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  • Une godiche mal lunée qui minaude en maraude (recherche de client en parlant des taxis) et a donc plus besoin d’un chaperon (coiffure à bourrelet terminée par une queue que portaient les hommes et les femmes du Moyen Âge ; grand voile dont les veuves se couvraient la tête ; personne respectable, généralement d'un certain âge à qui l'on confiait naguère, pour des raisons de convenance et notamment pour les sorties, la surveillance d'une jeune fille ou d'une jeune femme) que d’un chapon (jeune coq châtré, jeune pousse de vigne qui ne produit pas encore de raisin) ; heureusement, la duègne (femme âgée, chargée de veiller sur la conduite d'une jeune personne) règne.
  • Je suis toute grande ouverte pour en parler.
  • T’as ou tu aimes une spécialité cul-inaire ?
  • Tu as bonne mine, j’espère que le crayon c’est pareil
  • Imagine que mes seins sont des robinets d’eau chaude et froide et que tu dois tirer de l’eau tiède
  • Je ne te dis rien, mais on s’est compris.
  • Je lui mets ma friandise dans le Flambys, tu tires la languette, pour démouler c’est plus rigolo/facile, puis je lui mange le caramel en gobant le flanc
  • Cette chaudasse ne me lèche pas de glace, enfin si, pilée, c’est chaud-froid de crème glacée
  • quand il y a contact, le courant passe entre nous
  • J’adore lui bouffer son oignon blanc qui croque sous la dent / craque en même temps que ses cornichons
  • Tu es prêt ? oui, je suis près
  • Lui mettre dans son cul-cul ma praline : Art (cul-inaire) is anal
  • C’est juste dans ta tête de nœud parce que t’es dans son cul.
  • Fourrer la dinde jusqu’aux marrons
  • Manger la pomme d’amour d’Adam jusqu’au trognon, mais sans les pépins
  • Une flûte de pine (de pain), un sac à pain (pine)
  • Je l’ai eu grâce à mon téléphone polissonnerie (propos licencieux, d’un tempérament libertin, paillard)
  • Je te déshabille ? … enfin pardon, je te débarrasse de ton manteau ! Il faut que je te lèche … enfin pardon, que je te laisse ! Décidément ma fourche n’arrête pas de languer.
  • Il faut bien préchauffer le four avant d’enfourner la grosse dinde
  • Tu es top en topless, tu me scies ! Non, c’est toi qui me scies en deux à me limer comme ça
  • Je suis obsédé par ses brioches comme Marcel par ses madeleines
  • peinture sur soi
  • J’ai gémi quand j’ai mis dedans
  • À la bonne heure du bonheur des dames
  • Pourvu que ça (reste) dur[e] pour bien lui bourrer le mou
  • Le sexe, et le cul, n’est pas sale quand il est propre.
  • Faire le tapin (racoler dans la rue) avec son popotin
  • Une aventure t’appelle, n’hésite pas et cours vers elle.
  • D’abord tu trempes bien ta nouille quand elle est frémissante, ensuite quand elle est al dente (enfin non, il faut qu’elle soit ferme sous la dent mais il ne faut pas la mettre « à la dent », ça fait mal et ça raille la penne) tu sors la nouille pour qu’elle la goûte jusqu’aux noisettes à beurre.
  • Y a pas que le sexe dans la vie, il y a aussi les seins et le cul
  • Prendre son bon pied (de cochon), bon œil (de chien battu)
  • Pas d’histoires de cœur, que de cul
  • Le désir s’accroit quand l’effet se recule (Corneille)
  • Tu vas prendre cher, c’est moi qui régale.
  • Refiler la trouille (vaut mieux ça que la chtouille) [blennorragie ou gonorrhée (aussi appelée familièrement chaude-pisse ou chtouille) est une infection sexuellement transmissible. C'est une infection des organes génito-urinaires]
  • Plutôt que de chier dans, je paye mon ben [bénard, benard ; béni-bénard ; Pantalon, pantalon à pattes d'éléphant (étroit aux genoux et large aux pieds), culotte ; en parlant d'une serrure, qui peut s'ouvrir aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur] si tu montre tes nuts
  • Elle a tellement le feu au cul qu’elle porte des strings en amiante
  • Folle du cul, elle aime les chauds de la bite
  • Tu pousses le bouton un peu loin, tu vas toucher le fond
  • Petit bouton à disposition pour déclencher toute une gamme de sensations/satisfactions
  • Je l’ai culbutée [faire l’amour, posséder sexuellement : du moyen français culer, « frapper au cul », et de buter (heurter un corps, s’en tenir à quelque chose ou quelqu’un avec obstination)] comme un culbuto (objet ou personne mettant la tête en bas et les jambes en haut, pour retomber de l’autre côté) au lit.
  • Ces belles fesses tomates, rouges écarlates, à farcir
  • Le fessier, cette lune resplendissante, se rapproche de la figure géométrique parfaite qu’est le cercle !
  • Avec elle, faire la bagatelle {(Empr. à l'ital. baia « plaisanterie », L'a. fris. *baga « courbe », une baie étant une côte formant comme une bouche ouverte sur la mer [Gén. au plur.] Galanteries, amourette ; Faire l'amour. Acte, parole, écrit de faible valeur, et plus généralement toute chose frivole ne méritant pas qu'on lui accorde une grande importance, Ensemble des petits riens de l'existence qui ne méritent pas qu'on s'y arrête. 1. Préoccupations légères, divertissements futiles, propos souvent oiseux et dépourvus d'intérêt ; 2. LITT. et B.-A. Composition légère, petite pièce agréable et facile, destinée à plaire plutôt qu'à édifier. b) MUS. ,,Morceau de musique de caractère léger et de courte durée, sans forme précise 3. Au sing. Chose facile à accomplir, qui ne nécessite aucun effort. Choses accessoires, dont on peut très bien se passer ou du moins sur lesquelles il n'est pas besoin d'insister)} n’était pas une mince affaire.
  • Il est pas salace, mais il passe à l’ass. (Qui recherche les plaisirs, les rapprochements sexuels d'une manière excessive. Synon. lascif, lubrique ; Empr. au lat. salax « lubrique, lascif », de salire au sens de « couvrir une femelle »)
  • Mon gros grain rond de riz soufflé retombe.
  • Tu n’en veux plus, ou peux plus ? Si, j’en veux et peux plus, je suis un gourmand et quand c’est bon on mange jusqu’à plus faim.
  • Pourquoi les femmes devraient-elles se laver la bouche avec du « Cif » ? Pour ne pas rayer les viers (du latin vectis « barre » : pénis).
  • J’adore cette chienne chaude : c’est savoureux quand je lui enfile ma saucisse entre ses miches de la boulangère, bien chaudes.
  • Gâteries
  • elle met ses jambes derrière sa tête, on dirait un bretzel
  • Pour une végétarienne, tu aimes bien mon morceau de viande ! Oui je suis végétalienne même, et je parlerai plutôt de poireau sinon j’arriverai pas à avaler la sauce.
  • Mon éveil à la chair, à pas trop cher
  • Certains l’aiment chaude
  • C’est hot dog, chaude saucisse
  • Hôtel de charme où on les vend, avec chambre d’amour au clair de lune
  • Repas de Réveillon (les ardeurs des hardeurs) bourgeois au XIXè siècle : Pomme de Paradis, langue de cochon à l’écarlate ou fourrée, coq/chapon avec poule/pintade/dinde, boudin blanc à la crème, boudin noir aux pommes, dinde truffée ruisselante dans son jus, cochonne de lait farcie de saucisses, entremet cuisses de grenouilles
  • Je l’asperge de sauce hollandaise avec mon asperge
  • Une bonne poire belle-Hélène aux seins en oranges confites, tu peux y aller, elle est bien juteuse et sans pépin
  • Prend la fille à pleines dents et croque le fruit (dé)fendu
  • Les putes me rebutent à force de vouloir me rabattre
  • Ach, wunderbar wonderbra : Les choses vont du mâle aux pis
  • Se monter le bourrichon (S'exalter; se faire des illusions) en voyant ses nichons
  • gros bonnet blancs pour faire plaisir aux grands blancs benêts masculins
  • fait du une voire deux mains de tour de sein
  • Ça c’est des nibards, on dirait une paire de fesses.
  • « Avoir de la conversation » se dit d’une femme qui a des seins volumineux.
    En effet c’est une expression qui fut employée comme celle « d’avoir du monde au balcon ».
  • Autant la bite fait le moine, autant les seins font l’abbesse à lick (ça va bien en arabe, c’est à lécher en anglais)
  • dans les bras d'une imposante matrone
  • Je la baiserai bien, même si je suis sûr que de son côté elle pensera que je la baiserai mal
  • Je peux m’asseoir à côté de toi ? Et pourquoi pas sur moi ?
  • On commence par la cochonnaille ? Yep, le gros boudin et ses cochonneries.
  • Faut se détendre ! Beh non justement, c’est pas assez tendu !!!
  • La mère-Noëlle, avant l’heure, avec du beau monde au balcon en ouvrant le cadeau, mais Pâques en prison
  • Conter fleurette, puis envoyer la crème à Florette
  • Tripoter l’andouillette grassouillette à trois
  • Je porte mon bout, rouge, à ses lèvres, comme un lip-stick (bâton à lèvres) joystick (bâton de joie)
  • Machiste, j’t’adore
  • La fente est rude et la montée raide
  • J’ai le sexe tout sec, la quéquette qui colle, les roustons qui font des bonds
  • Le contraire de libido c’est un bide au lit
  • Je reprendrai bien du poil de la bête
  • Aller boire à la source de la gourde
  • Comme sa pine à Noël, j’ai les boules rouges et les glandes de me faire enguirlander
  • Trêve des con(friseurs)
  • Je suis excitée comme une pute, de pile comme de face (ou de poils comme de fesses)
  • Dis-moi comment tu baises, je te dirai qui tu es
  • Hep garçon ! Remettez-moi le couvert.
  • Dur, dur … pourvu que ça dure.
  • Ne va pas trop vite dans la besogne (action par laquelle on fait une œuvre).
  • Je suis presse-bite et j’adore les hommes à lunettes, à grosse quéquette.
  • Elle est bonne comme un bonbon : quand tu déballes le papier, t’adores la lécher, elle est si sucrée et ronde en bouche.
  • Je lui caresse et chauffe le corps comme un verre de vin, son liquide a de la cuisse sous cette belle robe.
  • Je lui suce la substantifique moelle.
  • Fromage ou dessert ? Ce soir je prendrai le fromage puis un café, je saute le dessert pour me taper les poires de la Belle-Hélène dans ma chambre.
  • C’est bien gentil mais c’est pas tout ça, passons aux choses sérieuses : dis, tu m’ôtes ta motte de la bouche !
  • l'orgasme c'est l'epanouissement de tous les sens
  • Tirer les marrons (pas glacés mais chauds) du feu.
  • Fouetter la crème jusqu’à en sortir le beurre.
  • Fais la cuisine, je ferai la vaisselle en léchant la casserole où tu passeras, les couverts que je remets, le plat, le cul de poule, la cocotte, la marquise, le moule, le fouet.
  • Ne me fais pas un 3è trou ! T’en as déjà un, autant l’utiliser.
  • J’ai la fraise, bien mûre, qui attend sa chantilly.
  • Mets-y du cœur, c’est ton corps qui sexprime : « Turn on, tune in, drop out ! » (« Allume-toi, mets-toi dans le coup, lâche prise).
  • Tu as l’air en grande forme ! Mes formes sont justement là pour te servir.
  • Le clitoris est le sot-l'y-laisse (morceau blotti de chaque côté du dos d'une volaille, entre les ailes et les cuisses) de la poulette, le pendant féminin de la partie la plus tendre, délicate et goûteuse des cailles (petit oiseau de passage dont la chair est délicate : d'ardeur amoureuse ; une femme chaude comme une caille, une caille coiffée étant une femme légère, une prostituée).
  • Je lui rentre dedans comme dans un moulin à beurre.
  • Ça c’est pour toi, une friandise sur ta langue, un bon bonbon qui fond dans ta bouche, ni dans ta main ni dans mon slip.

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  • Jouer à touche pipi, au docteur du quiqui et de la foufoune [quiquiriqui désignant le chant du coq : « jeune coq », quiqui désignant un oiseau (petit zozio) dans le langage enfantin]
  • On joue au docteur, mais on jouit pas : tu es ton personnage, mais tu ne rentres pas dans mon personnage.
  • Se branler la nouille
  • Se branler c’est se tutoyer l’invertébré

 

Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des pieuvres d’amour !, celles qui vous tordent le ventre, vous coupent les jambes et mettent la tête en feu

La naissance des pieuvres, c’est la naissance d’un monstre en soi, dans son cœur et sa tête, c’est le désir invivable et la jalousie, qui déploie son encre et ses tentacules ! Cette naissance du désir, de la problématique amoureuse, c’est aussi la naissance de la problématique de la féminité !


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Initiation

 

À la puberté se réactivent des conflits œdipiens infantiles. Ceci explique la peur de l’inceste dans toutes les sociétés et la mise en place de rituels pour séparer les fils pubères des mères. La rupture du lien mère-enfant est prise en charge par le père et les hommes, à la fois rivaux qui font souffrir (épreuves) et modèle d’identification.

Le garçon doit absolument sortir de la symbiose avec la mère pour accéder à la masculinité. Et les adolescents ont un besoin impératif de ritualisation pour garantir cette séparation. Les rites de puberté sont collectifs et obligatoires : ils intègrent tous les jeunes sans exception.

La disparition de tels rites entraîne la multiplication de conduites adolescentes à risque comme expression d’une défaillance dans l’accompagnement des jeunes vers l’âge adulte.

Pour préparer l’avenir, il faut qu’il existe des seuils de passage permettant aux adolescents, à la fois de se construire, de comprendre les valeurs fondamentales humaines et de trouver leur place dans la société.

 

L’initiation, enracinée dans les archétypes mythiques a pour but le passage de la confusion des sexes à leur spécification. La nature sexuelle des rites d’initiation est donc sous-jacente puisqu’on quitte un monde asexué pour un autre avec une sexualité définie souvent marquée physiquement (circoncision, scarification, excision…).

 

Constat de l’universalité des rites de passage de l’enfance à l’âge adulte ainsi que similarité de leurs structures. Qu’en était-il pour les groupes humains au paléolithique ? On peut imaginer la même nécessité de rites de passage. Certaines grottes ornées étaient utilisées à la fois pour faire expérimenter aux jeunes la peur et la mort symbolique, mais aussi pour assurer la transmission de certaines connaissances liées à l’univers sacré du groupe.

D’une manière générale, le savoir amassé au cours des millénaires par chaque clan s’exprime, se conserve et se transmet grâce aux peintures rupestres, aux gravures sur écorce, aux chants, aux danses… et ce à travers un symbolisme précis. Ce sont des archives permanentes, la mémoire des évènements importants et des enseignements transmis fidèlement à travers les âges, de génération en génération. Ce sont l’expression des liens entre les humains et le monde spirituel. Ces connaissances secrètes sont révélées, ainsi que leur signification, au fur et à mesure des niveaux d’initiation. À travers elles, se transmettent les lois de la Vie, le sens de la présence de l’humain dans le monde et son rôle. Ce sont ces lois qui sont enseignées au moment des rituels préparant à l’âge adulte.

 

Un garçon ne devient homme et une fille femme qu’après être passé par les épreuves de l’initiation. Celle-ci fait référence à la première initiation qui eut lieu lors de la création du Cosmos. L’initiation comporte des obstacles, des luttes, de la souffrance (ascèse, circoncision, arrachage ou taille de dents, mutilation).

L’apprentissage est progressif à travers des épreuves, des performances, développant peu à peu l’endurance personnelle (expérimenter la peur, la souffrance et la mort symbolique). À travers elles, le jeune initié doit apprendre les liens secrets d’équilibre entre les êtres ancestraux, les forces de la nature, les lieux sacrés. L’itinéraire (lieu séparé, sacré et interdit) suivi pendant cette période est fidèle à celui des ancêtres fondateurs (mythes fondateurs), suivi site par site et chant par chant, ce qui transmet une connaissance complexe sur les plantes, les animaux, la survie (marche, chasse, cueillette), mais aussi les significations sacrées des lieux (rochers, points d’eau….).

Lors de certaines cérémonies, des anciens mettent en scène des évènements mythiques rejoués pour les initiés au travers de chants et danses (Régénération de la communauté par la réactualisation des mythes primordiaux).

De ce cheminement découlera l’accès au statut d’homme (statut nouveau) et la possibilité de se marier puisqu’il s’agit aussi d’une préparation au mariage (place dans la société). À leur retour, à la fin de la réclusion, a lieu une nouvelle célébration (cérémonie festive et collective) avec chants, danses et échange de biens scellant pour les co-initiés une solidarité à vie.

En découle aussi une promesse de mariage, confirmant une alliance entre des lignées alliées.

 

Jusqu’à l’âge de 7 ans, les enfants vivent en compagnie des femmes. Puis, de 7 à 14 ans, pour les garçons, s’installe une proximité avec les hommes : ils sont peu à peu associés aux activités masculines qui tournent autour de la chasse, de la médecine des hommes et éventuellement de la guerre (ou des conflits avant la sédentarisation). Enfin vers l’âge de 14 ans, a lieu une initiation individuelle : elle consiste en une quête personnelle. Lors de cette expérience une rencontre se fait avec ses esprits tutélaires alliés qui se révèlent alors (la plupart du temps ils apparaissent sous forme d’animaux, parfois d’ancêtres) ; ils apporteront dorénavant au jeune homme protection, aide, messages, et connaissances concernant les liens avec la Nature, le cosmos, le monde invisible et les valeurs primordiales du groupe (mythes fondateurs). De même il accèdera à une compréhension du sens de sa vie, de sa « mission » liés à de nouvelles responsabilités et obtiendra un nouveau nom (statut nouveau).

Après l’initiation le jeune retourne vivre dans la hutte familiale jusqu’à son mariage, mais ne doit plus adresser la parole directement à sa mère (peur de l’inceste). Dans le même sens il ne jouera plus avec ses sœurs. Il mène maintenant une vie d’homme (place dans la société).

 

Les mères sont responsables de l’éducation des enfants jusqu’à l’adolescence, puis avec l’initiation, le jeune passe sous la responsabilité des hommes. C’est avant tout un rituel de séparation entre adolescents et mères, encadré par des hommes mûrs, et donnant accès au statut d’adulte.

 

- Rupture d’avec la mère (plus ou moins dramatique) ; il s’agit de quitter l’état d’irresponsabilité, d’ignorance , d’asexualité de l’enfance pour entrer dans le monde des adultes et des connaissances ; cela va de pair avec la révélation de la sexualité.

- Expérience existentielle fondamentale dans un lieu séparé, sacré et interdit aux non-initiés : expérimenter la peur, la souffrance et la mort symbolique.

- Instruction des novices par des tuteurs appartenant à une génération plus âgée qui « sait » et qui les initie aux valeurs spirituelles, aux traditions sacrées et aux mythes fondateurs du groupe.

- Renaissance et accès de l’initié à un statut nouveau impliquant une place dans la société, un rôle et des responsabilités.

- Régénération de la communauté par la réactualisation des mythes primordiaux.

- Cérémonie festive et collective de retour dans la société profane.

 

La circoncision symbolise une renaissance, l’accès à une connaissance qui entraîne des responsabilités, mais aussi de la souffrance, des efforts et des interdits pour la vie à venir.

Le rituel de la Circoncision se déroule tous les trois ans pour des garçons entre 12 et 16 ans (parfois 20 ans/âge du mariage)

La veille, on rase la tête des circoncis qui redeviennent ainsi symboliquement « bébé »; à la fin de la cérémonie, ils renaîtront adultes.

Le jour de l’initiation, à la nuit tombée, les femmes, mères, demeurent dans leurs cours familiales à l’abri du regard des hommes et chantent pour bénir leurs enfants tandis que les hommes passent en cortège à l’orée du village et leur répondent par des cris et des insultes rituelles.

Lorsque la nuit est installée, les femmes rentrent dans leur maison. Ainsi se matérialise la frontière entre masculin et féminin.

Le cortège des hommes progresse ensuite jusqu’à l’Auvent de roche, situé dans la falaise en surplomb du village : cet endroit est strictement interdit aux non-initiés c’est-à-dire aux femmes et aux enfants. C’est dans ce lieu sacré de culte et de sacrifices qu’attendent les circoncis.

 

C’est aussi là que se trouvent les peintures sacrées : les Dogon connaissent leurs significations rattachées à une conception animiste du monde et enracinées dans un mythe primordial :

Lébé, l’ancêtre fondateur des Dogon fut sacrifié à l’origine pour donner naissance à la société sédentaire agricole des dogon. Cet ancêtre a pris la forme d’un serpent devenu en conséquence un animal sacré et peint sur la paroi de l’Auvent.

Lébé mène la circoncision : il avale les circoncis pendant la nuit de l’initiation et les recrache au matin, différents.

 

Durant ce temps magique s’est opérée la séparation d’avec la mère et d’avec le monde de l’insouciance et de l’irresponsabilité. Il s’agit d’une mort virtuelle de l’enfant ; les hommes tranchent une deuxième fois le cordon (la couleur représentant l’enfance sur les peintures est le noir, symbole de la méconnaissance des interdits et de la potentialité).

Lors de cette cérémonie de la circoncision qui se déroule de nuit, le novice va expérimenter peur, souffrance et mort symbolique (autre couleur des peintures, le rouge renvoie à la souffrance et à la force vitale).

Mais la cérémonie donne aussi accès au mythe fondateur, à la connaissance, aux secrets des hommes.

Sous l’Auvent , devant les peintures qui leur servent de support, les hommes mûrs expliquent les mythes, l’Histoire du peuple et ses secrets ; certaines peintures sont d’ailleurs repassées pour l’occasion alors que d’autres sont tombées dans l’oubli.

 

Parallèlement, à travers le sacrifice qu’impose la circoncision et le sang qu’elle fait couler, des forces invisibles sont attirées ; elles représentent une énergie énorme qu’il faut faire basculer dans le positif.

Cette cérémonie est l’occasion de faire venir le bon (la pluie) et chasser le mauvais. Le sacrifice des novices est une offrande au monde subtil, et permet une réharmonisation …

À chaque initiation se rejoue quelque chose de mythique, d’essentiel et donc de dangereux.

Les circoncis ne révèlent jamais aux non circoncis ni aux femmes les secrets de leur initiation. De plus ils garderont de ce moment un lien très fort entre eux.

Le lendemain, en fin de journée les hommes redescendent de la falaise au village, paradent de place en place auprès des vieux et des femmes.

À la nuit, la même chose se passe pour les circoncis qui redescendent jusqu’à la grande case des initiés où ils dormiront jusqu’à la fin de leur initiation. Ils sont soutenus par la musique et les chants des femmes venues bénir leurs enfants et célébrer leur courage.

Le troisième jour se déroule une compétition pour le plus grand festin où tout le village est présent ainsi que les villages alentour. Le prestige du village se joue là, associé au courage et au potentiel des jeunes.

Après la circoncision suivent d’autres épreuves :

expérience solitaire dans la brousse sans eau ni nourriture ni couverture afin d’endurer la faim, la soif, la froid.

Supporter la souffrance pour être digne d’être un homme.

« L’homme qui n’a pas appris la souffrance ne peut rien faire de bon. » disent les Dogon.

 

Initiation des filles

L’excision a lieu vers 3 ou 4 ans par les femmes d’une famille d’exciseuses. Puis à la puberté la jeune fille est prise en charge par sa mère qui l’initie à la sexualité, aux secrets des femmes et à leurs rôles en rapport avec les mythes fondateurs concernant les femmes.

D’une façon générale, le rituel de passage du statut d’enfant à celui d’adulte implique une notion de sacrifice d’une partie de soi, et une mort symbolique.

Il introduit aussi à la sexualité, et c’est en ce sens qu’il faut comprendre la circoncision comme une ablation de la partie féminine du garçon et l’excision comme celle de la partie masculine chez la fille. L’enfant devient ainsi adulte et apprend qu’il est fait pour souffrir et mourir.

Mais la cérémonie fonde aussi un ciment social, solidarité, une cohésion entre générations et familles.

 

À l’apparition des premières règles, les jeunes filles reçoivent un enseignement de la part des grands-mères (femmes plus âgées) au sujet des cycles et des rites correspondant à la sexualité, au rôle de la femme, à l’accouchement, aux chants liés à ces différents moments…

Puis, lorsque les règles sont régulières, la jeune fille part, accompagnée par une femme plus âgée qui n’est pas sa mère dans un coin de nature isolé; là elle creuse un trou et s’assied au-dessus. Elle restera là tout le temps de ses règles à laisser couler son sang dans la terre sans manger ni boire. La femme qui l’a accompagnée reste à proximité pour la protéger d’éventuels ravisseurs. Au retour elle sera considérée comme une femme à part entière et pourra se marier.

 

En ce qui concerne les garçons :

- Phase 1 : Rite de séparation du statut antérieur d’enfant (mort initiatique), séparation d’avec le groupe des femmes (monde clos avec risque d’inceste) et surtout de la mère qui avait jusqu’ici la responsabilité de l’éducation. Cette séparation prend une forme souvent violente, et les mères se lamentent comme si leur enfant était mort (mort symbolique).

- phase 2 : elle consiste en des rites liminaux ou de transition, de marginalisation ; le jeune passe progressivement d’un référent culturel à un autre en étant reclus dans un lieu géographiquement et symboliquement spécifique (Auvent, brousse, lieu de vision), éloigné du village des non-initiés c’est-à-dire des femmes et des enfants. Ces endroits sacrés permettent le contact avec un monde inconnu ; les rituels font vivre au novice une nouvelle gestation et retrouver l’état d’embryon avant de renaître. Les épreuves vécues sont liées à de la souffrance (la circoncision est de loin le rituel le plus répandu à travers le monde, mais aussi arrachage de dents, de cheveux, scarifications, tatouage, jeûne, manque de sommeil, interdits alimentaires, mutisme). Les scénarios sont parfois terrifiants. Ces souffrances, ces tortures physiques et morales permettent au jeune d’éprouver et de prouver ses possibilités, ses forces, sa puissance « magique » et de correspondre aux valeurs masculines d’endurance, de courage, de force, d’agressivité, voire de cruauté et ainsi quitter le monde maternel et féminin et ses valeurs de tendresse, d’affection, de sensibilité. Des mises en scène à caractère dramatique sont souvent utilisées car plus une expérience est « traumatique », plus elle fixe la mémoire ; de plus, les mutilations inscrivent dans le corps le souvenir de l’initiation. Lors de cette phase d’épreuves, le comportement des novices est humble, uniforme (dépouillement, dénuement) et lorsque l’initiation est collective, la condition est égalitaire, ce qui permet la mise en place d’une fraternité dans la classe d’âge et la construction d’une mémoire commune. À travers ces épreuves s’expérimentent la peur, la souffrance et la mort initiatique. La dimension pédagogique de la douleur dans le cadre rituel de l’initiation est incontestable car elle laisse une trace qui permettra ensuite de réagir face aux difficultés de la vie. La conscience qu’a le nouvel adulte de sa capacité à endurer et dépasser souffrance et mort lors des épreuves de la vie est en effet intégrée. Il se sent désormais apte à assumer ses responsabilités car il connaît ses limites et ses forces face aux épreuves. En ce qui concerne les maîtres d’initiation, il s’agit toujours d’hommes plus âgés; ils ont pour rôle la transmission de connaissances, la mémorisation des mythes, de l’histoire du groupe, parfois la révélation d’une langue secrète, l’accès à un savoir sacré. La mise en scène des mythes d’origine remplit alors une fonction pédagogique. Ils permettent de passer d’une connaissance exotérique (femmes et enfants) à un savoir ésotérique réservé aux hommes. Les tuteurs accompagnent le passage d’un monde à un autre à un moment où le corps du novice est meurtri et son âme fragile face au monde des esprits. Ils font subir les épreuves, mais les encadrent aussi et protègent les novices.

- phase 3 : elle consiste en des rites d’incorporation, d’agrégation dans le nouveau statut. La renaissance dans le monde adulte masculin (monde ouvert sur l’extérieur) correspond désormais à un statut supérieur, qui peut être concrétisé par la resocialisation du jeune dans un espace défini ou l’attribution d’un nouveau nom. Ce retour dans la société permet la perpétuation des valeurs éthiques, la conservation des coutumes ancestrales et le relais entre générations. Le jeune a désormais acquis de nouveaux pouvoirs sociaux et de nouvelles responsabilités liés à la connaissance des règles de vie sociale, des devoirs et des interdits qu’il lui faudra dorénavant respecter. Ce retour est toujours fêté collectivement par le groupe qui reconnaît ainsi le nouveau statut du jeune et la régénération du monde qu’il a permise. C’est le moment de cérémonies et de réjouissances publiques : chants, danses, processions…

 

En ce qui concerne les filles : , les rites sont moins élaborés et pour la plupart individuels bien que parfois collectifs. Les premières menstruations sont le signe irrémédiable d’un changement de statut, de la mort de l’ancienne personnalité et d’une nouvelle naissance liée à une maturité sexuelle. Il s’ensuit une séparation d’avec la famille, du monde familier ; la jeune fille est alors recluse, isolée, séparée de la communauté.

- Les jeunes pubères sont alors encadrées par des femmes plus âgées qui les éduquent dans les domaines sexuel, moral et pour leur future vie de famille (tabous, règles, secrets, devoirs familiaux, tâches féminines, mythes fondateurs). Leur est aussi révélée la sacralité féminine qui est source de création et de responsabilités dans la société et le cosmos (source de vie et de fécondité, force magique et curative). S’y ajoute l’apprentissage de chansons, de danses, de métiers spécifiquement féminins. Cette période d’initiation peut durer selon les groupes de quelques jours à plusieurs mois. Des épreuves physiques sont fréquentes : excision, jeûne, scarification, isolement dans un endroit obscur rappelant la proximité de la femme avec la lune, tabous et interdits alimentaires.

- Et pour finir a lieu la présentation cérémonielle de la jeune femme à toute la communauté (chants, danses), ce qui officialise son changement de statut dans son retour à la vie quotidienne.

La période de vulnérabilité de la jeune fille pubère peut être associée à une période de licence sexuelle.

 

En résumé, et quelque soit le groupe, les rites de passage sont obligatoires pour tous les jeunes de la communauté. Pour avoir le droit d’être admis parmi les adultes, l’adolescent doit affronter une série d’épreuves initiatiques : c’est grâce à ces rites et aux révélations qu’ils comportent, qu’il sera reconnu comme un membre responsable de la société. L’initiation introduit le novice à la fois dans la communauté humaine et dans le monde des valeurs spirituelles. La conception sacrée du monde, les traditions mythiques enracinées dans le Temps primordial des Héros fondateurs, sont graduellement révélées au novice. Ce sont elles qui fondent tous les comportements humains, toutes les institutions sociales et culturelles.

L’Histoire sacrée, mythique, doit être conservée et transmise intacte aux nouvelles générations. De même la cosmogonie du groupe doit être régulièrement revécue afin de régénérer le monde et la société humaine car elle rappelle la présence des dieux et de leurs énergies créatrices.

Et dans tous les cas, au delà de l’opposition des mondes masculin et féminin, il faut comprendre la complémentarité des deux sexes.

 

L’initiation rend possible le mariage, même si la puberté sociale ne se confond pas toujours avec la puberté biologique pour les garçons (l’âge et la durée des cérémonies varient en fonction des groupes : elles peuvent aller de quelques semaines à plusieurs années). Pour les filles par contre, la puberté sociale coïncide avec la puberté biologique (premières menstruations).


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