-mariage (qu’elle refusa pour lui imposer un mariage en bonne et due forme, à la mode bourgeoise que rejetait justement Joseph, mais quand on aime on peut renoncer à beaucoup de choses).

Alors que Marie-Madeleine, la sainte mère de famille devenue "putain" par les fautes de Joseph, s’apprête à redresser son tort par le biais de ce bouc-émissaire, une autre femme, Hippolyté [17], reine des Amazones [18] et tenancière du lupanar où Joseph et Giacomo s’en étaient donnés à cœur joie, arrive sur la scène du délit. Voyant que l’homme aux bras en croix n’est autre que Giacomo, dont elle avait repéré le manège machiste et prédateur dans son établissement, elle discute avec Marie-Madeleine pour connaître ses intentions. Plutôt d’accord avec les motivations misandriques (le contraire de misogyne) de cette femme bafouée dans sa dignité, Hippolyté propose d’assouvir le fantasme de nombreux hommes, à savoir une partie fine en triolisme à quatre seins, mais sans que Giacomo ne puisse toucher vu qu’il est ligoté ni même voir (pleins de gens rêvent de le faire mais rien, d’autres l’ont fait et certains regrettent d’en avoir rêvé car ça s’est transformé en cauchemar) : bref, infliger une bonne leçon d’excitation quasi uniquement sexuellement assouvie pour apprendre à ce chasseur que les sensualités tactiles et visuelles sont tout aussi importantes, au moins pour elles les femmes. Marie-Madeleine, déçue des hommes en général et du sien en particulier, sa curiosité piquée au vif par cette proposition indécente, acquiesce et bâillonne les yeux de Giacomo. Reprenant ainsi le dessus sur les malheurs de sa vertu passée, la nymphette [19] qu’elle s’est découverte s’engage dans cette ligue des Justine contre la désinvolture des Jules : comme femme trahie, elle s’arroge le droit d’utiliser Giacomo (pour une fois, les rôles sont inversés) pour se venger de son mari qui la corne dans un club échangiste !!! Marie-Madeleine se joue de Giacomo : la bourge décoincée sent sa jeunesse revenir, elle va faire pine y tance [20] avec ce pauvre bougre [21].

Giacomo attaché, c’est miss la dominatrice et l’instigatrice de tout, depuis le début d’ailleurs, qui impose son bon droit et son rythme. De toute façon elle a toute la nuit devant elle, l’officiel encornant n’ayant qu’à se faire autant du sang d’encre qu’elle lorsque môssieur est censé être en souper clientèle. Bien décidée à faire payer son mari en donnant le meilleur de la gente féminine à son amant d’un moment, elle lui fait tourner la tête !

 

 

  • Marie-Madeleine : « Le mariage est soit la corne d’abondance soit l’abondance de cornes, et comme tu l’as vu j’ai le cul qui est cocu [22] ! Marié vingt ans, fidèle deux ans : d’abord on contracte le mariage, ensuite on convole en juste noce, enfin une autre consomme la chair de ton cher et tendre ! Je suis marri [23] du comportement de mon mari – juste quelqu’un de mal, un homme normal, comme tant d’autres en somme – avec qui je m’étais engagée pour le meilleur et pour le p(lais)ir[e] ! Son crime de lèche-majesté sera puni par un doigt, vengeur de la justice aveugle qui (se) met le doigt dans le cul après s’être crevé les yeux. On dit « malheureux en amour, heureux au jeu » et « avoir une veine de cocue », et bien vérifions et jou(iss)ons derrière le buisson (d)ardent : c’est bientôt les douze coups de minuit, l’heure des cimes, je vais te faire fumer derrière le cyprès ! L’herbe est toujours plus verte dans le chant amoureux du voisin, surtout quand on est dans le désert affectif et sexuel (après sept ans de mariage, les noces de sapin, j’aurai déjà dû partir ou au moins plus fortement réagir) ! Je sais bien que j’ai les fesses qui s’affaissent, mais ce n’est pas une "faiblesse" suffisante pour qu’il me délaisse : avec lui c’est la fête du slip Olympia seulement tous les quatre ans, lors des années bissextiles !!! Le daron reprochait que, coincée de partout, la bourge ne bouge rien, ne lèche rien autant qu’elle ne fait rien lâcher ! Ce soir c’est ce qu’on va voir : c’est fesses-tival, je ne vais pas faire dans la demie-luxure [24] ! On dit que la femme fidèle a des regrets alors que la femme infidèle a des remords, mais pécher n’est pas péché quand c’est bien caché ! J’en ai plus qu’assez de jouer le rôle de l’épouse délaissée et esseulée : le meilleur remède à la douleur, c’est le plaisir ! Ce soir c’est mon soir : j’ai bu et, sans-culotte défroquée [25], je vais faire de l’abus avec toi, jouisseur libertin !!! Tu n’auras que mon corps, mon con et mon cul, pas mon cœur !
  • Giacomo : Pas grave, celui-là je te le laisse, je préfère le copinage au cocufiage (même si c’est agréable ce vent chaud à décorner les cocus ; cocu s’écrit d’ailleurs avec deux c, comme deux cornes – une pour elle et bientôt une pour lui) !
  • M-M : Je suis toute grande ouverte pour en parler ! Tiens, je profite de ma position dominante de dominatrice : ceci est mon corps, mange en tout, bouffe-moi l’hostie [26] ! Tourne le bouton, le bouton tout rond/rose, et je te couinerai [27] une chanson !
  • G : J’adore les incartades [28] de tes écartades ! Vive les touffes chrétiennes !!! {Je vais la baiser à la Française – expression employée Outre-Atlantique pour évoquer le cunnilingus, ils disent même « to french » – et lui réchauffer le bouton gelé du clitoris : faut aller au charbon, je descends à la cave ! Je suis heureux de lui défricher le jardin à la française, de lui brouter le gazon jusqu’à la Toison d’or (enfin, avec l’âge, plutôt argentée), même si je ne suis pas comme Ulysse qui l’avait conquise, car elle m’a été imposée ! J’aime les femmes mûres à point, fruitées, bien charpentées, ronde en bouche avec une belle robe : je lui chauffe le corps comme un bon verre de vin, son liquide a de la cuisse ! Je bois sans soif, goulûment, au goulot de cette femme-fontaine, petite lichée [29] après grosses léchées !}
  • M-M : Je ne suis pas tentée par la suce, mais faut bien se sustenter en protéines !
  • G : T’as tiré le bon bout de bambou, dur et souple à la fois !
  • Hippolyté (reine des Amazones) : Quel fariboleur/frivoleur [30] de "charme", quel opportun inopportun ! Avant je l’ai entendu dire « Elle tient plus debout, c’est l’heure de la mettre à quatre pattes : une fois les quatre fers en l’air, la bête se laisse faire » ou « Je reprends un coup à boire pour lui bourrer la gueule avec mon tire-cochonne » ! On va lui faire payer !!!
  • M-M : Allons ! On n’est pas bien là à la moiteur torride tous les trois ? Et lui le contracté du gland il bandera même s’il n’a pas envie de bander !
  • G : Plus j’en entends et j’en sais, moins je veux déballer : les femmes ont besoin de raisons pour faire l’amour et les hommes d’un endroit, mais cette fois c’est presque l’inverse ! {Surtout quand une Furie [31] de la nuit te cloue au pilori [32]}
  • M-M : T’es plus en état de lever le coude, le bras de levier ?
  • G : Si, mais pas tout seul, il me faut un coup de main bien placé !
  • M-M : Montre-moi ce que t’as dans le slip-barre / calebute (de chaud Mont) !!!
  • G : Si c’est ça que tu veux t’inquiète, tu vas la voir et l’avoir !!!
  • M-M : Hippolyté, goûte le petit jeune comme il léchouille bien ! Moi je lui titille la flûte moite et sent bon ! Seigneur dieu, moi qui n’avais jamais fait cela, voilà que je deviens Lucky Turlutte [33], la femme qui dégaine ton gun plus vite que celui de son hombre [34] ! Je te saute sur le râble [35] et te chope le mât de cocagne [36] pour en déguster le pompon : c’est du long, c’est du bon !
  • G : Euh, je veux pas être désagréable alors que tu me fais des choses agréables, mais souffler dans la flûte de Pan ce n’est pas en jouer, il faut mouvoir les doigts ! Et personnellement je préfère le Sax : c’est une conjugaison bouche et mains qui est particulièrement entrainante... mais bon... faut bien savoir en jouer !
  • M-M : Nom de Dieu !!! Si tu railles [37], je te raye le casque !!! Bon tu m’énerves, de toute façon le but n’est pas de te faire plaisir : tu n’es qu’un jouet que j’utilise pour ma vengeance, point final ! C’est bien parce qu’on n’aime pas ses amants qu’on les baise : je suis déjà un peu bourrée, viens me la bourrer !!!
  • G : T’es vraiment une sacrée perd la pudeur : guère pudique, tu niques !
  • M-M : Si je suis torride c’est pour combler ma peur du vide et des rides ! Les voies du seigneur sont impénétrables ? Le caprice de sauter comme des cabris à deux, un plaisir odieux ??? Non, le plaisir des dieux : viens me propulser vers des cieux qui feraient bien des envieux !!!
  • G : Je vais t’ouvrir les portes de la perception, te défoncer le verrou des plaisirs et les grilles du Paradis !!!
  • M-M : Ta croix m’est tombée des mains au niveau de l’antre jambe, c’est sorti tout seul de ma bouche ! Vas-y, mets-moi ton petit Jésus dans la crèche ! Eh, ta clef de 12 rentre nickel dans ma ceinture d’ex chasteté ! Allez, mets-y du cœur, c’est ton corps qui sexprime : « Turn on, tune in, drop out ! » (« Allume-toi, mets-toi dans le coup, lâche prise ») !!! Ô César au braquemard dépoussiérant les toiles d’araignées, entretiens le bois vivant ! Eh beh, malgré un bon club de golf j’espère que ce n’est pas ton meilleur coup dans le trou !!!
  • G : Je suis meilleur en-dehors du gazon/green, dans la terre battue/boueuse/brown !
  • M-M : Je ne fais jamais ça … ni le concert pour pipeau d’ailleurs, mais aujourd’hui ce n’est pas pareil ! Mon mari dit toujours que j’ai un manche à balai dans le cul, et bien cette fois la pieuvre tente l’encule : je te prends en étau, enserré entre un mètre de jambe, martyrise mon dark side of the moon ! Après l’Angélus déchu ce soir, je ne suis pas là pour faire la sainte : y a pas de finement et doucement qui tiennent, j’ai la marée haute et j’en suis toute mouillée ! Mais attention ! Si on trempette, fais-moi le saut de l’ange … sans plat au contact de l’O !
  • G : Tu vas voir, je vais t’enfoncer mon clou, je vais te cucifier sur place !!! J’ai le sexe aphone : à 69 décibels d’eargasme, il n’entend plus rien de mes ordres de se calmer ! Cette sacrée soirée restera gravée dans l’anale de cette dame !!!
  • Hippolyté : Pfff, alors qu’elle est bonne, lui is not good : un rien, la bite ! Ne bougez pas, je vais chercher un God double share pour que les deux prennent cher ! Le crazy horse de l’herbe folle va aux songes !!!
  • G : Hé ! Même démonté je l’ai défoncée … {oups, c’est le flip du bad-trip, je sens le flop, la fièvre du samedi (qui) foire} [Le canon ne tonne plus avec la daronne : il dé-bite, sa conne rit … jaune] … mais si drogues douces bite dure et bien drogues dures bite molle (sacrée soirée, on n’a pas fait que sucer des glaçons / garçons) !!! T’as bien vu que j’ai défouraillé toute la soirée … euh, dans tous les sens du terme [38] ! Dès le départ j’étais bien morte Adèle !!! Vous avez joué avec le feu, je m’y suis cramé : à force de trop lécher les femmes de l’enfer, je me suis brûlé la langue et en aie eu la queue fourchue !!!
  • M-M : Pour sûr : un gros coup de mou pour un petit dur ! Tu es de la petite bière pour moi et je préfère le champagne : en te voyant c’est lui que je voulais punir, pas moi en couchant avec toi !!! Vivement que tu sois mort … enfin raide pardon !
  • G : Je te refais la même, mais en mieux ! Et puis zut, les mecs ne sont pas des machines pour assouvir vos fantasmes de vengeance !!! Surtout si tu sais pas donner le bon ton, ou si le tempo est mauvais !!! Tiens d’ailleurs, quand on parle du loup, on en voit la queue !!!
  • M-M : Tu connais mon mari ???
  • G : Depuis ce soir, mais mieux et plus en profondeur que toi !
  • M-M : Eh oui, t’es jaune cocu mon connard, euh, mon poussin !!! L’adultère, c’est apprendre que son couple est un trio, avant que son conjoint infidèle n’apprenne que c’était en fait un quatuor ! T’imagine la sale nuit que j’ai passée en pensant à la belle nuit que tu passais ??? J’en ai marre de tes sexcapades !!!
  • Joseph : {Mon histoire d’amour est dans de sales draps, il me faut une couverture !} Écoute chérie, tout dépend ce qu’on met derrière ces maux : c’est juste que j’ai des besoins que je ne te vois pas satisfaire … quoique vu ce que je vois …
  • M-M : T’es un cocu faux-cul ! Il n’est pas question de positions, c’est juste que tu es un mari volage porté sur le marivaudage !!! [39]. Tu aimes séduire et encore plus jouir ! Comme de nombreuses femmes qui aiment leur mari, je n’imaginais pas pouvoir te tromper, mais en m’offrant "une petite aventure" (enfin, mésaventure plutôt pour le coup) j’ai compris qu’on n’avait jamais parlé sérieusement des variétés de la sexualité !!! Tu n’as jamais posé les questions, sûrement pour pouvoir aller voir ailleurs en toute "bonne conscience" !
  • J : Non … ! {enfin, ce serait aussi parce que les hommes mûrissent (enfin) quand les femmes vieillissent (voire décrépissent) : heureusement le temps arrange les choses avec les jeunes et jolies chiantes}
  • M-M : Ce n’est pas moi qui me trompe, c’est toi qui me trompe !!!
  • J : Je le reconnais, mais depuis le début tu n’as jamais été très "fofolle" ! Je ne voulais pas t’imposer mes goûts particuliers ! Tu n’as jamais eu envie de prendre le large, de ne faire des folies que par goût du vice !!!
  • M-M : Non, tu étais ma vertu car, s’il y a pomme de discorde, le ver tue !
  • J : Oui mais l’échange est propice à l’inspiration, et l’échangisme aussi : changer de partenaire enrichi la culture en la matière, sauf que là je n’avais rien à échanger ! Précision pour échapper aux poncifs/clichés de la situation : si j’ai couché avec elles, c’est uniquement au sens technique du terme {mais dans le trompage changement d’herbage réjouit les taureaux} !!!
  • M-M : Tu n’as pas changé, toujours le même obsédé, à jouer "Louis Michel la verge rouge et sa copine la veuve Clito au cordon et capuchon rouges" !
  • J : Eh bien oui : le rouge agité excite les torts hauts ! Et tu vois, ma petite chatte, je ne fais pas le dos rond [40], je trouve ça plutôt excitant !
  • M-M : Eh bien tu vois, moi aussi !!! Je n’ai rien contre, je suis plutôt pour, bien au contraire ! Je pense que ce genre de soirée ne peut que nous faire du bien : plutôt que de subir l’érosion du désir (avec moi tu étais devenu un pisse-froid – homme morose et sans humour –, j’espère que tu n’as pas chopé la chaude-pisse/blennorragie), cultivons l’éros du plaisir ! Pour tout dire, ce n’est pas toi qui m’inquiète ou en qui je n’ai pas confiance, mais les autres femmes et hommes qui te tournent autour ! Mais si je suis là à être une fidèle qui profite en étant infidèle comme son mari, alors ça me va très bien {et puis avoir un amant c’est beaucoup de tourment pour que ça ne se sache pas} ! Assouvissons chacun nos fantasmes, cela ne pourra que nous permettre de briser le train-train quotidien de la bague au doigt boulet au pied, chaîne d’entrave, menottes aux poignets !!!
  • J : Tout à fait : beaucoup de couples "installés" en souffrent et se retrouvent ainsi au bord de l’impasse. Arrêtons l’opposition basique Vierge Marie Vs mari à verge : pour relancer notre couple, réveiller le désir, rétablir la communication, l’échangisme peut être la solution pour continuer d’animer notre flamme ! Et là tu ne peux pas mieux tomber, j’étais déjà en plein dedans, mais maintenant que tu es là, je serai tout rien qu’à toi !
  • M-M : Sus [41] à l’action, si on se désirait jusqu’au bout ?!? Je n’ai jamais vu ça, autant mater pour en profiter : allons nous acoquiner à d’autres [42] ! Pour continuer de te punir, j’aimerais pleinement tester le candaulisme [43] – dont tu n’as vu ici qu’une triste fin – où j’espère bien te voir excité alors que j’ai des relations sexuelles avec une autre personne, l’amant n’étant lui aussi qu’un instrument au service de la satisfaction sexuelle de l’épouse bafouée que je suis (je ne recherche pas pour autant le cuckolding, qui nécessite l’humiliation du partenaire voyeur), avec interdiction (au moins pour cette fois) de réciprocité de la pratique de l’échangisme. Faisons une sacrée virée à
    l’aigre
    [44] allègre [45] !!!
  • G : Décidément, je serai toujours surpris par la rapidité de franchissement de la ligne entre ce qu’elles croient être et ce qu’elles acceptent d’être !

 


[1] Jeune homme qui est l’amant d’une femme, souvent plus âgée que lui, et qui se fait entretenir par elle ; autrefois il était plutôt l’amant de cœur et le compagnon d’une gigolette (jeune fille de mœurs faciles, fréquentant les bals populaires).

[2] Résidu précipité laissé par un liquide ; mauvais éléments d’une population.

[3] École qui tente un renversement des valeurs et propose une autre pratique de la vie, subversive et jubilatoire.

[4] Qui est injuste à l’excès en parlant des personnes.

[5] Créature de la mythologie grecque, qui incarne la force vitale de la nature : le concept d’hypersexualité remplace aujourd’hui les anciens concepts de nymphomanie et de satyriasisme, auxquels étaient associés un trouble psychologique caractérisé par une obsession vis-à-vis du sexe entraînant une libido considérée comme trop active.

[6] Réunion où l’on danse sans cérémonie ni règle sociale.

[7] Bouteille au cul bi qui tonne haut, 30 l : on retourne le fond et on agrandi "le commerce", c’est ce qu’on appelle élargir le cercle de ses amis.

[8] Petites bouteilles en verre contenant entre 2 et 9 cl.

[9] Carte que l’on joue au whist de manière à faire connaître son jeu à son partenaire et l’engager à l’appuyer.

[10] Manque d’intérêt, de mouvement, de chaleur.

[11] Référence à la secte des Turlupins dont les membres soutenaient qu’on ne doit avoir honte de rien de ce qui est naturel. Aux XIIIè et XIVè siècles, les Turlupins dansaient facétieusement et nus autour d’un chêne dans la forêt.

[12] « Testicule » : matière brune odorante que contient une poche située dans le ventre de certains cervidés qui habitent les pentes les plus rapides et les plus sauvages des hauts sommets d’Asie centrale ; parfum préparé avec cette substance produite pendant la période du rut.

[13] En 1640 pleine lune signifiait « gros visage », en 1872 « derrière ».

[14] Croisement du terme vieilli gaudir « manifester sa joie » et de cabriole (mouvement sautillant du corps ; vient de l’italien capriola « femelle du chevreuil »).

[15] Femme légère, fille de mauvaise vie.

[16] Réprimander avec dureté.

[17] « Qui délie le cheval » : reine des Amazones et fille d’Arès célèbre pour la « ceinture d’Hippolyte », l’un des douze travaux d’Héraclès. Hippolyté était sur le point de la lui remettre quand Héra sema le trouble : Héraclès fit prisonnière Mélanippe, l’auxiliaire d’Hippolyté, qui lui remit la ceinture comme prix de sa liberté.

[18] Femmes guerrières des peuples scythes et sauromates, habitant les rives du fleuve Thermodon, en Cappadoce dans l’actuelle Turquie. Les Amazones voyaient leur continuité au féminin : pour assurer la perpétuation de leur civilisation, elles s’unissaient une fois par an avec les hommes des peuplades voisines dont elles choisissaient les plus beaux. La légende dit qu’elles tuaient les enfants mâles (ou les rendaient aveugles ou boiteux, pour ensuite les utiliser comme serviteurs) et n’élevaient que les filles, ce qui paraît difficile pour assurer leur perpétuation. Il est donc plus probable qu’après le sevrage les garçons étaient confiés aux hommes avec lesquels elles avaient enfanté. Cela présuppose davantage un type de société matriarcale, ce dont les Grecs avaient horreur, raison pour laquelle ils blâmaient tant cette population. La légende rapporte également que les Amazones ne gardaient auprès d’elles que des hommes mutilés, estropiés, prétendant que cela augmenterait leur capacité sexuelle, supputant que l’infirmité empêcherait les hommes d’être violents et d’abuser du pouvoir.

[19] Divinité féminine secondaire personnifiant les forces vives de la nature, qui hantait les bois et était poursuivie par les satyres ; replis membraneux placés de chaque côté de l’orifice vaginal sous les grandes lèvres, synonyme de petites lèvres.

[20] De « tendre, faire effort » : gronder, sermonner ; la pénitence étant un regret intérieur et effectif de ses fautes, accompagné de la ferme volonté de les réparer et de ne plus y retomber.

[21] Autant mauvais drôle – comme pervers – que brave homme – comme victime sacrificielle : du bas latin bulgarus « bulgare », les Bulgares étant considérés comme hérétiques notamment en tant que population d’où au Xè siècle sont issus les célèbres Bogomiles de tendance dualiste, adversaires de la hiérarchie ecclésiastique, niant plusieurs sacrements dont le mariage, très répandus et souvent persécutés pendant tout le Moyen Âge dans les Balkans et dans l’Empire byzantin (accusés de sodomie).

[22] Normalement celui dont la femme manque à la fidélité conjugale : variante de coucou dont l’étymon latin cuculus est attesté dès l’époque classique aux sens de « imbécile, niais » et de « galant ». Les coucous ne prenant pas leur progéniture en charge n’ont pas besoin de vivre en couple comme certains autres oiseaux et ont ainsi une réputation d’infidélité.

[23] Affligée, triste, fâchée ; de l’ancien saxon merrian « déranger, empêcher », en ancien français esmeriz « troublé, désolé ».

[24] Recherche, pratique des plaisirs sexuels pour soi-seul ; trois sortes de péchés en chaire : le blasphème (la sacrure, péché sec), l’intempérance (la champlure, péché mouillé : abus d’alcool) et la luxure (la créature, péché poilu ; également très belle femme, voire femme de mauvaise vie).

[25] Qui a quitté le statut de nonne.

[26] Petite rondelle mince de pain azyme que le prêtre con-sacre.

[27] Couinement : cri de la lapine lorsqu’elle est prise en chasse.

[28] Extravagances, folies que fait une personne.

[29] Petite quantité : vient de licher, « Boire, manger, généralement avec excès, avec gourmandise ; embrasser ».

[30] Qui dit ou fait des choses qui n’ont nulle importance.

[31] Divinité ancienne, elle personnifie la malédiction lancée par quelqu’un. Juste mais sans merci, aucune prière ni sacrifice ne peut l’émouvoir, ni l’empêcher d’accomplir sa tâche. Elle refuse les circonstances atténuantes et punit toutes les offenses contre la famille.

[32] Dispositif destiné à exposer un condamné à l’infamie.

[33] Sorte d’engin de pêche ; turlututu, petites flûtes tenues en bouche.

[34] Homme en espagnol.

[35] Partie du lapin qui s’étend depuis le bas des côtés jusqu’à la queue.

[36] Mât glissant car huilé au-dessus duquel sont suspendus des objets qu’il faut essayer d’attraper.

[37] Manifester de l’ironie devant une situation ou un comportement que l’on déplore, dont on remet en cause le bien-fondé et que l’on juge ridicule.

[38] Dégainer, ôter du fourreau donc avoir des relations sexuelles ; également état d’une personne ayant consommé une quantité notoire de stupéfiants.

[39] Marivaux créait des mots nouveaux comme cette locution verbale qui nous paraît maintenant si courante, mais qui n’existait pas encore à l’époque, « tomber amoureux » (avant, on disait se rendre amoureux) ! Son nom a donné naissance au verbe marivauder qui signifie échanger des propos galants et d’une grande finesse, afin de séduire un homme ou une femme. Par extension a été créé le mot marivaudage, « le mélange de métaphysique, de locutions triviales, de sentiments alambiqués et de dictions populaires le plus subtil ». Il se rapporte également à d’autres termes tels que le libertinage et le badinage – on parle de badinage spirituel comme de marivaudage sentimental). Le mot badinage vient du provençal badin, « nigaud » et a désigné longtemps un personnage niais, un fou puis le bouffon des comédies comme personnage folâtre, enjoué, un peu frivole. Cela a donné badinage qui signifie « sottise », avant de devenir le substantif du verbe badiner, « plaisanter avec enjouement », bavardage, souvent superficiel, autour des sentiments (voir le titre d’une pièce de Musset "On ne badine pas avec l’amour"). Libertinage vient de libertus qui en latin signifie « affranchi ». La diffusion du mot fait référence à un courant de pensée du début du XVIIè siècle qui prétend s’émanciper de toute croyance religieuse. Par extension, le mot désigne une personne à la morale flottante, considérée comme débauchée ou simplement adonnée à la recherche du plaisir sans contrainte. À l’époque de Marivaux, des écrivains mettaient en scène des libertins en ce sens. Le libertinage diffère du marivaudage qui est avant tout un jeu avec les sentiments et les mots. Il suppose une volonté plus affirmée de refus des conventions morales et une manière de vivre délivrée de toute contrainte. Néanmoins, le libertinage est encore une façon d’user du langage pour séduire, une forme d’expression ludique, mais moins enjouée que cynique.

[40] Quand on se fait gronder, quand on est penaud, honteux, qu’on subit.

[41] Se ruer à l’attaque de.

[42] Avoir des fréquentations avec quelqu’un en s’installant auprès de lui.

[43] Le terme vient de la légende du roi de Lydie (Asie Mineure), Candaule, dont il existe plusieurs versions. Une première version rapporte que Candaule tua sa femme après que celle-ci eut refusé de marcher nue devant ses soldats. Une autre version, rapportée par Hérodote, diffère sensiblement : selon Hérodote, le roi Candaule trouvait sa femme plus belle que toutes les autres. Sans cesse, il vantait à Gygès, officier de sa garde du corps, les charmes de son épouse et un jour, il l’invita à se convaincre, de visu, de la beauté de celle-ci. Gygès refusa l’offre mais le roi insista. Dissimulé derrière la porte de la chambre nuptiale, Gygès assista au coucher de la reine. Mais, au moment où il s’esquivait, la souveraine l’aperçut. Feignant de n’avoir rien remarqué et persuadée que son mari avait voulu l’humilier, elle jura de se venger. Le lendemain matin, elle convoqua Gygès et lui offrit l’alternative d’être exécuté ou de tuer Candaule, de s’emparer du trône et de l’épouser. Gygès refusa l’offre de la reine, puis, devant l’inutilité de ses efforts, il résolut de tuer Candaule. La reine le cacha à l’endroit où il s’était dissimulé la veille ; Candaule mourut, poignardé par Gygès durant son sommeil. Quand il fut installé sur le trône, Gygès se heurta à des adversaires. Ceux-ci acceptèrent de soumettre le cas à l’oracle de Delphes. L’oracle confirma Gygès dans sa royauté. Le recours à l’oracle delphien est historique : on sait qu’en témoignage de reconnaissance Gygès fit don au sanctuaire de Delphes d’objets d’or et d’argent.

[44] Dont les parties ne sont pas liées et se séparent facilement les unes des autres ; les outils sont aigres quand ils sont trempés trop dur.

[45] Plein d’entrain, joyeux.


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