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  • À vingt-deux ans, après ton expérience traumatisante avec cette fragile gamine, tu as été quelque peu rassasié dans ton appétit vorace ! Malheureusement, ta « sexpérimentation » – comme tu le dirais toi-même – du "sexe faible" mais mûr à point, a de nouveau été un casse-tête émotionnel et sentimental !
  • F : « Tout à fait Thierry !!! C’est le moins qu’on puisse dire ! Pour autant, j’ai vécu une très belle parenthèse enchantée juste avant de replonger dans les tourments affectifs, non plus en tant que bourreau, mais cette fois-ci comme victime ! Pour situer cet entre-deux crises, j’ai vécu deux ans d’abstinence (putain, deux ans !), mes souvenirs hantés par le cauchemar de ma relation « elle m’aime, moi non plus » et sa fin tragique m’ayant complètement coupés la trique ! J’aimais toujours fréquenter des femmes, mais je n’éprouvais plus le moindre désir envers elles, aussi charmantes fussent-elles ! Toutefois, le processus « d’elle de la tentation » se remit en branle lorsque mon coloc et moi fûmes invités par nos deux voisines à un énième apéro estival. Alors que tous les quatre nous nous entendions bien mais sans être les meilleurs amis du monde, le stress de la journée de ces deux infirmières recommandait un massage … en tout bien tout honneur, sans aucune arrière-pensée, cela va sans dire ! Commençant par masser la rondouillette pas très belle pendant que mon coloc s’occupait de la mignonne « un peu coincée », je me rappelais que ma patiente avait les plus beaux seins que j’avais jamais vus (elle m’avait demandé un jour à la plage si elle pouvait se mettre seins-nus, ce pour quoi j’était contre … tout contre grrr, enfin, je n’avais pas mon mot à dire, c’était ses seins après tout). Malheureusement, je n’en verrais rien, les donzelles gardant le haut même si cela ne facilitait pas les gestes bien placés. Après un certain temps, il y eu échange de partenaire. Je continuai sur ma lancée, mais l’Éros se révélait à nouveau à moi, preuve que c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas ! Pris dans la sensualité du massage, mes sens de retour à l’éveil, je me surpris à prolonger mes gestes relaxants à l’orée des parties charnues et sensibles du haut de la belle, juste sous les seins, sur leurs côtés, mais jamais sans être sexplicite puisque je quittai la zone rapidement pour me concentrer sur des zones tout autant réceptives (base du cou, long des mains et intérieur du coude) mais plus neutres (quoique !). Finalement, emmenée par le bien que je lui faisais, cette fille sérieuse ouvrit la cage aux lolos, tout en restant bien sur le ventre pour ne rien montrer mais en facilitant mes déplacements autant apaisants que sexcitants ! Après quelques ultimes manœuvres, de plus en plus ciblées et rapprochées, n’en pouvant plus, la belle ingé-nue (euh, infirmière et seulement torse-nue : personne abordant les sensations érotisantes sans qu’aucune perception personnelle de transgression de l’ordre moral ne vienne altérer) se retourna et m’offrit ses lèvres labiales avant que nous nous éclipsions et qu’elle me donne ses lèvres génitales, après avoir usée de ses lèvres sur mes parties ! Après ce que j’avais vécu auparavant, je lui indiquai (après quelques jours tout de même) qu’elle ne devait pas attendre d’amour de ma part, que je la respectais mais que nous n’étions pas fait pour être ensemble, ce qu’elle admit également même si elle avait des débuts de sentiments plus forts à mon égard. Cette parenthèse enchantée fut magnifique, car nous nous fréquentions comme des potes (même pas comme des amis), et qu’il n’y avait aucune intrusion de l’un dans la vie et les activités de l’autre ! Je ne l’appelais jamais pour la gaudriole, elle me proposait de passer après son boulot, on discutait gentiment pendant un bout de temps, puis au moment de partir on se sautait mutuellement dessus ! »
  • Une très belle amitié sexuelle en somme ! Justement ce que tu cherchais avec Véronica mais qui ne fut pas possible étant donné ses sentiments réellement amoureux à ton égard !
  • F : « Exactement ! Sauf qu’après Véronica et notre relation "elle m’aime, moi non plus" puis cette histoire "on s’intéresse, on s’aime non plus", je suis tombé dans une relation "je l’aime, elle non plus", où il ne s’agissait même pas d’amitié sexuelle ni même sensuelle, mais platonique (enfin presque) avec beaucoup de sentiments refoulés ! Cécilia était une femme rencontrée lors d’une soirée chez des amis, mais avec qui je n’avais quasi pas parlé le soir-même ! Notre première vraie rencontre fut donc une session piscine : notre ami commun, par lequel j’avais été invité à cette soirée, était surveillant de baignade dans une piscine municipale et nous ouvrit ses portes pour une séance nocturne ! Ce fut une sacrée entrée en matière que de la voir en maillot de bain deux pièces dans cette piscine que pour nous. Pour autant, berbère étant plutôt attiré par les femmes au teint de lait taillées pour la compétition avec petit cul et gros seins, je ne regardais pas à mâle en voyant cette perle des Antilles chocolat noir, un peu fat mama bouteille d’Orangina au gros cul et petits seins : elle était quand même mignonne, mais elle ne correspondait pas à mes canons esthétiques ! Une autre fois, notre ami semblant avoir des vues sur elle (qui n’en n’aurait pas), m’invita à les rejoindre dans un bar. Je préférai les laisser seuls plutôt que d’avoir à tenir la chandelle pendant que monsieur la courtisait avec ses bons mots. Plusieurs soirées eurent lieu et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes … Mon pote semblant avoir "lâché l’affaire", le contact passant plutôt bien entre nous, je décidai de tenter ma chance en entrant véritablement dans une "phase de séduction". Si je mets des bémols, ce n’est pas que j’y allais à reculons, disons plutôt que, comme elle ne correspondait pas à mes critères de satisfaction physique, c’était plus mon cerveau qui voulait que mon sexe, chose nouvelle pour moi ! Surtout que mon pote me prit à part en fin de soirée pour me dire que ce n’était pas très amical de ma part de « marcher sur ses platebandes ». Telles n’étaient évidemment pas mes intentions, mais il est vrai que je me montrai un peu plus entreprenant (sans faire le dragueur lourdingue à la Aldo Maccione). Sans pour autant être comme un jeune coq voulant "s’accaparer" la "poule number one", je lui répliquai que c’était pas à nous de définir celui qui devait se mettre en avant (et donc de facto "laisser le champ libre" à l’autre), mais au contraire que nous devions donner le meilleur de nous-mêmes et que c’est bel et bien elle qui "disposerait" de nos "propositions" (un peu indécentes, mais seulement, éventuellement, dans un second temps). Bref, tout ça pour dire que même si nous n’étions pas dans une guéguerre de cours de collège (nous avions passé l’âge et notre amitié compte plus que tout), un "concours de séduction" était lancé, mais de manière larvée, en douceur et dans le Respect de toutes les parties prenantes. Bien que le contact passait bien entre nous, je considérais à ce moment-là notre peut-être hypothétique relation comme avant tout sensuelle (pour ne pas dire sexuelle – ah si merde je l’ai dit –, car en plus d’être très sympathique je fus finalement attiré par sa grâce des îles). Après une soirée toujours aussi arrosée, sans (presque) aucune arrière-pensée, je m’endormis à ses côtés sur le canapé après que tout le monde soit parti. Un peu plus tard dans la nuit elle alla se coucher dans son lit. Lorsque je repartis chez moi dans le courant de la journée (le réveil et la matinée s’étant très bien passés alors que j’aime bien être chez moi pour larver après ce genre de soirée alcoolisée, et ne pas devoir remettre une certaine forme de masque social avec la tête en vrac), je fus quasi "soulagé" qu’il ne se soit rien passé : si sur le coup ça m’aurait évidemment plu, le lendemain j’aurais eu peur des changements. Non pas que j’étais devenu sentimentaliste, mais le drame de Véronica m’avait affecté quand même (car je ne pouvais pas me dire que je n’y étais pas un peu pour quelque chose dans son suicide suite à son rejet de possible mère) et surtout là ça engageait aussi mes relations avec mon pote (même s’il avait finalement abandonné) et d’autres amis qui l’appréciaient beaucoup ! En somme, je n’avais pas le droit de tout gâcher, comme trop souvent, juste pour un coup de bite, aussi bon soit-il (ce dont je pouvais en plus douter car j’avais pas flashé sur elle de prime abord) !!! Mais la prise de tête « j’y vais ou j’y vais pas » a vraiment commencé à une soirée après avoir dansé ensemble de manière très sensuelle : je fus très retourné et en rentrant chez moi je savais pas trop ce que je devais faire (d’autant plus qu’elle me proposait de revenir la rejoindre après avoir ramené mon pote). Les excellentes soirées passant, une certaine affinité, puis complicité, se créant entre nous (tel épris qui voulait juste prendre), je décidai plus facilement d’accepter ses invitations à dormir chez elle, même si je savais (ou du moins me semblait savoir) qu’elles étaient pures et vierges de toute interprétation indécente (même si quelque part j’espérais quelles ne le soit pas). La première fois qu’elle m’accorda l’honneur de passer toute la nuit à ses côtés sur le canapé, je fus heureux en même temps que tiraillé par mes pulsions face à son attractivité sensuelle. De plus, montaient en moi de nombreux tourments quant à savoir ce que je devais faire (ou plutôt si je devais faire quoi que ce soit d’un peu entreprenant), sachant qu’elle était avec quelqu’un (mais il était loin et ça semblait sentir le gaz) et que je voulais pas non plus abîmer notre amitié – plus ou moins réellement – naissante (dans le sens où elle avait déjà commencé auparavant mais elle rentrait là dans une autre dimension de l’affect et plus de simples potes de beuverie). En conclusion, de par mes expériences passées, je me tâtais pour savoir si je devais entamer une procédure de séduction active vraiment intensive (connaissant assez bien les ficelles pour parvenir à mes fins), sachant qu’il y aurait de toute façon des conséquences entre nous et même avec les autres. Si je voulais obtenir ses orifices ce serait sans artifice : je voulais l’avoir à la régulière ! Bref, la Respectant, je ne voulais pas abuser d’elle (même consentante, en tout cas sur le coup – notamment par le biais de l’alcool) pour mon simple bon plaisir sensuel/sexuel, même si l’amitié/affection était là mais ne pouvait nullement être qualifiée d’amour (à mon corps défendant pour une fois, cela ne se commandant pas). Finalement, je décidai de ne pas attenter à son corps : je proposais, elle disposait !!! Plutôt que de prendre les devants et d’avoir à assumer la responsabilité de ce qui aurait pu enjouer nos sens (mais éventuellement provoquer au réveil une crise amicale entre moi et beaucoup de personnes, bien sûr elle la première), même si cela me titillait, je décidai de faire montre de beaucoup d’affection (non feinte, loin de là) mais de lui laisser le choix et les opérations du premier geste "déplacé" (mais attendu "comme le messie"). Étant sûr de notre plus que bon relationnel, mais très incertain sur ce qui se cachait concrètement derrière (peur de la manipulation des hormones, notamment de la testostérone, les hommes – et surtout moi le premier – pensant très et trop souvent avec leur bite), je laissais le temps faire son œuvre et mon charme agir en la "corrompant" lentement mais "sûrement" (c’est une expression ; un plan est une liste de choses qui n’arrivent pas comme prévues). Ainsi, à quelques reprises, nous étions tendrement enlacés dans notre sommeil léger et nos caresses plus ou moins mutuelles me mettaient en émoi. Cependant, même si je n’attendais que ça, conformément à mes engagements de Respect envers elle, je ne fis rien, si ce n’est attendre qu’éventuellement, peut-être, l’envie et la fougue s’emparent de ses sens et qu’elle se "jette" sur moi.
  • Étais-tu en train de virer de bord, de devenir sentimentaliste, voire même amoureux ???
  • F : « Force est de constater que oui : je tombai petit à petit fou amoureux de cette femme de trente ans qui m’apporta beaucoup, notamment sur la notion d’amour, qui se révéla enfin à moi, grâce à elle ! Je m’en rendis compte lors d’une énième soirée ! Au début, je restai insensible au fait que d’entrée de jeu elle dansa avec des keums de la table d’à côté : qui étais-je pour juger ce qu’elle faisait, pas son amoureux, juste un bon pote qui avait des vues sur elle. Mais dont ces personnes ne faisaient pas de concurrence directe puisqu’il ne s’agissait que d’une danse avant de bouger ailleurs ! Par contre, les grammes "aidant" (de son côté comme du mien), je sentis, au fur et à mesure, une forme de jalousie assez mal placée monter en moi quand elle se mit à "chauffer" des gars (même si il n’y avait pas de "mauvaises" intentions, juste le plaisir de savoir que l’on provoque du désir et de l’émoi chez autrui). D’un côté il y avait mon aspect pote qui lui disait de faire gaffe car les mecs sont des porcs et qu’on ne joue pas impunément avec ses attributs et sa sensualité face à des mâles en rut (et à plusieurs moments ce fut "tendu" pour elle, harcelée de tous les côtés par des hommes chauds comme la braise : je me disais qu’elle était grande, que je l’avais avertie et qu’au-delà de ça je n’étais qu’un simple pote donc je n’avais pas trop mon mot à dire par rapport à sa conduite), de l’autre mon affection pour elle me mettait mal à l’aise face à cette pseudo "concurrence". À un moment, vu qu’elle venait souvent me voir après ses escapades, un gars s’approcha de moi me demandant si j’étais avec elle ou pas, et que si je l’« emballais pas » (selon ses propres termes) lui le ferait avec grand plaisir (tu m’étonnes). Je lui dis que nous étions juste potes et qu’il n’avait qu’à essayer (espérant que de son côté à elle ça n’accrocherait pas), mais au fond de moi je savais que cela me faisait chier. Mais bon ! Je n’avais bien évidemment pas mon mot à dire !!! Pour autant, pour "marquer mon territoire" et faire dégager ces crevards, cela ne m’empêcha pas de lui faire à deux reprises un mini baiser, première fois où je me lâchai un peu par rapport à ça (il fallait pas abuser des bonnes choses, enfin si, mais pas trop dans le cas présent, malgré l’envie qui ne manquait pas). Le lendemain, je me sentis super à l’aise, pouvant parler tranquillement et franchement, comme avec une super copine (même s’il y avait toujours cette "ambition" affective). Je restai toutefois perplexe d’autant plus qu’en reparlant de la veille, elle m’avoua que lorsque je l’avais "kissée", cela ne lui avait pas déplu (ni pour, ni contre, bien au contraire, du moins officiellement : elle le permit car elle le "voulait" bien, mais l’alcool fausse beaucoup de chose, notamment la mémoire et l’appréciation du lendemain concernant la veille). Je me voyais donc emprisonné dans mon dilemme de ne rien forcer, d’autant plus que son copain revenait bientôt ! Pour autant, nos nuits ensembles devenaient des plus sensuelles (comme la nuit câline où ma main s’égara sur ses fesses, mais toujours tout en finesse, me ressaisissant quand je sentais qu’elle n’ "accrochait" pas) : j’avais des coups de chaud face à cette tiédasse qui ne faisait rien pour refroidir mes ardeurs [1]. En outre, nos discussions m’interpellaient sur la nature de sa relation avec son "chéri", non par curiosité mal placée, mais plutôt que je me demandais si elle n’était pas dans une forme de servitude volontaire : lorsque malencontreusement mes oreilles entendaient ce qu’elles n’étaient pas censées écouter (alors que je me mettais toujours à distance ou me distrayais en faisant autre chose), ou que je percevais ce qu’elle disait, ça n’avait pas l’air d’être la fête tous les jours. Du coup, j’avais de plus en plus envie de nous, qui plus est pour de bonnes raisons, mais cela posait également de nouvelles questions sur l’"est-ce opportun et bien raisonnable ? " d’une telle "aventure" : je tergiversais donc sur « Alors ? Tu veux ou tu veux pas ? Si tu veux c’est bien, si tu veux pas tant pis, "j’en ferai pas une maladie" (quoique) ! Alors, tu veux ou tu veux pas ??? » !!! Pour éviter de trop se prendre la tête chacun de son côté, nous avons discuté de tout ceci en nous demandant : « qu’est ce qui nous arrive ? ». Je lui expliquai (avec elle je n’avais pas de gêne à exprimer mes sentiments, que j’avais trop souvent dissimulés ou refoulés d’ailleurs) pour ma part que je ressentais quelque chose de fort mais en même temps d’assez inqualifiable envers sa personne (et en deuxième lieu son corps, comme quoi l’ordre des "priorités" avait changé, même si déjà avant je l’appréciais beaucoup, mais là c’était autre chose que de l’affection simple). De son côté, il m’était évident que pour une large part elle avait plus besoin et envie de présence humaine qu’autre chose, de par sa situation amoureuse officielle du moment. Pour autant, à peine cette mise au point faite, nous nous retrouvâmes à nouveau tendrement enlacés, moi un peu raide comme un piquet (au niveau global du corps j’entends) pour ne plus l’influencer sensuellement, et elle me disant que je sentais bon (au-delà du déo) et que j’avais la peau et les mains douces. Nous passâmes la nuit ainsi, mais ne pouvant tenir je décidai d’écourter mon insomnie à ses côtés : si on m’avait dit qu’un jour je laisserai tranquillement dormir une très charmante demoiselle en petite tenue dans son lit, dans lequel j’étais convié, je ne l’aurais pas cru ! Preuve que je la Respectais énormément, non pas que je sois un prédateur sexuel (enfin … no comment), mais simplement un homme avec ses tentations et pulsions qui faussent le raisonnement ! Un brin plus tard, plus à jeun, nous avons remis toutes ces ambiguïtés sur le plateau. Je lui expliquai que pour ma part les choses étaient loin d’être évidentes mais que je savais un peu plus où je voulais aller, et avec elle qui plus est. Pour moi, même sans savoir exactement où cela nous mènerait, je voulais être son compagnon de route, préférant avoir des remords si cela ne marchait éventuellement pas (mais qui sait ce que peut donner ce que l’on ne tente pas) plutôt que d’avoir les regrets de ne pas avoir essayé et de ne jamais savoir à côté de quoi exactement je serais passé. Malheureusement, pour elle les choses étaient moins favorables au nous, estimant que nous nous ressemblions trop (et alors ? je vois pas où est le problème, si tant est que ce fut le cas) et qu’elle n’avait pas « la boule au ventre amoureuse ». Cette fois une décision "claire et définitive" fut prise à son initiative, approuvée par elle et concédée par moi ! Cependant, encore une fois, elle avait un certain discours, qu’elle ne s’appliquait pas toujours à elle-même : après avoir mis tout ça sur le tapis et avoir mis au point les choses à ne plus faire et à faire dorénavant, elle blottit à nouveau des plus tendrement sa tête au creux de mon épaule et me caressa (de manière super soft, mais quand même). De mon côté, la décision ayant été prise par ses soins, je me devais de la Respecter (même si cela m’embêtait, d’autant plus qu’elle faisait pas grand-chose pour calmer ce trouble "jeu"). Je tentai avec plus ou moins d’envie et de convictions (plutôt moins d’ailleurs, mais bon) de mettre un peu d’espace entre nous, jusqu’au moment où elle dit que ce serait la dernière nuit où nous dormirions ensemble (sage décision, malheureuse de mon point de vue mais c’était la sienne et je me devais de la Respecter) et qu’ainsi nous avions un peu le droit d’en profiter… tendrement mais sans ambigüité, allez comprendre dans ce contexte ! Pour preuve, à quelques reprises, je sentis (elle, se mettant sur moi, puis en soupirant des plus fortement, avant de basculer vers sa place un brin distante mais pas tant que ça : il y avait un flagrant non-respect des distances de sécurité amicales/amoureuses) qu’elle n’était pas si sûre que ça de ses choix (du moins c’est ce que je voulais croire, car l’on ne voit que ce que l’on veut bien voir). D’autant qu’elle m’avait clairement indiqué que dans sa situation amoureuse actuelle elle ne voulait avoir qu’une petite histoire sans amour avec un gars lambda. Je fus "choqué" (même si bon nombre de mecs réagissent pareil pour sortir plus vite d’une histoire douloureuse, les filles sont loin d’être prudes mais ce n’est pas une raison) mais je n’ai pas à juger : chacun fait ce qu’il lui plaît, plaît, et est bien heureusement libre de son corps. C’est juste que j’enviais et jalousais déjà l’heureux veinard que je n’avais pu (ou su, sûrement les deux) être, même si je voulais pas que notre non-histoire me transforme en gros con jaloux, aigri d’avoir été éconduit. Je voulais pas me laisser retourner le cerveau par quelqu’une (si intéressante et charmante soit-elle) mais c’était déjà trop tard et toute cette histoire m’avait déjà mis la tête en vrac : je subissais quand même le contrecoup d’un Amour que j’avais mis du temps à accepter (pour être sûr de ne pas agir par manipulation hormonale et lui faire par conséquent du mal, ce que je ne voulais absolument pas) ! Elle avait dit non, il fallait que j’apprenne à vivre avec (même si c’était pas la fin du monde, ça me faisait bien chier quand même, mais bon ainsi va la vie) ! Après tous ces tohu-bohus [2], une vraie pause relationnelle s’imposait pour vite tourner la page et repartir comme en 40 (presque comme si de rien n’était) ! Je m’imposai donc une sorte de silence volontaire de "sors-moi de la tête" pour essayer de switcher ma façon de la concevoir en la percevant comme une simple copine ! Lorsqu’elle invita mes potes pour boire un verre et faire une sortie, je me tâtai pour savoir si je voulais être seul avec elle (pour me prouver qu’il n’y aurait pas de malentendu sur l’état nouveau de notre relation) ou "noyé" dans le groupe pour pouvoir plus facilement l’esquiver si je sentais le malaise venir (à mon niveau). Finalement, mes potes n’étant pas dispo, je vins chez elle non pas avec une certaine appréhension, mais avec quelque chose d’indéfinissable qui s’en approche assez. Je voulais pas être chez elle, lieu chargé de mémoire, mais plutôt sur un terrain neutre. Toutefois, après un début plus ou moins hésitant, je fus rassuré de voir que finalement c’était pas si difficile de changer d’état d’esprit la concernant. Résultat, nous avons tellement bien discuté (comme d’hab), que je n’ai pas vu la nuit passer. Tant mieux, ça voulait dire que j’avais réussi mon examen de passage à une seconde vie entre nous. Même durant un massage, j’avais aucune arrière-pensée (enfin j’étais pas de marbre non plus, les massages étant une "arme" de sensualité, mais je me faisais pas du tout de film, si bien que je dégrafai son soutien-gorge sans saliver) : je croyais que le cap était définitivement passé et la page belle et bien tournée ! Mais c’était plus facile à dire qu’à faire !!! Malheureusement (même si cela me faisait plaisir, mais sachant très bien que ça allait me perturber par la suite), l’alcool "aidant" (et comme d’hab en regardant un film que tous les deux), elle se remit dans le creux de mon épaule et elle prit mes mains en les baladant sur son corps suave. À la fin du film, et vu l’heure plus qu’avancée, j’acceptai à contrecœur mais de manière entendue, qu’elle aille dormir dans son lit (ce qui était normal au vu du contrat du sommeil séparé, même si avec l’alcool les câlins étaient revenus, à son initiative). D’ailleurs, je pris un peu mal le fait qu’elle me dise deux fois bonne nuit, une fois dans le salon et l’autre à partir de son lit dans lequel je n’étais (bien "naturellement", plutôt contractuellement) pas convié. Le lendemain, ses rires devant un autre film me firent réaliser que cet après-midi là serait un test pour savoir si la fin de la soirée avait été un accident, un relâchement des engagements pris. Malheureusement oui c’était un accident, un certain laisser-aller ! Voulant partir mais pas dans ces conditions de frustration émotionnelle, je voulais discuter pour la énième fois avec elle pour dire tout ce que je ressentais, sans vouloir la mettre mal à l’aise mais juste pour qu’elle se rende bien compte de ce qui se tramait en moi, à mon insu (et loin d’être à l’insu de mon plein gré). À plusieurs reprises, je me vis avancé de manière stratégique mon bras en espérant qu’elle s’en saisisse, mais rien ne vint. Du coup, n’ayant pu lui parler de tous mes tracas, je partis "fâché" envers moi, non envers elle (quoique, stop le yoyo du « [moi] je t’aime, moi non plus [elle m’appréciant "seulement"] », surtout avec les grammes de l’alcool). En guise de conclusion, je lui écrivis pour la remercier de m’avoir ouvert le cœur et de m’avoir fait ressentir la sensation planante d’être amoureux (pour la première fois puisqu’auparavant je tenais plutôt le rôle du bon pote avec qui on fait du sexe). Je lui imposai également quelques règles strictes que je serais le premier à appliquer et à lui rappeler : ne plus jamais être seuls ensemble (surtout en mâtant des films), toujours être entourés de gens x ou y, histoire que je puisse discuter avec d’autres quand je sentirais que la pression est trop forte, ne plus avoir d’attitude ambiguë (même si elle n’en avait qu’en fin de soirée, en mâtant des films justement) ! En Amour il n’y a pas de juste milieu, ou alors sous la forme d’amitié sexuelle mais ce n’est pas du tout ce que je voulais (même si ce serait super sympa, mais dans le cas qui nous intéresse y avait pas moyen, c’était "tout" ou rien – non voulu mais subi avec plus ou moins de consentement selon les jours) ! Finalement, je trouvais cette histoire très enrichissante (autant que "blessante"), car elle m’aura appris beaucoup de choses sur mes capacités et limites. Il fallait juste que le temps fasse son œuvre et gomme le reste de mes sentiments amoureux à son égard : j’avais mis du temps à les accepter, j’espérais qu’il en faudrait pas autant pour les atténuer en les transformant en pure et simple amitié. Pour que cette histoire serve de leçon (à tous les deux), je lui indiquai qu’elle ne devait pas être consciente des troubles (voire dégâts) qu’elle pouvait provoquer auprès de la gente masculine (en tout cas j’espère bien qu’elle le faisait pas exprès, sinon je la qualifierais volontiers de succube [3] de l’enfer, tentatrice démoniaque) : soit elle n’imaginait même pas les dégâts qu’elle pouvait provoquer auprès des mâles par son attractivité sensuelle naturelle (elle avait un certain sex-appeal, basé sur ses nombreux charmes, autant physiques que relationnels), soit elle en usait et abusait pour se réconforter sur sa sensualité auprès de cibles les plus faciles d’accès (proies faciles car célibataires, plus ou moins avec problématiques sexuelles). Toujours est-il qu’elle avait de réelles capacités d’envoûtement par le simple fait d’être gentille, attentive aux problématiques d’autrui, en espérant qu’il n’y ait pas de calcul derrière de séduire juste pour le fun, sans considération pour la solitude sexuelle ou le manque d’affect que tout un chacun peut ressentir à un moment ou à un autre. Au moins ceci m’aura servi de leçon puisque j’avais eu des tendances à agir de la sorte, séduisant pour mon bon plaisir (sexuel dans mon cas). À présent je savais ce que pouvaient ressentir des personnes qui ont d’autres sentiments que le simple rapport sexuel, même s’il était toujours consenti par l’autre (j’étais quand même pas un violeur en utilisant la manière douce de la persuasion extérieure, même si j’avais déjà chauffé en laissant l’autre prendre la décision d’aller plus loin, la personne ayant été assez préparée pour se dire qu’elle se devait d’y aller). Fondamentalement, je pense qu’au tout début tous les deux nous étions en manque et demandeurs d’affection, ce qui a fait que nous passions des soirées très arrosées pour se lâcher, puis très câlines devant un film voire au lit afin de combler un besoin inassouvi de présence chaleureuse voire sensuelle. Par la suite, mes opinions amicales évoluant au fur et à mesure de nos nuitées et bons délires vers le côté sentimental puis amoureux de la force, elle comprit qu’elle avait mis le doigt dans un engrenage "dangereux" et elle tenta de rectifier le tir en mettant le point sur les i sur ses pensées intimes à mon égard. Pour autant, sitôt la morale faite, soit son manque de chaleur humaine voire peut-être déjà son besoin de moi, fit que les engagements pris furent allégrement bafoués ! »
  • Si mes sources, les tiennes d’ailleurs, sont exactes, cet imbroglio versatile n’a pour autant duré "que" deux mois, au moins après les choses étaient claires ! Enfin…
  • F : « Enfin non comme tu le sais !!! Disons qu’ensuite ça s’est tassé pendant encore deux mois, même si on continuait, avec tout le groupe, à souvent se fréquenter ! Mais un soir où justement on lui avait "fait la morale" avec mon pote pour lui dire d’écouter les anciens qui sont déjà passés par des histoires de couple compliquées et s’enrichir de leurs expériences pour ne pas faire les mêmes erreurs et éviter de se laisser enfermer dans un cercle vicieux sans fin où l’on croit que ça ira mieux demain, le geste tant espéré mais inattendu à ce moment précis arriva ! En fait, on buvait (encore tu me diras) souvent un coup ensemble, en trio, et souvent son gars appelait pour prendre des nouvelles et ça partait la plupart du temps en live car lui était loin et se méfiait du côté très social et trop sociable de sa copine (sachant qu’il l’avait trompée dès le début, il avait peur qu’elle en fasse de même alors que leur situation "amoureuse" s’enlisait, pour ne pas dire pire ; il appréhendait d’avoir à dire « Je t’ai trompée, tu as failli me tromper, on s’est trompés tous les deux ») ! Toujours est-il que ce fameux soir il appela à nouveau et comme d’hab ça lui avait foutu le moral en l’air, plus bas que terre !!! Mon pote et moi lui avons donc redit pour la énième fois qu’il fallait qu’elle arrête de s’en prendre plein la gueule pour pas un rond, car il n’y avait aucune raison ! Ensuite, on s’est rendu chez mon pote, et on s’est gentiment couchés – mais bien cramés comme d’hab – à trois dans son lit deux places ! Après quelques minutes de silence, demandant à voir l’état de suçage de ma pastille pour sentir bon de la bouche (l’ami des pécheurs/pêcheurs pour ne pas la citer), lorsque je la lui montrai du bout de la langue elle sauta sur mon appendice lingual et le suçota goulument !!! S’en suivi de beaux échanges de salives et roulages de pelles ! Le matin, quand mon pote partit pour son taf, on resta seuls ! Je ne voulais rien faire de spécial, attendant de voir s’il y avait confirmation de la veille ou si comme d’hab c’était uniquement dû à l’alcool ! À un moment elle se mit, toute seule, sur moi et me dit que non, ce n’était pas raisonnable, et même dangereux à tout dire ! J’eus à peine un mini baiser de bonjour puis ce fut l’heure de partir pour elle ! Il y avait pas de quoi sauter aux anges, mais j’étais content… tout en attendant anxieusement la suite des évènements et qu’elle parle de tout ceci avec elle-même avant de trop me réjouir ! D’ailleurs, "je sais pourquoi", j’avais un mauvais pressentiment ! Et ça a pas loupé : à peine quelques temps après être rentré chez moi je reçus un mail (ce qui déjà est super élégant, comme quoi il y a pas que les mecs qui peuvent être goujats) m’annonçant bien évidemment qu’elle s’était emballée à m’embrasser et que maximum deux semaines plus tard elle aurait choisi et tranché son embarras entre son gars et moi ! Le soir-même elle m’appela pour me dire qu’elle avait fait une erreur car elle voulait tout tenter avec lui, limite pour être définitivement sûre et certaine que décidément ça ne le faisait plus et avoir du coup la conscience tranquille en pouvant dire « on a tout essayé » (après la ixième rupture-"réconciliation" ; d’ailleurs, quelques semaines plus tard, elle cassa "définitivement" avec lui) ! Je suis pas là pour juger, chacun fait comme il veut et gère comme il peut. Sauf qu’elle connaissait mes sentiments mais ça l’a pas empêchée de rouvrir mes chakras senti-mentaux après les avoir mis en quarantaine. Au départ, elle n’était tout simplement pas amoureuse de moi (ce que je comprends, ça ne se commande pas), puis un mois plus tard elle laissait entendre que les choses avaient changées dans son affection amicale envers moi (d’une, sûrement parce qu’elle se rendait – enfin – compte que son histoire officielle ne changerait pas du tout au tout pour revenir au conte de fée du début – puisque les choses et les gens évoluent mais ne changent pas, de deux parce qu’il y avait eu des situations ou des mots – lesquels ? je ne sais toujours pas exactement ce qui l’a fait changer de point de vue à mon/notre sujet – qui la laissaient envisager une possibilité/opportunité de petit plus de monsieur plus qui fait basculer d’ami à "amant"). Je sais bien que c’est "facile" de juger/critiquer à froid avec le recul, sachant qu’elle affirmait qu’à ce moment-là elle ne savait vraiment pas avec qui faire quoi ! Mais sachant ce qu’il en était de mon côté après être monté progressivement (sur des semaines ou plutôt mois) en sentiments amicaux, puis affectifs, puis amoureux de par ses attitudes plus qu’ambigües en mâtant des films et dormant ensemble chez elle de manière beaucoup trop câline pour de « simples potes » (mon statut de l’époque), après en avoir discuté maintes et maintes fois pour éviter tout malentendu à venir et fixer des règles pour ne faire du mal ou mettre mal à l’aise personne, dans le doute elle aurait dû s’abstenir ! Puisque rien n’était tranché de son côté dans son histoire officielle et qu’entre nous on "jouait" à "je t’aime, moi non plus !", "un jour c’est oui, un jour c’est peut-être, puis non pas question, enfin quoique, pourquoi pas c’est à voir, non il ne faut pas parce que (...???...)", si elle ne voulait pas me faire de mal ou me laisser de faux espoirs (après le 6è ciel, le 36è dessous arrive vite, car plus on monte, plus dure sera la chute), elle aurait dû/pu attendre quelques temps que les choses soient claires comme de l’eau de roche pour agir ou non, mais après avoir fait un choix clair et net et avoir pensé aux conséquences (pour toutes les trois parties/personnes en présence). Après la nuit magique chez mon pote puis la douche froide du matin par mail, je m’étais promis d’avoir "compris" / "accepté" son choix et de ne plus revenir là-dessus. Malheureusement pour moi, il m’était pas chose plus difficile que ça ! Pourtant, quand elle partit un peu plus tard une semaine à Lyon, mes pensées étaient plus ou moins redevenues pures. Il n’a fallu "que" cette superbe semaine passée ensemble en "toute innocence" des sens pour que le naturel, chassé à grandes peines, revienne au galop ! Un soir encore éméchés, nous étions allés nous poser dans un parc et je n’avais bizarrement aucune fulmination du cerveau : j’étais avec elle, on était bourrés, il faisait bon, basta, pas d’arrière-pensée ou questionnement à deux balles. Tout a commencé à se réveiller (dans un mélange confusion des sens et barrière morale/protection psychologique) alors que nous jouions, à son initiative, à nous bagarrer, effectuant des prises de judo en s’immobilisant au sol. C’était mignon tout plein, on se chamaillait gentiment, mais à force de la plaquer au sol et, la tenant les mains derrière la tête avec vue plongeante sur son décolleté, la sentant sous mon contrôle par la force (ce qui ne me plaisait guère, tout comme concernant l’alcool, sachant qu’elle m’avait souvent dis qu’il fallait qu’on arrête de boire ensemble car cela lui tournait autant la tête que le cœur), je devais résister pour pas succomber à mes pulsions autant bestiales qu’humainement refoulées pour le "bien" de tout le monde. C’est bien pour cela que je la relâchai rapidement, prenant mes distances pour calmer mes nerfs et lui demandant sans cesse d’arrêter ce petit jeu, qui pouvait tourner mâle à tout moment. Lorsque enfin nous nous posâmes gentiment, tranquillement, toute émoustillée par l’action et l’énergie dégagée, je sentis bien qu’elle était très câline, mais je ne voulais rien relever pour ne pas mettre les pieds dans le plat (une crampe n’est jamais agréable à encaisser) et encore moins influencer quoi que ce soit qu’elle pourrait éventuellement regretter le centième de seconde suivant. Alors que j’attendais rien de spécial même si je m’attendais à tout mais surtout rapidement pour que cette situation délicate ne tire pas en longueur et nous replonge dans le malaise, elle me ventousa la bouche de la manière la plus délicieuse qui soit. Me disant qu’elle m’aimait beaucoup (en insistant bien sur la valeur de ce mot car avant c’était « je t’adore »), que l’alcool n’y était pour rien, et qu’à présent on ne devait plus se voir, elle partit comme une furie. Je la rattrapai et lui claquai la bise, à défaut de mieux mais je voulais pas la troubler davantage alors que c’était pas l’envie qui manquait (autant de l’embrasser pour en profiter encore un peu, que de la troubler mais plutôt dans le bon sens du terme, pas dans celui de tentateur du mâle qui fait du mal par là où ça passe). Je ne voulais pas que la nuit se finisse comme ça, sur une si belle note gâchée par un départ précipité et en colère ou énervé. Bizarrement, même si j’ai eu du mal à dormir après notre longue discussion téléphonique de débriefing, j’avais pris cela comme ça venait et ne me masturbait pas plus que ça l’esprit sur la signification de ce geste. Je l’appréciai même à sa juste valeur, sachant qu’il était issu d’une journée fort sympathique qui était censée se solder par une division. Je ne regrettais quelques jours plus tard que le fait – contrairement à ce qu’elle avait mentionné lors de la première "incartade" buccale –, qu’elle m’ait à nouveau embrassé sans que les choses soient des plus claires pour elle. Alors que moi je refoulais encore et toujours mes sentiments pour ne pas être intrusif et tentateur au-delà du "raisonnable" (où le situer d’ailleurs celui-là ?), je vis à nouveau ses incertitudes lutter contre ses passions dans un duel "mort subite" mais avec des vies éternelles (normalement dès que l’un a marqué un point, le match s’arrête et il est déclaré vainqueur, mais là le match se rejouait sans cesse, au gré des rencontres/retrouvailles et des circonstances). Elle me disait qu’elle ne voulait pas me faire de mal, ça tombait bien, je ne souhaitais pour ma part que lui faire du bien ».
  • Concrètement, elle t’appréciait beaucoup mais n’était pas capable de qualifier ses sentiments, hésitant sans cesse entre amitié profonde et affection plus ou moins amoureuse ?
  • F : « Oui, je crois bien que c’était ça le fond du problème, avec en plus son gars qui voulait pas lâcher l’affaire et qui revenait sans arrêt à la charge en rampant ! En fait, c’était comme si elle était mariée avec lui et que j’étais dans le rôle ingrat de l’amant à qui l’on dit sans cesse qu’on va quitter l’autre parce que ça ne marche plus (alors que c’est pas faute d’avoir essayé, encore et encore) pour tenter une histoire qui paraît plus enjouée (forcément, car c’est l’ouverture d’un nouveau cycle, tout nouveau tout beau tout propre). Que l’on sache pas quoi faire concernant une relation de longue date, ça se comprend dix fois, même si des fois il faut savoir prendre au bon moment des décisions douloureuses sur le coup (car on sait ce qu’on quitte mais pas vers quoi l’on va) mais qui sont indispensables (quand on voit que manifestement ça ne tourne plus rond) pour progresser et s’ouvrir à de nouveaux horizons ! Mais ça c’était son problème, il n’y avait qu’elle qui pouvait gérer (comme elle croyait que ce serait le mieux) sa vie de couple. Si j’avais pas été la troisième roue du carrosse, la tierce personne payant les pots cassés de ses hésitations incessantes, j’aurais estimé que chacun est libre de faire les erreurs de son choix mais qu’il était dommage pour elle qu’elle perde son temps, en s’enfermant d’elle-même dans une prison loin d’être dorée et pourtant sans chaîne ! Après tout c’est comme ça qu’on apprend et il faut bien que jeunesse fasse ses propres erreurs pour les éviter par la suite (mais autant écouter les conseils des anciens, qui savent, car tout le monde est déjà passé par là). Mais étant partie prenante, même si membre invisible, son histoire officielle me regardait (un peu) car j’étais comme un remplaçant sélectionné pour rester la plupart du temps sur le banc de touche, même s’il croyait à plusieurs reprises qu’il allait pouvoir jouer quand le joueur principal commencerait à se fatiguer : à chaque fois l’entraîneuse me demandait de m’échauffer pour entrer sur le terrain, mais finalement elle préférait garder son joueur numéro un fatigué car il avait toujours joué tous les matchs. Je disais que la chose la plus rationnelle était de m’essayer pour pouvoir juger sur pièce et parler de ce qu’elle connaissait afin de faire un choix conscient et éclairé, mais s’il m’était plus facile de considérer monsieur comme un affreux jojo qui la maintenait sous sa coupe (mais être prise ça se débranche) et moi comme le chevalier blanc qui volait au secours de son innocence, je devais admettre que leurs liens étaient forts (en espérant qu’ils soient purs de toute aliénation du sens critique). Pour autant, elle restait surtout avec lui parce que ça faisait quatre ans qu’ils étaient ensemble, malgré le fait qu’ils avaient cassé x fois en peu de temps (bien sûr sans compter les prises de tête téléphoniques à devoir s’expliquer/se justifier sur tout et n’importe quoi et soupirer comme ce n’est pas permis juste après), parce que c’était une question d’habitude et que c’était plus "facile" comme ça (même si les solutions de facilité à un moment peuvent devenir problématiques plus tard et encore plus difficile à s’en extraire) ! À force de vouloir se ménager la chèvre et le chou, d’avoir choisi de ne pas choisir (tout cet immobilisme conservateur est un non-choix qui conduit à la négation du besoin naturel d’aller de l’avant et de progresser/évoluer vers une meilleure situation, entraînant fatalement un décalage avec ses aspirations donc à terme une insatisfaction chronique), elle avait déjà perdu le chou. Sans être devin, je pouvais déjà lui prédire (même si je me réjouis pas du malheur des autres) que tôt ou tard (j’espérais pour elle plutôt tôt, histoire de ne pas perdre encore du temps dans une relation moribonde où plus le temps passant engendrait malaise et mal-être, rendant ainsi la situation plus difficile à gérer et y ajoutant des cicatrices plus profondes) elle perdrait aussi la chèvre (tout le monde fait l’erreur d’espérer des lendemains qui chantent alors que souvent ça se finit en douche froide) ! D’ailleurs, la rupture de son couple officiel serait sûrement plus douloureuse encore que si elle avait fait le choix délicat de ne plus laisser leur relation pourrir sur place en y mettant un terme (franc mais pacifique car d’un commun accord) tant qu’il en était encore temps : quand on repousse sans cesse la prise de décision parce qu’on veut pas voir que c’est plus possible, les malentendus et les rancunes s’entassent, rendant toute séparation "à l’amiable" de plus en plus hypothétique et de toute façon difficile. Résultat des courses : plus de chou, plus de chèvre, et à chaque fois beaucoup de douleurs inutiles qui auraient pu être "facilement" évitées ! Si j’avais clairement compris (ou voulu voir concrètement, va savoir, sachant que le doute préserve l’espoir) qu’elle était aussi faible pour ne pas être capable de ne plus se faire du mal dans une histoire qui était clairement en fin de cycle depuis un certain temps (mais sous respiration artificielle ou nourrie par sonde), même si elle m’avait dit justement que c’était bien sûr à elle et elle seule (enfin son couple) de définir ça, j’aurais compris qu’il n’y avait rien à espérer de cet attentisme perturbateur ! Puisque chacun est libre de ses choix mais doit en assumer les conséquences à long terme, je n’avais finalement qu’un seul reproche de base : quand on ne sait pas quoi faire/choisir, c’est un manque de respect flagrant envers l’autre que de le laisser espérer/mijoter en vain ! Le mieux est de faire oublier que le doute et l’espoir sont permis et être le plus neutre possible (chose loin d’être évidente dans cette affaire) pour essayer progressivement de ramener la relation au stade amicale. Toujours était-il que j’étais fâché, sans haine mais pas sans reproche ! En effet, malgré nos très nombreuses discussions-étalages sur ce qui allait/allait pas, ce qui était à faire/pas faire, malgré le temps et le recul nécessaires pour réfléchir sereinement et prendre de la distance avec ce qu’elle voulait (éventuellement peut-être) mais "ne pouvait pas" faire, elle agissait souvent selon son bon vouloir et ses pulsions non-canalisées du moment. Elle ne prenait pas en considération les conséquences de ses actes (alors qu’elle les connaissait très bien), si ce n’est juste après et en "se contentant" d’un « je suis désolé, je n’aurais pas dû » et d’une fuite pour ne pas assumer ses erreurs et leur impact sur moi (alors qu’elle savait pertinemment, puisque c’était elle-même qui l’avait défini, que s’il devait se passer quelque chose ce serait dans le cadre d’un choix clair et net ; et puis non, encore et toujours des signes de fausse alerte / faux départ). Depuis des mois que tout ceci durait, lorsque je lui faisais des remarques sur les câlins, les baisers, les mots que je ne pouvais entendre venant d’elle, elle me répétait toujours « je sais », mais preuves que non ! Une fois c’est un accident, deux fois un manquement grave à son devoir de réserve, trois fois un abus caractérisé, sans circonstances atténuantes !!! J’étais vraiment énervé contre toute notre non-histoire douloureuse et contre elle. Toutefois, pour faire n’importe quoi il faut être deux car sinon l’autre ne rentre pas dans le jeu et va voir ailleurs comment ça se passe ! Encore fallait-il que je sois capable de me poser les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses. Et bien sûr, la solution n’était ni blanche ni noire, mais (plutôt) dans la nuance de gris, au milieu. Ainsi, un soir, elle ouvrit les vannes du "soulagement" qui fait mal par là où ça passe, mais du bien après coup. Dans un calme voluptueux, elle exprima pleinement, pour la première fois aussi clairement, le fond du fond de sa pensée : pour elle, j’étais la pomme d’Adam, celle qui reste en travers de la gorge et qui provoque la Chute, fruit de la connaissance du Bien et du mâle "défendu" (mais il est interdit d’interdire) par un principe supérieur aussi possessif envers ses créatures de cauchemar que dominateur dans ses exigences. Alors qu’elle vivait une histoire avec quelqu’un et qu’elle avait un courtisan sur ses pas qui la poussait à succomber à la tentation du mâle, moi j’étais qu’un crevard qui continuait à taper dans les murs en pensant qu’il pourrait les faire tomber pour accéder au paradis ! Cette balle remise au centre me fit switcher de mode de pensée : comme je ne l’avais jamais manipulée (du moins pas en toute conscience), j’avais voulu me voir comme le gentil homme galant qui faisait sa cour à une très raffinée et distinguée damoiselle, déjà prise, mais qui se permettait quelques écarts de langue quand son bon plaisir prenait le dessus, sans penser aux conséquences senti-mentales pour son poursuivant. Vision très étriquée de la chose et mode de pensée facile pour que le diabolo tentateur que j’avais pu être pour elle esquive ses responsabilités sur les hésitations et pulsions linguales de la chère et tendre à mon cœur "défendant". En effet, il était trop facile de tout rejeter sur l’autre, sans prendre en considération ses propres erreurs et son côté "pousse au crime". Voulant éviter de décharger mes tensions sur sa charmante personne, j’avais cherché d’où pouvait bien provenir le problème en zappant trop souvent que c’était bel et bien moi qui en était la clé, d’où une embrouille de cerveau encore plus grande et des réactions éventuellement disproportionnées par rapport à la réalité des choses. Alors que dès le départ elle m’avait dit qu’elle n’avait pas la fameuse boule au ventre pour moi, je m’étais persuadé que c’était pas possible et qu’en faisant les choses bien, elles évolueraient dans le bon sens … enfin dans mon sens, en ma faveur ! Exactement ce que Véronica avait pu penser par rapport à moi !!! Et comme Cécilia, plus elle pensait bien faire – donc attendait des retours conséquents – plus j’avais peur de ce genre de rapport donnant-donnant et des attentes de l’autre. Je ne pouvais, et c’est ce que je fis, ne m’en prendre qu’à moi-même. Avec l’interprétation abusive de ses signaux qui n’en étaient finalement pas (quoique, même elle ne savait plus comment définir ce qu’il y avait au début), à cause de l’orientation que je voulais donner à une relation déjà ambigüe après quelques semaines de connaissance, j’avais fini par être manipulé par mon propre état d’esprit et mon engagement, certes progressif et "à reculons" (dans le sens où la passion disait oui et la raison "non") mais finalement trop puissant pour être arrêté d’un coup d’un seul : l’inertie des vagues sentimentales était telle qu’il fallait un gros coup de frein (voire un mur) pour les stopper complètement et beaucoup de temps pour en effacer les séquelles. Elle confirma mes dires selon lesquels j’étais le diabolo et le Satan (l’adversaire) de ces ass/dames ! Finalement, en conclusion morale de cette longue et tumultueuse histoire, les rôles étaient inversés : d’être fragile succubant à ses charmes "distants", je passais au taquin incube voulant faire passer autrui du côté cornu de la force ! Pour autant, je tiens à signaler que si j’avais voulu être manipulateur ou tout du moins tentateur à l’extrême, je me serais pas retenu suite à son premier vrai baiser lorsque je voulus me tourner et qu’elle monta sur moi en déclarant que c’était une posture « dangereuse », puisque je la rassurai de suite que je n’y voyais nullement à mâle ! Hummm, quoique en y repensant ! Mais en tout cas je lui avais toujours dit que je proposais et qu’elle disposait : je "n’imposais rien", je la laissais et moi en même temps dans l’opportunité du choix dans la date (pardon mais c’est trop bon, c’est une contrepèterie un peu salasse mais elle était trop tentante dans ce contexte de phrase et d’expression des idées) ; à chacun d’agir en toute connaissance de cause, même si la logique et la raison venaient foutre le bordel dans une histoire qui n’était –au fond, bien au fond – pas si compliquée que ça ! Tous les deux, à notre façon et pour différentes raisons, avons pleuré cette souffrance de tous les jours que nous étions "obligés" de garder au fond de nous, d’essayer de taire à chaque parole, d’essayer de calmer à chaque geste pouvant être jugé comme "déplacé" étant donné le contexte. Une histoire passionnée et au combien également douloureuse (pleasure and pain, le Ying et le Yang infernal, revers de la même médaille) était sur le point, à mon grand désarroi, de s’achever ou du moins se déliter. Il me semble qu’elle lut en moi comme dans un livre grand ouvert, j’en veux pour preuve qu’elle caressa avec sa finesse incarnée mais (trop) rarement exprimée à mon égard (normal étant donné la situation) ma joue telle une enfant attendrie devant un chien galeux qui paraît si mignon mais qu’on ne peut toucher que du bout des doigts par peur d’être infecté, chose que l’on fait tout de même, les émotions prenant le pas sur la raison bassement et froidement "logique". Nous nous réconfortâmes mutuellement, tendrement enlacés comme au cours de la dernière volonté du "couple" fantomatique condamné à mort (même s’il était déjà plus ou moins mort-né, triste monde tragique !) et à la dispersion des cendres. Ce fut un charmant début de fin ! Face à toutes ces émotions, autant mémorielles en interne que sensuelles venant de sa part, je ne pus retenir mes larmes de désarroi envers elle (inutile logique que c’est envers elle) et ce "nous" furtif qui m’avait et lui avait toujours échappé au dernier moment, telle l’eau que l’on ne peut retenir entre ses doigts (sauf quand les deux mains sont parfaitement unies et imbriquées, chose me paraissait-il assez aisée pour nous). Même s’il me semblait avoir été un peu habitué à cette séparation physique de distance (notamment par toutes ces phases descendantes – dans les abysses obscurs – de ce jeu de yoyo qui donne mal de cœur et le tournis), j’étais clairement mal préparé à encaisser ça sans broncher. Une page se tournait, laissant un vide absolu qui ne serait peut-être (et même sûrement, malheureusement, mais ainsi va la vie) jamais comblé : je ne pouvais me résigner à accepter passivement la dure réalité et la fatalité des obligations du réel (d’autant plus que j’étais capable de tout – voire "n’importe quoi" – pour elle), mais à quoi bon lutter contre un état de fait sur lequel je n’avais finalement aucune prise (ou si peu) ! Toujours est-il, pour conclure sur ce passage, que j’en voulais surtout à la vie de m’avoir fait miroiter le charme et la douceur de sa personne, et tel le supplicié Tantale, je m’offusquais que Cupidon me condamne à passer l’éternité dans le Tartare à souffrir de fin et de soif d’amour avec pourtant à boire et à manger sous les yeux et à portée de jeux de mains (pas vilains pour un sou !!!) en subissant en même temps le calvaire de Prométhée, puni pour avoir volé le feu de la passion ardente à avoir le foie (dans mon cas, le cœur et encore plus le cerveau) dévoré par un aigle, mais qui repousse sans cesse (pour info, il fut aussi puni, et tous les hommes en même temps que lui, à subir la présence de Pandore, la femme qui laissa échapper tous les maux de l’humanité sauf l’Espoir) !!! Je lui lançai qu’un jour elle reviendrait vers moi en courant (du moins c’est ce que j’espérais au fond de moi), d’autant plus après avoir goûté la saveur du nectar et du fruit "défendu" (par qui ou quelle force supérieure ? – je connaissais la réponse, aux deux choix !). L’air quelque peu dépité, elle m’avoua sans broncher que c’était pas impossible et que c’était pas évident tous les jours à gérer notamment avec ce goût sucré/"amer" persistant sur ses lèvres. D’autant qu’elle me dit que sa mère prétendait qu’elle était vraiment amoureuse de moi, ce qui me laissa perplexe vu les circonstances mais je fis comme si j’étais capable d’oublier qu’elle m’avait dit ça. Toujours est-il que je n’arrivais pas à l’évacuer de mes pensées sentimentales pour la percevoir "simplement" comme une bonne amie ! C’est ainsi, en lui envoyant un petit texto sur le fait qu’elle me manquait (message que j’aurais sûrement dû éviter au final, bien qu’elle m’ait dit que je lui manquais aussi, information balancée vite fait d’une voix toute fluette, puis tout aussi rapidement enchaînée avec autre chose) que je me suis dit qu’une telle situation ne pouvait durer plus longtemps, autant pour ma santé mentale que pour la pérennité de son couple officiel puisque c’est lui qu’elle avait finalement choisi, en "toute" connaissance de cause (du moins sur le peu qu’elle avait pu en voir avec moi, le meilleur étant caché pour me préserver en ne lui donnant qu’à la hauteur de ce qu’elle était capable d’ "encaisser", selon ce qu’elle exprimait envers moi). Il en allait de mon équilibre de mettre un terme à cette situation "complexe" (qui était plus humainement compliquée que logiquement complexe à mon sens, mais j’avais que les éléments qu’elle avait bien voulu me transmettre pour en savoir un tant soit peu). En effet, depuis Véronica, qui m’avait mangé le cerveau (elle aussi), je m’étais juré de ne plus jamais me laisser avoir par les élucubrations, les émotions/passions alambiquées et les manipulations (senti)mentales en tous genres ! Je sais bien que j’en avais déjà fait les frais dans cette non-histoire, et c’est bien pour ça que je ne pouvais plus supporter cela de manière passive et blessante sans réagir ! Je pouvais pas accepter ce que j’étain en train de devenir : jaloux à deux balles, scrutateur des dires et gestes de ceux qui gravitaient autour d’elle (dont une partie était de très bons potes à moi), psychoteur de ses dires et non-dits, anxiopathe guettant le moindre de ses mots en règle générale ! J’aime trop la Liberté de tout un chacun, et la mienne en priorité, pour ne pas vouloir tomber dans des excès schizophréniques de ce type, où entretenant le doute pour garder l’espoir, je me rongeais de l’intérieur et risquais ainsi de dénaturer les valeurs qui sont fondamentalement les miennes !!! Ainsi, quelques jours après la soirée larmoyante, j’ai voulu la voir pour lui dire que je ne pouvais plus la voir car ça me perturbait trop et que je voulais pas être un oiseau de malheur. Je tenais à faciliter la fin du cycle autant que je ne pouvais me résoudre à encaisser passivement mes montées de jalousie mâle placée, mes frustrations du "nous" éclaté, mon enfermement obligatoire dans l’inaction et l’insensibilité pour cause de santé psychique fragile "partagée", tout cela contenu intérieurement pour ne pas la perturber davantage que ce n’était le cas ! En somme, j’avais encore et toujours faim d’elle ("trop" n’est jamais assez) !!! Comme je voulais pas rentrer dans un esprit de compétition à la combat de coqs où le gagnant aurait le droit de cuissage sur la basse-cour et chantera sur un tas de fumier fumant, je préférai m’éclipser. En tant que Diable/Sheitan, tentateur/adversaire, je ne pouvais supporter le rôle ou le statut dans lequel je m’étais (ou elle m’avait/nous nous étions) enfermé(s) ! Vu que ça bouillonnait grave sous le chapeau, que j’étais pas capable de rester sagement à ma place d’ami (puisque je ne pouvais être le petit et ne voulais être le grand), il n’y avait qu’une solution à cet état de fait même si elle allait me faire beaucoup de mal sur le coup et durant un certain temps : entre la peste et le choléra, je préférais à bien y réfléchir la profonde douleur de ne plus la voir que la grande peine de la voir en me disant qu’on s’entendait si bien mais qu’il n’y aurait "jamais moyen" (même s’il ne faut jamais dire jamais fontaine je ne boirai de ton eau !). Ceci était loin d’être une fuite par lâcheté, bien au contraire, sachant tous les efforts que j’avais faits pour me contenter, tant bien que mal, de ma position de grand ami (ce que beaucoup de gens rêvaient d’être pour elle). En effet, après être passé par tous les stades de la construction amicale, puis sentimentale et enfin Amoureuse, subissant les affres du yoyo (un jour non, un jour peut-être mais rien n’est moins sûr, puis oui mais enfin non y’a pas moyen), mon équilibre psychique par rapport à sa personne morale et physique était déficitaire et tournait en rond, ayant perdu le nord ! Ainsi, tel le plaisir qui vire en douleur, il fallait que je/elle/nous réagiss-e/-ions avant que mon Amour frustré ne se transforme en colère, autant envers moi-même qu’envers elle : je préférais garder l’image de deux victimes de l’Amour et de leurs sentiments contraires et contrariés plutôt que de partir dans des délires du genre bourreau/bourrelle ou gourou/gourelle !!! Je savais très bien que l’occasion du nous se perdait précisément à ce moment-là, mais j’en pris le risque. À nouveau, après ses « je t’adore », elle me dit une phrase qui, se voulant gentille, me fit plus de mal que de bien à entendre ! Elle me souhaitait de trouver une fille bien (ce qu’elle était moult fois déjà) car je le méritais : je sais pas ce que je méritais, mais une chose est sûre, c’est que je ne pouvais ni ne voulais supporter d’entendre ça. Si elle ne pouvait et ne voulait (pouvoir c’est une question d’opportunités et possibilités, vouloir c’est juste une question de volonté et d’engagement – même si c’est pas évident, au moins c’est possible car faisable, alors qu’on peut pas toujours faire ce qu’on veux faire) me dire ce que j’avais envie d’entendre (alors que pour une certaine part elle le voudrait quand même), je l’en conjurais de ne pas me ressasser ce que je ne pouvais ni ne voulais réaliser (c’était déjà dur à accepter et faire avec, pas besoin dans rajouter sur ma vie sentimentale future, qui de toute façon s’en retrouverait d’une manière ou d’une autre radicalement modifiée). Une semaine plus tard, je lui envoyai un petit sms d’encouragement pour son premier jour de taf, censé égaillé son réveil et la motiver pour la journée. À bien y réfléchir, c’est évident que ce texto n’était pas aussi pur et amical que nous le pensions (ou voulions le percevoir, tous les deux) : il représentait "le dernier avatar" d’une relation plus que complice, avec ses petits mots bien placés. Le soir même, elle m’avoua qu’elle était complètement paumée, mais que c’était à elle seule de trouver la solution et de la mettre en pratique (ce qui est l’évidence même). Pour ma part, je lui dis que si au bout d’un certain temps elle ressentait un vrai manque de moi plutôt qu’une simple envie amicale de me voir comme tant d’autres (façon de parler), c’est qu’il y avait quelque chose de vraiment fort entre nous (même s’il y avait aucun doute à ce sujet), à ne pas laisser passer ! J’ajoutai que si – ce que j’espérais au plus profond de moi – par chance et bonheur un jour elle se sentirait capable de me dire « je t’aime » sans trembler et d’un ton/regard tranché car choix affirmé/clamé haut et fort comme définitif, alors nous pourrions reconsidérer les choses ».
  • Donc là tu ne l’as plus vue pendant quelques temps ! Tout ceci était-il vraiment fini, après tant de péripéties ?
  • F : « En tout cas, à ce moment-là, j’arrivais enfin, tout doucement, à me détacher d’elle et de l’emprise de mes sentiments à son égard. On ne se voyait que très occasionnellement, en groupe, notamment pour son anniversaire où je fis la connaissance éclaire de son gars. Heureusement il y avait là plein de gens très sympas donc j’eus pas trop le temps de me prendre la tête ! Un mois plus tard c’était le réveillon de nouvel an, enfin une page annuelle allait être définitivement tournée et j’allais pouvoir bien commencer l’année ! Quelle ne fut pas ma surprise quand elle m’appela pour savoir si ça me dérangeait pas si elle festoyait avec nous, nos potes et moi ! J’y avais même pas pensé, me disant qu’elle fasse la fête avec son gars était la meilleure chose pour ne pas finir l’année tout chamboulé ! Eh bien non, elle préférait célébrer ce passage avec nos potes et moi en particulier plutôt qu’avec son gars alors qu’elle avait lâché notre non-histoire douloureuse pour son histoire bancale avec lui ! Il y a décidément plein de choses que je ne comprendrais jamais chez elle !!! D’autant que, les grammes d’alcoolémie faisant leur office comme d’hab, elle m’amena de force dans un endroit isolé au plein milieu de la soirée ! Je freinai des quatre fers car elle avait dit que rien n’était possible entre nous, à jeun, mais comme souvent l’alcool la révélait : elle me plaqua contre un mur et m’embrassa d’une manière sensuelle autant que charnelle exceptionnelle !!! La distanciation et son retour au couple officiel avait été trop radicale, elle avait à nouveau craqué ! Un peu plus tard dans la soirée et dans l’alcoolémie, elle s’intrusionna alors que je venais d’entrer dans les toilettes : elle ferma la porte à double tour et ouvrit la cage au zozio, moi qui l’avais toujours enfermé derrière la braguette pour ne pas tenter et mener Cécilia à la baguette ! Même si c’était "que" une relation bucco-génitale, ce fut notre premier rapport sexuel ! Mais là encore elle ne savait pas ce qu’elle faisait, se répétant à voix haute qu’elle faisait n’importe quoi ! Si cela me faisait énormément plaisir, car c’était inattendu autant qu’espéré et très rondement/chaudement mené, je ne voulais toutefois pas que ça se passe dans ces conditions de fellation où elle n’était pas totalement en accord avec elle-même et ce qu’elle faisait de sa langue ! Toujours est-il qu’un pote bièreux vint nous déranger au plein milieu et que si elle se remit un peu plus tard à la tâche, le cœur n’était toujours pas à fond dans l’ouvrage dard ! C’est alors que sonnèrent les douze coups de minuit, même si sexuellement il n’allait plus rien se passer de la soirée (l’alcool échauffe les sens, mais à partir d’un certain trop plein il refroidit toute ardeur) et que le lendemain elle fut plutôt froide au réveil, avec un sacré mal de crâne dû à cette sacrée soirée et à tous ses excès ! Bref, encore une fois j’étais resté sur ma faim, alors que j’avais tout fait pour ne pas penser à m’ouvrir l’appétit !!! Quelques jours plus tard je l’engueulai vivement toujours pour les mêmes raisons, à savoir que quand on ne sait pas on ne fait pas : elle avait voulu me faire plaisir avec ses coups de langue bien placés mais cela eut l’effet exactement inverse, d’une, parce qu’elle se reprochait de faire n’importe quoi et de deux parce qu’elle ne m’avait pas fini !!! Toujours est-il que deux semaines plus tard elle s’invita à un concert avec mes potes ! Je m’attendais déjà au pire quand elle m’annonça enfin le meilleur. Au cours d’une conversation elle laissa entendre qu’elle était à présent célibataire, élément que je fis semblant de ne pas avoir relevé. Dansant ensemble, elle revint à la charge en disant cette fois clairement qu’elle était séparée et donc disponible (agrémenté d’un « Je dis vrai, je divague pas » : les sentiments refluaient [4], ils ne se refusaient plus à son cerveau), me demandant d’ailleurs si je voulais encore d’elle ! Après tout ce qu’il s’était passé depuis si longtemps, je voulais pas qu’elle croit que ce serait du tout cuit, c’aurait été trop facile !!! Je lui lâchai donc un « moui » pour bien lui montrer que j’étais pas une solution de remplacement après tout ce qu’elle avait pu dire/faire, et qu’elle devrait justifier qu’il s’agissait enfin d’un vrai choix et d’un réel intérêt pour moi, amoureux cette fois !!!
  • Et donc, cette fois, c’était le cas ?
  • F : Moui… Dans la foulée de la soirée à danser, elle se montrait un peu plus câline, mais dès que je croyais enfin pouvoir ouvrir pleinement les vannes des sentiments et gestes amoureux, elle me disait qu’il ne fallait pas aller trop vite, car sa rupture était encore très fraîche et qu’elle n’avait pas été évidente (tu m’étonnes, depuis le temps que ça traînait la plaie était devenue purulente) ! Toutefois, quelques heures et verres plus tard, c’est elle qui se jeta littéralement sur moi, alors que j’essayais toujours de me contenir de mon côté ! Ainsi, seuls chez moi, je "gardais mes distances" en discutant avec elle à partir de mon bureau tout en mettant le bon son qui allait bien pour détendre l’atmosphère ! C’est alors qu’elle monta sur moi, à califourchon ! Je lui dis à ce moment-là que si je pouvais – enfin – m’abandonner à elle, elle ne devait pas m’abandonner en cours de route sur le bord du chemin vers le Paradis des sens : sur ce coup-là, soit c’était OK total soit KO final !!! S’en suivirent des baisers passionnés comme jamais auparavant (même si l’Amour est plus qu’un simple baiser – et même qu’une très bonne baise) : j’étais en transe … pire, cette nuit était comme au premier jour où elle révéla son "amour" ! Rassuré, le lendemain au réveil j’étais en mode lover de sa dame, tendre et câlin comme jamais je n’avais eu le droit de l’être avec elle, ni avec d’autres par manque d’envie !!! Comme à son habitude, à jeun, elle me demanda – voire exigea – que je sois moins fougueux : si j’avais attendu si longtemps de pouvoir la couvrir de baisers, elle me dit que "tant" de tendresse était trop précipité dans cette période de transition, son ex-homme la harcelant encore car ne pouvant admettre que cette fois c’était fini pour de bon, sans moyen ni envie de retour vers un passé si décadent par ailleurs ! Alors que les choses étaient en bonne voie (selon moi à ce moment-là), même si elle m’avait dit et redit qu’on n’était pas ensemble officiellement car ce n’était pas ce qu’elle voulait/pouvait dans cette période délicate pour elle, ayant enfin touché du doigt le bonheur que je convoitais avec elle depuis moult, divers facteurs faisaient qu’elle souhaitait que notre relation soit plus effacée, afin de lui permettre de réellement se sentir libre (Libre ? Pour quoi faire, alors que je m’apprêtais à devenir son propre esclave ?) de quelque obligation que ce soit. Où tout cela nous mènerait-il ? Je crois que je connaissais l’issue, mais j’espérais bien me tromper : l’Amour rend aveugle, et même s’il avait des yeux il n’aurait rien vu venir, ce genre de fille transformant un pro en amateur ! En somme, elle m’avait ouvert la porte du véhicule vers mes rêves mais je ne pouvais que monter dedans, sans possibilité de faire ronronner la magnifique mécanique ni même d’en faire le rodage, me devant d’admirer la belle carrosserie bien à l’abri et bâchée dans le garage !!! Frustré mais sur le point d’être pleinement satisfait, j’optai pour attendre patiemment, encore et toujours, d’avoir tous mes points et obtenir enfin mon permis vers le Paradis ! J’étais bien conscient que vu nos antécédents et les bouleversements des derniers temps rien ne devait être évident pour elle, c’est pourquoi je laissai le temps au temps, tout en pressentant que sous prétexte d’Amour (fou), avec un désir plus ou moins dissimulé, je m’engageais dans une histoire à problèmes plus qu’à plaisir !!! J’essayais de me rassurer en me disant que si j’avais été si patient jusque là j’en serais forcément récompensé prochainement, ma tâche étant de lui faciliter la sienne pour tourner la page d’avant et commencer à remplir la nôtre à l’encre de nos yeux ! J’avais beau me dire « Écoute et tu trouveras » mais je cherchais encore les preuves dans l’épreuve d’amour ! Dans ma candeur naïve, je voulais me persuader que je ne la forçais à rien, que j’aurais la patience d’un grand sage (que je ne suis pas) ! Que nenni : vu notre historique, plus j’acceptais / je subissais (alternativement, mais toujours à contrecœur) sa "prise de distance", tentant de me rassurer sur le fait que c’était un mal actuel pour un bien prochain, moins je pouvais supporter ce qui me paraissait comme une dégradation lente mais progressive de la qualité exceptionnelle de notre relation inhabituelle ! Ce qui était pour moi le minimum vital de notre relation pouvait lui sembler un maximum "exagéré" (ne serait-ce que le petit bisou de bonjour, sachant qu’ensuite j’évitais de lui ventouser la bouche alors que ça me tiraillait) : trop – pour elle – n’était jamais assez – pour moi ! De même, alors qu’on passait toujours de très bons moments ensemble, j’avais toujours l’impression qu’elle fuyait autant que possible nos instants seuls en demandant toujours à ce qu’on soit avec les autres (plus on est de fous plus on rit, je suis bien d’accord, et tout cynique a profondément besoin de l’espoir et de la sociabilité qui lui manque – puisqu’il se définit ainsi) ! Ainsi, lorsque l’un commençait à discuter avec quelqu’un, l’autre se sentait exclu et faisait donc de même avec d’autres ce qui faisait qu’aucun de nous deux ne se parlait ou alors que très brièvement et trop rarement. Tout ceci était largement dû à notre histoire très spéciale, faite de refoulement, de non-aveu ou aveuglement (in)volontaire ou inconscient, de pulsions canalisées tant bien que mal, avec tout ce que cela implique comme malaises ou troubles ! Même si les derniers temps étaient spéciaux par rapport à son "éloignement", je voulais plus que tout éviter que les choses tournent au vinaigre : notre histoire, spéciale, ne devait pas finir mal comme les autres en général ! C’est ainsi que nos soirées se passaient tranquillement, sereinement, jusqu’à ce que le stress par rapport à certaines irritations me fasse voir notre situation actuelle par le petit bout de la lorgnette ! Alors qu’elle en avait déjà gros sur la patate, j’ai cru voir durant la soirée tout ce que je craignais et voulais éviter dans cette période d’hibernation de notre relation. Non pas qu’elle ait été distante, sans égard envers moi ou quoi que ce soit, mais toujours est-il qu’à ce moment-là et dans mon contexte, j’ai eu les glandes en croyant que tout ce que nous avions vécu n’avait été que de simples bons moments pour elle (vision extrémiste quand tu nous tiens, pfff !!!). Il était bien évident pour nous deux que ce n’était ni le moment (mais il n’y a pas de bon moment pour réagir comme ça de toute façon) ni la chose à faire, mais on ne maîtrise pas toujours ses montées négatives. Il faut dire, même si le rapprochement n’est pas bon car il n’y a pas tant que ça d’éléments comparables mais on s’appuie sur ce qu’on connaît pour comprendre l’ "incompréhensible" (malgré toutes ses "bonnes" explications, mais cœur affamé de baisers n’a pas d’oreille), que j’ai cru voir dans certaines de ses attitudes des comportements que je pouvais avoir avec Véronica quand son insistance (voire sa présence quasi systématique et "obligatoire") me pesait trop. Et c’est bien là tout le fond du problème ! Cela m’aura au moins permis de pleinement réaliser au combien je pouvais être par trop radical envers elle : même si je luttais depuis longtemps pour essayer d’avoir une vision sereine de la chose, la frustration m’avait déjà trop gangrené le cerveau et les émotions, les sentiments pouvant me faire prendre des lanternes pour des vessies. Je voulais me dire que j’avais tout fait pour ne pas lui mettre la pression, pour procéder en douceur au passage de témoin, laissant le temps faire son œuvre et les sentiments se révéler à leur juste valeur. Encore une fois je me donnais le beau rôle, sans prendre assez en considération la réelle difficulté pour elle de tourner la page de son ancienne histoire. Sans affirmation directe, claire et nette que notre histoire en resterait là, tout ceci m’avait amené à avoir des réactions que j’exècre chez les autres, mais encore plus chez moi-même ! Quelles que soient les raisons sentimentales, je ne peux m’excuser certaines bouderies très mal placées, même si heureusement elles n’ont pas été si nombreuses au regard des faits que j’ai encaissés. Tout ceci pour dire, en synthèse, qu’il était trop facile de lui en vouloir sur le mode « Putain de toi, pauvre de moi » pour des faits que j’avais, sous une forme ou une autre, contribué à créer, soit en la "forçant" à aller dans des directions où elle ne voulait pas forcément aller ou si vite, soit en lui reprochant de ne pas être assez ceci ou trop cela alors qu’avec le recul je suis bien conscient que c’était le maximum qu’elle pouvait et voulait bien me montrer, selon les périodes ! Pour ma défense, je dirais simplement qu’il m’était très difficile de brider mes pulsions (elles qui avaient déjà pas mal joué au yo-yo), elles qui ne voulaient que lui donner le meilleur (dont elle n’avait eu qu’un mince échantillon). De là à ce que les pulsions deviennent des frustrations, c’est compréhensible mais tout autant répréhensible quand je pouvais occasionnellement m’en prendre à sa personne, avec des reproches sévères pour pas grand-chose. Morcheba disait que « fear can’t stop your love, love can stop your fear », je voulais la croire, mais ce qui valait pour moi n’était pas forcément (et des fois loin de là) équivalent pour elle ! J’espérais juste qu’elle sache au fond d’elle-même que mes dérapages n’exprimaient pas le fond profond de ma pensée et de ma personne (tout ce qui est refoulé doit – enfin c’est souvent comme ça, malheureusement – ressortir tôt ou tard, et rarement de manière diplomatique – même si le ton n’a jamais été haussé entre nous), qu’ils étaient dus à un certain contexte, pas évident à gérer au jour le jour, ni pour elle, ni pour moi) !!! Avec nos expériences passées, ayant enfin rencontré une âme sœur à la hauteur (d’autant plus que j’avais lutté contre mes sentiments au départ, car elle était prise et non éprise de moi), il m’était plus que difficile de lâcher l’affaire, ou au moins du vrai lest, alors que de son côté elle n’aspirait qu’à être tranquille d’esprit : « she didn’t want a lover, she just needed a friend », exactement le contraire de moi, d’où un tir à la corde incessant entre ses envies profondes de liberté absolue et mon empressement d’une relation sérieuse et pleinement vécue. À force de patience et de souffrance je l’avais eue à l’usure, mais à l’usage elle ne faisait pas l’affaire ! En fin de compte, l’aimant mais ne supportant plus les déconvenues (j’avais déjà trop été un sot, périlleux pour moi-même car amoureux), je décidai de tout foutre en l’air plutôt que d’être sûr que tout soit foutu, sabordant un navire qui tanguait et allait sûrement chavirer ! Ultime preuve que tout ceci était un imbroglio pas possible (tout le fond du problème), elle me proposa de faire pour la première fois l’Amour avant de nous dire adieu ! Preuve que dans cette histoire je n’étais plus moi (pour le meilleur d’ailleurs, l’Amour consistant à être un peu moins Soi pour être plus Nous), après tant de compromis pour le con "promis" j’eus l’éclair de lucidité de refuser sa dernière avance, zénithale : alors que mon fantasme avait toujours été de faire fondre la glace entre nous en couchant dans la neige pour faire de la vapeur, parce que cela aurait été l’apothéose de notre relation si particulière je ne voulais justement pas que cette première et dernière relation sexuelle (faite d’émotions qui passent trop vite mais durent longtemps) me hante jusqu’à la fin de mes jours (pour avoir de la nostalgie, il faut avoir beaucoup aimé) !!! Notre relation me laissait donc sans voix et sans sexe ! Malgré tout ça, nous avions quand même réussi à vivre une belle parenthèse enchantée, qui valait tout à fait toutes les peines d’avant et malheureusement aussi d’après : j’étais entré en elle comme un voleur de cœur, je n’en suis pas sorti indemne, prisonnier de ses baisers ! Alors qu’elles revenaient toutes toujours, je savais qu’il n’y aurait qu’elle que j’attendrais tous les jours (ça prend une minute pour remarquer quelqu’un, une heure pour l’apprécier, une journée pour l’aimer, mais une vie pour l’oublier), même si je ne pouvais vivre ni avec ni sans elle !!! Contrairement à la chanson de Simon et Garfunkel ayant pour titre son prénom, elle avait certes fait trembler ma confiance quotidiennement, m’avait bien mis à genoux, mais si elle n’avait pas (du moins pas encore) mis quelqu’un à ma place dans le lit, je n’avais pas la tête à me rouler sur le plancher à rire, car elle ne m’aimerait plus ! On ne peut donc pas parler de dénouement heureux (car sa définition est une histoire qui n’est pas encore terminée), mais pour autant je n’avais plus peur d’aimer… plutôt de ne plus être aimé : je suis fait pour les rencontres, pas pour les adieux, et si aimer est plus fort que d’être aimé, faut pas déconner non plus !!! Lacan disait que « Notre désir est que l’autre désire notre désir » et justement, notre échec était alors la preuve que le désir n’était peut-être pas assez puissant : on allait bien ensemble, mais on n’était pas si bien ensemble ! Alors que le grand Oui me donne des émotions fortes, voire la gerbe, avec elle c’aurait pas été pareil car quand on aime on se tait : l’amour est une prière qui se finit à l’église ! Mais sans partage, le don de soi ne nourrit pas ! J’avais été sur un petit nuage, mais prendre de la hauteur ne m’avait pas réussi : les nuages d’orage m’avaient vite fait pleuvoir des larmes jusqu’à plus bas que terre ! L’union avait été belle à pleurer, la séparation était triste à en chialer. Tout ça parce que sa pudeur de la vérité avait tout fait capoter : je m’étais amouraché [5] d’elle, elle m’avait arraché le "peu" d’Amour que j’étais capable de donner… mais que cette Madame Zèle (trop ou pas assez, sur ou sous joué, jamais là où on l’attend, toujours là où on l’attend pas) avait révélé ! Finalement, cette non-histoire douloureuse m’aura beaucoup appris sur les rapports humains, notamment amicaux et sentimentaux, et je ne peux que la remercier de m’avoir mis le pied à l’étrier de l’Amour (même si elle a usé le mignon jusqu’au trognon : elle n’était pas l’amour de ma vie de mortel, mais la mort de ma vie amoureuse) ! Cela reste ma seule et unique histoire platonique, mais finalement quelle belle histoire, douloureuse certes, mais belle quand même !

 


[1] « Chaleur très vive ». L’ardeur du feu : Vivacité ou vigueur que l’on apporte à faire quelque chose ; Passion amoureuse, désir ; Anges occupant un certain rang dans la hiérarchie céleste.

[2] Désordres incontrôlés dans lesquels se glisse une pensée qui échoue souvent dans l’inconscience.

[3] Démon qui prend la forme d’une femme pour séduire un homme durant son sommeil et ses rêves. Son pendant masculin est l’incube.

[4] Couler en sens inverse, généralement vers le point de départ.

[5] Engagé dans un amour peu justifié.


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  • Animateur : Après quelques années de bons et loyaux services auprès des démunis du sentiment sensuel/sexuel, tu t’es donnée une nouvelle mission, et par là-même tu as lancé un nouveau "défi" à la société !
  • Ulla : « Moui, même si je ne me considère pas comme une missionnaire (déjà parce que je ne suis pas fan de cette position), mais plutôt comme une exploratrice de nouveaux champs d’action de la prostitution. En fait, ayant vu tout le bien physique et moral (qui en découle) que je pouvais apporter aux exclus de la vie sociale, j’ai commencé à m’intéresser à ceux qui sont le plus à la marge de la marge, ceux que la société cache sous le tapis de la "normalité" en les stigmatisant comme handicapés ou invalides ! En fait, ce que je ne supporte pas, c’est la façon dont on ignore, de manière plus ou moins prononcée, ceux qui ne sont pas/plus "dans le coup" : autant la "bonne société" s’efforce (avec plus ou moins de conviction) de remettre sur les rails ses frères et sœurs valides ayant connu des aléas de vie professionnelle, autant elle se contente de créer une société parallèle "light" pour les "pseudos citoyens" ayant un handicap physique/psychique de naissance ou après un accident de vie ! De mon point de vue, notre civilisation dite "moderne" (sachant que les "primitifs" pratiquent plus concrètement la solidarité, quitte à léser le groupe, mais justement pour que la communauté reste unie, chaque membre étant partie prenante du grand tout) fait tout ce qu’elle peut pour maintenir le handicap dans une sphère à part, dans mais parallèle au monde "normal" (entendu comme valide), tout ça pour ne pas être confrontée à la dure réalité (où nul n’est parfait) qui sous-tend qu’en-dehors de la validité point de salut ! Nous savons tous très bien que nous ne sommes pas à l’abri de "péter un câble", qu’un accident est vite arrivé, mais pour nous éviter de penser à cette "déchéance" et continuer à vivre comme des surhumains qui peuvent (et veulent souvent) tout, nous sommes tous prêts à ghettoïser des personnes présentant un handicap, quel qu’il soit, physique ou psychique, inné ou acquis !!! »
  • Je suis assez d’accord avec toi ! On le voit d’ailleurs très bien dans le monde professionnel où une personne en fauteuil roulant peut très bien travailler à un bureau sans adaptation spécifique, alors que souvent les entreprises préfèrent payer une amende (pour les boîtes de plus de vingt salariés il y a obligation légale d’y avoir un certain pourcentage de personnes ayant un handicap). Concrètement, comment exerces-tu ton activité et quelle est ta démarche ?
  • U : « Déjà, j’ai choisi de travailler à proximité des lieux où l’on s’occupe vraiment des personnes à handicap. Toutefois, pour éviter qu’on me prenne pour une pute qui ne cherche qu’à se faire de l’argent sur le dos de personnes qui ne sont pas en pleine possession de leurs moyens, j’ai d’abord commencé par expliquer aux équipes (tant médicales que sociales) en charge de ces personnes quel était le fond de ma démarche volontariste. Ces professionnels étaient plus surpris que choqués (certes les personnes handicapées passent de plus en plus souvent à la télé, mais leur sexualité reste un sujet d’incompréhension, de perplexité, de doutes et d’ignorance), mais ils me confirmèrent que mon initiative avait du sens. En effet, même si les choses ont – un peu – évolué, un infirmier me confirma qu’il n’était toujours pas évident pour des personnes handicapées de pratiquer l’amour-gigogne (sachant qu’avant, les directions des centres ne voyaient pas du tout d’un bon œil ces joyeuses gaudrioles, mais peut-on empêcher les gens de s’aimer ?), alors que les handicapés ont des sentiments, des désirs, des tourments, bref qu’ils sont/restent humains comme tout un chacun ! Intrigué par ma démarche, le personnel de santé m’aida dans mon étude des besoins en me permettant de discuter avec des personnes ayant différents types de handicap. Ne se sentant pas jugées, car moi-même étant en marge comme elles de la société, ces personnes s’empressèrent de me faire part de leur besoin d’intimité, de la nécessité d’avoir une vie sentimentale et sexuelle, de leurs difficultés dans la concrétisation de leur épanouissement sensuel (encore plus que les valides, même si le handicap peut rapprocher les cœurs) ! En effet, pour beaucoup, le plus simple était de s’adonner au sexe mécanique, par le biais d’une pompe à vide (appelée aussi Vacuum, elle simule une aspiration et fait monter le sang à la tête de nœud) pour les hommes, par le biais du vibromasseur pour les femmes. Bref, rien de très sexcitant ! Pour autant, en Hollande, au Danemark ou encore en Australie, les handicapés peuvent se faire payer des actes sexuels par des prostituées sur les fonds publics (par exemple en Hollande la sécurité sociale prend en charge cela jusqu’à deux fois par mois au domicile ; au Danemark, en Belgique, en Allemagne ou en Australie, les visites dans des bordels adaptés sont prises en charge ainsi que le transport). Partant du constat que tous les handicapés n’ont pas la chance de rencontrer l’âme sœur ou d’avoir une vie sexuelle, ces pays ont créé ce qu’on appelle pudiquement des services "d’aide sexuelle directe", proposant aux handicapés des soins pas tout à fait comme les autre : jeux sensuels, caresses, massages, tendresse, masturbation parfois. Plus qu’une forme de prostitution déguisée (les prostituées/thérapeutes sexuelles sont volontaires et s’adressent uniquement aux hommes et femmes en situation de handicap), il s’agit plutôt de la reconnaissance timide du droit universel de chacun à avoir une vie intime par le biais de soins érotiques donnés par des assistantes et des assistants sexuels spécialement formés. En effet, beaucoup de spécialistes estiment que la restauration de la fonction sexuelle joue un rôle majeur dans la réintégration sociale du blessé médullaire (touché à la moelle osseuse). Une telle considération a permis de conduire au concept même de santé sexuelle, celle-ci étant définit par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « l’intégration des aspects somatiques, affectifs, intellectuels et sociaux de l’être sexué de façon à parvenir à un enrichissement et à un épanouissement de la personnalité, de la communication et de l’amour ». Bien qu’elle ne se rapporte pas explicitement aux handicapés physiques, cette définition est particulièrement utile dans une démarche thérapeutique. Elle indique clairement que le problème, loin d’être purement sexuel, implique l’individu tout entier dans sa vie organique, psychoaffective et socioculturelle. Si bien que devant l’enthousiasme des personnes à handicap, les personnels de différents centres spécialisés m’ont laissé librement exercer mon activité si utile à leurs patients (de toute façon, je ne fais rien d’illégal, au pire on aurait pu m’embêter pour trouble à l’ordre pubis). J’ai donc choisi de travailler à proximité des établissements pour handicapés moteurs et psychiques (légers pour ces derniers, l’humain étant naturellement fourbe, je ne cherche pas non plus les ennuis, sauf si un médecin déclare son patient apte à gérer ses pulsions et les émotions sexuelles). Me sachant plus en sécurité avec ceux que la société juge anormaux (alors que la "bonne" société est truffée de sociopathes qui "s’ignorent" – ou plutôt qu’on feint d’ignorer jusqu’à ce que le drame arrive), je pratique des tarifs "sociaux", la peur en moins compensant les difficultés toutes relatives de ma nouvelle tâche, voire même je travaille gratuitement pour certains malades sans ressources, même si j’espère bien qu’un jour il existera une Couverture Sexuelle Universelle. J’estime en effet que je fais beaucoup de bien, autant sensuel (donc moral) que "bassement" physique (d’où aussi un meilleur rapport à ce corps qui pour une part fonctionne toujours comme avant, l’autre restant à rééduquer et à appréhender – certains ont besoin de prothèses insérées en permanence dans chacun des deux corps caverneux, le principe étant de redonner à la verge une rigidité la plus proche des conditions physiologiques), en développant de nouvelles sensitivités érogènes ».
  • Félicitations, car c’est vrai qu’il n’y a aucun mal à faire du bien et ces personnes en ont souvent bien besoin ! D’autant plus que grâce à cela tu as rencontré des personnes extraordinaires, dont une en particulier qui t’as tapée dans l’œil !
  • U : « Tout à fait !!! Touchée par l’humanité et l’optimisme des nouveaux acheteurs de mes charmes, j’ai littéralement craqué pour un client/usager/patient paralysé sous la ceinture (enfin sous le slip pour être précise, donc l’appareil sensuel/sexuel marche à peu près, après dépoussiérage) ».
  • Formidable ça ! Raconte-nous comment tout cela est arrivé s’il te plaît !
  • U : « Avec grand plaisir ! Faisant ma tournée habituelle des centres de réadaptation, une équipe soignante me parla d’un homme arrivé un mois auparavant suite à une chute de cheval, et qui avait le moral dans les baskets (ce qui, pour quelqu’un qui ne sent plus ses orteils, est encore pire que pour une personne bien campée sur ses deux pieds). Encouragé par d’autres handicapés qui me fréquentaient et averti par le personnel de mon profil et de mes possibles prestations, cet homme voulut bien me rencontrer, à la seule condition qu’il ne s’agisse que de discuter ! N’étant pas psychologue (puisque j’avais arrêté mes études du fait de mon passage dans la prostitution professionnelle, autre forme de "thérapie"), j’étais pour lui une simple connaissance avec qui il passait du bon temps, une copine qui le considérait comme l’homme qu’il était et non comme le paralysé que la vie avait fait de lui ! Pour autant, au gré de nos nombreuses conversations, je sentais bien qu’il se confiait de plus en plus à moi et qu’une affinité extraprofessionnelle était en train de se développer ! Tant et si bien qu’un jour, sans aucune arrière-pensée concernant mes prestations (dont il ne voulait d’ailleurs rien savoir, estimant que cela ne le regardait pas), il m’avoua que ce qu’il lui manquait le plus, au-delà du contact charnel, était de se sentir aimé, comme avant quand il était "normal" ! En effet, après son accident, sa concubine passait régulièrement le voir, tentant vaille que vaille de lui remonter le moral, chose plus que difficile quand le patient considère qu’il n’est plus que la moitié de lui-même ! Même si je pense qu’elle l’aimait vraiment, elle n’a pas supporté de le voir ainsi, non seulement en fauteuil roulant, mais qui plus est dans cet état mental (incompréhensible pour le commun des valides) où tout un monde et toute une conception de soi et de son corps basculent dans le rejet et le refoulement de sa vie d’avant, protection mentale pour tenter de supporter le présent et l’avenir en évitant de se lamenter sur le « qu’est-ce que je suis devenu ? » et le « c’était mieux avant, mais tout est foutu à présent ! ». Toujours est-il qu’elle avait fait ce qu’elle pouvait, mais vu que lui n’avait pas eu le déclic de s’en sortir, c’était quasiment peine perdue ! De mon côté, étant donné que je ne l’avais pas connu auparavant, je le voyais et je le prenais tel qu’il était, avec ses qualités et ses défauts, mais ne considérant nullement que son handicap soit une "tare" ! Ainsi, au fur et à mesure de nos fréquentations purement amicales, voyant que le courant passait décidemment plus que bien, je lui proposai que l’on se rencontre dans un autre contexte que le centre de réadaptation. Nous sortions au cinéma, au restaurant, bref tout ce que l’on fait quand on est bien avec l’autre et qu’on veut passer de bons moments avec lui/elle. Étant passée petit à petit de l’entraide humaniste à l’amitié, puis tendant irréversiblement à tomber amoureuse de lui, je voulais plus que tout au monde que cet homme paraplégique abandonné par ses moitiés (comme quoi, que ce soit sa moitié basse/physique ou sa moitié sentimentale, les deux lui faisaient désormais défaut) retrouve le goût et les plaisirs de la vie autant que de la chair ! »
  • Justement, comment sa situation de handicap joue-t-elle sur sa vie sexuelle ?
  • U : « Étant donné qu’il s’agit tout de même de choses délicates à aborder avec quelqu’un, d’autant plus quand on commence à avoir des sentiments pour la personne, dès l’origine de la présentation de mes activités aux équipes soignantes j’ai cherché à en savoir plus, tant du point de vue du vécu pratique des patients que des aspects théoriques élaborés par les soignants. Comme le comportement sexuel relevant des aspects somatiques est sous la double commande des centres encéphaliques du cerveau et des centres spinaux de la moelle dont le fonctionnement est de type réflexe, toute lésion de la moelle épinière chez l’homme conduit inévitablement à un dysfonctionnement génito-urinaire (chez la femme, les problèmes organiques semblent moins importants car l’atteinte neurologique n’influence ni la fécondité, ni le déroulement des rapports sexuels). Dans le cas de la paraplégie, elle est généralement associée à des troubles moteurs, vésico-sphinctériens (les sphincters gérant tant les contractions du rectum que de la verge/vagin) et génito-sexuels, dont la gravité varie selon le niveau de la lésion (sachant que la paraplégie complète engendre une absence totale de sensibilité et de motricité en dessous de la lésion). Ainsi, même si la plupart de ces hommes et femmes blessés médullaires présentent des troubles génito-sexuels, la médecine associée à une rééducation sexologique de qualité peut permettre d’en venir à bout, si bien que l’orgasme est possible ! Déjà, tout blessé médullaire peut opérer un transfert érogène, les paraplégiques ayant la capacité de déclencher les réactions orgasmiques par la stimulation de zones qui ne sont pas directement génitales : mamelons, lèvres, bouche, peau du cou ou toute autre partie sensible du corps (chez la femme, cette diffusion des zones érogènes semble se faire plus facilement). Ce transfert érogène dépend de l’acceptation du nouveau schéma corporel car pour les personnes handicapées, l’épanouissement de la sexualité reste lié à la capacité de faire le deuil des anciennes possibilités et à la valorisation de l’image et de l’estime de soi. Plus que pour d’autres encore, climat de confiance, relation amoureuse et affective de qualité sont prépondérantes, afin de bien faire passer le message que corps infirme ne veut pas dire (et loin de là) corps infâme !!! Pour ceux qui ont des dysfonctions érectiles, l’objectif est d’aboutir à une érection susceptible de répondre aux exigences relationnelles, et en cela la rééducation sexuelle est essentielle ! Avec la répétition des entretiens sexologiques et des explications autour de la nouvelle situation physiologique, la personne saura assez rapidement que la paraplégie ne signifie nullement privation de toute activité sexuelle. En effet, l’érection de type mécanique peut être déclenchée par la stimulation locale ou par certains attouchements en territoire sous lésionnel. Il suffit pour cela d’entretenir les zones réflexogènes habituelles (région périnéale, face interne des cuisses, marge anale), de même que certaines autres que l’on aura préalablement recherchées. Une partenaire (femme habituelle ou professionnelle comme moi) suffisamment disposée comprendra aisément que le succès de ces manœuvres intimes dépend en grande partie de ses propres initiatives et de son habileté. Directement en rapport avec le syndrome lésionnel, l’érection réflexe est une érection proche de la normale, qui s’obtient par une stimulation appropriée de la région génitale. Rare, l’érection psychogène est induite par l’évocation érotique et est ressentie par le sujet comme un vague besoin mictionnel (du latin mingere, « uriner »), s’agissant, dans ce cas, de simple dilatation molle de la verge plutôt que d’érection vraie. Les rapports seront évidemment très difficiles, voire impossibles. Quoi qu’il en soit, les troubles de l’érection, s’ils existent, sont facilement accessibles aux thérapeutiques (Viagra, pompes à vide, injections intra-caverneuses de prostaglandines – elles constituent pour certains d’authentiques prothèses chimiques, le produit étant injecté dans la verge par le patient peu avant chaque rapport). Si besoin est, on peut également recourir à des prothèses péniennes dont le principe est de redonner à la verge une rigidité la plus proche des conditions physiologiques. Il existe ainsi des tuteurs rigides ou semi-rigides insérés en permanence dans chacun des deux corps caverneux. Les prothèses hydrauliques sont mieux adaptées car elles permettent à la verge de conserver un état de repos et d’être commodément sollicitée à volonté, un réservoir hydraulique assurant le remplissage de deux ballonnets intra-caverneux gonflables au moyen d’une poire de commande installée dans les bourses. En revanche, l’éjaculation (qui peut fonctionner de manière réflexe) est très difficile à obtenir chez l’homme paraplégique au cours des rapports sexuels ou de la masturbation (certaines lésions médullaires autorisent une émission séminale, mais elles entravent le déroulement ordinaire de l’expulsion, l’éjaculation se faisant alors sans jets ni contractions musculaires, elle est qualifiée de "baveuse"), alors que chez la femme paraplégique la lubrification est le plus souvent possible, les caresses génitales ou l’excitation psychique suffisant souvent à la provoquer. En-dehors du coït, un vibreur (placé sur le frein du prépuce et qui vibre aux alentours de 100 Hertz avec une amplitude de 2,5 mm) permet, selon le niveau de la lésion et sa gravité, d’obtenir dans trois-quarts des cas une éjaculation. Heureusement que l’orgasme masculin ne se réduit pas à l’éjaculation ! Ainsi, le para-orgasme se définit par l’ensemble des manifestations associées à l’éjaculation : transpiration, augmentation de la tension artérielle, contractures des abdominaux, puis détente. L’intensité du para-orgasme est décrite par les hommes paraplégiques comme étant assez forte et euphorisante, quasiment équivalente à l’orgasme masculin. Malheureusement, les paraplégiques bas présenteraient des orgasmes émoussés, bien que l’introduction dans la relation sexuelle de la dimension affective et de l’imaginaire compense souvent, d’une façon ou d’une autre, certains déficits sensitifs. Heureusement pour lui, Andy (mon chou, mon chéri) a une paraplégie incomplète, c’est-à-dire qu’il a une persistance d’une sensibilité et d’une motricité volontaire en dessous de la lésion, en particulier dans le secteur du périnée (région entre l’anus et les parties sexuelles) ! Il souffre "juste" du syndrome du membre fantôme, mais je vais le lui activer pour le rassurer sur le fait qu’il marche toujours bien ».
  • Serait-ce abuser que de te voir à l’œuvre dans cette relation, comme nous l’avons fait jusqu’ici avec nos vêtements d’invisibilité ?
  • U : « Hum, cet homme-là c’est spécial car je tiens vraiment beaucoup à lui, mais je vais lui demander. Je ne pense pas qu’il refusera, car ça pourra toujours servir à d’autres personnes qui, comme lui (même si cela peut être sympa aussi pour les valides), sont passées par là et ont dû apprendre de nouvelles formes de sexualité ».

 

 

Andy a toujours évité les ennuis ; il se tâte, se méfie ! Ulla nous aide, « Dis-lui oui Andy, sois gentil ! ». Andy se gratte le coin du sourcil. Est-ce qu’il a envie ? Andy jette un œil à notre fille de joie et sourit ! Finalement Andy se hâte, il est un garçon poli et serviable envers autrui ! On rentre chez lui !!! Nous voici donc en mode invisible dans le nid d’amour d’Ulla et d’Andy. Nous allons assister à leur première fois, lui avec son "nouveau corps" et elle avec un éternel prospect "non client".

 

 

  • Ulla : « Je t’en prie Andy, mets-toi à ton aise sur le canapé. Je vais ranger ton fauteuil, tu n’en n’auras pas besoin pour déambuler dans notre septième ciel, très pair à pair ! À ce propos, que penses-tu de prendre du bon temps tout en voyageant dans des états modifiés de conscience ? ».
  • Andy : « Euh … c’est-à-dire ??? »
  • U : « Je suis convaincue que tout va bien se passer, et je vais tout faire pour, mais en attendant que tu te sois pleinement entraîné (notamment à l’orgasme par contraction des muscles du périnée ; pour les identifier il suffit, au moment d’uriner, de bloquer le jet en activant ces muscles périnéaux), ça peut être sympa qu’on consomme – avec modération bien sûr – des drogues qui te feront ressentir des sensations jamais éprouvées, histoire que tu reprennes pleinement conscience de tes possibilités physiques ! »
  • A : « Pourquoi pas, mais tu sais, je n’ai jamais touché à ça ! »
  • U : « Il faut un début à tout, et tu vas voir, tu ne seras pas déçu du voyage, d’autant plus avec une gentille monitrice comme moi !!! Pour te mettre en condition, je te propose en entrée des chapeaux de champignons magiques remplis d’une délicieuse farce à l’ail et aux truffes (malgré son effet délétère pour l’haleine… l’ail à une réputation de stimulant sexuel ; la truffe rend les femmes plus tendres et les hommes plus entreprenants grâce aux substances qu’elle contient, dont certaines sont très proches de la testostérone – hormone en lien avec le désir sexuel chez l’homme comme chez la femme ; les champignons magiques ouvrent en grand les chakras), suivis d’un space-cake (gâteau au haschisch, le cannabis démultipliant les sensations) au chocolat (qui stimule la production de neuromédiateurs au pouvoir euphorisant, notamment une substance nommée anandamide qui mime les effets du cannabis), le tout accompagné d’un whisky-coca (l’alcool pris en petite quantité, par son effet désinhibiteur, donne le sentiment d’une sexualité facile – même si le plaisir et l’excitabilité décroissent quand le taux d’alcoolémie augmente –, et l’effet stimulant de la caféine sur le système nerveux central fait ressentir une augmentation de la disponibilité sexuelle) ».
  • A : « Ma foi, pour une première fois dans ces conditions-là, autant essayer tout ça avec toi ! Je te fais confiance pour me faire planer psychologiquement et encore plus physiquement ! »
  • U : « Tu vas être bien servi Andy mon chéri, tu seras bien en goguette [1] ! En attendant que ça monte, que les effets fassent leur office, je vais déjà te délasser par un bon massage tout en sensualité exacerbée ! Pour préparer la phase de décollage, rien de tels que des préliminaires à base de caresses pleines de tendresse : jeux de mains, jeux de câlins coquins ! En parallèle je vais bien me trémousser pour t’émoustiller [2], tout en te léchouillant les flancs de colline et en malaxant les testicules comme des boules chinoises pour calmer l’impatience !
  • A : Ah oui, je me sens déjà tout chose/chaud !!!
  • U : Je le vois bien que tu es tout content, tu remues la queue à coup de spasmes ! {Je vais descendre jusqu’à l’entrejambe afin de tâter l’effet que je lui fais. Parfait : il a les corps spongieux correctement dilatés, il arbore une belle rampe de lancement pour bien voyager dans ses plaisirs des sens ! Voyons ce que ça donne quand je lui fais des gorgées chaudes !}. Eh beh voilà : quand je te rabote avec ma langue (qui n’est pas de bois), ton rondin ne reste pas de marbre !!!
  • A : Pfiou oui, tu m’affoles de plaisirs et de gémissements torrides ! Je sens vraiment que ça monte, à tous les niveaux !!!
  • U : Et tu n’as pas encore tout vu ! J’imagine que ce sera aussi la première fois pour toi, mais laisse-toi faire et détends-toi bien, aie confiance !!! {Bon, je vais quitter l’épicentre cause du séisme dans son slip et voir comment il réagit en attaquant par derrière ! Je vais tenter l’orgasme par stimulation de la prostate ! Je commence en massant le périnée sous les testicules juste en avant de l’anus et je remonte doucement délicatement ! Il adhère, passons alors à l’étape suivante ! Allez, je toque à la porte des perceptions délicieuses/"délictueuses" avec mon doigt donneur d’orgasme, le sphincter s’ouvre ! J’introduis mon majeur en y allant très doucement, par petits cercles concentriques, et avec des rentrées-sorties pour surexciter tout le rectum ! Maintenant qu’il est bien dilaté, c’est parti pour stimuler la zone analogue à ce qui est nommé point G chez la femme, zone qui entoure l’urètre et le sphincter urétral ! Voilà, j’y suis, à deux/trois centimètres après l’entrée de l’anus vers l’avant, je lui masse longuement la prostate !}
  • A : Waouh, ça c’est des sensations voluptueuses ! Avec ce que tu m’as donné comme drogues avant, je ressens une profonde chaleur agrémentée d’intenses plaisirs : je décolle complet !!!
  • U : Hé hé, c’est fait pour ton bien Andy chéri ! Maintenant que tu es rassuré sur tes sensibilités bien éveillées, tu vas pouvoir pénétrer l’antre du plaisir ! En plus, je vais booster les effets que je te fais avec un préservatif à striures !
  • A : Ah zut, flûte, crotte alors ! Voilà que la machinerie, que tu avais bien huilée, se grippe avec un retour rapide de la flaccidité [3] !
  • U : Ce n’est pas grave, ce phénomène est fréquent et mal compris. Il suffit que j’utilise un élastique glissé à la racine du pénis : ce dispositif va s’opposer à un retour veineux brutal et à la détumescence [4], ainsi tout va bien se passer !!! Viens en moi, je vais te tendre et te détendre en même temps !!!
  • A : Ah oui, comme c’est bon, ça réveille en moi pleins d’émois oubliés ! Il faut que je m’accroche aux draps pour rester sur terre avant de vraiment m’abandonner au septième ciel !
  • U : Au contraire, vas-y lâche-toi ! Laisse-toi totalement submerger par ces sensations et envole-toi de jouissance !
  • A : Merci à toi, c’est juste énorme comme je suis en transe chimique hormonale des neurones !!! Par contre, je sens que je ne vais pas faire long-feu avant que n’éclate le feu d’artifices {s’il n’explose pas forcément, au moins qu’il implose} !
  • U : Attends, je vais calmer le jeu et on va tester l’injaculation, une technique orientale qui permet d’obtenir un orgasme sans éjaculation et sans période réfractaire. Je vais trouver ton point Jen-Mo (ou point Hui Yin), situé entre l’anus et le scrotum, et y appliquer une compression avant l’orgasme ! {Je parcours cette zone jusqu’à rencontrer un petit creux, voilà, et maintenant je fais une stimulation de longue durée}.
  • A : Parfait, en même temps je vais mettre en application mon entraînement qui consistait à reculer le plus longtemps possible la phase éjaculatoire tout en s’approchant le plus possible du pic orgasmique ! J’avais déjà identifié le point de non-retour (point au-delà duquel la phase éjaculatoire ne peut plus être maîtrisée). Cet orgasme est souvent plus fort qu’un orgasme avec éjaculation et peut durer jusqu’à plusieurs minutes !!!
  • U : Hummm, tu m’en diras et montreras tant !!!
  • A : J’en ai des friselis [5] de plaisir sur toutes les parties en vie ! En nous unissant, qui plus est à l’unisson, nous faisons un voyage horizontal à deux ! Ça y est, nous sommes, en même temps, au firmament de la jouissance ! Il y a de quoi rester coi après un tel coït : l’orgasme sous drogues est vraiment l’épanouissement de tous les sens, le nirvana qui pousse jusqu’au jouitième ciel [6].

 


[1] « Joyeux festin où la liberté est de règle » : être en goguette signifie être excité, être de joyeuse humeur, souvent grâce à des libations un peu trop abondantes.

[2] Mettre dans une excitation gaie qui porte à la jouissance, au plaisir : dérivé de amoustillé « qui est sous l’effet du vin nouveau ».

[3] État de repos de la verge.

[4] Retour à l’état de flaccidité de la verge.

[5] Légers mouvements souvent accompagnés d’un murmure, d’un doux bruissement.

[6] Dans l’Antiquité, on pensait que la Terre était le centre du monde. Les astres et les dieux avaient été imaginés dans des sphères de cristal, chaque sphère représentant un ciel. Il y avait alors un ciel pour chaque planète (soleil, lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne), soit sept au total (l’achèvement parfait). On disait à l’époque, lorsque l’on avait du plaisir à quelque chose, que l’on était « ravi au ciel ». Après que les théories de Galilée aient été démontrées, on garda « être au septième ciel », pour conserver une référence aux dieux dans l’organisation des astres.


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  • Animateur : Après t’être enfuie du monde de la prostitution nauséabonde, tu as donc fait un détour par la case « Star du X », milieu qui t’a tout autant dégouté, voire même plus ! Où en es-tu aujourd’hui dans tes choix de vie ?
  • Ulla : « J’ai repris mon parcours prostitutionnel là où je l’avais laissé, mais en changeant radicalement de cibles ! J’ai en effet décidé de joindre l’utile à l’agréable en faisant œuvre sociale, encore plus que mes collègues ».
  • Comme tu le dis, tes consœurs (et confrères) font déjà du social en prenant sur elles (et eux) les épanchements sexuels de clients qui ne peuvent ou ne veulent les soulager dans le cadre d’une relation classique, "préférant" ainsi un service marchand. Que fais-tu de plus, ou de mieux ?
  • U : « Disons que mes compagnonnes d’infortunes sont plutôt des généralistes et qu’elles prennent ce qui leur tombe sous la dent (façon de parler bien sûr, vaut mieux éviter d’y mettre les dents, au risque de railler le casque du client). Après avoir essayé différents marchés, je me suis spécialisée dans l’accompagnement (à défaut de traitement) de la pauvreté et de la misère sentimentalo-sexuelle ! Ce n’est pas parce qu’on ne fait pas beaucoup de bruit qu’on n’est pas importantes, puisqu’au final la prostituée est au sexe ce que le psy est à la tête : ça vide ! À présent, j’exerce devant des lieux stratégiques fréquentés par les socialement démunis (en termes financiers, familiaux, d’intégration professionnelle et/ou sociale, etc.). Même si je me sentais déjà utile auparavant, j’avais vraiment envie de faire plus : plutôt que de vider les bourses de clients obsédés par leur plaisir, je voulais donner de ma personne pour soulager à mon petit niveau ceux qui souffrent vraiment, ceux pour qui la vie est loin d’être une partie de plaisir ! Ça doit être mon éducation religieuse qui me pousse à cela, mais toujours est-il que je veux vraiment aider mon prochain en lui apportant en tant que pute un peu de douceur dans ce monde de brutes !!! »
  • Finalement, telle une Robine des bois, l’argent que tu avais pris aux riches te permet de continuer ton activité en donnant du plaisir aux pauvres ?
  • U : « Tout à fait, c’est un peu la "libido du cœur", en faisant des tarifs réduits sur des prestations qui ne le sont pas. L’idée est d’apporter écoute et soulagement à des gens que la société ne regarde plus, ou alors de travers ! Moi, je leur donne mon épaule pour qu’ils déballent ce qu’ils ont sur le cœur, puis je m’occupe de leur rendre un peu de dignité humaine en les valorisant sur les plans émotionnels, sensuels et finalement/éventuellement sexuels !!! En somme, je fais de mon mieux pour remettre ces gens dans le circuit de la vie en tablant sur un esprit serein dans un corps retâtant enfin du sein ! »
  • Que dire de plus, si ce n’est que c’est une belle mission que tu t’es assignée. Respect ! Chapeau bas !!!
  • U : « Merci, mais je ne le fais pas pour la gloire ! C’est tellement bon de se sentir vraiment utile, et un « Merci je me sens un autre homme, grâce à vous je reprends du poil de la bête ! » ça vaut tous les billets du monde !!! »
  • Justement, as-tu un cas symptomatique à nous raconter pour que l’on comprenne bien en quoi consiste ton œuvre sociale ?
  • U : « Eh bien, disons qu’il n’y a pas d’exemple type car la détresse sociale peut venir de tous les horizons, de la précarité professionnelle à la misère affective (autant sentimentale que familiale) en passant par la dévalorisation sociale. Mais je vais vous conter l’histoire d’un gars qui cumulait bon nombre de casseroles et qui s’en est sorti, un peu grâce à moi car je lui avais remis le pied à l’étrier, mais beaucoup grâce à lui car il avait retrouvé confiance en sa personne ! Il s’appelait Rémi et était sans famille depuis qu’il avait intégré l’armée, au grand dam de ses parents qui voulaient le voir reprendre leur petit magasin de province. Lui qui rêvait de grandes aventures fut servi pendant de nombreuses années à barouder autour du monde. Malheureusement pour lui, ce bon petit gars avait un cœur gros comme ça et le génocide du Rwanda l’écœura. Fâché avec sa hiérarchie qui ne voulait rien faire de spécial pour éviter le massacre des civils, il déserta les rangs et alla aider ceux qui avaient besoin de lui. Toujours est-il qu’à son retour en France il fut traduit devant un tribunal militaire et sa grande muette de famille lui tourna le dos, le laissant désarmé dans un monde civil indifférent à sa bravoure d’antan. N’ayant que très peu de formation, si ce n’est celle du maniement des armes, il n’arrivait pas à se réinsérer dans une société qui ne voyait en lui qu’un soldat gros bras. Profondément marqué par les horreurs de la guerre civile, il ne voulait même pas sortir en soirée, histoire de s’en sortir ou du moins avoir un temps-mort ! Rejeté par les siens (naturels et adoptés), démoralisé au point de ne chercher ni un travail ni d’éventuelles fiançailles, il errait en ville comme une âme en peine, seuls les antidépresseurs le maintenant en "vie" ! Ayant horreur de voir des gens malheureux, j’allais bavarder un peu avec lui, prenant tous les deux un café pour nous réchauffer le cœur et le corps. Étalant au gré de la conversation ses désirs inhibés de retour à la société, il m’expliqua qu’il était sous tutelle médicamenteuse mais que ses antidépresseurs ne faisaient que le maintenir sous la dépendance d’un "paradis" artificiel. Poussant plus loin le questionnement, il m’avoua sans tabou que son plus grand désespoir était de se sentir « mou du bout », même s’il relativisait tout ça par le fait que de toute façon il ne parvenait pas à supporter sa situation actuelle et donc n’était pas en mesure de plaire à qui que ce soit ! Émue aux larmes par ce grand gaillard qui avait résisté aux balles mais n’attendait qu’une flèche en plein cœur de la part de Cupidon, je pris le GI Joe sous mon aile pour le conduire vers le septième ciel. La première étape fut de lui faire comprendre qu’il n’avait plus besoin de ses béquilles pharmaceutiques, que son absence de trique devait se gérer directement auprès de l’organe sexuel par excellence, le cerveau ! Ainsi, je mis en place toute une stratégie pour le mettre à l’aise, faire comme s’il venait de me draguer et que j’étais tombée sous son charme (sachant qu’il était plutôt beau gosse, une fois rasé et habillé sans son survêt’ treillis). Dans une ambiance coquette et coquine, je cherchais à remettre en branle ses sensations et émotions par le biais d’une lumière tamisée aux bougies, d’une musique douce mais entraînante, de senteurs sexotiques, le tout épicé par une gestuelle sensuelle et langoureuse. Sachant qu’il avait été affaibli du chibre par ses médicaments, je pris mon temps pour lui faire monter le plaisir au cerveau puis le faire doucement descendre jusqu’à sa mécanique auparavant défectueuse. Toute en sensualité et sensibilité, je fis en sorte qu’il ait à nouveau envie et qu’il se rende compte qu’il était tout-à-fait capable de ressentir du bien, étape préalable au fait qu’il partage ce bien-être avec sa partenaire. Alors que c’était moi qui faisais le gros du travail, je sentais au fur et à mesure des préliminaires qu’il reprenait confiance en lui : ses gestes étaient de plus en plus sûrs, la tendresse faisait à nouveau son office, il prenait des devants qu’il n’aurait pas tenté peu de temps auparavant ! La bête était seulement endormie, il suffisait de lui redonner du poil pour qu’elle se réveille !!! Suite à cela et au bonheur orgasmiquement – plutôt que pharmaceutiquement – chimique qui fit des étincelles dans sa tête, Rémi se sentait beaucoup mieux psychologiquement. Redevenant un homme dans sa partie intime (ce qu’il n’avait jamais cessé d’être, mais le sexe et le désir qui l’accompagne font partie intégrante de notre identité et de notre bien-être), il était d’autant plus d’aplomb pour se confronter au dur monde professionnel. Rassuré sur ses capacités à plaire et à faire du bien dans le travail au corps, il était remonté comme une horloge pour prouver ses aptitudes, ce qu’il fit à merveille dans son nouvel emploi de secouriste. Avec l’accord des psychologues traitant sa dépression – anciennement – chronique, il remplaça progressivement sa pharmacopée industrielle par de nouvelles rencontres (non professionnelles) et la chimie émotionnelle induite. Il était à nouveau valorisé socialement autant que sexuellement, l’un allant avec l’autre dans son cas comme pour tant d’autres névrosés car frustrés de par leurs conditions de sous-homme psychologiquement et/ou socialement inventées ».
  • Effectivement, encore une belle preuve de ton utilité sociale. Comme quoi, il suffit d’une petite pichenette pour que la confiance en soi et en les autres reparte et qu’elle alimente un cercle vertueux où tout ne peut aller que de mieux en mieux !
  • U : « Exactement ! Ce n’est pas moi et mes modestes services qui vont solutionner les problèmes de précarité sociale/professionnelle//sentimentale/sexuelle, mais j’apporte ma petite pierre à l’édifice et cela peut (et doit) servir de première marche pour enfin remonter l’escalier de l’épanouissement personnel !!! »
  • Bien résumé Ulla ! La démarche ne peut qu’être personnelle, mais c’est sûr que tu remets beaucoup de choses en mouvement ! Ce n’est pas tout ça, mais on va te laisser vaquer à tes saines occupations sociales.
  • U : « Oui, d’autant plus qu’avec la crise, je ne chôme pas avec les chômeurs et autres précaires au bout du rouleau ! »

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